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Conférence Débat : Utopies américaines, expériences libertaires du 20éme siècle à nos jours
lu sur Fourmes de discours :

Ronald Creagh
Utopies américaines, expériences libertaires du 20éme siècle à nos jours

Avec Ronald Creagh, sociologue, historien et spécialiste de la civilisation américaine, auteur du livre " Utopies Américaines ".

jeudi 24 MARS 2011 à 19h45

amphithéâtre 3 Faculté Gergovia, 29 Bd Gergovia - Clermont-Ferrand

Conférence-débat organisée par la CNT-AIT63 et FA63. Suite à l’exposition "Les journéesLibertaires Espagne36, à nous de les faire revivre !!’’. En collaboration avec ’’LALIBRAIRIE’’ une séance de dédicace aura lieu en fin de conférence. ( lalibrairie-clermont@orange.fr )

Du voyage du socialiste gallois Robert Owen en 1825 aux premières communautés fouriéristes, des mouvements contestataires des années 1960 à l’écologie et aux groupes punks ou lesbiens, les États-Unis ont abrité nombre de communautés utopiques. Souvent installés comme jadis les moines dans des paysages magnifiques et isolés, mais aussi dans l’hôtel d’un village de l’ancienne Réserve de l’Ouest ou exploitant une mine de charbon sur leur territoire, ces groupes mettent à l’épreuve une volonté de vivre en dehors de la logique de la société dominante.

En revenant sur près de deux siècles d’expériences communautaires, Ronald Creagh lève non seulement le voile sur un phénomène méconnu et toujours actuel, mais le réinsère parmi les tentatives de lutte contre un système omnipotent, ouvrant une autre voie, originale et non exclusive, vers l’émancipation sociale.

Contacts : cntait63@gmail.com abelpaz.fa@laposte.net
Ecrit par CNT63, à 17:39 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Didier56
19-03-11
à 07:38

re

C’est toute l’histoire de la contestation et de la contre culture américaine des "années soixante" – phénomène qui déborde largement cette décennie – qui est méconnue en France.

Elle a été méprisée par un purisme révolutionnaire qui l’a considérée sans fondement parce qu’elle était en partie menée par la classe moyenne blanche. Cette révolution, car il s’agit bien de cela lorsque tous les aspects de l’ordre établi sont remis en cause, a été, à la fois, sévèrement réprimée et vidée de son sens pour n’en garder que le triptyque "Sex, drug and rock’n roll".

Cette histoire, comme l’histoire en général, a été manipulée et doit être réécrite et replacée dans son contexte, qui n’était certainement pas une révolte d’enfants gâtés hédonistes dans une société d’abondance. Ceci ne fut le cas que pour quelques suivistes qui profitèrent des quelques espaces de liberté conquis de haute lutte par d’autres. Luttes pour l’égalité raciale, pour l’égalité des sexes et la reconnaissance des libertés sexuelles, luttes pour le droit des soldats au sein du mouvement GI, lutte pour le contrôle des universités, luttes pour la reconnaissance de nouvelles formes d’organisations sociales, dont le mouvement communautaire, luttes ouvrières souvent menées par les noirs et les chicanos, le mouvement syndical américain étant, en grande majorité conservateur – pratiquant la ségrégation et l’anticommunisme.

Le prix payé fut terrible. Prison, exil, assassinats. Certains en payent encore le prix aujourd’hui. Plus couramment, le harcèlement permanent de la police et du FBI.

Cette révolution fut largement anarchiste, intuitivement plus que idéologiquement. Rares sont ceux qui s’en réclamaient ouvertement, faute de culture politique.

Depuis une quinzaine d’année, et sept en ligne via le site Freakence Sixties, j’essaie d’en recoller les morceaux sous forme de publication de documents de l’époque. Chaque jour, je suis encore surpris par sa richesse et sa pertinence. Ou devrais-je dire son impertinence.

Car cette seconde révolution américaine est aussi, et peut-être surtout, un formidable pied de nez aux certitudes révolutionnaires, avec une ré-invention au quotidien des formes de luttes, avec, comme seul point de mire l’autorité sous toutes ses formes.

Keep in keepin’ on

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