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Nous étions environ 150 à l’intérieur. Nous étions de toutes les catégorisations sociales que vous pouvez nous accoler : « chômeurs », « précaires », « salariés », « étudiants », « casseurs », « sans-papiers », « cailleras »... Contrairement à ce qui est repris partout ceci N’ÉTAIT PAS UNE ACTION ÉTUDIANTS-PROFESSEURS. La Ronde des obstinés ne nous a d’ailleurs apporté aucun soutien. Elle a continué sa marche comme si de rien n’était. Pis, certain d’entre eux nous ont insulté, lorsque nous étions aux fenêtres, en craignant que notre action n’interrompe leur ronde !
Nous nous inscrivons dans une lutte bien plus profonde que la simple protestation étudiante (nous l’englobons cependant). Croyez-vous que l’on aurait pris autant de risque simplement pour protester contre les réformes universitaires ??? Nous sommes sortis de l’Hôtel de ville aux cris de : « Ah, anti, anticapitalista », « Grève générale », « Paris, banlieue soulève-toi », ce qui laisse augurer de nos revendications.
Notre action s’inscrit en opposition aux ballades syndicales qui n’ont aucun effet. Pis qui enlisent la possibilité d’une grève générale, et jouent le rôle d’un canalisateur des colères sociales et ainsi font le jeu de l’ordre établi. En l’absence de tout syndicat et parti, nous nous sommes spontanément organisés au pied de l’Hôtel de ville et avons mené cette action. Parce que nous refusons de défiler dans les espaces que le « pouvoir » nous a, dans son extrême bonté, offert, nous avons décidé d’investir un espace hautement symbolique et, chose importante, non autorisé. Contester dans un des espaces prévu à cet effet ce n’est absolument rien contester.
Autre démenti : nous n’appartenons en aucun cas au « collectif Je ne veux plus rentrer chez moi de mouvance autonome ». Il est aberrant de pouvoir lire ceci dans la presse alors qu’aucun communiqué de notre part n’a été publié. Ce sont des propos prononcés par Delanoë qui n’était pas sur place lors des événements et qui, de fait, a inventé notre « appartenance » sans en avoir l’information (sans doute parce qu’il a des comptes politiques à régler avec ce collectif dont nous ignorions, nous les occupants, l’existence).
Des occupants, 2 mai.
Source / auteur : Coordination des intermittents et précaires d’Ile de France