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Surtout ne pas comparer les périodes. Ne pas nous livrer à un triste amalgame entre dictatures passées et démocraties actuelles, disent les bons esprits. Bien sûr, ce n’était pas la rafle du Vel’ d’Hiv, et les sans-papiers, triés parmi les personnes raflées, ne risquent pas de monter dans un train dont la destination finale serait Auschwitz. De la même façon, il serait indécent d’expliquer que nos policiers de 2006 ont une certaine filiation avec leurs « anciens », supplétifs sans état d’âme au service des occupants nazis — de l’été 1940 à l’été 1944. Pas plus qu’il avait été réellement crédible de décrire les CRS de mai et juin 1968 comme des SS. À chaque fois, il n’y a que des similitudes hasardeuses. Il est en effet très facile de proférer ces imprécations qui ne font nbre 2006 qu’égarer ceux que l’histoire contemporaine intéresse. Cela dit, il est quand même bon de savoir — et de le rappeler — qu’en juillet 1942, au plus fort des rafles contre les juifs étrangers, les policiers de ce pays agissaient d’ordre et pour compte de la Gestapo.
Par la suite, au fil de leurs méfaits, les mêmes, peut-être, sont intervenus au nom de la démocratie retrouvée pour continuer à distribuer généreusement les coups de matraque. Faut-il rappeler la répression conduite, en 1947 et 1948, contre les mineurs du Nord-Pas-de-Calais et les dockers de Marseille ? Il est indispensable de ne pas oublier le massacre des Algériens, le 17 octobre 1961, à Paris, et l’assassinat de militants français, le 8 février 1962, à la station de métro Charonne.
Et puis, certains ressentent encore dans leur chair la violence de l’intervention policière durant le mouvement de mai 1968. Encore ne s’agit-il ici que des principales étapes des exploits de nos forces de l’ordre.
Le soldat de l’ordre est toujours perfectible !
En quelques décennies, le matériel répressif s’est perfectionné, dans le même temps que le policier lambda, jadis doté du simple certificat d’études, est devenu bachelier. Ce serait presque du romantisme d’évoquer les bâtons blancs des policiers de la IIIe République. Et tout autant dérisoire de rappeler les charges à la pèlerine que les vieux militants n’ont pas oubliées. Sous la IVe République sont apparues les « bidules », ces fameuses matraques, très longues, incassables même, agitées par des policiers dont certains avaient peut-être été résistants. Déjà, les forces de l’ordre avaient réappris à tuer et les exemples ne manquent pas des hauts faits d’arme de ces policiers redevenus républicains. Il a surtout fallu le retour de De Gaulle au pouvoir, en juin 1958, et la naissance de la Vème République, pour que les policiers retrouvent leurs marques. La guerre d’Algérie s’éternisant, les képis disposaient d’un pouvoir discrétionnaire sans limite même.
Devenue un Etat dans l’État, approfondissant ses « droits » à chaque retour au pouvoir des lointains héritiers du gaullisme, l’institution policière estime n’avoir de comptes à rendre à personne puisqu’elle ne fait qu’appliquer des lois élaborées pour la renforcer. Satisfaits de servir un pouvoir fort, nos policiers républicains, déjà dépositaires de tous les moyens répressifs, se posent désormais en tuteurs de cette démocratie dont ils aimeraient fixer les limites. I
lls étaient cassants, ils sont devenus odieux. Non contents de dicter le droit, ils aimeraient imposer leur morale. Ces super-citoyens vivent sur une autre planète, et la moindre réflexion à leur endroit ne peut que (constituer un outrage. Dans leur esprit, ce pays leur appartient de fait, et gare à celui qui s’autorise à franchir des limites fixées par l’institution policière, bien plus que par les règles républicaines encore en vigueur.
L’ennemi c’est l’étranger
Au service de : leurs propres lois, les policiers n’ont aucune difficulté à fouler aux pieds la loi commune. Nul n’a eu besoin de leur apprendre que l’Étranger est une menace pour ce beau pays qu’ils maintiennent sous leur tutelle. Il n’est pas nécessaire de trop les solliciter pour qu’ils partent en guerre contre ceux qu’ils considèrent comme des intrus. Sous l’occupation nazie, il fallait débarrasser la France de ses Juifs - mission accomplie sans la moindre difficulté. Surtout ne pas rappeler ces mauvais-souvenirs. D’autant plus qu’à partir des années 1960 - la guerre d’Algérie aidant - les policiers étaient persuadés qu’il était devenu urgent de débarrasser la France de ses Arabes.
Ce qui s’est passé les 17 et 18 juillet 2006, à Cachan, ne serait donc qu’une opération de routine. Personne n’a été tué. ÏÏ y a juste eu quelques dizaines de conduites vers les centres de rétention - avant expulsion. Des dizaines d’enfants ont été traumatisés - ne leur demandons pas d’aimer la France. Si, parmi les quelque 600 CRS lancés à l’assaut des squatters, il y en avait eu un seul pour refuser de participer à cette opération immonde, il y aurait eu quelques raisons d’espérer de ce pays qui commence à ressembler une République gorille. La violence déchaînée, le 18 août, pour expulser des femmes et des enfants couchés à même le sol, donnait le sentiment que les brutes en opération n’avaient plus rien d’humain. M. R.
dimanche 17 septembre 2006, par Lancien
Commentaires :
carlos |
Vous me semblez omnubilés par la france sous l'Occupation. Rien a voir. Permettez moi de vous signalez que les lois sont les lois et que la france ne peut pas acceuillir toute la misère du monde. C'est triste , mais c'est comme ca . Ces personne viennent en france sans autorisation , il n'y a pas a tergiverser. Les juif étaient raflés au nom d'une ideologie inhumaine , et de plus ils étaient parfaitement en droit en France . Ne comparez pas la democratie et la folie. On fait venir les immigrés pour les parqués dans des cités , ils s'entassent , c'est invivable . alors integrons ceux qui sont ici avant d'en faire venir d'autres. Là ils aimeront la france Répondre à ce commentaire
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à 19:26