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En quelques mois, le pouvoir est pris d’hyperactivité et il serait fastidieux d’énumérer toutes les attaques simultanées qu’il a lancées. Primo, il baisse des impôts pour les riches et des cotisations patronales aux organismes de Sécurité sociale ; secundo, il s’alarme qu’il n’y a plus d’argent public ! Tertio, il se lance dans le hold-up généralisé : franchise médicale ; déréglementation des 35 heures, des heures supplémentaires et allongement de fait de la durée du travail ; précarisation des contrats de travail et programmation de la disparition du CDI ; baisse des indemnités chômage et flicage renforcé des privé(e)s d’emploi avec la fusion ANPE-Unedic ; universités ; casse des régimes spéciaux de retraites qui ne dérangeaient personne sauf le pouvoir, pour des raisons idéologiques… Enfin il assure au patronat de certains secteurs industriels qu’il pourra continuer à faire travailler au noir une main d’œuvre esclave, en
refusant de régulariser les sans-papiers et en sortant du chapeau un projet d’« immigration choisie » aussi illusoire que cynique.
Trop c’est trop. Même le Medef, qui n’en demandait pas tant, est quelque peu saisi d’ivresse euphorique. Face à cela, les travailleuses et les travailleurs que nous sommes resteront-ils hébétés, craintifs, sans savoir sur quel pied danser ?
Disons-le clairement : oui, nous voulons gagner plus. Oui, nous en avons assez de perdre notre vie à la gagner. Et non, nous ne voulons pas occuper un emploi jusqu’à 65 ou 70 ans, alors qu’il y a déjà des millions de chômeuses et de chômeurs.
Tout ce que nous acceptons en baissant la tête, conduit à creuser les inégalités : d’abord entre la masse des salarié-e-s et la poignée de capitalistes qui dictent leur loi (Pinault, Lagardère, Arnault, Parisot,
Michelin, etc.). Ensuite au sein même des salarié-e-s, entre ceux qui ont emploi, et ceux et celles qui n’en ont pas ou, pire, ne parviennent pas à vivre décemment de leur travail.
Sarkozy a habilement appelé au « dialogue social » avec les organisation syndicales, tout en affirmant qu’il ne transigerait « ni sur les objectifs ni sur les principes ». Il espère ainsi dégager un pôle de partenaires sociaux dociles. Il faut être clair : les salarié(e)s n’ont pas besoin d’une concertation avalisant la régression mais d’un mouvement social d’ensemble !
La grève du 18 octobre appelée par les fédérations syndicales du rail, et à laquelle d’autres secteurs (Énergie, RATP, Fonction publique) se sont joints, constitue un point d’appui pour une plus large mobilisation.
Le PS est autodétruit ou satellisé par l’Élysée… et c’est tant mieux ! Car cela dissipe toute illusion et nous oblige à prendre, tous et toutes ensemble, nos responsabilités. Attendre les prochaines élections pour se « défouler » en votant contre Sarkozy, ce n’est pas cela qui fera trembler le Medef ! L’alternative c’est nous tous et toutes qui l’avons entre les mains. Ce dont a besoin cette société déprimée, c’est d’un nouveau Décembre 95, d’un nouveau mouvement anti-CPE, d’un nouveau Mai 68. Ce dont nous avons tous et toutes besoin, c’est de dire « non » au capitalisme et de préparer les conditions d’une transformation de la société.
Le gouvernement nous fait croire qu’il est vital de baisser les cotisations sociales des entreprises, afin qu’elles « créent des emplois ». Après vingt-cinq ans d’exemptions, d’exonérations et de fraude tolérée, le chômage n’a guère reculé, au contraire !
En revanche, les profits des capitalistes, eux, ont explosé ! Encore +15% de croissance des bénéfices pour les entreprises du CAC40 en 2006 ; +35% de revenu pour les actionnaires en moyenne… heu combien pour les salaires déjà ?