L'En Dehors

Lu sur Indymédia Paris : "La lutte contre les expérimentations en plein champ des OGM est devenue une action citoyenne qui mobilise de plus en plus de monde. C'est une lutte juste qui, non seulement nous concerne, mais concerne également les générations à venir. Nous nous réjouissons donc de la participation massive à ces actions.

Cela dit, de même qu'il est impensable, scandaleux et dangereux que les grandes firmes agro alimentaires s'approprient le vivant, qui appartient à l'humanité sans distinction de cultures et indépendamment des intérêts financiers, la lutte contre les OGM n'appartient à personne et est un élément du patrimoine politique de toutes celles et tous ceux qui veulent préserver l'avenir de la biosphère de notre planète… il est donc impensable, scandaleux et dangereux que des mouvements politiques s'approprient aux yeux de l'opinion publique cette lutte en en faisant un instrument de leur stratégie et de leur tactique politique, voire même à un substitut à leurs difficultés internes.

Les premières actions qui ont été effectuées dans l'unité et la diversité des sensibilités ont peu à peu cédé la place à une véritable monopolisation par un parti politique qui, aujourd'hui, apparaît comme le seul organisateur de ces actions. Ceci est dommageable sur plusieurs plans.

Il donne, en effet, une fausse image de ce qu'est le mouvement anti OGM. D'un mouvement spontané et pluriel, il apparaît de plus en plus comme un mouvement téléguidé par la direction d'un parti à vocation gouvernementale et voulant se faire une notoriété par ce type d'action… tout cela avec la complaisance bienveillante des médias.

Il exprime un manque de respect total pour les citoyennes et citoyens qui participent à ce type d'action par convictions personnelles et qui ne souhaitent pas forcément être assimilié-e-s à des militants d'un parti politique.

Il est la meilleure manière de dissuader à terme de participer à ces actions pour éviter de se faire instrumentaliser par ce parti.

Que des militantes et militants politiques participent à ces actions cela à tout à fait normal et même souhaitable, mais qu'ils le fassent avec une attitude de discrétion respectueuse à l'égard de celles et ceux qui ne partagent pas leur engagement politique et qu'ils ne donnent pas l'impression de « commander à une masse » qui leur appartiendrait sinon de droit, du moins de fait.

La frontière est étroite entre enthousiasme militant et confiscation des luttes.