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A qui profite la dérégulation des marchés énergétiques ?

Lu sur ContreInfo : "L’énergie est une denrée trop importante et trop vitale pour nos économies pour être l’objet d’une telle libéralisation source de tous les excès. Peut-être faudrait-il songer à traiter les matières premières pétrolières hors des marchés boursiers ?

Par Michel Santi, Gestion Suisse, 30 octobre 2008

La mission et le cahier des charges des deux organismes américains de réglementation, à savoir la Security and Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures and Exchange Commission (CFTC) doivent rapidement être renforcés et ce de l’aveu même de leurs dirigeants, naguère chantres de dérégulation à outrance. En effet, le constat est sans appel : l’auto réglementation volontairement appliquée de la part des acteurs financiers est un voeu pieux qui a en réalité bénéficié aux deux plus importantes banques d’investissement que sont Goldman Sachs et Morgan Stanley ainsi qu’à l’industrie pétrolière.

Hormis le fait que la volatilité exacerbée ces derniers mois sur le marché de l’énergie est précisément imputable à cette dérégulation, elle constitue la preuve cinglante que ce prétendu exercice de "discipline volontaire" est en fait prétexte à l’enrichissement du lobby pétrolier américain et représente un danger pour l’économie réelle aussi inquiétant que le phénomène des subprimes !

Ainsi la capitulation de la CFTC a-t-elle consisté à progressivement renoncer à surveiller lors de la décennie précédente l’intégralité des marchés à terme pétroliers sous la pression de noms prestigieux comme Mobil, Exxon, BP, Enron, Goldman Sachs, JP Morgan et d’autres...Dès lors que la dérégulation avait fait l’objet d’une loi en 2000, BP, Shell, Totalfina Elf, Enron et les deux banques d’investissements Goldman et Morgan ont pu créer à Atlanta leur propre marché à terme "privé" du pétrole, le Intercontinental Exchange (ICE), habilité à effectuer tous types de transactions hors du contrôle de la CFTC. Le succès de cette bourse privée fut si retentissant que les volumes traités sur le ICE dépassèrent en 2006 les volumes traités sur ce qui était alors le marché principal de l’énergie, le NYMEX ou New York Mercantile Exchange !

Signe de son succès ou trophée de cette dérégulation, les transactions sur le ICE présidèrent-elles à l’ascension graduelle des prix du pétrole qui, ayant mis douze ans à doubler de 18 dollars à 36 dollars le baril entre 1988 et 2000, put dès lors doubler encore de prix mais en seulement cinq ans de 2000 à 2005 pour atteindre 60 dollars. Le meilleur était pourtant à venir puisque ces prix devaient encore presque tripler entre Janvier 2007 et Juillet 2008 de 55 à près de 150 dollars en...18 mois permettant ainsi à l’industrie pétrolière d’enregistrer les plus importants bénéfices jamais réalisés par des sociétés dans l’histoire !

Ayant pleinement profité de cette manne, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont investi et se sont investies massivement et activement sur ces marchés, allant jusqu’à acheter pipelines, raffineries, champs gaziers et sociétés de forage...

Particulièrement révélateur à cet égard fut le cas Enron qui, bénéficiant comme les autres de cette dérégulation, en vint à créer sa propre bourse, Enron online, où se traitaient contrats à terme sur l’énergie et sur l’électricité. Les traders d’Enron s’appliquèrent-ils ainsi si efficacement à leur tâche que la facture électrique de l’Etat de Californie fut augmentée de 277% entre 2000 et 2002, soit de 7.4 milliards de dollars lors de la création de cette bourse pour atteindre 27 milliards moins de deux ans plus tard ! Après la déconfiture d’Enron, ces traders purent mettre leurs talents au service des compagnies et fonds spéculatifs traitant sur les marchés pétroliers et gaziers…

La dérégulation, présentée comme cruciale pour une saine évolution des marchés, affecte durement l’économie réelle et l’intégralité du système financier puisqu’elle serait responsable de gonfler artificiellement de 25 à 50% les prix des contrats à terme d’énergie ! Les autorités US commencent seulement à prendre conscience du danger potentiel associé à la dérégulation de ce marché ainsi qu’à la nécessité impérieuse de protéger ses intervenants d’eux-mêmes !

L’énergie est une denrée trop importante et trop vitale pour nos économies pour être l’objet d’une telle libéralisation source de tous les excès, sans négliger que l’implosion de ces marchés provoquerait une crise des subprimes bis...Peut-être faudrait-il songer à traiter les matières premières pétrolières hors des marchés boursiers ?


Article communiqué par Michel Santi
Ecrit par libertad, à 22:42 dans la rubrique "Economie".



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