Du 2 au 5 juin 2006, j’ai participé à une rencontre anti-civilisation très satisfaisante qui se tenait dans les collines au-dessus de Girona, environ 50 kms au nord de Barlecone . Cette rencontre organisée par "
Llavor d'anarquia", a accueilli environ 100 participants issus d’un peu plus de 12 pays différents en plus de l’Espagne pour un week end prolongé.
J’ai vraiment été impressionné de maintes façons, pour commencer par les attitudes joyeuses et responsables de chaque personne que j’ai pu rencontrer.
Nous vivons une période difficile très sérieuse et cependant tous les participants semblaient avoir un moral aussi ensoleillé que la météo qui était parfaite.
Les personnes géraient l’éventail des défis qui nous attendaient, non pas en se chamaillant pour des broutilles, mais avec une attention respectueuse et sans préjugés. Malgré le nombre important des participants dans la plupart des ateliers, aucune dispute sur l’égalité de l’accès à la prise de parole n’a été soulevée, par exemple.
Un des nombreux points forts fut la contribution fascinante de Thierry Sallantin, un ancien anthropologue qui a vécu pendant 14 ans au milieu de population indigène en Guyanne française (au nord du Brésil).
Accusé de les avoir aidé dans leur combats contre les intérêts des mines d’or, il passa 6 ans en prison. Il parla avec simplicité mais d’une façon émouvante des coutumes des indigènes qu’il a appris à connaître et à apprécier, et il proposa que d’autres primitivistes le rejoignent dans ce pays immense et très peu peuplé. Thierry pense que nous, issus de populations industrialisées devons communiquer à quel point notre société de masse est destructive et inférieure , afin que les coutumes primitives n’y soient pas sacrifiées.
Dans une catégorie différente, l’atelier de “propulsions paléolithiques” explorait l’utilisation créative du lancer. Des discussions et des manifestations anti-nanotechnologie se terminaient à Grenoble lorsque la rencontre commençait, et certains nous rejoignirent, partageant leur connaissance approfondie de cette Nouvelle et Sympathique menace Mondiale. Le dernier atelier était une pièce « luddiste » qui se termina par la destruction d’objets technologiques par des volontaires. La plus grande bousculade pour détruire quelque chose fut quand un téléphone portable fut présenté !
Paca et d’autres traduirent pour tous très correctement (selon mon humble opinion) et les rassemblements n’étaient ni trop organisés ni totalement abandonnés à des arrangements de dernière minute. Les repas étaient agréables pour 2 euros le repas.
J’ai entendu certains dire que c’était le meilleur rassemblement des quatre qui ont été organisés annuellement dans ou proches de Barcelone par les amis des groupes de Llavor.
Il y avait beaucoup plus d’insistance pour créer des regroupements à partir de visions communes qu’à partager des techniques primitives ; bien que la question des pratiques alternatives aux modèles de civilisation revenait constamment au centre des conversations de la rencontre. C’était vraiment très intéressant et j’ai rencontré des personnes passionnantes que j’ai écoutées avec plaisir raconter leurs expériences et leurs opinions. Une période mémorable avec des échanges intenses.
Avec tous mes remerciements à tous et une gratitude immense à Paca, Ramon, Lourdes, Pepe, Encamina, et tous les autres qui l’ont organisé.
John Zerzan
Traduction par Satya d'un article publié en anglais par Green Anarchy Eté/Automne 2006 Article 23, page 79
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