Le 24 juillet prochain, André Hardellet, auteur d'une poignée de livres précieux, nous aura quitté il y a 30 ans.
Ce merveilleux écrivain, salué en son temps par André Breton, Julien Gracq ou Louis Nucera connut le bâillon de la censure après la publication de "Lourdes, lentes...", belle oeuvre de littérature érotique qui révulsa le Ministre Raymond Marcellin que d'autres beautés choquèrent comme, par exemple, "Le Château de Cène" du magnifique Bernard Noël.
André Hardellet dont on peut retrouver les écrits dans la collection L'Imaginaire chez Gallimard était assurément subversif. Il cultivait une même passion pour le Merveilleux tel que l'initia Lewis Carroll et le XIXème siècle. Celui de La Commune entendons-nous.
Son oeuvre aurait du connaître un succès populaire si les lecteurs n'étaient sans cesse déroutés par de mauvais textes, utiles aux commerçants du Livre mais finalement toxiques pour la Littérature.
Oui, de même qu'Alphonse Boudard connut la célébrité, André Hardellet méritait de rencontrer le grand public. Cela ne se fit pas. Anarchisme latent, écriture soignée,merveille, érotisme, argot composaient un mélange inaccessibles à ceux qui font les statues.
Certains lui édifièrent de beaux hommages et ce fut le cas de Julien Gracq, de Hubert Juin, de Guy Darol. Sinon quelques agitations périodiques dans la Presse en rappelant notamment que pour survivre il écrivit quelques chansons célèbres. "Bal chez Temporel" fut entonné par Guy Béart et Patachou.
Ce camarade de sédition de Georges Brassens et René Fallet qui détestait vitesse, société de consommation, technologie régressive pour les simples bipèdes, ce Communard intemporel mérite bien que l'on songe à ses écrits splendides, si vivifiants, puique nulle Presse ne songera à lui en ce chaud juillet.
Lire:
"Le Seuil du jardin", L'Imaginaire, Gallimard.
"Le Parc des Archers", L'Imaginaire, Gallimard.
"Lourdes, lentes...", L'Imaginaire, Gallimard.
"Oneïros ou la Belle Lurette", L'Imaginaire, Gallimard.
"André Hardellet", Guy Darol. Le Castor Astral.