Quel est le secteur qui profite le plus du crédit impôt recherche ? Les banques et les assurances : en 2007, 930 établissements bancaires et financiers ont obtenu 312 millions d'euros de crédit d'impôt recherche, soit 18% du total.
En effet les dépenses de recherche liées aux logiciels, aux modélisations mathématiques des produits financiers, tout cela est inclus dans la liste des "recherches" ouvrant droit au crédit. Autrement dit les outils les plus en pointe de la spéculation financière sont payés en partie par l'argent du contribuable.
Et comment arrive-t-on à 930 établissements bancaires et d'assurances alors qu'ils n'étaient que 240 en 2006 ? D'autant que les banques n'ont qu'un ou deux grand centres de recherche à Paris et à Londres.
Depuis, par un tour de passe passe, les holdings qui possèdent d’autres entreprises et
touchaient un tiers des crédits impôt recherche, ne sont plus considérées
comme des sociétés financières. Logiquement, un rapport de mai 2010 de la Commission des finances de l'assemblée nationale estimait finalement
qu’entre 2 et 3% des 4,1 milliards de crédits accordés en 2009 ont été
destinés aux banques et assurances, soit 120 millions d’euros. Mais une partie du crédit impôt recherche destinées aux holdings pourraient bien financer la
recherche financière, dans les salles de marché de société du CAC 40 ou à
travers des sociétés de conseil.
Mais il vaut mieux camoufler les chiffres en excluant les holdings des sociétés financières !
Le crédit impôt recherche sert bien à financer des chercheurs qui travaillent sur des algorithmes. Dans quelle proportion ? Les banques racontent ce qu'elles veulent et ces activités spéculatives sont éligibles au crédit d'impôt.
En payant des impôts, nous finançons le trading haute fréquence.
Libertad
Source :
Quand les banques siphonnent les crédits d'impôts pour la recherche ( Médiapart)
La France subventionne-t-elle la spéculation ? (Terra Eco)