L'En Dehors

Le 4 novembre, à Brême, dans le nord de l’Allemagne, au moins 3000 personnes ont manifesté contre le racisme après l’autorisation par la justice locale d’un défilé du parti néonazi NPD, qui a rassemblé 200 militants d’extrême droite.

Ce sont pas moins de 2500 policiers qui avaient été déployés pour encadrer la manifestation du NPD. Au début de celle-ci, la police a interpellé une douzaine de militants néonazis porteurs de symboles d’extrême droite interdits par la Constitution.

L’autorisation de la manifestation du NPD par la Justice et son déroulement s’inscrivent dans un climat politique marqué, dans le Nord de l’Allemagne, par une nouvelle percée du NPD le 17 septembre, lors des élections régionales dans le Land Mecklembourg-Poméranie antérieure.

Les néo-nazis cherchent à marquer leur territoire, dans la rue et dans les urnes. Ils ont rencontré cette fois un « non » massif.

Retour sur la nouvelle percée du NPD en Mecklembourg-Poméranie

Le Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD, Parti National-Démocrate Allemand) a remporté un nouveau succès électoral le 17 septembre, lors des élections régionales en Mecklembourg-Poméranie antérieure. Elus avec 60 000 voix, soit 7,3% des suffrages, six membres du NPD, emmenés par Udo Pastörs, siégeront désormais au Parlement régional sous l’étiquette NPD, qui rassemble, en plus du parti d’extrême droite, à peu près tous les néo-nazis violents du nord-est de l’Allemagne.

Les résultats de l’extrême droite en Meck’-Pom’ constituent la deuxième percée électorale du NPD au niveau régional, la première ayant eu lieu en septembre 2004 en Saxe, où le NPD avait recueilli plus de 9% des voix, ce qui lui conférait 12 sièges au Parlement régional de Saxe.

À Berlin, le NPD a largement dépassé les Republikaner, avec 2,3% contre 0,9% des voix. Mais alors qu’il n’aura aucun représentant au Parlement de Berlin, dans 4 des 12 conseils d’arrondissements que compte la capitale allemande, 11 sièges seront occupés par des membres du NPD.

Dans ces deux régions, la campagne électorale du NPD a été marquée par de nombreuses réunions publiques pendant lesquelles les néo-nazis ont tenté de se présenter comme une alternative politique : le soutien de réseaux d’extrême droite n¹appartenant pas au NPD a rendu cette alternative crédible, car ces derniers sont actifs politiquement dans les deux régions depuis des années.

De plus, les partisans du NPD ont lancé de violentes attaques contre leurs opposants, n¹hésitant pas à saccager toutes leurs affiches. En Meck’-Pom’, le NPD a enregistré ses meilleurs résultats dans les zones frontalières de la Pologne : l’une des premières déclarations de Pastörs après la publication des résultats revendiquait la restauration des frontières allemandes d¹avant-guerre.

Ces développements, pas seulement électoraux, sont un défi permanent pour tous les antifascistes allemands, car ils sont le signe d’un véritable ancrage des néo-nazis dans la société allemande, reposant sur une base sociale réelle, et non fantasmée. Comme on l’a vu en Saxe où le NPD a su construire une machine de propagande efficace depuis son entrée au Parlement régional, tout est à craindre en Mecklembourg-Poméranie antérieure où, une fois encore, les néo-nazis du NPD vont faire main basse sur d’énormes ressources financières.

Sources :
La revue du Réseau No Pasaran
Le Soir du 4 novembre