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L'En Dehors


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Bonne nouvelle : la droite prend une claque ! Mauvaise nouvelle : le PS revient !
J'ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle, je commence par laquelle ? Bonne nouvelle : la droite prend une claque ! Mauvaise nouvelle : le PS revient ! Pas terrible cet édito du ML ! Mieux que Raynaud et Babar appelant à voter Chirac après le 21 avril, mais tellement banal, tellement Café des Sports, et que je te commente les résultats de la droite, et que je te commente les résultats de la gauche, et de l'extrême-droite, et de l'extrême-gauche ! Les élections comme spectacle, comme compétition, exactement le piège dans lequel les anarchistes ne devraient à mon avis pas tomber. Pas discuter des heures sur "voter ou s'abstenir", mais avant tout démystifier le leurre démocratique, ne pas participer à accorder une quelqconque importance à ce qui n'en a aucune.
 
Quant à la conclusion sur "notre salut (qui) est dans la réorganisation du mouvement ouvrier révolutionnaire", demain on rase gratis ! Le 21 avril 2002 avait ouvert une crise du leurre de la représentation politique (effondrement de la gôche, hausse de l'abstention, votes blancs massifs) qui pouvait être porteuse d'espoir : dans le chaos qui s'imposerait peut-être à tous, il faudrait bien inventer des nouveaux modes d'organisation sociale, ou crever... La rapide perte de crédibilité de la droite elle-même donnait une dimension supplémentaire au pari que nous avions la responsabilité de prendre collectivement. La grève du printemps 2003 avait été une première tentative. Il n'y en aura pas d'autre ! Le 21 mars 2004 marque l'affirmation de la lâcheté majoritaire. L'abstention recule, le civisme renaît, le PS revient. Rendormez-vous, braves gens. La haute bourgeoisie patronale avait pensé s'appuyer sur les 82% de Chirac pour faire passer en force toutes les pires régressions sociales ultra-libérales. C'était sans compter sans la petite bourgeoisie française : les classes moyennes, les bobos sont retournés sagement aux urnes voter utile. Nul doute que les "nécessaires réformes" passeront en douceur, avec de la vaseline. Nul doute que la sécu, le droit du travail, la propriété, etc, seront "réformés" avec des aménagements. Des aménagements pour qui ? Pas pour les RMIstes passés au RMA, pas pour les chômeurs en fin de droit, pas pour les "recalculés des ASSEDIC", pas pour les précaires, pas pour les sans-papiers employés au noir, pas pour les réfugiés, pas pour les mendiants, pas pour les prostituées des boulevards maréchaux, pas pour les catégories de population criminalisées, les jeunes sans lieu de rencontre autre que les halls d'immeuble, les victimes des contrôles sécuritaires qui ont toujours tort de toute façon, les pauvres, les voyageurs sans ticket, les consommateurs de drogues non légales... Sarkozy peut continuer son sale boulot, il repassera le relais à Vaillant qui l'avait commencé ou à un autre Pourri-Salaud de son acabit, le travail précaire peut continuer à se développer, les usines peuvent fermer, la droite peut continuer à arroser les graines de misère semées par la gôche-plus-rien avant elle, qui pourra reprendre ensuite le boulot, les petits-bourgeois sont contents, la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde (Rocard), sans doute qu'elle ne peut pas non plus s'occuper de toute la misère de france ! Ce pays pue le cadavre ! Plus rien à en tirer, qu'on rase tout !

L'Unique, affranchi depuis dimanche d'une illusion qui m'aura berné 23 mois, vive la révolution individuelle, au 2ème tour votez Unabomber !

Ecrit par libertad, à 21:52 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Jean
25-03-04
à 23:02

9 L'Ermite
Le cadre vend du vide. Il ne produit rien. Le capitalisme technicien produisait des marchandises et des ouvriers. Le néo-capitalisme produit des services, et des cadres. L'ouvrier savait le poids de sa production, la soupesait, et la sentait meurtrissant sa chair. Le cadre demande l'exploitation, l'invoque et admire son maître. Il défend le capitalisme de service jusqu'à 49 ans, âge à partir duquel, pressé comme un citron, il est jeté par ses maîtres. Il est donc expulsé comme un corps non-productif au même âge qu'un mineur au siècle passé. L'infection des voies pulmonaires laisse la place à la dépression nerveuse. Mais c'est la même exploitation qui dure.
Seulement, l'ouvrier haïssait les puissants.
Le cadre les singe et les vénère.
Le Révolutionnaire de jadis était ami de ceux qu'il secourait ; le Révolutionnaire post-moderne doit apprendre à se méfier de ceux qu'il défend et ne jamais tourner le dos à un cadre ou à un informaticien. Il devra faire l'apprentissage de la solitude. Sa force ne sera plus jamais dans la masse, - fut-elle populaire -, mais dans la lampe éternelle encagée dans sa propre carcasse.

Königstein, DISCOURS DU SOUS-COMMANDANT MARCOS A SON DISCIPLE SUR LES BARRICADES
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