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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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"Carl et les vies parallèles"
--> un premier roman de Franck dit Bart où il est question de naturisme et de comportement anarchiste
couverture et quatrième de couverture du roman
I N T E R V I E W - P R É F A C E : questions par Michel Champendal éditeur
Tu brocardes le ou les milieu(x) naturiste(s) : comment va-t-il ou vont-ils accueillir le portrait-charge de lui-même ou d’eux-mêmes que tu lui ou leur offre ?
F. d. B. : Le milieu macro-bio naturiste est à l’épicentre d’un système bien huilé en bout de piste où le larsen se donne beaucoup de peine. En haut de la pyramide, tu trouves le grand chef de la Fédération française de naturisme (FFN) élu démocratiquement par ses pairs (rires), qui gouverne sans partage. Toutes ressemblances avec la décadence de la société civile ne seraient pas fortuites. Et après, tu t’étonnes de la désaffection des naturistes pour l’émancipation de leur soi-disant mouvement !

Tu as aussi les grosses industries du cul nu qui ramassent le blé à la pelle. Il y a tous les dérivés du développement personnel, qui cultive l’individualisme des sauterelles, au sommaire du légume anémié versus sectaire et j’en passe des meilleurs et des débonnaires ! Par exemple, il y a cet universitaire mâle pensionné qui flamberge ses glandes sorbonnales et immortalise avec son cri primal les berges à la dérive des continents de son cortex animal. Et, cette ex-navigatrice actrice des bains de jouvence, selon ce qu’elle pense que la panse vous transforme la pomme si vous apprenez à digérer « l’alimentation intelligente ». Tu te rends compte de ce qu’on peut écrire ! Émoi, pauvre tâche qui m’esquinte la voix à vouloir jazzer avec mes salades, au solstice des pesticides leur garrottant la carotide, sur l’air des pluies acides et les retombées du célèbre nuage radioactif qui dispersa son souffle fétide, juste à la hauteur de la ligne Maginot ! Au marché du naturisme, on trouve le grand ça qui a fait son caca émotionnel sur la tête de Gaïa et tu te pinces pour ne par entendre ce dialogue calotin :
— C’est quoi ton bronzage qui intègre le Graal ?
— Chacal, pourquoi ?
— Juste par curiosité, je m’initie. C’est fatal !
C’est aussi l’un des thèmes récurent du dernier roman Sarah Soledad, le crabe des apparats à propos de la tyrannie des apparences, que je viens juste de mettre en jachère, peuchère ! Il existe fort heureusement des lieux naturistes où l’arôme des montagnes joue à la castagne avec ton regard subjugué et où la force de l’amitié et le sens de l’hospitalité des personnes qui t’accueillent, te secouent et te galvanisent. Tu as aussi « Juste quelqu’un de bien » à la Kent (chanteur-auteur-compositeur) multiple de mille qui se regroupe autour d’une éthique naturiste, qui doit tout ou presque à ses pionniers oubliés. L’histoire — il était une fois des combats pour le naturisme — a la mémoire qui fout le camp. Pas le temps, j’ai l’apéro avec les amigos, le tournoi de pétanque… et puis bordel, je suis en vacances, c’est pas pour lire, penser, réfléchir. C’est fatigant. Je bosse toute l’année, moi ! (pour celles et ceux qui s’échinent la couenne). Les autres n’ont pas les moyens pécuniaires de s’adonner à cette noble activité. Étonnant non, ce nouveau concept de l’équité naturiste ?
C’est devenu, une pale copie bronzée intégralement des vacanciers textiles (celles et ceux qui portent un maillot de bain).

Toutes catégories confondues avec la mise au point d’une acuité féroce, selon laquelle Francis Mizio, auteur notamment d’un excellent Buffet à volonté, nous rappelle en quatrième de couverture que « les villages-vacances sont des lieux navrants de gestion de foule que les sociologues branchés ne pourront jamais appréhender ». Alors textiles et naturistes, même combat : laissez-nous bronzer en paix !

Plumitif modeste, je m’adresse à tous les publics et je refuse que l’on me serve la messe naturiste et son credo de : tout le monde il est beau tout le monde il est gentil à poil.

Le paradis naturiste n’existe pas et tant mieux je n’y aspire pour rien au monde. Ça voudrait dire qu’il existe un état de bonheur figé et éternel, en-dehors des réalités sociales.
Quelle horreur ! « Le bonheur ne me rend pas heureux », comme le propose Kent dans son dernier album. J’aime quand ça crie quand ça bouge, que ça pulse. Tout est toujours à recommencer, rien n’est jamais acquis.
J’essaie de donner un regard humoristique voir caustique.
Tu trouves que je brocarde. Je dirais même plus, je brancarde un corps malade et lourd du poids de son succès.
C’est un peu vrai. Je porte l’estocade pour dire qu’il existe d’autres alternatives au naturisme consumériste.
La gymnité collective ô combien agréable (je compatis, je compatis) ne consiste pas seulement à se dorer la pilule et sportiver. Le corpus neurone, les sens critiques, les choix de société, les enjeux culturels et politiques, le devoir de mémoire sont aussi à prendre en considération.

Je laisse au sens de l’humour affirmé de mes lectrices et lecteurs (surtout pas seulement naturistes), à leur capacité de se vivre en état de dérision affirmée, le soin de se badigeonner un regard lacrymal ou rieur, en fonction de leurs humeurs.
Je ne me prends pas au sérieux, ni j’espère mes personnages qui se pagent dans un éphémère de situation inhérent aux turpitudes du récit de fiction.

On sent, à te lire, que tu éprouves une forte sympathie pour les libertaires. Les liens entre les libertaires, les littéraires et les naturistes existent-ils et si oui sont-ils aisés ? Quels sont les tabous et les tares qui te semblent marquer chacun de ces trois mondes ?

F. d. B. : Je pourrais résumer mes rapports avec les libertaires sous le fin mot de Serge Gainsbourg : « Je t’aime moi non plus ». Bique cause, je retrouve les mêmes oeillères chez les libertaires actuels et pratiquement les mêmes arguments à l’encontre du naturisme contemporain, que chez les tenants de la pensée à sens unique du mouvement anarchiste d’il y a environ un siècle, sous les plumes acérées de Jean Grave et du prince Kropotkine qui condamnaient sans appel l’émergence des Milieux libres en France à la Belle Époque. Ils argumentaient que ces expériences pouvaient éloigner de l’action révolutionnaire, représenter une perte pour la propagande, la révolution et marquer une adaptation à la société bourgeoise. En recontextualisant et en relisant leurs diatribes, on se croirait à un meeting d’Arlette Laiguillère à café, qui vanterait la chasteté entre militants, afin de ne pas ralentir la caravane passe, lors des grandes migrations de racolage actif post trotsko, l’été de préférence ! ! ! ! (rires). Ces parias, ces renégats de la cause libertaire, qui étaient-ils ? Des femmes et des hommes qui avaient décidé de vivre ensemble dans un lieu précis pour mettre en pratique leurs idées généreuses de l’idéal anarchiste au quotidien.
Certes, ces thématiques d’hier sont bonnes à dépoussiérer et à adapter. En se colletant au concret réel. N’empêche, elles relancent aussi les réflexions sur la décroissance, voir aussi l’abolition du travail salarial, (confère le défunt CPE : contrat pour l’esclavage des jeunes). On a même pu lire dernièrement dans la presse libertaire un article par exemple intitulé « Décroissance et néo-malthusianisme », porté par les Milieux libres. On peut entendre maintenant sur les ondes de Radio libertaire, des émissions consacrées à l’écologie politique, le végétarisme, l’énergie solaire, tous ces thèmes qui intéressent les libertaires naturistes.

Je suis d’un tempérament optimiste, même si, comme le constate Michel Onfray in L’Archipel des comètes, dans le chapitre qu’il consacre aux « gardiens du temple anarchiste » : « Derrière les grandes figures anarchistes et les tempéraments emblématiques de cette histoire puissante, les nouveaux kapos refusent une place à la modernité libertaire. » Ainsi en effet, pourquoi le naturisme fraternel en tant qu’émanation de l’émancipation des corps libres dans la nature entre les femmes et les hommes en société dégagés des contingences salariales, n’aurait-il pas sa place ? Une tare congénitale chez les libertaires se questionne encore Michel Onfray, consiste aussi à « taire les noms de Henri Laborit (…) Jean Dubuffet ou de John Cage, sinon de Marcel Duchamp et de Noam Chomsky ». Je pourrais ajouter à cette liste Boris Vian et Jacques Prévert, dont je me sens proche par l’esprit et la verve, histoire de répondre au versant littéraire de cette affaire.
J’ai déjà démontré, en réponse à la troisième question, le conformisme ambiant entre le naturisme actuel et son abdication aux dictats de la société de consommation, ainsi que sa parodie de démocratie dans les instances qui régissent ce mouvement et son amnésie consciente concernant son histoire vivante.
Pour illustrer mes propos et pour clore provisoirement ce chapitre des grandes illusions, intéressons-nous à une universitaire géographe, en la personne de Francine Barthe-Deloizy, auteure que je respecte pour son travail conséquent et passionnant de La Géographie de la nudité.
Être nu quelque part. Seulement, cette gent dame naturiste et qui plus est cultivée, ignore consciemment les travaux et les aboutissements de son confrère Élisée Reclus, géographe anarchiste (1830 – 1905). Naturiste avant l’heure et auteur notamment d’une grandiose Géographie universelle.
Dans son ouvrage Histoire d’un ruisseau et dans l’extrait que j’ai choisi de placer en préambule de mes Nouvelles naturistes, il nous livre son point de vue naturiste novateur et visionnaire : « Sans être asservis par l’ignorance comme le sauvage, nous devenons physiquement libres comme lui, en nous plongeant dans l’eau ; nos membres n’ont plus à subir le contact des odieux vêtements et, avec les habits, nous laissons aussi sur le rivage au moins une partie de nos préjugés de profession ou de métier…
Pareils aux hommes des anciens jours, nous sommes libres de toute convention, notre gravité de commande peut disparaître et faire place à la joie bruyante ; nous civilisés, qu’ont vieilli l’étude et l’expérience, nous nous retrouvons enfants comme aux premiers temps de la jeunesse du monde. »
C’est toute la libre joie de vivre et de penser que je souhaite à mes lectrices et lecteurs, quels que fussent leur éthique existentielle et philosophique.
Au chapitre bis de la rétention de l’information, il sera question cette fois de la presse naturiste. Je suis furibard et révolté qu’aucune revue n’ai annoncé et couvert l’exposition itinérante « die Brücke » (le pont) : Dresde 1905 / Berlin 1913, à Madrid / Barcelone et Berlin en 2005, qui consacrait le centenaire de la naissance de ce mouvement expressionniste, mouvement que je connais bien puisque je lui ai rendu un vibrant hommage durant quelques conférences et j’ai mis en scène dans mon roman Dagmar la rencontre salutaire entre ma jeune héroïne et l’artiste phare, en la personne d’Ernst Ludwig Kirchner. Et ce sera en sa compagnie, qu’elle découvrira les plaisirs de vivre nu sous les pavés la plage de la Mer du Nord, jamais en grève d’ultraviolet.
Il faut vous dire qu’une salle entière du musée à Barcelone était ouverte à tous les vents du nu en plein air que chérissaient tant et pratiquaient, ces plasticiens : « L’être humain en pleine nature est un des motifs les plus importants au sein du groupe d’artistes die Brücke, puisqu’il illustre les traits essentiels de sa conception de la vie et de l’art.
Libérés de leurs vêtements, et par la-même des contraintes et conventions sociales, tant sur le terrain symbolique que dans la pratique, les personnages représentés jouissent de l’existence dans la condition originelle, libre, sans contraintes et en accord avec la nature. » (In l’article « Nus au paysage » de Janina Dahlmanns en version espagnole dans le catalogue de l’exposition « El naixement de l’expressionisme alemany » et traduit par le fraternel compagnon Vladimir, encyclopédie vivante du Ventous naturiste, avec mes sincères remerciements).

Franck dit Bart : Carl et les vies parallèles (roman)

Editons Michel Champendal

16 rue Lentonnet
75009 PARIS
Tél. 01 74 30 19 50

Adresse blog : http://mchampendal.blogspot.com

Pour contacter l’auteur : franckditbart@wanadoo.fr

blog : http://lasingette.blogspot.com
Ecrit par franckditbart, à 21:34 dans la rubrique "Culture".



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