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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

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Lieux & Pratiques : Interlude
--> Une histoire (presque) vraie
Séraphin est en colère. A la table les anciens parlent comme toujours des luttes d’hier, de l’ordre du monde et des paradis futurs. Ils citent des textes, s’amusent de références communes, s’apostrophent quant à tel ou tel détail de rhétorique. Séraphin n’écoute même plus les mots. Les voix forment une monodie lancinante et qu’il connaît par cœur. Le doyen en bout de table a de mauvaises dents jaunes et des miettes sont restées accrochées à sa barbe. Séraphin s’agite sur son siège. Son pied rythme son énervement. Cela remonte le long des mollets, remonte le long des cuisses, remonte le long du sexe, remonte jusqu’à son ventre, remonte jusqu’à sa nuque, remonte jusqu’à la pointe de ses cheveux. Son cœur accélère, sa respiration accélère, la volière accélère dans sa tête, il a chaud, un truc remonte des tripes, passe le diaphragme, remonte dans l’estomac, passe le cardia, remonte l’œsaphage, et reste là, noué au niveau de la pomme d’Adam, et ça enfle, ça enfle, il serre les dents, mâchoires tendues, tempes battantes, il serre les dents mais le truc est là et ça enfle, ça enfle, sa bouche s’ouvre.

«JE N’EN PEUX PLUS !» Il est debout. Il est dehors. Il ne voit rien que ses pieds qui dévalent et marchent dans la lumière, la poussière, la chaleur. Devant ses pieds un tas de guenilles et au milieu des guenilles trois dents dans un cloaque deux yeux sous des broussailles. Il porte la main à sa bourse, ferme la main sur ce qu’elle contient, et jette l’argent sur le tas de guenilles.

Devant marché grouille masse corps grouille hommes corps femmes corps enfants corps vieillards corps esclaves grouille sueurs organiques humide chaud En face garnison patrouille hommes armes un qui passe un qui arrête un qui questionne un qui interroge un qui sourit... pourquoi, de quoi sourit-il ? Plus loin collabo plus loin ignorance plus loin faire semblant

variation I remonte la rue ombres défilantes de grilles grilles au milieu de rien derrière au sol interdiction de stationner remonte la rue à droite sens interdit tourne sur place dans le dos en face stationnement obligatoire en dessous interdit interdit aux chiens à côté chantier tout est en chantier remonte la rue sirène filet en face pas de bruit sirène tournoie doucement la mort en silence Retour à la casa de familia

Là Père assis commente gravement l’esclandre auprès des anciens l’ordre du monde l’expérience et il faut s’adapter. Là Mère silencieuse s’affaire au repas sert la tablée. Là Frère joue les bons fils et femme de frère affiche la satisfaction des madones pondeuses.

«JE N’EN PEUX PLUS !» Séraphin court aux portes de la ville. Devant lui s’étend le désert.

Vous êtes Séraphin.
0. Vous partez dans le désert.
0.0. Vous allez à l’oasis rejoindre les nomades.
0.0.0. Les nomades quittent l’oasis. Vous les suivez.
0.0.0.0. La fille du chef a des yeux de braise. Ses lèvres ont le goût du miel et du lait, son teint est pareil à celui d’une etc... Vous finissez marié, deux enfants et prenez la suite du chef.
0.0.0.1. Les nomades croisent d’autres nomades qui croisent d’autres nomades... Vous passez d’une tribu à l’autre. Vous finissez gyrovague et interprète (ou guide touristique)
0.0.1. Les nomades quittent l’oasis. Vous restez. Retour à 0 ou 1
0.1. Vous allez dans le désert rejoindre les ascètes.
0.1.0. Vous allez rejoindre les anachorètes.
0.1.0.0. Vous vous joignez à une laure. Vous vous installez dans une grotte et songez à partager les tâches pour avoir plus de temps à consacrer à votre retraite. Vous finissez communiste (ou père de l’Eglise).
0.1.0.1. Une colonne se dresse au milieu d’un temple en ruines. Vous grimpez dessus. Des foules se pressent recueillir vos sages conseils. Vous finissez stylite.
0.1.1. Vous allez rejoindre les cénobites.
0.1.1.0. Vous vous conformez à la règle et prenez votre service régulier. Vous finissez père abbé, intendant ou percepteur des impôts.
0.1.1.1. La règle ne vous convient pas. Vous vous défroquez, retour à 0 ou 1. Vous convainquez quelques frères de fonder avec vous une autre communauté. Vous finissez gourou, ou personal coach, ou dissident politique.

1. Vous retournez à la ville.
1.0. Vous retournez sur la place du marché.
1.0.0. Vous vous dirigez vers le bâtiment des anciens.
1.0.0.0. Vous présentez vos humbles excuses. Vous finissez intellectuel et vice-assistant du doyen.
1.0.0.1. Vous vous asseyez sans mot dire, et réflechissez à la contre-offensive. Vous finissez doyen.
1.0.1. Vous vous dirigez vers le marché.
1.0.1.0. Vous croisez votre ami d’enfance qui vous embarque à la taverne. Il s’installe à la campagne et vous propose de l’accompagner. Vous refusez, retour à 1.0.1. Vous acceptez, vous finissez néo-rural et éventuellement alcoolique (ou macrobio si vous êtes allé dans le désert avant de revenir au marché.)
1.0.1.1. Vous vous dirigez vers les hommes en patrouille en brandissant un poing fermé. Vous vous faites arrêter. Vous finissez révolutionnaire professionnel, kamikaze ou syndicaliste.
1.1. Vous rentrez à la maison.
1.1.0. Vous vous remettez à table et vous finissez de manger.
1.1.0.0. Un invité arrive. C’est la jolie voisine. Ses yeux sont de braise, ses lèvres ont le goût du miel et du lait, son teint est pareil à celui d’une etc... Vous finissez marié, deux enfants et prenez la succession de votre père.
1.1.0.1. Un invité arrive. C’est Terence Stamp. Vous éclatez de rire. Vous finissez artiste (ou fou... c’est pareil)
1.1.1. Vous flanquez votre poing dans la figure de votre père (pour commencer...). Retour à 0 ou 1.

0.0.0.0. Vous êtes mort. 0.0.0.1. Vous êtes mort. 0.0.1.0. Vous êtes mort. 0.0.1.1. Vous êtes mort. 0.1.0.0. Vous êtes mort. 0.1.0.1. Vous êtes mort. 0.1.1.0. Vous êtes mort. 0.1.1.1. Vous êtes mort. 1.0.0.0. Vous êtes mort. 1.0.0.1. Vous êtes mort. 1.0.1.0. Vous êtes mort. 1.0.1.1. Vous êtes mort. 1.1.0.0. Vous êtes mort. 1.1.0.1. Vous êtes mort. 1.1.1.0. Vous êtes mort. 1.1.1.1. Vous êtes mort.

Votre vie est écoulée

game over

Provisoire

Ecrit par provisoire, à 22:20 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Anonyme
27-02-06
à 00:03

Ho ! pessimisme...

Pauvre Séraphin, issu d'un monde aboli par le temps qui passe, aiguisé par le souvenirs d'aventures qu'il n'a pas vécu et dont le souvenir appartient à d'autres et qui n'a pour lui qu'une quête dérisoire car sans fin...

Ha, misère !

La maîtrise du temps qui coule est un art difficile et assurément ce ne peut être l'oeuvre d'un homme seul.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
27-02-06
à 13:51

Re: Ho ! pessimisme...

Viendra alors l'espèce nouvelle des guerriers ...
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