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Pour la gratuité des transports collectifs
Depuis 1997, François Thonier emprunte les transports en commun sans payer, ce qui lui vaut bon nombre de procès et autant de tribunes pour débattre de la gratuité des transports collectifs et de la nécessité d'une vraie économie.
François Thonier, 63 ans, est fort discret lorsque nous le rencontrons à I'Equitable (1). Et pourtant quelle résistance de fer pour s'opposer au rouleau compresseur de la SNCF et des nouvelles lois anti-fraudeurs qui semblent avoir été faites presqu'uniquement contre lui !


Après une séparation en 1993, il se trouve dans la nécessité de voyager pour aller voir ses enfants. En 1997, alors qu'il est au chômage, sa voiture est mise en fourrière puis détruite. II fait alors les aller retour en train. Il trouve cela étrangement coûteux et prend contact avec AC ! (2) pour savoir si en tant que chômeur, il ne pourrait bénéficier de réduction sur les transports. AC ! revendique la gratuité des transports en commun pour les faibles revenus. François Thonier se trouve plongé dans un débat qui rapidement le passionne: peut-on considérer la SNCF comme un service public et si oui, pourquoi ne pas envisager que les transports en commun soient payés par les impôts sur le revenu plutôt que par les usagers ? (3). Il décide alors de ne plus payer ses titres de transport et commence à argumenter avec chaque contrôleur.
II commence à accumuler des amendes. Sur chacune d'elle figure un espace "observations du voyageur" où il écrit à chaque fois "Transports publics gratuits pour les plus pauvres puis progressivement pour tous = économies d'énergie, moins de pollutions, moins d'accidents, moins de temps perdu dans les encombrements elles queues. Financement sans impôt par création d'une monnaie sans un intérêt par un organisme public contrôlé démocratiquement. Mes activités sont gratuites donc je voyage gratuitement au moindre coût écologique pour l'économie nationale". Outre sa critique du financement des transports, François Thonier essaie de faire progresser l'idée d'une économie distributive, en dehors du capitalisme d'Etat.
En décembre 2000, à l'occasion d'un sommet européen qui se tient à Nice, AC ! participe à une manifestation et appelle les chômeurs à prendre les trains gratuitement pour se rendre à Nice. François Thonier est alors à Nantes et avec une centaine d'autres personnes, ils revendiquent le droit de prendre le train gratuitement. La SNCF de Nantes les bloque dans la gare avant de les laisser prendre un train pour Bordeaux à 7 h du matin. A dix heures, ils retrouvent une cinquantaine de personnes supplémentaires à Bordeaux et veulent pendre alors un train pour Toulouse puis Nice. Les CRS bloquent tout le monde puis interviennent violemment: une personne tombe dans le coma, plusieurs doivent être hospitalisées. Les manifestants proposent un euro pour aller à Nice, la SNCF proposé un euro... pour le retour à Nantes ! Avec neuf autres personnes, François Thonier arrive à se glisser dans le train en partance pour Nice... mais arrivera après la manifestation.

Arsenal répressif

A la suite de ces manifestations, le gouvernement, avec la SNCF, va faire mettre en place un processus plus répressif contre les "fraudeurs" : toute personne verbalisée plus de dix fois se voit automatiquement traduite en procès. Loi socialiste du 31 octobre 2002.
C'est ainsi que François Thonier se retrouve dans les premiers à passer au tribunal. Le 12 novembre 2002, il se retrouve au palais de justice de Bordeaux et est condamné à une amende. II fait appel et se voit alors condamné à deux mois de prison ferme comme dangereux multirécidiviste ! Il fait alors un recours en cassation ce qui lui permet d'échapper à l'arrestation.
Un nouveau procès commence en septembre 2004 à La Rochelle. En première instance, il est condamné à 15 jours de prison et deux ans de mise à l'épreuve. II fait appel et un nouveau jugement à Poitiers confirme le jugement. Là aussi, il se pourvoit en cassation. Il a pris Maître Jean-Jacques de Félice comme avocat, celui-ci étant spécialisé dans les causes militantes et les actions de désobéissance.
Pendant les procès, François Thonier ne perd pas son temps : avec le soutien d'AC ! il médiatise sa cause, oblige la SNCF à justifier son refus des transports gratuits pour les plus pauvres, élargi lé cercle de ses soutiens, provoque un vrai débat. A lui tout seul - ou presque - il initie une campagne de désobéissance civique !
Et cela touche... en particulier les agents de la SNCF qui de plus en plus prennent parti pour lui : depuis deux ans, alors qu'il continue à voyager sans billet, il n'a été verbalisé que deux fois. Beaucoup de contrôleurs le connaissent et viennent même discuter avec lui des sujets liés à l'avenir de la SNCF et des conséquences de la privatisation rampante. Comment se fait-il qu'une si grande réussite de service public ne puisse pas rester en dehors de la sphère commerciale ?
François Thonier qui s'est engagé dans plusieurs projets écologiques notamment en participant à des stages de Pierre Rabhi à Terre et humanisme (4), dans un projet d'écovillage et dans des animations avec des scolaires, a considérablement enrichi le débat sur la gratuité des transports en y ajoutant une approche écologique.

Voyager gratuit, c'est écologique

Contrairement à ce que prétend la SNCF, si les transports étaient gratuits, tout le monde ne passerait pas son temps à voyager sans cesse: Des expériences de transports en commun gratuits existent déjà dans certaines villes pour les bus et après une période d'euphorie où les transports sont saturés, on constate que l'on obtient un équilibre, bien au-dessus des fréquentations antérieures il est vrai, mais présentant un équilibre financier raisonnable (5). François Thonier suggère que pour les TGV que l'on prend pour aller vite soit maintenu payant le supplément et que toutes les autres lignes soient gratuites. Ceci inciterait ceux qui font des longs trajets en voiture à prendre plus le train. Si effectivement, cela nécessiterait pour la collectivité d'investir beaucoup plus dans le rail... elle économiserait encore plus dans le secteur des transports par route, elle économiserait au niveau des frais de santé (moins de pollution de l'air, moins d'accidentés de la route, moins d'handicapés à vie...) et le bilan collectif serait alors largement positif (6). Enfin, le train consomme beaucoup moins que la voiture et cela provoquerait d'importantes économies d'énergie.
Cela aurait d'autres conséquences, sociales, cette fois : le train en favorisant les rencontres permet de lutter contre un individualisme aujourd'hui destructeur. Enfin, le train étant gratuit, il serait un facteur d'égalité : tout le monde bénéficierait du même service.
Les bénéfices ainsi réalisés par l'Etat devraient permettre de rouvrir les lignes abandonnées et d'améliorer progressivement la desserte locale. Bref, la SNCF aurait les moyens de redevenir le service public qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être.

Elargissement de la gratuité

François Thonier intervient régulièrement dans le milieu associatif pour faire part de ses réflexions. Partant du raisonnement qu'il a appliqué pour les transports gratuits, il a élargi la réflexion et pense que pour répondre aux autres besoins fondamentaux de tous, il faudrait aussi réfléchir en termes de gratuité. Ceci l'a progressivement amené à se rapprocher du mouvement de l'économie distributive et à proposer le refus de l'intérêt sur les prêts d'argent.
Il a alors rejoint l'appel pour l'insurrection des consciences autour de Pierre Rabhi (7) et a proposé, en 2005, aux élèves en grève contre la loi Fillion à Pamiers, Foix et Saint-Girons de mener des ateliers de réflexion sur les rêves qu'ils ont au niveau de la société, sur les solutions qui sation de la société. Loccasion pour François Thonier de leur présenter une autre façon d'aborder la conception de la société, de faire la promotion de tout un panel d'alternatives concrètes et de leur montrer que ce que l'on nous présente dans les médias officiels n'est pas le seul point de vue possible.
Actuellement RMIiste (8), il compile pour le moment ses échanges et espère aboutir à la rédaction de deux ouvrages. Un avec les lycéens et un autre qui soit à la fois une réflexion sur l'autonomie et une présentation de pistes ou de réalisations alternatives.
Il poursuit son "insurrection des consciences" en militant également contre la TVA qu'il retire de ses factures de téléphone et d'électricité, il renvoie chaque année une "non déclaration de revenus" pour protester contre le fonctionnement actuel des impôts, et participe au mouvement des faucheurs volontaires d'OGM.
Agréablement combatif

MB

On peut contacter François Thonier à l'Equitable ou Au pont de l'Écho, à Foix.

(1) L'Equitable, voir page 36.
(2) AC ! Agir contre le chômage est une fédération d'associations présentes sur tout le territoire et qui mène des actions en faveur des chômeurs.
(3) Voir débat présenté dans Silence n°290.
(4) Terre et humanisme, mas de Beaulieu, BP 19, 07230 Lablachère, tel : 04 75 36 64 01.
(5)Des transports gratuits ont été testés ou fonctionnent à Compiègne (30 000 habitants), Issoudun (18 000) et à Hasselt (70 000, en Belgique). Dans cette dernière commune, malgré une multiplication par dix des transports collectifs, la commune s'y retrouve en économisant sur les aménagements pour les voitures.
(6)(6) Le RATP, Réseau pour l'abolition des transports payants, groupe actif à Paris, estime que les économies provenant de la diminution des effets néfastes de la circulation automobile permettraient une offre en trains quatre fois supérieure à celle d'aujourd'hui...
(7) Voir la présentation qu'en fait Dominique Masset, page 28.
(8)Gomme RMIiste, il a proposé comme projet d'insertion, la création d'un écovillage "Les jardins de lumière". Il est membre du réseau Ecovillages depuis 1997

S!lence #331 janvier 2006
Ecrit par libertad, à 23:13 dans la rubrique "Projets alternatifs".

Commentaires :

  Anonyme
09-03-06
à 08:50

un RMIste peut il parler d'autonomie?
Si oui, comment?

Certe tout depend ce qu il fait de son rmi.
Mais ne pas payer de TVA quand l'argent est donne par l'etat... ?

:)

Répondre à ce commentaire

  Nicolas
09-03-06
à 14:19

Re: le RMI

L'argent est une valeur que l'on t'inculque dès ton plus jeune age, demande toi pourquoi.
Un RMIste dépend de toutes les personnes qui se laissent berner par l'état. Tu penses vivre jusqu'à ta retraite, libre à toi.
Si tu fais ton budget mensuel,  tu peux comprendre  la complexité de cette situation.
Mais, As -tu déja essayé de vivre avec un RMI ?

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  Anonyme
09-03-06
à 18:15

Re: Re: le RMI

Non, je trouve plus interessant d'essayer de vivre sans RMI et sans travail salarie.

Autonomie quand tu nous fais rever...
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