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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Le genre
La construction sociale du sexe biologique. Pourtant un concept simple, ce terme reste mal compris et souvent surcompliqué parmi celles et ceux qui luttent pour l'égalité des sexes.


COMMENÇONS alors par expliquer l'idée, assez irréfutable, derrière la question du genre. À la base, nous devons accepter que la plupart des personnes sont nées avec un sexe biologique faisant d'elles un « mâle » ou une « femelle » selon leurs organes sexuels. Tu as un pénis, tu es alors un mâle; tu as un vagin, tu es alors une femelle.
Mais le sexe biologique n'est qu'un noyau. Il faut ensuite imaginer que chacun d'entre nous, partant du constat qu'on est mâle ou femelle, construira son identité - pas tout seul, mais à l'aide dé la société bien sûr pour enfin donner un sens au fait d'être mâle ou femelle. C'est-à-dire que la société nous donne une image qui transforme notre sexe biologique (mâle/femelle) en construction sociale (masculine/féminine) et que cette construction donne un sens socio-culturel au fait d'être « mâle » ou « femelle » .
Dans une société basée sur l'ordre moral, la construction sociale se fait en imposant une identité « masculine » ou « féminine » teintée par la société (capitaliste et hiérarchisante dans notre cas) et trouvant des origines aussi dans les vestiges de la religion. Ce sont ces concepts,
masculin » et « féminin », qui donnent un sens social à notre sexe biologique et qui établissent notre genre.
Cette transformation (du sexe mâle/ femelle en genre masculin/féminin) est un processus qui débute souvent avant même que l'on soit né. Combien de parents décorent la chambre de l'enfant anticipé en fonction d'un mini-zizi perçu à l'échographie? Suivront les vêtements et les jouets, plus tard la musique et la télévision, ensuite le travail et les relations de couple, pour n'en expliciter que quelques facteurs qui nous influencent.
Il faut imaginer la personne comme un récipient vide ne contenant à la naissance qu'un noyau biologique faisant d'elle un mâle ou une femelle. Au cours de sa vie - et dès sa venue au monde -, ce récipient commence à se remplir avec des messages qui construiront. son identité sociale et sexuelle. Donc, ce ne sont plus les « femelles » qui réussiront moins bien dans les cours de maths à l'école, mais déjà les « filles », femelles de construction féminine, dans une société qui veut faire d'elles les moins fortes. Ce ne sont pas les « mâles » qui auront des difficultés à exprimer leurs sentiments, mais plutôt les < garçons », mâles de construction masculine, dans une société qui veut faire d'eux des hommes forts sans émotions (trait du genre féminin).
Si nous acceptons que le masculin et le féminin soient alors des constructions sociales de notre sexe biologique qui nous mènent d'un point strictement biologique (le pénis; le vagin) à un sens plus large (et sociétal) donnant lieu à la construction de l'homme et de la femme, nous devons nous poser la question de comment (ou de si l'on peut) défaire cette construction sociale?
En tant qu'anarchistes (anti-hiérarchiques et égalitaires), nous sommes tenus par notre idéologie d'accepter l'égalité entre les mâles et les femelle (même si certains de nos prédécesseurs n'avaient. pas poussé cette question à sa fin logique) et donc de nier tout argument fondé sur la division dite naturelle des sexes. Certes une femme peut tenir à sa « féminité » et un homme à sa « masculinité » et les deux peuvent aller jusqu'à défendre cette position s'il ou elle le veut. Mais contrairement à une conception biologique de caractéristiques inhérentes mâle/femelle, la notion du genre nous permet de voir ces affirmations comme étant des constructions sociales et culturelles et nous permet donc de voir la possibilité de surmonter, voire d'anéantir, ces divisions construites.
Du moment où l'on accepte que les rôles attribués aux sexes biologiques (mâle et femelle) sont influencés par des facteurs socio-culturels, nous reconnaissons l'existence du genre. Du moment où nous acceptons ce constat, nous sommes déjà en meilleure position pour se battre contre l'inégalité homme-femme, de fait une construction sociale établie pour subordonner une partie dite inférieure de la population par les détenteurs de pouvoir.
Définir l'être en tant-que genré plutôt que sexué nous aide à être plus inclusifs et inclusives et nous permet de réfuter des concepts bourgeois existant pour renforcer l'ordre social, moral. et hiérarchisant.

Jocelyne
groupe FA de Marseille

Le Monde libertaire #1405 du 30 juin au 6 juillet 2005
Ecrit par libertad, à 22:18 dans la rubrique "Le privé est politique".



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