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Austérisons-nous ? : l’austérité, les hedge funds, les Indignés américains, et le bordel ambiant (1/2)
Lu sur le Monde libertaire : "Qu’est-ce qui est arrive à Papandréou ?
Il a stupéfié le monde – le monde financier surtout – en annonçant qu’il organiserait un référendum sur le dernier accord négocié avec les dirigeants européens et les banquiers.
On se dit : Papandréou en a marre d’être l’agent de la destruction économique de son pays au service des banquiers. Il en a marre de l’impopularité que lui vaut le rôle qu’il est obligé de jouer. Quelques-uns – des naïfs – ont pu se féliciter de voir un Premier ministre européen se la jouer démocrate en consultant – pour une fois – les citoyens. Ça pourrait faire contagion : une bonne chose pour certains, une très mauvaise pour d’autres. Selon toute probabilité, Papandréou n’en a rien à faire de l’opinion des citoyens grecs.
On a pu dire également que c’était un coup de génie : harcelé par les conservateurs, en organisant un référendum qu’il était pratiquement sûr de perdre, il remettait la patate chaude auxdits conservateurs, contraints de montrer comment ils feraient mieux.
En fait, la probabilité est qu’il a fait un coup d’éclat pour contraindre ses interlocuteurs à négocier un point particulièrement délicat. En effet, Charles Dallara, qui négociait au nom des banquiers, obtint une remise de 50 % de la dette publique grecque détenue par les banques. Le problème, c’est que lesdites banques ont immédiatement tenté de réduire les effets néfastes (pour elles) de cette réduction de dette et de réduire leurs pertes en jouant sur les taux d’intérêt et les délais de paiement, afin de perdre beaucoup moins que les 50 % convenus – et la Grèce se retrouverait avec beaucoup moins de 50 % de remise. Plus les Grecs serrent leur ceinture, plus leur économie s’effondre.
Il faut savoir que les dettes se négocient comme n’importe quel produit financier, et que détenir une dette peut rapporter gros. Un banquier qui prête de l’argent peut vendre cette dette à un tiers. Le problème est simplement de savoir quelles garanties se trouvent derrière cette dette. Si des États ou des institutions internationales comme le FMI ou la Banque mondiale se portent garants, ou encore la Communauté européenne, ça va.
C’est comme si le citoyen Lambda empruntait de l’argent à sa banque, appelons-la le Crédit général ; la banque en question revend la dette à une autre banque, ou à n’importe quelle institution, disons la Société béthunoise d’investissement. Cette dette peut passer de mains en mains, et l’emprunteur peut devoir de l’argent à une banque dont il n’a jamais entendu parler.
Dans ce traficotage de dettes se trouve une trouvaille qui démontre l’extraordinaire inventivité humaine, ce qu’on appelle les hedge funds.
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Ecrit par libertad, à 10:51 dans la rubrique "Economie".



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