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Ce n’est pas une découverte nationale... L’an dernier, à Gif sur Yvette, un tel dispositif a connu des mésaventures qui ont trouvé un écho dans les journaux nationaux. Un dossier de presse, disponible, a été constitué en son temps par les défenseurs des vandales, poursuivis devant la justice, et condamnés (3 mois de prison avec sursis, 500 euros d’amende et 9086 euros de dommages et intérêts)...
Mais les tentacules de la pieuvre repoussent et la discrétion avec laquelle La Chose s’immisce dans les tranquilles campagnes a de quoi nous inquiéter un peu plus. Le grand frère Big se pose au pays des dociles troupeaux de moutons.
Alertés par une mère d’élève, nous avons écrit tous azimuts : administration de l’Education nationale, Région, syndicats, journaux... Et nous avons dit que nous étions prêts à mettre en œuvre tous les moyens dont nous disposions pour combattre ce type d’initiatives, dommageables sur le fond et illégales dans la forme.
Liberté sous surveillance
Nous nous élevons contre la mise en place de tels instruments de contrôle qui, installés petit à petit, feront de notre société une société librement surveillée et démocratiquement totalitaire.
L’introduction d’un appareil permettant de différencier les élèves par des caractéristiques physiques pose un problème d’éthique et met en danger les libertés fondamentales. En tant qu’éducateurs, nous sommes en totale opposition avec ce que cela contribue à mettre en place en matière de comportement humain et de société. Nous ne pouvons participer au repérage avilissant des corps quand on nous demande d’éduquer à la citoyenneté. La vocation d’un établissement scolaire public est de développer la réflexion et l’esprit critique des élèves, futurs citoyens, de les éduquer à l’autonomie, à la responsabilité : il est paradoxal de les habituer dans le même temps à des contrôles divers et systématiques, à des comportements qui tiennent plus de la docilité grégaire que de la discipline librement acceptée.
Il est étonnant que des établis-sements scolaires participent à « ce que Michel Foucault appelait une animalisation progressive de l’homme mise en œuvre à travers les techniques les plus sophistiquées » (Giorgio Agamben, Le Monde, 10/01/04).
Nous sommes aussi particulièrement rebelles à l’intrusion des marchands dans l’école publique, notamment à ceux-là qui n’hésitent pas, pour préserver leurs intérêts futurs, à dire qu’il faut que les « pouvoirs publics et les industriels s’entendent sur une action incitative en faveur de l’utilisation des moyens biométriques dans la vie courante », en faveur de « l’utilisation de la biométrie dès le plus jeune âge ». « Les industriels de leur côté proposeront des applications de confort ou ludiques exploitant ces mêmes technologies pour faciliter leur acceptation par la population », dit le GIXEL (Groupement des industries de l’interconnexion des composants et des sous-ensembles électroniques) qui appelle de ses vœux un « grand programme français et européen », un « programme sécuritaire », un « programme à caractère dual, civil et militaire » qui « serait financé conjointement par le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de la Défense, le Ministère de la Santé et la commission européenne » (Livre Bleu du GIXEL, 2004, p. 36-37 : http://www.gixel.fr).
Surveillance sans contrôle
La Chose s’est faite dans une discrétion absolue. D’autant plus qu’elle a été financée sur les fonds propres de l’établissement, autonome, et que même la Région, compétente en matière de locaux et de matériels, n’en a pas été avertie.
Le fait que ce soit un lycée comme celui de Bellac qui inaugure l’implantation de tels instruments dans notre académie (à notre connaissance) est assez pernicieux. Cette installation sans tapage, sans écho médiatique, dans un modeste lycée de sous-préfecture, crée un précédent et banalise des systèmes qui un jour ou l’autre contribueront à porter atteinte aux libertés individuelles.
Mais le plus regrettable, c’est la légèreté et l’inconscience des autorités de l’établissement qui n’ont même pas respecté les exigences de la CNIL et qui se sont placées de ce fait dans l’illégalité. Des caractéristiques physiques de mineurs ont été ainsi enregistrées, à la rentrée scolaire, sans que l’autorisation de leur famille n’ait été recueillie. Un recours auprès de la CNIL a été déposé par une famille.
Les médias locaux ont été un temps intéressés et sont allés interroger proviseur et président de région. Aucune réaction des autorités académiques, ni des syndicats... Un petit espoir : les élèves semblent intéressés par notre intervention.
A suivre...
Sud éducation Limousin
Pour en savoir plus :
C.N.I.L. :
http://www.cnil.fr
Installateur de la machine :
http://www.alise.net
Collectif G.Orwell contre la Biométrie :
http://1984.over-blog.com
Collectif Souriez Vous êtes Filmés :
http://souriez.info
Collectif Résistons Ensemble :
http://resistons.lautre.net