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"C'est un effort massif mais réaliste (...) parce que je ne fais pas
de promesses qu'après je ne peux pas accomplir", a dit Bachelet dans un
message à la nation trasmis par radio et télévision. Ensuite elle a
annoncé des améliorations dans les infrastructures, l'augmentation de
rations alimentaires et des bourses pour l'épreuve universitaire pour
tout jeune qui en a besoin -ce qui ne signifie pas gratuité, qui est ce
que demandaient les lycéens-. De plus, elle a indiqué que le permis (de
transport) scolaire sera gratuitement délivré et pourra être utilisé
tous les jours. En ce qui concerne la LOCE, Bachelet a annoncé qu'en
juillet elle enverra au Congrès un projet de réforme constitutionnelle
pour la dite loi, "qui propose quelque chose d'essentiel, le droit de
tout citoyen à une éducation de qualité (...) l'État sera un vrai
garant de la qualité de l'éducation publique et privée". D'autres
points importants qu'elle a abordé dans son message sont la subsistance
de la décentralisation et la création d'une surintendance d'Education.
Finalement, elle a appelé les étudiants à continuer de participer au
débat qu'eux mêmes ont installé dans la société et a exprimé son désir
de ce que les élèves partagent "l'orgueil pour l'éducation chilienne".
Cependant, le point de la discussion le plus controversé, le
transport scolaire gratuit, n'a pas été accordé. Avant le discours de
Bachelet, les négociations entre lycéens et gouvernement étaient
arrivés à un point mort justement pour cette revendication. "Nous
estimons que, quand un lycéen est vulnérable, pauvre et ne peut pas se
déplacer, l'Etat doit le prendre en charge, parce qu'il ne peut
assister aux cours en raison d'un manque d'argent pour voyager", a
affirmé Karina Delfino, une des porte-parole lycéenne. Cependant, le
ministre de l'Education, Martin Zilic, a affirmé que la demande de
ticket scolaire gratuit implique des sommes "astronomiques" pour le
gouvernement chilien. "Le trasporte gratuit seulement à Santiago (pour
les écoliers) coûte 500 mille dollars par jour c'est-à-dire plus de 180
millions de dollars par an", a-t-il dit dans des déclarations à Radio
Duna. La même justification a été répétée, comme on l'attendait, par
Bachelet, et menace d'être une des causes principales pour mettre en
place l'ultimatum qu'ont lancé les lycéens mercredi dernier : une grève
nationale lundi prochain. Ce qui n'est encore pas clair est quelle
magnitude aurait cette mesure, surtout parce qu'est toujours en doute
la participation de la Centrale Unitaire des Travailleurs (CUT).
Les
lycéens sont devenus cependant plus forts hier après avoir obtenu le
soutien des étudiants et des professeurs pour cette grève. Ces groupes
ont ainsi élargi le mouvement de protestation que les lycéens ont
commencé au début du mois de mai, mais qui, un mois plus tard, a crû
comme une vraie boule de neige, embuant les 80 premiers jours de
gouvernement de la présidente socialiste qui a assumé le 11 mars. Les
étudiants ont décidé de se joindre au mouvement parce que "le conflit
des lycéens a dérivé dans des sujets structuraux de toute l'éducation
chilienne", a dit le président de la Fédération d'Étudiants de
l'Université du Chili (FECH), Nicolas Grau. "Nous sommes disposés à
donner tout soutien possible, en respectant leur autonomie, mais
maintenant qu'ont emergé les thèmes de fonds, nous avons décidé de les
soutenir avec plus de force", a ajouté le dirigeant universitaire.
Aujourd'hui les étudiants devront donner une réponse aux offres du
gouvernement. Les "pingouins" diront comment continue l'histoire.