Lu sur
Claude Guillon : "Après l’heure d’hiver, l’heure d’avant-hier ! Le gouvernement couvre le feu avec de l’huile, il fallait y penser ! On appliquera donc, partout où les préfets le jugeront utile une loi d’exception organisant « l’état d’urgence » élaborée pendant la guerre coloniale en Algérie. Quelles que soient leur origine ethnique (cet adjectif signifie "culturelle"), les jeunes des banlieues apprécieront.
Tandis que les flics utilisent des balles en caoutchouc, pour la première fois sur une aussi grande échelle, les autorités pourront, dans les jours qui viennent, décréter le couvre-feu, interdire certains quartiers à certaines personnes, censurer la presse (on connaît déjà le cas de médias personnels, des "blogs", suspendus et dont les animateurs ont été poursuivis).
Les jeunes se sont jetés dans l’émeute, pour des raisons faciles à imaginer, comme des prisonniers qui brûlent tout ce qu’ils ont sous la main, y compris ce qui leur sert tous les jours. Le risque est de se retrouver coincés dans une impasse. L’émeute pour l’émeute se consume elle-même et réduit ses chances de s’étendre, autrement que géographiquement, en exaspérant des gens qui ne lui sont pas hostiles à priori. Peut-être l’état d’urgence permettra-t-il de sortir des cités et de la banlieue...
En attendant, l’institution judiciaire se fait comme d’habitude la voiture balais des forces de police. Une camarade a assisté aux audiences de comparution immédiate du 7 novembre à Bobigny (exemple à suivre les lendemains d’émeute pour celles et ceux qui le peuvent). Son
compte rendu est édifiant.