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Editions papier du cagibi : "Cela peu paraître un peu fort d'affirmer ouvertement et ainsi, d'entrée, notre opposition à cet artifice qui unit - de manière fictive, dans un monde d'apparence - tant de personne autour de lui : l'antifascisme. Cela sonne fort, mais il nous faut parler clairement.
Continuer à se taire face à la farce que quelques abusé-e-s,
idéologues, popes, crétin-e-s et autres canailles qualifient de
"mouvement antifasciste" serait, arrivés à ce point, soutenir
tacitement ce "mouvement" et ce qu'il soutient : la Démocratie et le
Capitalisme.
Nous ne voulons pas détruire le fascisme. Nous voulons détruire tout ce
qui nous fait vivre une vie invivable. Nous ne jouons pas ; la lutte,
l'intervention directe dans tous les aspects de la vie, l'attaque
contre nos ennemi-e-s, ne sont pas des passe-temps destinés à remplir
le temps "libre" que nous laissent le système et les obligations
quotidiennes. Nous désirons ardemment changer la vie. Nous voulons être
libres. Nous savons bien que changer la vie sans s'attaquer à une
profonde et radicale transformation sociale, à une immense tâche de
démolition, est impossible. Nous voulons, en définitive, la révolution
sociale.
Et cela peut certainement paraître, en ces temps de tolérance et de
consensus démocratique, une chose d'halluciné-e-s que de penser et de
parler de révolution. Or, nous l'avons déjà dit : nous ne jouons pas.
Qui se résigne à la misère quotidienne peut se permettre le luxe de
continuer à faire l'imbécile en collaborant au maintient de ce monde de
merde. Qui ne se résigne pas, qui ne se conforme pas avec cela, peut
seulement faire une chose : penser, parler, faire la révolution.
L'antifascisme, dans tout cela, joue un rôle qui historiquement a été,
et continue aujourd'hui à être, essentiel : faire combattre les
exploité-e-s pour des intérêts qui ne sont pas les leurs, en les
utilisant comme chair à canon entre les mains des différentes factions
du pouvoir. Combattre l'antifascisme est essentiel si nous voulons
lutter pour nos intérêts, nos nécessités, nos désirs et non pour les
intérêts de nos exploiteur-euse-s.
Cette collection de textes ne prétend évidemment pas être une
quelconque "vérité" ; il ne s'agit pas d'une "bible" à vendre ou à
adorer. Ces textes existent pour être lus, pensés, discutés. Entre nous
autres qui voulons tout changer, le débat est essentiel pour surmonter
les nombreux obstacles - aujourd'hui plus nombreux que jamais - que le
pouvoir place en travers de notre chemin, de notre lutte. Mais nous ne
voulons pas d'un débat sans conséquences, d'une discussion de couloir
pour rentrer chez soi "en y voyant plus clair". Si l'on n'est pas
disposé-e à aller jusqu'au bout mieux vaut ne pas commencer. Si la
réflexion ne se transforme pas en action ce n'est qu'une simple
pirouette mentale, inoffensive, innocente, stupide. Nous voulons de la
réflexion et de la discussion pour avancer dans la lutte, écartant les
obstacles du milieu et identifiant l'ennemi avec chaque fois plus de
précision. Nous nous retrouverons dans le processus de libération que
chacun entreprendra. Nous cherchons des compagne-on-s, pas des
troupeaux.
Une dernière clarification : ceci n'est pas un pamphlet "anarchiste".
Nous sommes toutes et tous, pas seulement les anarchistes, coincé-e-s,
soumis-e-s à l'exploitation et à la domination. La tâche de liquidation
sociale est l'affaire de tout le monde et de chacun-e-s, et non pas de
quelque minorité consciente que ce soit. L'émancipation des
travailleur-euse-s sera l'oeuvre des travailleur-euse-s même ou, de
fait, ne sera pas.
Sans plus, portez-vous bien.
Communisme ou Barbarie
mort à l'État, vive l'Anarchie
Ediciones SINmesura
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à 13:02