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Le Monde diplomatique : "Seules 12,1 % des femmes occupent des postes de responsabilité dans la fonction publique, alors qu’elles représentent 58 % des fonctionnaires selon une étude officielle parue le 20 septembre 2005. Ce n’est pas le seul domaine où l’Etat contribue aux discriminations. Au nom d’accords internationaux, certaines Françaises d’origine étrangère se voient refuser l’application du droit national en ce qui concerne le statut personnel.
Lorsqu’elle reçoit sa convocation au commissariat de police de Grigny, elle s’affole, puis tombe des nues : « Rassurez-vous, madame, vos enfants ne sont pas en cause. Il s’agit simplement de... vous. » C’est ainsi que Zaïra, qui a pourtant la nationalité française, apprend par un officier de la République sa « répudiation », un divorce unilatéral prononcé en Algérie en dehors de sa présence, méconnu du droit français mais reconnu en France. Son conjoint, dont elle attendait le retour, a décidé de finir ses vieux jours au pays en épousant une toute jeune femme, la loi algérienne lui en autorisant quatre, sans s’encombrer davantage de Zaïra. Celle-ci ira contester la décision auprès d’un tribunal français, mais combien de femmes vivront cette humiliation dans la déroute et l’isolement ?