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PNB ? Non merci !
--> De la dénonciation de la politique des "pôles de compétitivité" en général et du Pôle Nucléaire de Bourgogne en particulier

P comme Pôle, N comme Nucléaire, B comme Bourguignon. C'est sous cette bannière que les différents acteurs de la filière nucléaire régionale se sont regroupés pour répondre à l'appel à projets « Pôles de compétitivité » lancé par le CIADT (Comité Interministériel d'Aménagement et de Développement du Territoire) au printemps dernier.

En quoi consiste ces pôles de compétitivité ? Il s'agit de la dernière arme suprême imaginée par nos géniaux dirigeants pour lutter contre les délocalisations. Par le biais de fortes incitations financières, on cherche à créer des consortiums régionaux amalgamant des industriels et des laboratoires publiques ou privés pour conforter un domaine d'excellence technique et conférer à ce pôle spécialisé une « visibilité au plan mondial ». Dans notre langage, c'est la simple confirmation que le développement endogène d'activités à forte utilité sociale n'intéresse absolument pas les « Décideurs ». En passant, il est aussi dit texto dans le document de présentation de cette affaire (www.competitivite.gouv.fr) que « de nombreux pays de l'Union Européenne possèdent les mêmes préoccupations et souhaitent se tourner vers un développement économique durable ». Voilà donc bien là clairement explicité ce qu'est la notion de développement durable (des profits) que l'on nous matraque depuis quelques années maintenant.

Du point de vue de la recherche scientifique, l'initiative des pôles de compétitivité se surajoute à d'autres récentes (dont la création de l'ANR) visant à toujours plus inféoder les métiers de la recherche publique à des intérêts privés extrêmement organisés et lucratifs. Quelques miettes financières retomberont sur les laboratoires, permettant à ceux-ci de continuer à fonctionner, en palliant ainsi la déficience financière des ministères de tutelle. Cette vision est dramatique pour la créativité scientifique car les thématiques de recherche s'appauvrissent, sont toujours plus imposées par des lobbies capitalistes et militaires, deviennent excessivement finalisées, s'éloignent toujours plus d'une démarche objective et de l'intérêt général. Le premier appel à propositions de pôles de compétitivité a suscité au niveau national 105 candidatures parmi lesquels 67 ont été retenues début juillet 2005 par les Zexperts du CIADT. Concernant la région Bourgogne 2 des 4 projets soumis au CIADT ont été validés. L'un porte sur des activités liées au goût (Vitagora) et le second est ce PNB que nous nous proposons de disséquer maintenant pour mieux le faire crever.

L'initiateur du PNB est logiquement EDF Bourgogne qui a dans un premier temps aggloméré autour d'elle FRAMATOME (Chalon), SFARSTEEL Montchanin), Valinox (Montbard), le CEA Valduc (Is sur Tille), l'ENSAM (Cluny), l'IUT du Creusot. Depuis la liste des industriels et laboratoires bourguignons concernés s'est assez significativement étoffée et ce sont à présent 27 entreprises et 4 laboratoires publics régionaux qui ont adhéré au réseau PNB. Le PNB se propose de réhabiliter les moyens de productions des différents éléments nécessaires à la fabrication rapide et coordonnée des centrales nucléaires de troisième génération (technologie EPR) actuellement en programmation sournoise (quand tout sera ficelé et verrouillé, on organisera un débat démocratique… au parlement). Certains grands composants de chaudronnerie nécessaires aux futures centrales EPR peuvent pour l'heure uniquement être fabriqués au Japon ce qui est proprement inacceptable pour les patriotes européens dont EDF constitue l'avant-garde éclairée. Les bassins de Chalon et du Creusot ne manquant pas d'entreprises métallurgiques et de sous-traitances déjà bien acoquinées avec les acteurs du nucléaire que sont le CEA et Framatome, la mayonnaise a très vite pris.

L'argumentaire préalable des acteurs du PNB, rassemblé dans le « livre blanc du PNB » (téléchargeable sur www.polenucleairebourgogne.fr), pleurniche sur le gel du programme nucléaire entre 1999 et 2003 ayant entraîné un retard effroyable dans les investissements alors que l'on assiste à « la renaissance des besoins ». L'argument massue est bien connu : la filière nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre (si l'on prend soin d'oublier les énergies mises en œuvre pour le développement, l'exploitation et le transport de l'uranium, la construction et le démantèlement des centrales, le traitement des déchets) et la croissance économique devant se poursuivre malgré la régression des ressources pétrolières prévue pour s'amorcer dans les 5 à 10 années à venir, EDF table sur une consommation d'électricité accrue de 20% d'ici 2010. Mais le livre blanc est honnête car en page 17, juste avant la conclusion, une ligne évoque deux inconvénients (mineurs vue la place consacrée) du thermonucléaire : la sûreté et les déchets. C'est curieux comme parfois on oublie d'invoquer le fameux « principe de précaution » ! On y manie aussi le patriotisme (« Faire rayonner l'image technologique de la France ») et met en avant le « gisement d'emplois » que représente ce projet permettant a minima d'assurer le relais d'un Kodak sur le déclin. Ainsi nullement surprenant de trouver la CGT Bourgogne (*) en bonne place dans la liste des institutions et personnalités soutenant le PNB. S'enthousiasmer ainsi pour la création d'activités salariées au service d'une entreprise portant en elle les germes d'un cataclysme mettant en péril l'humanité est quelque chose qui nous dépasse un tantinet...

Le budget du programme PNB est de 500 millions d'Euros dont une large part sera supportée par l'État. Les chiffres de cette aide ne sont pas encore connus mais la validation du projet signifie donc clairement que le nouveau programme nucléaire est bien sur les rails, sans, à l'habitude, avoir été débattu. J'insiste car il faut que nous en soyons tous bien conscients.

Pour finir, les géniteurs du PNB notent qu'après les 30 prochaines années consacrées au déploiement de la génération III (EPR) en France, en Chine, aux USA et dans bien d'autres endroits encore (EDF est une grande rêveuse), le consortium bourguignon sera opérationnel pour prendre en main la fabrication de la génération IV : le fameux ITER.

Trop c'est trop... et peut-on rappeler une enième fois à ces gens le coût financier, social et environnemental de leurs décisions, l'irresponsabilité que constitue le développement de nouveaux déchets radioactifs durables, les problèmes de sécurité face aux Ben Laden et autres Katrina en passant par les épisodes caniculaires mettant en péril les dispositifs de refroidissement des réacteurs, la dépendance du militaire vis-à-vis du nucléaire civil ? Que l'on cesse également de nous faire croire que le ruineux projet ITER accouche un jour d'une technologie propre et sobre. Lisez les arguments charpentés du réseau « Sortir du nucléaire - www.sortirdunucleaire.org » pour vous en convaincre.

La crise énergétique se profile et 50% du problème peut être réglé par les économies d'énergie tous azimuts, dans le domaine des transports en particulier. Pour le reste définissons mieux les besoins sociaux et faisons appel aux énergies renouvelables.

Concrètement, il nous faut agir vite pour neutraliser ce projet hautement toxique nommé PNB. Faisons confiance à notre imagination pour cela. Une idée, comme ça : Chalon abrite le CETIC (Centre d'Expérimentation et de validation des Techniques d'Intervention sur Chaudières nucléaire). C'est une « centrale nucléaire maquette » à échelle 1 sans combustible nucléaire et dédiée à la formation des techniciens de maintenance des centrales. Pourquoi ne pas y simuler sans risque pour les populations un accident nucléaire en démontant tous ensemble ce gros machin un de ces jours, comme cela se fait parfois sur de vulgaires Mac Do ?

Radioactivement vôtre.

Boris Becquerel, Kiev sur Saône
_________

(*) également auteur d'un tract édifiant intitulé « Filière énergie : faire de la Bourgogne dans le domaine de l'Énergie ce que la région Midi-Pyrénées est à l'aéronautique - Le N U C L E A I R E ». Disponible dans toutes les bonnes manifs-promenades.
Ecrit par Bajulus, à 14:43 dans la rubrique "Ecologie".

Commentaires :

  rdj
24-09-05
à 18:48

Heureux d'apprendre que la génération IV sera la suite d'ITER qui n"a pas en core produit le moindre kW et va commencer par en cosommer beaucoup!!! CELA RISQUE UN NOUVEAU SUPERPHENIX!
rjd
Répondre à ce commentaire

  sicard
10-11-05
à 14:21

Ta présentation est relativement intéressante sur les deux sujet qui sont le manque de débat sur cette nouvelle version de centrale(EPR) , sur la gestion des déchets , et sur les autres énergie moins polluante à dévellopper.

Je souhaite t'apporter une autre vision de ce pôle. la mise en oeuvre de ce pôle ne remplis pas les règles de la démarche initiés par l'état.

Il ne s'agit pas de réunir une fillière, de la recherche en passant par la formation et l'action commerciale , mais de trouver des financement pour une ou deux entreprises afin d'être en capacité de fabriquer un éléments mécanique stratégique , la CUVE.

Cette Cuve pour l'EPR, seule le JAPON c'est la fabriquer et dans le cadre d'obtention de marché en chine, cela pose un problème de relation (le japon n'est pas le copain de la chine).

Framatome souhaite donc avoir une autre source d'approvisionement, et comme le groupe ARCELOR qui est propriétaire d'industell ne souhaite pas investir dans ce domaine, Framatome avec EDF (partenaire du dévelloppement du nucléaire en chine et dans le reste du monde), ce sont engouffrer dans cette démarche ( les pôle de compétitivité) afin d'obtenir des financements pour SFARSTELL.

SFARSTELL un groupe de petite entreprise racheter il y a moins de 5 ans par Michel BOLORE et qui est propriétaire de la filliére grosse mécanique de la FORGE aux machines outils qui appartenait jadis a SCHNEIDER .

Ainsi ce pole qui n'a rien de compétitif qui ne contribuera pas à créer beaucoup d'emploi, n'est qu'une pompe à fric au service d'un financier dont on ne sait pas si il conservera l'ensemble de ses entreprises ou souhaitera les vendre pour faire une très bonne plus value.

Je vous invite à vous renseigner sur la manière dont ce financier à récupérer ces entreprises, voir UIGM ancien nom de creusot mécanique, le rachat de la SFAR et  de la forge ainsi que la participation dans l'acierie d'undustell.

a bientot

La CGT fait une étude sur la faisabilité de la fabrication l'EPR ce rapport financer par le MEDEF et par le PREFET serait peut être interressant? 

S

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  Bajulus
07-12-05
à 12:42

Re:

salut et merci pour tes infos où tu nous éclaire sur l'aspect grande finance. Cependant, je ne suis pas sûr que les pôles de compétitivité rapporte finalement tant de fric que cela. Il semblerait que, alors qu'au départ une vintaine de pôles étaient prévus seulement sur tout le pays, on ait procédé à un esseimage bien plus important dans toutes les régions et ce à la demande du petit sarkozy souhaitant conforter ses clientèles locales en vue de son obsession présidentielle.

Quoi qu'il en soit, le PNB reste particulièrement emblématique de l'absence totale de débat sur les choix énergétiques.

A plus

B.

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