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La violence est-elle unisexe?
Lu sur le blogue de Cybersolidaires : "Il y a autant de femmes violentes que de gars violents, donc le discours charrié sur la violence envers les femmes sert leur cheval de bataille [aux féministes]." Les propos de Benoît Leroux sur le plateau radio-canadien de Tout le monde en parle, en septembre 2005, ont passé comme du beurre dans la poêle. Une tribune en or de 1,8 million de téléspectateurs pour ce masculiniste du groupe Fathers 4 Justice qui s’est fait connaître par son escalade du pont Jacques-Cartier déguisé en Robin.

"Ça fait 20 ans qu’on entend parler des femmes victimes. Parler des femmes violentes, c’est nouveau, plus sensationnel!" Diane Prud’homme, coordonnatrice du Regroupement provincial des maisons d’hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale.

C’est le discours à la mode. Les femmes seraient aussi violentes que les hommes dans le couple. Autant d’études le confirment… ou concluent exactement le contraire. Après la guerre des sexes, la guerre des chiffres! Le dossier de la Gazette des femmes de novembre-décembre 2005 vide la question.

Au premier coup d’oeil, certaines statistiques laissent croire à une symétrie de la violence conjugale. "Le taux de prévalence sur cinq ans de la violence conjugale de la part du conjoint ou d’un ex-conjoint s’établit à 67% chez les femmes et à 62% chez les hommes, au Québec", peut-on lire dans une étude publiée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) en 2003.

"Le problème, c’est que bien des gens ne prennent pas la peine de lire au complet les rapports statistiques", souligne Lucie Bélanger, chercheuse au Conseil du statut de la femme. La même étude de l’ISQ montre pourtant que trois fois plus de femmes que d’hommes ont été battues, près de cinq fois plus ont failli être étranglées, deux fois plus menacées d’une arme et sept fois plus forcées à une activité sexuelle.

"Parce qu’elles se présentent sous forme simple, d’apparence objective, facile à diffuser dans les médias et à assimiler par l’opinion publique, les statistiques ont un impact important sur les représentations sociales de la violence dans un contexte conjugal", dit la sociologue Françoise Guay, coauteure de l’étude La question de la symétrie dans les enquêtes sur la violence dans le couple et les relations amoureuses (2005).

Manon Monastesse, coordonnatrice de la Table de concertation en violence conjugale et agressions à caractère sexuel de Laval, s’inquiète. "Les groupes masculinistes réinterprètent les statistiques. Ils ont un lobby puissant et ma crainte, c’est qu’on leur donne beaucoup de crédibilité, sans faire une analyse soutenue de leurs propos."

Pendant ce temps, on oublie les victimes de la violence des femmes. Françoise Guay relève le paradoxe : "Ceux qui font la promotion de la symétrie de la violence conjugale se préoccupent relativement peu des hommes victimes. Ça leur importe plus de montrer que les femmes sont violentes que d’aider ces derniers."

Par ailleurs, la Gazette des femmes lève le voile sur le tabou de la violence des femmes. Selon l’étude de l’ISQ, 8% des hommes violentés contre 38% des femmes ont craint pour leur vie. 32% des femmes contre 10% des hommes qui se sont fait tabasser ont dû s’absenter du travail ou cesser leurs activités quotidiennes. Il arrive donc que les femmes ne soient pas du côté des victimes.

"Jusqu’à maintenant, on a été très pro-victime, mais il faut passer à une nouvelle étape : s’occuper des femmes agresseures et lancer le débat du "comment s’en occuper", affirme Manon Monastesse. En fait, il y a une difficulté à parler des femmes violentes, même dans les milieux d’intervention, parce qu’on craint que cela soit récupéré par d’autres groupes."

Vanessa Watremez, présidente de l’organisme français Association d’interventions, de recherches et de lutte contre la violence dans les relations lesbiennes et à l’égard des lesbiennes (AIR-Libre), renchérit : "Si la violence des femmes est restée longtemps taboue, c’est parce que nous savions qu’elle pouvait être réinterprétée à mauvais escient et devenir une arme contre toutes les femmes. Les craintes se vérifient concrètement aujourd’hui à travers l’usage que les masculinistes font de ce phénomène."

Source : CSF, 14.11.2005

Pages reliées :
Ressac antiféministe : veille informationnelle
Violences contre les femmes: hier et aujourd'hui, Manon Monastesse, 06.12.2004
La violence familiale au Canada : un profil statistique, Statistique Canada, 07.2004
Le discours des défenseurs des droits des hommes sur la violence conjugale. Une analyse critique, Normand Brodeur, 2003
La violence des femmes : aussi importante que celle des hommes?, Fédération des ressources d'hébergement du Québec, 15.07.2002
L'enquête sociale générale de 1999 sur la violence conjugale : une analyse, Yasmin Jiwani, 08.2000

Explications du comportement violent des femmes, Service correctionnel du Canada, 06.02.2003
L'homicide conjugal au féminin, Sylvie Frigon, 2003 (compte rendu)
L'homicide conjugal au féminin, le droit au masculin, Micheline Carrier, 22.09.2003
Petites dictatrices de cour d’école, ORÉGAND, 08.12.2004
Les filles aussi peuvent être violentes, Dominique Forget, 24.02.2003

Ecrit par libertad, à 22:49 dans la rubrique "Actualité".



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