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Retour sur les collectivisations en Espagne
Publier, aujourd’hui, cette interview de mon grand-père sur la site de la CNT-AIT, est, d’une certaine façon, un moyen de réhabiliter sa mémoire.

En effet, lorsque je faisais paraître cet entretien dans Les Temps Maudits, revue de la CNT dites des Vignoles, celle-ci avait encore une allure anarchosyndicaliste. Il n’en est plus rien, à moins que depuis quelques années déjà, tout n’était qu’apparence et vernissage. Ni anarchosyndicaliste, ni révolutionnaire, cette organisation politique est d’évidence à la remorque d’Attac et du Monde Diplomatique. Nous n’en voulons pour preuve les débats et actions organisés conjointement avec la CNT ou encore le soutien de la CNT éducation des Yvelines à l’appel lancé par Le Diplo pour un Conseil National de Résistance, mensuel qui, rappelons-le a largement stigmatisé et discriminé les Blacks Blocks. Tel est le nouveau conformisme de gauche. En outre, annexe de la bourdieuserie mondaine, La CNT Vignoles permet à la feinte dissidence de se répandre, non seulement, dans ses débats mais aussi dans les pages des Temps Maudits. Loïc Wacquant qui a publié Surveiller et Punir chez Agone, en est le dernier représentant en date. Il devient donc, impossible de continuer de laisser penser que Frederic Marin et ses proches aient quelques affinités ou partagent les idées, de ceux qui sont finalement devenus ses ennemis.

VMM

Retour sur les collectivisations en Espagne

S’il y a un espoir, il réside chez les prolétaires. Georges Orwell, 1984

Dans les années 1930, Terrassa, ville située à l’ouest de Barcelone, est l’un des plus grands centres d’industrie textile de l’Espagne. Peuplée d’environ 45 000 habitants, plus d’un tiers de sa population est ouvrière. Cette ville républicaine est un bouillon social et politique. Une vie associative importante et de nombreux intérêts collectifs s’y développent. Une culture populaire qui brasse large - du populisme « catalaniste » à l’ouvriérisme investi dans les luttes sociales - prend de l’ampleur. Toutefois, cette richesse sociale de la ville ne doit pas cacher que les options politiques et sociales sont très diverses.

Au sein de la bourgeoisie se dessine un clivage entre, d’un côté, une bourgeoisie « pro-espagnoliste », catholique, monarchiste, de l’autre, une bourgeoisie « catalaniste » ayant une vision plus dynamique du capitalisme. Pour ce qui concerne la question sociale, leurs positions conservatrices se rejoignent.

La CNT [1] est l’organisation syndicale la mieux implantée et la plus influente à l’intérieur du mouvement ouvrier. En juin 1931, elle compte 10 788 adhérents, soit 60 % du prolétariat de Terrassa. Dès le début, la CNT exprime son désaccord avec la nouvelle république bourgeoise. Les anarchosyndicalistes, ne se sentant pas concernés par les discours « catalanistes » plus ou moins réformistes, poursuivent leur lutte syndicale. Dans la fédération locale des syndicats, la FAI [2] occupe également une place centrale. Les anarchosyndicalistes optent à plusieurs reprises pour des positions radicales, en liaison avec les tentatives de la FAI dans le pays :

- En février 1932, l’occupation de la mairie par des ouvriers appartenant à la CNT-FAI, notamment pour riposter contre les mauvais traitements infligés aux mineurs en grève de Figols (bassin minier de Berga).
- Plusieurs tentatives révolutionnaires entre 1932 et 1934.
- La révolution en 1936 et un affrontement dur et constant avec l’ERC [3]. Avant 1936, à Terrassa, la ligne ouvrière des marxistes dissidents du POUM [4] est assez peu suivie. Ce groupe, constitué de nombreux intellectuels, contribue avec ses idées aux collectivisations.

Les luttes politiques et sociales éclatent à partir d’octobre 1934. Une forte grève insurrectionnelle se déclenche dans les Asturies sous l’impulsion des socialistes pour faire pression sur la droite au pouvoir. Le mouvement est écrasé par les militaires ; on dénombre plus de 3 000 travailleurs assassinés, 40 000 arrêtés, torturés et envoyés au bagne [5]. En Catalogne, les indépendantistes profitent du moment pour entrer en action, mais l’ERC se trouve en sérieux désaccord avec l’alliance ouvrière. La CNT se maintient alors en marge du mouvement jusqu’à ce que l’ERC abandonne la mairie. Durant cette période, les libertaires prennent les armes et libèrent les prisonniers. Après des affrontements violents avec les forces de l’ordre, les événements d’octobre 1934 marquent une rupture encore plus importante entre les hommes de l’ERC et ceux de la CNT.

Les élections de février 1936 apportent la victoire au Front d’Esquerre (Front de gauche, constitué de différentes forces). Les contradictions exprimées dans les urnes en février 1936 explosent le 18 juillet. Le coup d’État militaire échoue dans plus de la moitié de l’Espagne, ainsi que la stratégie de soulèvement des partisans franquistes en Catalogne qui devait permettre le contrôle de Barcelone.

À Terrassa comme à Barcelone, le peuple se hâte de concrétiser la révolution. La réponse effective décidée par les organisations locales au soulèvement militaire est l’appel à une grève générale immédiate, illimitée, et à la lutte armée par l’intermédiaire d’un tract [6] adressé au peuple. Les premiers fusils viennent des casernes. À Terrassa, il en arrive 9 000. Les armes sont distribuées entre les hommes de la CNT et du POUM. Des troubles s’ensuivent. Selon les statistiques généralement admises, les assassinats dans la ville de Terrassa, pour cette période, s’élèvent à 226. Les personnes assassinées durant les premiers mois de la révolution, sont essentiellement des personnes politiquement conservatrices, appartenant à la bourgeoisie catholique et monarchiste, enfin des gens liés au monde de l’entreprise, patrons et gérants, entre autres. Les religieux ne sont pas épargnés. [7]

Cette « répression » orchestrée essentiellement par les chiquillos, groupes « incontrôlés » proches de la CNT, et plus précisément par un militant anarchosyndicaliste, Pedro Alcocer, s’explique par un passé de luttes et de souffrances accumulées depuis de nombreuses années. Parmi la CNT, la FAI, le POUM, l’UGT [8] , l’ERC, des voix se sont élevées pour protester contre ces règlements de comptes :

« Il y a des individus qui vont dans les villes, dans les villas, [...] qui saccagent, volent, séquestrent des personnes et pour certaines d’entre elles, nous savons quelle fin tragique les attend [...]. Nous devons mettre fin rapidement à cela si ne nous voulons pas que l’on nous prenne pour des voleurs et de vulgaires assassins [...]. Révolutionnaires, oui ! Assassins, non ! » [9]

Le nouveau pouvoir se concrétise dans la création d’un comité de liens antifascistes dans lequel la CNT et le POUM sont très majoritaires. Ils écartent le pouvoir municipal. D’une part, se forme le comité local de miliciens antifascistes qui s’occupe des volontaires pour le front ; d’autre part, concernant la vie économique et la reprise du travail, des conseils de banque d’industries et d’approvisionnement se créent et prennent de l’importance.

Pendant ces années de guerre, une partie de l’Espagne vit une des expériences révolutionnaires les plus importantes de l’Europe contemporaine. Les changements du système de production sont la clef de cette expérience.

Nous observerons localement ce phénomène au travers d’une interview du cénétiste Frederic Marín [10]. Cette interview (tirée de la revue Al Vent [11]) se propose d’être un témoignage venant étayer la réalité des collectivisations.
Les collectivisations et la socialisation d’entreprises : guerre et révolution 1936-1939

« - À Terrassa, quelle attitude adoptent les militants cénétistes les jours qui suivirent le 19 juillet ? Comment affrontent-ils la guerre et la révolution ?

- Dès les premiers jours d’août 1936, une fois terminée la grève révolutionnaire lancée le 19 juillet 1936, le calme revient dans la ville. Des centaines de miliciens marchent en direction de l’Aragon ; parmi eux, un nombre considérable de militants de la CNT-FAI. Les militants du mouvement libertaire restés sur place pour entreprendre les conquêtes sociales que la révolution a mises à portée de leur main, ne sont pas mieux préparés que ceux qui sont partis sur le front. L’objectif prioritaire est alors de mettre en œuvre les préceptes du communisme libertaire.

Depuis le 19 juillet 36, nos organisations multiplient les réunions de militants et les assemblées publiques. Elles se tiennent dans des locaux précédemment réquisitionnés et notamment dans le stade de la ville. Les orientations données vont dans le sens d’un contrôle par les ouvriers de la direction des usines et des ateliers, de tous les biens de production et des capitaux appartenant à leurs lieux de travail. Dans cette première période de transformation sociale, les industries d’une même branche, en raison de l’héritage de l’organisation industrielle de l’ancien système capitaliste, sont excessivement dispersées. L’économie ayant pris une orientation communiste libertaire, nous devons nous adapter à des méthodes plus appropriées pour arriver à la véritable socialisation, celle à laquelle nous souhaitons aboutir [12]. Tel est notre objectif et c’est ce à quoi nous nous employons.

Pour commencer notre action, la fédération locale des syndicats d’industrie de la CNT nomme, en réunion générale, une commission de statistiques et d’orientations économiques. Cela ressemble au Conseil de statistiques et production proposé dans le document « Concept confédéral du communisme libertaire » approuvé par le congrès de Saragosse (mai 1936). Deux autres camarades et moi-même formons cette Commission.

- Non seulement vous faîtes partie de cette Commission, mais de plus vous appartenez à une collectivité.
- Effectivement, je deviens conseiller d’entreprise à l’usine des frères Barata, où je travaillais avant la révolution. Mais j’y reste peu de temps car je suis désigné par la Fédération locale de la CNT pour faire partie de cette Commission ».
La Commission de statistiques et d’orientations économiques

« - Quelle fonction a cette Commission et quel degré d’influence a-t-elle sur les collectivisations ?

- Sous la supervision d’un compagnon [13] technicien dans la branche industrielle, cette Commission élabore des plans de fabrication. Ces derniers, une fois approuvés par les assemblées de travailleurs, sont mis en pratique par les conseils d’entreprise. Ainsi, l’autonomie des collectivisations est absolue ; les assemblées décident de l’orientation et de la gestion générale, en acceptant ou en rejetant ces plans ou différentes initiatives pouvant provenir de n’importe quel ouvrier [14].

- Y a-t-il un nombre d’heures de travail fixe pour les entreprises collectivisées ?

- Quarante heures par semaine [15] ; ce nombre est parfois dépassé, le plus rarement possible. Il arrive aussi qu’on travaille la nuit ou les dimanches, selon les circonstances.

- Comment détermine-t-on le niveau des salaires ? Ont-ils été gelés ? Êtes-vous payés en espèces ?

- Le système d’avant la révolution est maintenu ; la différence de salaire se fait en fonction de la catégorie de travail [16] ; toutefois, tous les salaires augmentent. Nous sommes rémunérés en argent, quasiment jamais avec des produits d’échange.

- Quelles sont les transformations au niveau de la sécurité sociale ? Des organismes de secours ont-ils été créés ?

- Non, aucun organisme nouveau n’est créé mais les services hospitaliers de la ville étaient dans un bon état général. En revanche, il y a eu un effort considérable pour lutter contre les accidents de travail, qui a donné des résultats très positifs. En cas d’arrêt maladie, le salaire est payé intégralement L’avortement devient légal, dès lors qu’il est pratiqué de façon médicale [17].

- Dans certaines usines, il y a eu des comités de contrôle. En quoi consistent-ils et en quoi se différencient- ils des conseils d’entreprise ?

- Dans les entreprises où les patrons demeurent en poste après le 19 juillet 1936 (très peu), et pour ceux qui ne sont pas accusés de connivence avec le fascisme, les comités de contrôle - uniquement pour les entreprises employant moins de 100 ouvriers - sont mis en place. Leur fonctionnement n’est pas en soi très différent de celui qui existe avec l’ancien régime patronal. Le patron continue d’être le responsable au niveau de l’administration et de la direction de l’entreprise mais la nouvelle formule donne le droit au comité de contrôler les différentes opérations décidées pour le fonctionnement de celle-ci et de s’opposer à ce qu’il considère comme anormal, préjudiciable ou inopportun. En cas de conflit entre le patron et le comité de contrôle, il est résolu par le comité de liaison CNT-UGT ou par le conseil économique municipal. Par ailleurs, ces entreprises au même titre que celles qui ont été collectivisées, bénéficient de l’approvisionnement en matières premières ».
Rechercher les matières premières.

« - Je crois qu’en tant que membre du comité industriel du conseil municipal d’économie, vous vous êtes occupé d’une importante gestion, la recherche des matières premières pour les collectivisations. Pourriez-vous nous l’expliquer ?

Le conseil municipal « s’attribue » des fonctions qu’il n’a pas avant la révolution. Sa gestion s’étend à toutes les activités de la ville. Parmi elles, l’industrie et l’économie, notamment la section appelée « Comité d’industrie ». Un compagnon de la CNT en devient responsable. En raison de la syndicalisation décrétée pour tout le monde obligatoire [18], à la CNT comme à l’UGT, des comités de liaison, qui furent ensuite intégrés au conseil municipal d’économie, ont été constitués.

Les usines fonctionnant déjà, le comité d’industrie décide que le plus important est de faire l’inventaire des réserves des matières premières (laine d’origine, coton, soie, etc.) utiles pour la fabrication textile, ainsi que des matières premières complémentaires. Une circulaire est envoyée à toutes les entreprises, les informant que les réserves de matières premières pour la fabrication seront utilisées en priorité pour les besoins de la guerre. En complément de cette circulaire, des visites ont lieu dans les entreprises susceptibles de posséder des stocks importants.

Des contrôles permettent de vérifier que les résultats obtenus pour la production sont positifs. Il est alors nécessaire de rendre possible l’approvisionnement pour favoriser une production régulière, la meilleure possible vu dans les circonstances imposées par la guerre. Le problème cesse d’être d’ordre local ; s’y ajoutent de nouveaux facteurs de première importance. Comme pour les laines régénérées, le risque d’une pénurie des laines d’origine est possible. Ne pouvant prévoir ce à quoi il doit s’attendre, le conseil municipal d’économie organise un voyage en Estrémadure - lieu de production lainière où s’approvisionnent les anciens patrons - avec pour objectif de constater l’état dans lequel se trouvent les sources d’approvisionnement. Sur place, dans l’hypothèse où le fascisme n’occuperait pas cette région, nous passons des accords d’échange pour que l’approvisionnement de nos collectivités se poursuive. En rentrant pour Terrassa, nous faisons un détour par l’Andalousie jusqu’au village de Lopera (Jaén), producteur d’huile d’olive. Nous nous occupons de faire ravitailler notre ville et nous négocions également l’acquisition d’huiles impropres à la consommation mais très utiles pour l’industrie. »
Administration autonome

« - En général, quelles sont les difficultés ou les manques que rencontrent les collectivisations ?

- L’industrie textile que nous avons collectivisée au début du mois d’août 1936, lorsque nous avons réintégré nos postes de travail, est formée d’entreprises qui sont restées indépendantes et chacune a conservé son unité propre, établie par la raison sociale de l’ancien régime patronal. On peut dire que seule la direction des entreprises a changé. Avant la révolution, les patrons en ont la responsabilité et prennent les décisions ; après, ces rôles reviennent aux conseils d’entreprise avec l’aide des travailleurs. Pour ce qui est de l’organisation interne de l’administration, chaque entreprise prend ses propres décisions. Il faut bien admettre que, de manière générale, l’administration des collectivités est réussie, même s’il est vrai qu’elles tendent à se fermer sur elles-mêmes.

En raison de cette vision assez bornée, qui circonscrit les conquêtes sociales de la révolution dans les limites réduites de chaque entité productive, il existe dans la même branche des collectivités plus riches que d’autres [19]. L’héritage que chacune d’entre elles reçoit de l’ancien régime patronal les classe par catégories. Est-ce que la dualité syndicale dans son concept social divergent est à l’origine de cette situation ? Cela est possible. De plus, le décret sur les collectivités de la Généralité de Catalogne n’a rien réglé. Il a seulement légalisé les collectivités telles qu’elles étaient à ce moment-là, et les a emprisonnées dans les filets de la loi. [20]

Cette situation ne pouvait satisfaire les militants de la CNT, lesquels considèrent les collectivités comme le premier pas vers une véritable socialisation qui doit apporter l’égalité économique pour tous. Les réunions des militants et les assemblées générales de la fédération locale des syndicats de l’industrie prennent de l’ampleur, ce qui contribue à améliorer le fonctionnement des collectivités. Toutefois, nous devons considérer le fait que nous n’étions pas seuls. L’UGT, très peu développée au début du mouvement, a relativement grossi lorsque l’obligation de se syndiquer a été décidée. À ce moment-là, tous les « conservateurs » se sont affiliés à ce syndicat.

Tant que les syndicats de l’UGT de Terrassa sont sous la direction d’éléments du POUM, une entente plus ou moins harmonieuse, avec la CNT est possible. Mais à la veille des faits du mois de mai 1937 [21], les dirigeants du PSUC [22], parmi lesquels on compte d’anciens « trentistes » [23], s’approprient des postes à responsabilités qui rendent les relations avec la CNT de plus en plus difficiles [24]. Cela n’empêche pas la CNT de proposer à l’UGT un plan de socialisation de toute l’industrie manufacturière et textile de Terrassa.

Un compagnon et moi-même, en tant que membres de la Commission statistique et d’orientations économiques, rédigeons ce plan. Celui-ci est présenté et discuté lors de nos différentes réunions. Son aspect fondamental est l’abolition de la propriété privée de toutes les entreprises, grandes et petites, riches ou pauvres. Toutes les entreprises doivent disparaître au profit d’une nouvelle qui serait régie par une seule administration générale en contact avec le conseil économique si toutefois ce dernier continuait d’exister. Après quelques modifications [25], ce plan est approuvé et soumis à l’UGT. Ses membres se limitent à dire que le plan est à l’étude sans jamais se prononcer. Pendant ce temps, la situation de certaines collectivités continuent de s’aggraver. Pourtant, et malgré nos incitations à faire d’autres propositions, l’UGT laisse la question en suspens. Il semble évident qu’elle suit les consignes du PSUC qui, opposé à toute socialisation, n’aurait sans doute pas hésité à dissoudre les collectivités s’il en avait eu la possibilité. Sur ce sujet, la CNT va payer une erreur dont elle est la première responsable. »
Redistribuer les bénéfices

« - À quelle erreur faites- vous allusion ?

- Le 14 octobre 1936, le conseil municipal est formé avec les tendances politiques et les syndicats de la ville. On y concentre tout ce qui fait référence aux activités générales de la ville, notamment l’industrie et l’économie. C’est une conception qui nous semble aller vers la mise en place d’une commune libertaire. La CNT contrôle neuf conseils et dirige celui de l’économie. De façon incompréhensible, et là est son erreur, elle abandonne le conseil économique de Terrassa, aussitôt occupé par l’UGT jusqu’à la fin du mois de mai 1938. Le conseil économique contrôlé par l’UGT devient une énorme entreprise appliquée en premier lieu à faire des bénéfices sur les matières premières destinées à la production pour la guerre.

Ces matières, cédées par le gouvernement à des prix déterminés ou négociés par le conseil municipal économique de sa propre initiative, transformées par l’industrie textile pour les nécessités de l’arrière, sont facturées à des prix qui laissent une marge exagérée de bénéfice. Le conseil municipal économique s’en octroie une partie, oubliant que ces bénéfices reviennent aux industries et aux collectivités. Le bilan est positif avec des millions de pesetas de bénéfice. Pourtant, certaines entreprises sont obligées d’avoir recours à une aide auprès de la Généralité de Catalogne, démarche qui favorise les intérêts politiques de cette dernière. En effet, cette aide implique, lorsqu’elle est accordée, la présence d’un intervenant de l’entreprise, ce qui, à terme, entraîne l’arrêt de la collectivité. La CNT dut faire des concessions jusqu’à ce que les choses changent au mois de mai 1938.

- Donc, que se passe-t-il avec les collectivités à partir du mois de mai 1938 ?

- L’instabilité constante du panorama politique, due à la guerre et à la politique menée par le PSUC avec la Généralité de Catalogne, provoque la réduction des pouvoirs économiques que la révolution a mises en place sous la supervision du conseil municipal. À leur place, le conseil économique de Terrassa est créé par décret de la Généralité de Catalogne le 10 mai 1938, comme étant sa propre délégation. Un président de l’UGT est nommé et afin de maintenir un certain équilibre, elle désigne comme vice-président un membre de la CNT. Paradoxalement, ce dernier, moi-même, se charge de tout ce qui concerne la fabrication pour l’industrie de guerre en relation directe avec les collectivités.

Pour la nouvelle étape, la CNT décide :

- Avec les bénéfices obtenus lors du dernier bilan financier, le nouveau conseil économique de Terrassa aide immédiatement les entreprises collectivisées ayant des difficultés financières et leur donne les moyens de continuer leurs activités. À partir de ce moment-là, toutes les entreprises collectivisées doivent recourir à la Généralité de Catalogne à travers ce conseil économique.
- Étant donné que le système d’alimentation en eau de la ville est insuffisant, un million de pesetas est prélevé sur les bénéfices et transféré au conseil municipal afin de poursuivre la réalisation du projet de captation et d’amélioration de la distribution de l’eau, décidé avant le 19 juillet 1936.
- À compter de ce jour, le conseil économique de Terrassa ne fait plus de bénéfices. Les excédents de capital à la fermeture des exercices administratifs servent aux collectivités et aux travaux urbains d’utilité publique.

Ce plan, pour l’essentiel, est mené à son terme. La municipalité peut disposer de son million de pesetas. Elle aide certaines petites collectivités équipées de vieilles machines à redémarrer. Ces dernières avaient été abandonnées par l’ancien conseil économique en raison d’un rendement jugé insuffisant. Pour nous cela ne comptait pas. L’important était que tous les travailleurs aient des moyens d’existence décents. Grâce à ces mesures, le fonctionnement de certaines choses change et notamment celui de l’activité industrielle qui redémarre en quelques semaines. »
Pour la socialisation

« - Si la socialisation doit supprimer le chaos d’inégalités injustes, tout ne s’est pas toujours déroulé comme nous l’aurions souhaité. Nous sommes confrontés, par exemple, au déficit de l’approvisionnement en courant électrique, nos conditions de travail sont très pénibles ; notre alimentation insuffisante, tant en qualité qu’en quantité. Pourtant, malgré tous ces problèmes, les collectivités tournent relativement bien. Si la vraie tragédie se déroule réellement sur le front, nous devons aussi nous préoccuper de la socialisation. Toutes les entreprises collectivisées, dans les conseils desquelles la CNT est majoritaire, sont favorables à la socialisation, en accord avec le plan établi par notre organisation. Parmi elles, se trouvent les deux entreprises les plus importantes de Terrassa. Ce courant s’est confirmé lors d’une assemblée générale de conseils d’entreprise tenue à la mi-septembre 1938 au Théâtre du peuple (ex-Théâtre principal). Nous avons continué de travailler dans ce sens, mais malheureusement le plan de socialisation n’a pu s’appliquer sur le terrain Quatre mois plus tard, le 26 janvier 1939, les hordes fascistes entraient à Terrassa. »

EN CONCLUSION : Après la guerre, les franquistes blâmèrent les collectivisations et les présentèrent comme de véritables absurdités. Mais la réalité vient contredire cette analyse. Dès le début de l’occupation franquiste, la production peut reprendre immédiatement et certains magasins sont mieux approvisionnés qu’en juillet 1936. Bien qu’il manque encore aujourd’hui une analyse détaillée des données économiques nous permettant de quantifier et de faire une évaluation précise des collectivisations, certains témoignages viennent valider le fait que la production a pu continuer dans pratiquement toutes les industries et cela en temps de guerre.

Biographie militante [26]

Frederic Marín Abad est né à Enguera (province de Valence, Espagne) le 24 décembre 1902. À quinze ans, en 1917, il adhère à la CNT-AIT. Entre cette date et juillet 1936, il participe activement aux conflits sociaux qui ont lieu à Terrassa.

À partir du 15 août 1918 et pendant quatorze semaines, il apporte son soutien à la grève des industries textiles, en vue d’obtenir la semaine de cinquante-quatre heures. La grève rencontre l’opposition du patronat, qui a recours à des briseurs de grèves et aux autorités. Les syndicats sont fermés et les membres du comité syndical incarcérés. Pour en finir avec ce conflit, les patrons sont contraints d’accepter les revendications. En octobre 1918, toujours tisserand à l’usine de « Paco Roig », Frederic Marín se met en grève avec d’autres compagnons en raison du refus par les patrons de leurs revendications, que ces derniers considèrent comme une provocation. A la même époque, son ami et compagnon de la CNT, Serafin Sala, est assassiné [27]. Cette grève précède la grève générale des mois de mars-avril 1919. Entre 1919 et 1923, une lutte sans merci s’engage entre les syndicats et les patrons, qui embauchent des pistoleros (tueurs à gages) pour se débarrasser des responsables syndicaux. Pendant cette période, accusé à tort de porter une arme sur lui à l’intérieur de l’usine, Frederic Marín s’exile pendant plus d’un an, tout d’abord à Barcelone puis à Sabadell (province de Barcelone). Son père, Federico Marín Vincent [28], refusant de livrer quelques informations sur son fils, est incarcéré pendant deux mois à la prison de Terrassa.

Sa contribution à la FAI fut tout aussi courageuse et conséquente. À partir de 1927, il appartient à des groupes de l’organisation spécifique, ceux qui après la création de la FAI en 1927, formèrent la fédération locale des groupes de Terrassa.

S’ensuivent les événements de 1933 : le Bienio Negro (les deux années noires) avec la droite qui prend le pouvoir ; des mouvements de mécontentement dans toute l’Espagne et à Terrassa, l’occupation de la mairie par des ouvriers appartenant à la CNT-FAI, notamment pour riposter contre les mauvais traitements infligés aux mineurs en grève de Figols (bassin minier de Berga).

À cette époque, Frederic Marín a deux garçons en bas âge, sa famille l’occupe beaucoup et bien qu’appartenant toujours à la CNT-FAI, ils participent moins activement aux activités militantes.

Dès les premiers jours de la révolution, après le 19 juillet 1936, totalement engagé dans la lutte révolutionnaires, il part à Alicante (sans ordre de mission de la CNT), pour faire partie de la colonne qui doit se rendre sur le front d’Andalousie où opère déjà celle du cénétiste andalou Maroto. Finalement, leur tentative pour monter au front est un échec, et après un mois de bombardements par les phalangistes, ils sont contraints de retourner à Terrassa.

En août 1936, Frederic Marín est nommé par la fédération locale de la CNT de Terrassa responsable de la Commission statistique et d’orientations économiques.

En juin 1937, il devient adjoint au maire des transports et des travaux publics de l’administration locale.

En mars 1938, il est nommé, en tant que délégué de la CNT, vice-président du conseil économique de Terrassa.

En octobre 1938, il rejoint la 119e brigade mixte, premier bataillon, première compagnie de la 26e division, dont il devient peu après « commissaire politique ». Sur le terrain, entre deux offensives ennemies, il anime quelques conférences [29]. Le 13 février 1939, il passe la frontière française à Puigcerda pour un exil qui va durer cinquante cinq ans. Parqué dans les camps de rétention de Septfons et Vernet d’Ariège, il connaît comme ses camarades souffrances et humiliations.

Vers la fin de l’année 1941, sous le gouvernement de Pétain, la répression s’accroît. [30] Arrêté à deux reprises, Frederic Marin, parvient à s’évader. Commence pour lui une vie de « survie » dans la clandestinité.

A partir de 1945, il reprend légalement ses activités. Avec quelques compagnons, il est à l’origine de la création de la Commission de relations et de solidarité des cénétistes de Terrassa dans l’exil. Durant les quarante ans d’existence et d’activités de la Commission, il en fut un membre actif.

En 1948, il devient secrétaire de la fédération locale de la CNT de Houilles (département des Yvelines) durant plus de trente ans et secrétaire du comité régional de la zone Nord (de la CNT en exil), jusqu’au début des années 1960.

Membre depuis 1966 de la Commission internationale des relations (CIR), il participe à la Commission préparatoire du congrès des fédérations anarchistes (CRIFA) qui se tient à Carrare (Italie) en 1968.

Il retourne pour la première fois en Espagne en 1976, après la mort de Franco. Lorsque, dans les années 1960, celui-ci disait : « les anarchistes peuvent revenir, j’ai pardonné ». Frederic Marin rétorquait : « Moi, je n’ai pas pardonné ». Seul son âge avancé lui fait arrêter ses activités militantes au sein de la CNT. Analysant les erreurs du passé, Frederic Marín, durant toutes ses années de militantisme à la CNT, n’a de cesse de condamner la participation de la CNT au gouvernement républicain. Cette erreur est pour lui fondamentale et ne doit plus, à l’avenir, se reproduire.

Il décède à quatre-vingt-onze ans, le 21 janvier 1994, à Sartrouville (Yvelines).

Valérie Minerve Marin

[1] CNT : Confédération nationale du travail créé en 1911 en Espagne et affiliée depuis toujours à l’AIT contrairement à la CNT dites des Vignoles qui en a été exclue en 1993. Nous parlons donc bien tout au long de ce texte de la CNT-AIT.

[2] FAI : Fédération anarchiste ibérique. Entre 1923 et 1930, sous la dictature de Primo de Rivera, la CNT entre dans la clandestinité. Parallèlement, se crée la FAI (en juillet 1927 à Valence), dont l’objectif, en tant que société secrète révolutionnaire, est d’unifier les activités anarchistes et syndicales en Espagne et au Portugal et de contribuer à la lutte contre la dictature. À partir de 1931, elle devient le lieu où se rassemblent les cénétistes qui s’opposent au caractère de plus en plus révisionniste de la Confédération. Minoritaire dans la CNT jusqu’en 1931, son influence au sein de celle-ci va devenir majoritaire, et en 1932 les tendances syndicalistes représentées par Pestaña et Peiró (Manifeste des trente) sont exclues de la CNT. De plus, il est important de souligner que si, au début, les faïstes apparaissent comme moins « économistes » que les syndicalistes, cela ne dure pas. Par ailleurs, ils ont intériorisé une morale et une éthique très forte. Source : Courant alternatif, sup. février 1996, p. 6, et la CGT-SR et la Révolution espagnole. De l’espoir à la désillusion, Jérémie Berthuin, Editions CNT-RP, novembre 2000.

[3] ERC : Esquerra Republicana de Catalunya (Gauche républicaine de Catalogne)

[4] POUM : Parti ouvrier d’unification marxiste.

[5] Source : Jérémie Berthuin, la CGT-SR et la Révolution espagnole. De l’espoir à la désillusion, op. cit.

[6] « A les masses populars en general » in Terme : Centre d’Estudis Històrics. Arxiu Històric Comarcal. « La Guerra Civil a Terrassa ». Monogràfic. Terrassa, novembre 1986.

[7] George Orwell, en 1938, expose de manière assez juste ce que souhaitait la CNT-FAI sur ce point : « [...] 3) hostilité sans compromis à l’égard de la bourgeoisie et de l’Eglise [...]. Les anarchistes étaient à l’opposé de la majeure partie des soi-disant révolutionnaires : si leur politique était assez vague, leur haine du privilège et de l’injustice était d’une intransigeante sincérité. » Source : Courant alternatif, « Il y a 60 ans... Espagne 1936 : Guerre ou révolution ? » op. cit., p. 26.

[8] UGT : Union générale des travailleurs (syndicat socialiste dominé à cette époque par les communistes).

[9] L’Acció. 12 agost 1936, Espartacus Puig : « Dignifiquem la revolució » in Terme : Centre d’Estudis Històrics. Arxiu Històric comarcal. « La guerra civil a Terrassa ». Monogràfic. Terrassa, novembre 1986, p. 21.

[10] Biographie militante en fin d’interview.

[11] Al Vent. « Conversa amb el cenetista Frederic Marín. Les col.lectivitzacions i la socialització d’empreses : Guerra i Revolució 1936-1939 ». Terrassa, n° 90, 1986 (propos recueillis par Jordi F. Fernández).

[12] La socialisation consistant à regrouper toutes les entreprises d’une même branche.

[13] À l’intérieur du mouvement révolutionnaire CNT-FAI, le mot compañero (« compagnon ») était usité à la place de camarada d’origine marxiste et surtout utilisé par les phalangistes.

[14] Le nouveau système de production modifiait le titre des entreprises mais ne réorganisait pas la production. Chaque entreprise collectivisée continuait à travailler pour son propre compte.

[15] À l’époque, le travail hebdomadaire s‘élève à plus de cinquante quatre heures par semaines. En France, le passage au 35 heures ne date que de l’année 2000 et le travail de nuit n’est pas encore aboli. De plus, la législation autorise certaines entreprises à ouvrir le dimanche.

[16] Il ne s’agit pas d’appliquer une hiérarchie des salaires. Il est nécessaire de modifier le système progressivement, d’autant plus que la CNT doit composer avec l’UGT, ce qui rend très difficile le passage à l’autogestion.

[17] L’avortement n’existait qu’en Catalogne, encore que la ministre de la Santé de novembre 1936 à mai 1937 ait appartenu à la CNT.

[18] Cette obligation imposée par le gouvernement bourgeois catalan s’explique par le fait que, pour ce gouvernement, les syndicats doivent pouvoir parler au nom de tous les travailleurs.

[19] L’évolution de la guerre génère une nouvelle demande, l’article militaire, et pour le cas de Terrassa, surtout des couvertures. Ainsi, les problèmes de production viennent des difficultés de s’approvisionner en assortiment de laine en provenance de l’Estrémadure et du sud de l’Aragon. Dans cette perspective, le rôle du comité d’industries est très important : il devient l’intermédiaire naturel entre les commandes d’articles militaires de l’administration et la production industrielle. Aussi parce qu’il permet l’obtention des matières premières, ce comité d’industries intégre ensuite le conseil économique.

[20] Certaines collectivités connaissaient également des problèmes de ravitaillement en matières premières.

[21] L’ERC, le PSUC (Parti socialiste unifié de Catalogne, créé en juillet 1936, dirigé par les communistes et affilié à la IIIe Internationale) et l’UGT se posent en défenseur de la petite-bourgeoisie et demandent un décret sur les collectivisations et les normes élaborées par la Généralité de Catalogne.

[22] Le PSUC, qui n’a pratiquement pas de militants à Terrassa en juillet 36 (ni d’ailleurs dans le reste de la Catalogne), devient l’arbitre de l’évolution politique, notamment en introduisant par le biais de l’UGT et au détriment du POUM, ses hommes de confiance dans le conseil municipal. Au sein de l’UGT, des conflits se produisirent entre le POUM et le PSUC. Ces derniers prennent prétexte de l’assassinat d’un de leurs militants pour intensifier une campagne contre le POUM. Une véritable « chasse aux sorcières » s’ensuit, expulsant tous les hommes du POUM. Pour se protéger, de nombreux militants intégrent le front militaire. D’autres sont protégés par la CNT, qui retrouv une certaine initiative politique à partir de 1938 quand elle reprend la mairie.

[23] « Trentistes » : anciens membres de la CNT, scissionnistes emmenés par Pestaña, favorables à un accord avec les partis de gauche.

[24] Le PSUC qui défend alors la petite bourgeoisie, fait parallèlement campagne en faveur des municipalisations se démarquant ainsi de la campagne de socialisation portée par la CNT et le POUM. Après mai 1937, la situation de la mairie est chaotique, la CNT perd du pouvoir et l’ERC municipalise certains services (eaux, autobus, pompes funèbres) qui jusque-là étaient collectivisés et contrôlés par la CNT. La CNT s’oppose fermement à tout ce processus qui témoigne d’un recul dans sa perspective des transformations économiques et qui non seulement éloigne la socialisation mais aussi de la propre collectivisation de la production. Le PSUC sait que la force décisive est la CNT qui compte, pour l’année 1936, 11 000 adhérents, alors que l’UGT n’en compte que 3 000. Tenir tête à la CNT est le véritable objectif du PSUC et pour cela il a besoin de dominer l’UGT. Afin de freiner la CNT, le PSUC s’allie avec l’ERC et si, finalement, les cénétistes récupérèrent la mairie, le PSUC sait qu’il a une influence au moins similaire à celles des anarchosyndicalistes. Qui plus est, dès 1937, le PSUC, farouche partisan de l’institutionnalisation de l’ordre public, a redonné un certain pouvoir à la police qui dispose de nouveau du droit d’intervention.

[25] La double volonté de moderniser et rationaliser l’industrie s’affirme : rénovation de l’outillage des machines, élimination de la concurrence commerciale, etc. Il s’agit de dépasser une économie coordonnée pour arriver à une économie planifiée.

[26] Sources : Francisco Pérez, CNT-Espagnole, et Frederic Marín, Récit familial, 1984.

[27] Sources : Francisco Sabat, Los anarcosindicalistas tarrasenses en el exilio, 1979, p. 20., et Frederic Marin, Récit familial, op. cit.

[28] Ce dernier est président du groupe culturel anarchiste la Colmena (la Ruche) à Cullera (province de Valence) dans les années 1900-1911. Dans son village, il fonde une petite École moderne, dans laquelle il met en œuvre les méthodes de Francisco Ferrer. N’étant pas rémunéré, il doit fermer l’école et reprendre son travail de nuit à la boulangerie dans laquelle il effectue un travail de petite comptabilité et aide le boulanger à faire le pain. En 1911, durant la grève générale contre la guerre au Maroc, il est arrêté et passe six mois en détention à la prison modèle de Valence.

[29] Nous n’avons trouvé aucune information concernant ces conférences. Sans doute portent-elles sur l’avenir d’une société plus juste et le plus libre possible avec le communisme libertaire, et servent-elles aussi à remonter le moral des militants sur le front.

[30] La Gestapo et Pétain se font forts de remettre à Franco les libertaires de 1936. C’est ainsi que Juan Peiró, qui réintègre la CNT en 1936 après avoir été « trentiste », est fusillé à Valence en 1942. Source : Courant alternatif, op. cit., p. 5.
Ecrit par libertad, à 22:39 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Niakine
14-09-05
à 02:13

c'était le bon temps

Le politikment correct était un mot qui n'existait pas à l'époque, c'était des purs et durs.....
A coté de ces mecs là , les black block c'est de la pisse de chat (noir).
Ils zigouillaient les pourris, et mettaient leurs idées en pratique. Si seulement ils avaient gagner !
A coté d'eux la CNT d'aujourd'hui me semble fade.
Fuck les zanarchisst de salon .

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  Anonyme
14-09-05
à 07:23

rivalités

J'étais surpris en lisant l'en tete du texte de voire à quel point les rivalités pouvaient etre fortes entre ces 2 orgas qui pronent l'autogestion et l' action directe toutes les 2.Je suis perso anar à la CNT et n'ai jamais connu la cnt ait, est ce si différent au niveau de l' organisation et du fonctionnement ?

mathieu
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  Anonyme
14-09-05
à 20:23

Re: rivalités

D'un point de vue organisationnel je préfère la CNT-AIT, qui effectivement est plus proche de l'anarcho-syndicalisme.

Cependant, je trouve le ton sectaire de certains des militants de l'AIT particulièrement mortifère.

Cette obsession de la dénonciation des autres orga, c'est rentrer dans le jeu des chefs, de la "légitimité", des "héritages", de la course aux adhérents. Bref, c'est mettre un pied dans des enjeux de pouvoir qui devraient être totalement étranger à de véritables anarchistes qui savent que les choses se jouent à la base.

De plus, la chasse aux intellectuels "bourgeois" comme Bourdieu c'est bien souvent se priver de bien des outils critiques qu'on peut se réapproprier.

Le Bourdieu politique est peut-être trop réformistes aux yeux de certains, mais ses travaux scientifiques sont une mine d'une richesse incroyable (il était par ailleurs bien plus critique que certains veulent le croire à propos des mouvements altermondialistes, ATTAC, LCR ou autres...).

Peut-être aussi que ses travaux et sa methode réflexive, qui n'épargnent personne, sont un peu trop dérageants pour certains qui préfèrent boycotter ses livres pour ne pas se poser de questions désagréables et rêver aux temps mythiques....
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  olivier
18-09-05
à 22:53

Re: Re: rivalités

rien de mortifère il me semble mais simplement une position de principe: les dominés ont toujours payés très chers leur ralliement aux réformistes. Les anarchistes ( voir par exemple les écrits de Malatesta) ont toujours dénoncés entre autres les "socio-démocrates" et autres socialistes et républicains qui veulent conserver l'Etat, la propriété, l'exploitation et la domination et prennent ainsi la direction de la vie des individus et leur révolution: aux urnes citoyens! ansi lorsque le réformisme s'introduit dans des organisations anarchistes, il me semble necessaire et utile de le dénoncer et le combattre. Quand aux intellectuels et autres universitaires, cela fait bien longtemps qu'ils n'ont pas crié "révolution".
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  Anonyme
19-09-05
à 14:52

Re: Re: Re: rivalités

Voui voui, dénoncer les "sociaux-démocrates"  est nécessaire. Mais mais mais...

- dire que la CNT Vignole ne'st "Ni anarchosyndicaliste, ni révolutionnaire". Ca OK. C'est évident.

- dire qu'elle est "d’évidence à la remorque d’Attac et du Monde Diplomatique", là ça me semble douteux. Le monde n'est pas binaire : d'un côté les "sociaux-démocrates", de l'autre les "vrais anarchosyndicalistes"...

- "mensuel qui, rappelons-le a largement stigmatisé et discriminé les Blacks Blocks. " Ouais, ben les Blacks Blocks ont aussi été critiqué par d'autres mouvements anarchosyndicalistes (comme la 2e UR de la CNT parisienne, qui est à l'AIT). Quant à ce qui s'est passé à Gênes, effectivement pas mal de BB ont été assez au dessous de ce qu'on pouvait attendre d'eux (en particulier en matière de défense des autres manifestants,  lesBB de Gênes n'avaient clairement pas les mêms pratiques que ceux de Seattle, ou d'Allemagne. Peut-être justement parce qu'à Gênes il était de bon ton de concevoir deux camps antagonistes plutôt que de pratiquer la diversité des tactiques).

- "annexe de la bourdieuserie mondaine". En quoi s'intéresser à Bourdieu serait à dénoncer ? En quoi inviter un chercheur en sociologie comme Wacquant serait une compromission ?

- "Il devient donc, impossible de continuer de laisser penser que Frederic Marin et ses proches aient quelques affinités ou partagent les idées, de ceux qui sont finalement devenus ses ennemis."

Rien que ça !

Et qu'est ce qui permet à quelqu'un de faire parler Frederic Marin à sa place. Le fait d'être son descendant ? C'est ça aussi qui autorise à se passer d'argumentation pour excomunier les "faux" anarchistes qui usurpent le copyright aux "ayant droit" ?

N'étant descendant d'uncun illustre anarchiste, je crois que je vais m'arrêter là...

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  Marin valérie Minerve
19-09-05
à 17:26

Re: Re: Re: Re: rivalités

 J'ai été étudiante au Centre de sociologie européenne fondé par Bourdieu. Le mot secte est plus adapté. Dire que les membres du CSE fonctionnent comme de vrais capitalistes n'est qu'une vérité. Exploitation de la femme par l'homme, domination masculine, pillage des travaux, stigmatisation sociale et politique, etc. Leurs membres sont les chiens de garde d'un système pourri.

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  Anonyme
19-09-05
à 18:57

Re: Re: Re: Re: Re: rivalités

C'est possible. Toute l'institution de la recherche et de l'université fonctionnent comme ça. Sciences "dures" comprises.

Pourtant les travaux que ces scientifiques produisent peuvent être intéressant à lire, écouter, débattre... Inviter Wacquant à une conférence ne veut pas dire être automatiquement dans le camp des bourgeois-réformistes.

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  Marin valérie Minerve
19-09-05
à 22:41

Re: Re: Re: Re: Re: Re: rivalités

Il y a beaucoup plus intéressant à lire et/ou à écouter. des sociologues comme Jean-Pierre Garnier, Jean-Marie Brohm, René Lourau et des auteurs comme Marx, Kropotkine, Makaïsky, Skirda, Castoriadis, Luckaks, Horkeimer, et j'en passe.

Leurs travaux sont ceux de penseurs contrairement aux travaux des bourdieusiens qui n'apportent rien de plus à la compréhension de notre monde que ce que l'on sait déjà en lisant les auteurs pré-cités. Ils ne font que reprendre ce qui a déjà été écrit mais en nettement moins bon. Prenons, par exemple "corps et âme " de Wacquant publié chez Agone. Cet ouvrage est totalement apolitique et a-critique en comparaison des ouvrages sur le sport de JM Brohm. Dans le domaine des médias, aucun de leurs écrits n'est aussi intéressant que l'ouvrage d'Andreas Freund "journalisme et mésinformation" publié en 1991.

Par ailleurs, en tant que libertaire, je ne peux cautionner ceux qui profitent et abusent de leur pouvoir. Ceux qui se comportent en capitaliste : qui exploitent, qui pillent, qui harcèlent...et finalement font de l'entrisme ainsi que leur carrière dans le milieu libertaire. Pas plus eux que les autres. Tous les réformistes empêchent un changement radical de société.

Enfin, pour te répondre concernant mon grand-père. C'était trahir ce qu'il était que de laisser son interview publiée par les Vignoles. Il était membre de l'AIT et ne me disait pas que du bien des Vignoles. Ces amis de Terrassa, encore vivant, peuvent en raconter long sur des gens comme Mintz, Chueca, etc. C'est pas joli, joli à entendre. De toute façon, il suffit de voir leur comportement au quotidien, rien de révolutionnaire ou de libertaire. Quant on co-organise des débats avec Attac et soutien les initiatives du Diplo, ou qu'on publie chez Agone, on va à l'encontre du changement radical de société auquel aspirent les libertaires.   

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  Anonyme
20-09-05
à 00:22

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: rivalités

Sur ce que tu dis de la CNT Vignoles, en gros je suis d'accord.

Pour ce qui est de Bourdieu, vu que j'ai pas lu tous les auteurs que tu cites, je peux pas dire si effectivement ils disent la meêm chose en mieux.

Le seul truc que je peux dire c'est que des tas de livres de Bourdieu (les héritiers, la nobresse d'Etat, la distinction...) m'ont beaucoup apporté, et que l'essentiel de ce qu'on y trouve est tout à fait utilisable pour approfondir les réflexions d'authentiques libertaires.
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  Marin valérie Minerve
20-09-05
à 09:36

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: rivalités

Je te recommande Pierre Bourdieu Illusionniste de Louis Gruel aux éditions Presses Universitaires de Rennes. L'auteur, sociologue explique comment Bourdieu manipule les échantillons, etc. toujours sous couvert de scientificité.
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  croquemitaine
20-09-05
à 17:41

en plein doutes

Bon voilà, c'est pas la première fois que j'entends un récital anti-vignoles, et encore une fois j'ai du mal à comprendre. Je voudrais vraiment avoir des avis de personnes fréquentant ces orgas (CNT vignoles et CNT-AIT) pour savoir si c'est vraiment différent, si c'est pas seulement du reglement de compte ... La vignoles de Paris est si abjecte ? parce que du coté de ma province j'l'aimes bien ... Sur elle est pas anarchiste, mais pas anarcho-syndicaliste ? là je doutes, il n'y a pas, ici, de section de la CNT-AIT donc c'est difficile de voir de éventuelles différences ....

Quand on a fait grève, nous pauvres merdeux de lycéens, y avait guère que la vignoles comme syndicat pour nous soutenir. Lors de plusieurs manifs les militants de la FTE étaient en superiorité numérique sur la CGT ou la FSU !! Le discours était libertaire et autogestionnaire !

Donc tous les avis sont les bienvenus, car je suis un peu triste de ce que j'entends ... 

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  Bidbei
20-09-05
à 18:12

Re: en plein doutes

http://endehors.org/news/3179.shtml
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  Gavroche
20-09-05
à 18:29

Re: en plein doutes

Récital anti-Vignolles ET anti-Bourdieu, donc.
Tu as raison de rappeler que seules les Vignolles étaient "accessibles" aux lycéens pendant le mouvement lycéen. Les Vignolles sont certes détestables (si, si), mais tant que les autres (AIT, FA...) seront élitistes (une certaine forme d'élitisme, je veux dire), seules les Vignolles seront visibles. Et si le but d'une orga n'est pas d'être visible, alors à quoi sert l'orga?
Les Vignolles sont peut-être encore la seule orga réellement prolétaire, c'est-à-dire où un prolo "de base" peut s'inscrire sans se voir mis en procès parce qu'il n'est pas en totale cohérence avec le politiquement correct des petits moralistes libertaires (les mots qu'ils ne faut pas dire, les blagues qu'il ne faut pas faire, etc...). Il n'y a peut-être que là, et c'est bien triste, où l'on peut adhérer à une orga anar sans avoir le sentiment de rentrer dans une secte où tout le monde surveille vos faits & gestes du coin de l'oeil, au nom d'une intégrité politique frisant l'intégrisme.
Enfin, le mieux est sûrement de carrément se passer d'orga, mais le discours individualiste n'étant plus dans le vent...
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  Marin valérie Minerve
20-09-05
à 21:40

Re: Re: en plein doutes

Si j'ai quitté les Vignoles et la FA et si je suis aujourd'hui à la CNT-AIT c'est au contraire parce que les deux orgas précédentes fonctionnent comme des appareils staliniens. Il suffit de regarder qui se répand dans le ML ou dans les TM pour voir qui est élitiste. Peut-être parce qu'on est moins nombreux mais à la cnt-ait rien de cela, du moins pour l'instant et espérons que cela va durer. L'autre différence tient effectivement au fait qu'à la cnt-ait, on est anar et qu'on est clair quant à nos positions. ce qui veut dire qu'on ne fricotte pas avec Attac, le Diplo, et autres intellos de salon. Certains nous traitent de sectaire. Moi, je dirai qu'on est anarchiste et donc révolutionnaire.

Pour le mouv lycéens, à Millau et dans d'autres coins de France était présente la cnt-ait et les vignoles absente. L'inverse est vrai aussi. Sur Paris étaient présentes la cnt-ait comme les vignoles. Alors, la première chose est de ne pas raconter n'importe quoi.

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  E.P.
21-09-05
à 09:49

Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Révolutionnaire, ça veut dire changer le monde en refusant de lui adresser la parole? Parce que les "intellos de salon", que ça te plaise ou non, ont une opinion que ne vaut pas forcément moins que la tienne. Et l'anarchisme que tu arbores aujourd'hui n'existerait pas sans certains intellos de salon: Proudhon, Marx (oui, lui-aussi), Bakounine (qui n'est pas né sur des barricades, c'est venu ensuite), Kropotkine, Castoriadis et j'en passe...

Paix, amour et bananes flambées à tous: les intellos de salon, les crétins de rue, les intellos de rue, les crétins de salon les sectaires, les ouverts. Puisque nous ne seront bientôt plus que poussière, poussière bien fière...

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  Seb
21-09-05
à 10:33

Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Je vous invite a lire ce tract des Vignolles sur le site indymedia toulouse :
http://toulouse.indymedia.org/article.php3?id_article=2896

Ma question est, peut-on se pretendre encore revolutionnaire quand nos revendications sont du meme accabit que celles des syndicats reformistes ? Est-ce qu'un revolutionnaire, qui plus est anarchiste, se bat pour "renforcer la protection contre le licenciement abusif" ?
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  Marin valérie Minerve
21-09-05
à 11:47

Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Réponse à EP qui visiblement ne sait parler sans être agressif et désagréable. serait-il piquer au vif ? on dit toujours qu'il n'y a que la vérité qui blesse !

Quant à Marx, Bakounine, etc. eux ont rompu avec leur classe. On ne pourrait pas en dire autant des folliculaires du Diplo ou des bourdieusiens qui cumulent les emplois et osent nous parler du chômage. Dénoncent les salaires exhorbitants de certains mais cumulent les apparts sur Paris. On peut toujours aller lire sur le site d'Agone voir combien gagne par an Loïc Wacquant, c'est à mourrir de rire !

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  croquemitaine
21-09-05
à 13:50

Ouai bah tout ça m'avance guère (merci quand meme Bibdei) dès qu'on se met à parler orgas tout le monde s'emballe ... C'est pour ça que l'anarchisme individualiste est plus de mon gout. Je trouve décevant que des libertaires s'entrebouffent pour des questions d'importance moindre.

Au fait j'étais à Rennes (en bretagne) pas à Paris, pas la peine de m'agresser comme du poisson pourri (...) y a une section de la CNT-AIT sur Rennes ? en Bretagne (ça fait qd meme trois millions de personnes y doit bien y avoir des gens de l'AIT) ?

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  croquemitaine
21-09-05
à 13:52

Re:

Et merci Gavroche aussi ...
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  l'autre
21-09-05
à 14:11

Re: Re:

les libertaires ne s'entrebouffent pas pour des question d'importance moindre..

Le probleme est et a toujours été qu'une orga utilise l'image de la CNT pour faire du vulgaire syndicalisme reformisme. On ne peut pas se pretendre libertaire d'un coté, et d'un autre coté demander aux patrons d'etre un peu moins pourri ..

Moi ce que je reproche a la CNT vignolles, c'est qu'a force de vouloir faire toujours plus d'adherents, ils ont finis par mettre de coté tout ce qui etait l'image de la CNT espagnole, l'anarcho-syndicalisme
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  Bidbei
21-09-05
à 16:01

Re: Re: Re:

Pour Croquemitaine : Il me semble que la cnt vignolle adopte le point de vue de Malatesta sur le syndicalisme, je te suggère de le lire ici : http://bibliolib.net/article.php3?id_article=427
J'habite à Toulouse et ici il y a les 2 cnt. Perso je trouve qu'il y a des gens biens et sincères des 2 côtés mais ces gens là ne peuvent pas se blairer. alors si tu veux suivre les prises de becs fréquentes entre ces 2 orgas tu peux jeter un coup d'oeil sur Indymedia Toulouse. Dans l'immédiat voici quelques articles qui pourront "t'aider" (c'est une façon de parler) à y voir plus clair : http://toulouse.indymedia.org/article.php3?id_article=2076
ou http://toulouse.indymedia.org/article.php3?id_article=1943
et encore si tu cherche bien y en a plein d'autres
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  Anonyme
21-09-05
à 16:50

Re: Re: Re:

Anonyme de 14:52 à raison.  La CNT-AIT est sans aucun doute plus "proche des anciens" que d'autres, ses textes sont souvent  intéréssants, mais ils sont dans le binaire et dans la certitude.  Mais ils sont loin d'etre les seuls dans ce cas !   Mais bon, les anciens en question, ils étaient assez débordés, ils courraient de barricades en barricades, souvent de pays en pays. Aujourd'hui on fait plutot de la litterature, des réunions, quelques petits défilés de temps en temps bref: la réalité impose la modestie, et c'est valable pour tout le monde. Exemple: la seule personne  en plus de 40 ans qui soit supposée avoir été anarchiste et à s'etre fait un petit nom ,au delà des frontières bien étriquée de la militance, par ses "actions" (et  pas seulement sa gouaille) c'est DCB. C'est tout dire !  Bakounine, Malatesta, les Nestors et autres Bonaventures : c'est fini ! Ils reviendront peut-etre un jour mais il y a bien peu de chances que ca soit sous nos climats riches et tempérés.  

Bon ceci dit il y a des degrès, et c'est vrai que la CNT (de la rue des) offre un visage de l'anarchisme qui n'est  pas très reluisant, mais comme personne n'est vraiment capable de faire mieux (sauf en paroles). Et puis le nombre de cartes ca compte aussi :-)

penseur
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  Anonyme
21-09-05
à 23:40

Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Marx a rompu avec sa classe? Idéologiquement, oui, en grande partie. Mais c'est pas l'usine qui l'a fait bouffer, faut pas déconner. Ce que je voulais te signifier, sans agressivité aucune, c'est que cette répudiation de "l'intello de salon", c'est pas très constructif à mon goût. Ce qui craint, c'est le fond de beaucoup de leurs discours, et leur manque totale de lucidité philosophique (certains diront politique). Après, leurs trains de vie, je m'en branle. Et puis je les fréquente pas, je les lis que rarement, et donc ils se trouvent plutôt loin de mon monde. Et à côté des J2M ou des Bill Gates, leurs biens ne sont que de dérisoires crottes de mouches.

Puisque tu le prends sur ce ton, alors: paix, amour, mais pas bananes flambées! Ca t'apprendra.

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  Marin valérie Minerve
22-09-05
à 08:35

Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Certes Engels l'aidait à bouffer mais quand même on ne peut pas dire qu'il ait profité de ses idées pour se faire une carrière de notable. Je suis assez d'accord avec toi pour ce que tu dis de l'intello de salon. Leurs discours  sont d'une molesse incroyable et ils ont toujours l'impression de dénoncer ce que beaucoup de gens y compris ceux du peuple savent depuis longtemps. Mais il y a autre chose de mon point de vue qui craint. C'est de se dire comme certains, libertaires, ou encore de  se battre pour une cause ou une autre en accumulant du capital qu'il soit économique ou symbolique,  alors qu'ils se comportent en véritable capitaliste dans leur vie quotidienne, dans leur boulot, etc. Leur comportement n'est pas en adéquation avec leurs discours, dès que leurs intérêts et privilèges sont en jeu. A partir de ce moment-là, non seulement ils ne sont pas crédibles mais en plus ils sont des ennemis comme n'importe quel pourriture de droite.

Il n'y a ni paix, ni amour possible avec ceux qui portent préjudice aux gens du peuple, au lieu d'être de leur côté, de les aider. Et c'est sans regret pour les bananes flambées.

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  Anonyme
22-09-05
à 14:13

Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Valerie,

dans ton discours, outre un ton guerrier, il y a quelque chose qui me deplait grandement.

Quand tu dis :

"Leurs discours  sont d'une molesse incroyable et ils ont toujours l'impression de dénoncer ce que beaucoup de gens y compris ceux du peuple savent depuis longtemps. "

Je pense que non, peu de gens savent ce qu'ils denoncent. Bourdieu avait beaucoup de mal a se faire entendre.

Quant au "gens du peuple", et bien, non, aujourd'hui beaucoup ne sont pas conscients de tout ca, sont deboussoles, voire seduits par des discours liberaux ou xenophobes... Les "gens du peuple" ne sont pas des saints. Sinon, on est dans le populisme (ou certaines branches du christianisme). Bakounine, a plusieurs reprise se distancie de cette idee et explique que parmi "le peuple", et le lumpen "peuple" il y a aussi des tendances mortiferes... *

Pour former une classe consciente et en lutte, il y a du travail a faire... On en est loin.

"Il n'y a ni paix, ni amour possible avec ceux qui portent préjudice aux gens du peuple, au lieu d'être de leur côté, de les aider."

Oh, la, c'est la guerre, on dirait ! Donc tu dis que Bourdieu, Wacquant portent prejudice aux "gens du peuple" au meme titre que le Baron Seillieres, que Bush et Chirac ? Donc le CNT vignoles (qui certes est critiquable) serait les complices de ceux "qui portent prejudice aux gens du peuple" ?!

Desole, mais meme si ces gars ont des tendances bourgoises, c'est pas du tout du meme niveau. Avec ce genre de discours, on est partis pour couper beaucoup de tetes...

Il me semble qu'avec ce genre de discours on est dans le messianisme religieux ou dans le proletarisme maoiste, mais ca me semble a mille lieux de tout esprit revolutionnaire et anarchiste...

* " Jusqu’à présent toute l’histoire humaine n’a été qu’une immolation perpétuelle et sanglante de millions de pauvres êtres humains en l’honneur d’une abstraction impitoyable quelconque : dieux, patrie, puissance de l’État, honneur national, droits historiques, droits juridiques, liberté politique, bien public. Tel fut jusqu’à ce jour le mouvement naturel spontané et fatal des sociétés humaines. Nous ne pouvons rien y faire, nous devons bien l’accepter, quant au passé, comme nous acceptons toutes les fatalités naturelles. Il faut croire que c’était la seule voie possible pour l’éducation de l’espèce humaine. Car il ne faut pas s’y tromper : même en faisant la part la plus large aux artifices machiavéliques des classes gouvernantes, nous devons reconnaître qu’aucune minorité n’eût été assez puissante pour imposer tous ces horribles sacrifices aux masses humaines s’il n’y avait eu dans ces masses elles-mêmes un mouvement vertigineux, spontané, qui les poussât sans cesse à se sacrifier à l’une de ces abstractions dévorantes qui, comme les vampires de l’histoire, se sont toujours nourries de sang humain."

BAKOUNINE, Michel. Dieu et l’Etat.

http://raforum.apinc.org/article.php3?id_article=1783

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  Anonyme
22-09-05
à 14:39

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Belle citation. Mais bcp préfèrent le manichéisme. Voir les choses et les gens en tout noir ou tout blanc, c'est idiot, mais c'est tellement rassurant.

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  Anonyme
22-09-05
à 18:13

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

La CNT-AIT part trop du principe que tout a été dit, tout a été imaginé, et qu'il n'y a plus qu'à agir. C'est aussi un peu pour ça qu'elle n'arrive pas à agir.

La compétition à qui est le plus anarchiste, c'est pas très intéréssant, il vaudrait mieux un concours d'idées sur le thème :  comment faire grossir rapidement les rangs  anarchistes. 
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  Anonyme
22-09-05
à 18:49

Proposition

En les nourrissant au Mc Do?
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  Anonyme
22-09-05
à 19:30

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

"comment faire grossir rapidement les rangs  anarchistes"

C'est avec ce genre de question et de priorité que l'on cherche à être respectable, à se faire une belle image, pour pouvoir attirer les gens. Je citerais, au hasard, comme ça, l'exemple de la CNT-Vignoles qui petit à petit a voulu se démarquer de l'anarchisme, parce que ca rebutait les gens. Si, aujourd'hui, ils disent qu'ils ne sont pas anars pour un tas de motifs bidons (mais savent réutiliser cette  étiquette quand ça les arrange comme par exemple lorsqu'ils participent à ce qu'ils appellent les "grands mouvements sociaux" comme Goteborg, Evian...), la raison première était d'être présentable, autrement dit d'être politiquement correcte. Si il y a des membres des vignoles qui sont en désaccord avec ce que je viens d'écrire, je les invite à lire les B.I. de 1997 dans lesquels ce que je viens de dire est clairement écrit.

Boudu

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  Anonyme
22-09-05
à 21:27

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Je crois que le seul moyen de convaincre les gens, c'est de ne pas chercher à les convaincre, ni à leur faire peur. La sincérité, quoi. Sinon, ça devient de la vente.
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  Anonyme
22-09-05
à 22:04

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

La méthode CNT/eau dans son vin c'est déjà fait : petite envolée au début puis ca stagne vite

Ne pas chercher à convaincre les gens : c'est fait aussi (99% des gens n'ont aucun contact avec les anars)  les résultats ne sont pas probants

Ne pas faire peur : c'est fait aussi, les anars sont aujourd'hui tout ce qu'il y a de plus respectable et innofensif. Ou sont les résultats ?

Etre sincère : je ne crois pas que les anars mentent. Ca ne change rien non plus

Il faut continuer à chercher. La nuit porte conseil

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  Marin valérie Minerve
23-09-05
à 10:00

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Réponse à l'anonyme :

" Bourdieu avait beaucoup de mal a se faire entendre.

 C'est normal Bourdieu avait intériorisé les fonctionnements des petits-bourgeois du collège de France et traitait de "cons" les jeunes de banlieues un peu rapidemment. On voit bien qu'il n'est pas dans son élément au Val fourré. 

Quant au "gens du peuple", et bien, non, aujourd'hui beaucoup ne sont pas conscients de tout ca, sont deboussoles,

Pas tous, et quand on est mêlé aux gens du peuple comme moi et par mon travail et le militantisme de proximité, on s'aperçoit de l'inverse. les gens du peuple en ont ras-le-bol et sont conscients de beaucoup plus de chose que tu ne l'imagines. Donc il faut pas mettre tout le monde dans le même panier.

Pour former une classe consciente et en lutte, il y a du travail a faire... On en est loin.

C'est justement le travail qu'on doit faire et pas des débats comme les gens d'Acrimed ou d'Attac qui ne s'adressent aux gens de leur classe. Or ce n'est pas ces gens-là qui deviendront un jour anti-capitaliste. Les journalistes de SNJ ou de la CGT, laisse-moi rire !

"Il n'y a ni paix, ni amour possible avec ceux qui portent préjudice aux gens du peuple, au lieu d'être de leur côté, de les aider."

Oh, la, c'est la guerre, on dirait ! Donc tu dis que Bourdieu, Wacquant portent prejudice aux "gens du peuple" au meme titre que le Baron Seillieres, que Bush et Chirac ? Donc le CNT vignoles (qui certes est critiquable) serait les complices de ceux "qui portent prejudice aux gens du peuple" ?!

je n'ai pas dit cela ! quelle mauvaise foi. Pour autant, je n'appartiens pas au même monde que les  bourdieusiens, et en faisant leurs saloperies, ils enfoncent les gens du peuple. taire le harcèlement ou le pratiquer est une honte et il faut appartenir à la race des caniches rampants. Je suis anarchiste et donc contre toute forme de domination et d'axploitation qu'elle vienne de PPDA, Seillère ou Bourdieu et ses épigones.

Desole, mais meme si ces gars ont des tendances bourgoises, c'est pas du tout du meme niveau. Avec ce genre de discours, on est partis pour couper beaucoup de tetes...

Tu n'as pas l'air de te rendre compte que ces mecs-là n'hésiterais pas à nous fiche en l'air. Je n'ai aucune confiance en ceux qui fonctionnent comme les staliniens.

Maintenant avec ton anonymat depuis le début de notre échange, ça prouve ton courage et le fait que tu assumes vraiment ce que tu penses. En tous les cas, je continue de m'intéresser au peuple qui vit en bas de chez-moi, à me mobiliser contre les violences policières. C'est vrai, je n'habite pas les quartiers bobos de Paris dans le XI ou XIX, ni le V, VI ou VII arrondissements.

Et, je ne méprise pas les gens qui ne lisent pas mes auteurs préférés !

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  Anonyme
23-09-05
à 12:11

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

"je continue de m'intéresser au peuple qui vit en bas de chez-moi"

Faute d'en être vraiment?

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  Anonyme
23-09-05
à 18:09

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

"C'est normal Bourdieu avait intériorisé les fonctionnements des petits-bourgeois du collège de France"

Ah ?

" et traitait de "cons" les jeunes de banlieues un peu rapidemment. On voit bien qu'il n'est pas dans son élément au Val fourré. "

Je trouve au contraire que dans "la socio est un sport de combat" il montre beaucoup de comprehension et de volonte de dialogue vrai avec ces jeunes. Il est vrai que s'il n'est pas d'accord avec eux, il le dit. C'est un tort ?

A un moment il dit : "brulez des voitures si vous voulez, mais avec un objectif politique !"

"Pas tous, et quand on est mêlé aux gens du peuple comme moi et par mon travail et le militantisme de proximité, on s'aperçoit de l'inverse. les gens du peuple en ont ras-le-bol et sont conscients de beaucoup plus de chose que tu ne l'imagines. Donc il faut pas mettre tout le monde dans le même panier. "

Desole, c'est toi qui les mets tous dans le meme panier (je dis "beaucoup de", tu dis "les"). Par ailleurs, je vois pas pourquoi tu ferais comme si tu connaissais mieux que moi ces fameuses opinions "des gens du peuple". Tu connais ma vie ? T'as un mandat "du peuple" ?

"C'est justement le travail qu'on doit faire et pas des débats comme les gens d'Acrimed ou d'Attac qui ne s'adressent aux gens de leur classe. Or ce n'est pas ces gens-là qui deviendront un jour anti-capitaliste. Les journalistes de SNJ ou de la CGT, laisse-moi rire !"

La je suis d'accord avec toi.

"je n'ai pas dit cela ! quelle mauvaise foi. Pour autant, je n'appartiens pas au même monde que les  bourdieusiens, et en faisant leurs saloperies, ils enfoncent les gens du peuple. taire le harcèlement ou le pratiquer est une honte et il faut appartenir à la race des caniches rampants. Je suis anarchiste et donc contre toute forme de domination et d'axploitation qu'elle vienne de PPDA, Seillère ou Bourdieu et ses épigones. "

D'abord Bourdieu et ses epigones, c'est pas la meme chose. D'autre part, suivant ton principe, on ne devrait plus lire grand chose : Marx avait des tendances autoritaires, Bakounine etait antisemite. Pourtant leurs ecrits contiennent des choses tres interessantes. Non ?

"Tu n'as pas l'air de te rendre compte que ces mecs-là n'hésiterais pas à nous fiche en l'air. " 

Non, tu n'en m'en a pas convaicu. Et puis, c'est pas demain qu'ils seront au pouvoir, ces mecs la. 

"Maintenant avec ton anonymat depuis le début de notre échange, ça prouve ton courage et le fait que tu assumes vraiment ce que tu penses."

Oui, je suis un couard, une mauviette. Mais j'ai moi j'ai pas d'ailleul heroique dont je peux exhiber le nom pour assoir mon autorite.

"En tous les cas, je continue de m'intéresser au peuple qui vit en bas de chez-moi, à me mobiliser contre les violences policières. C'est vrai, je n'habite pas les quartiers bobos de Paris dans le XI ou XIX, ni le V, VI ou VII arrondissements. "

On a donc des points communs...

"Et, je ne méprise pas les gens qui ne lisent pas mes auteurs préférés !"

Moi non plus, je ne fais que critiquer ta critique de Bourdieu, qui me semble courte. Mais, au fait pour le critiquer aussi vertement je pensais que tu l'avais lu...

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  Marin valérie Minerve
23-09-05
à 18:48

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Je trouve au contraire que dans "la socio est un sport de combat" il montre beaucoup de comprehension et de volonte de dialogue vrai avec ces jeunes. Il est vrai que s'il n'est pas d'accord avec eux, il le dit. C'est un tort ?

Ah oui ! c'est vrai ce grand sociologue (sic) du collège de France pour une fois dans sa vie où il s'est déplacé au Val Fourré "montre de la compréhension et de la volonté de dialogue". (sic) Désolée, mais quand j'ai bossé au VF c'est tous les jours qu'il faut montrer de la compréhension et de la volonté de dialogue. A l'internat où je bosse avec les enfants de la DASS, de forains et les intégrations, ce pauvre Bourdieu n'arrêterait pas de les traiter de "cons". On n'a le droit de ne pas être d'accord mais pas de traiter les gens de cons. Cela n'a rien à voir. Mais c'est vrai que ce n'est pas la pédagogie qui étouffe les bourdieusien, pour ne rien dire de leur habitus bourgeois. A un moment il dit : "brulez des voitures si vous voulez, mais avec un objectif politique !"

C'est facile pour lui de dire ça mais ça prouve qu'il n'a pas compris grand chose à ces jeunes !

Par ailleurs, je vois pas pourquoi tu ferais comme si tu connaissais mieux que moi ces fameuses opinions "des gens du peuple". Tu connais ma vie ? T'as un mandat "du peuple" ?

Non je ne connais pas ta vie  et ton discours est très autoritaire .

Je connais ma vie et celle de beaucoup de gens qui appartiennent comme moi au peuple.

"je n'ai pas dit cela ! quelle mauvaise foi. Pour autant, je n'appartiens pas au même monde que les  bourdieusiens, et en faisant leurs saloperies, ils enfoncent les gens du peuple. taire le harcèlement ou le pratiquer est une honte et il faut appartenir à la race des caniches rampants. Je suis anarchiste et donc contre toute forme de domination et d'axploitation qu'elle vienne de PPDA, Seillère ou Bourdieu et ses épigones. "

D'abord Bourdieu et ses epigones, c'est pas la meme chose.

J'ai connu les deux et c'est la même chose.

D'autre part, suivant ton principe, on ne devrait plus lire grand chose : Marx avait des tendances autoritaires, Bakounine etait antisemite. Pourtant leurs ecrits contiennent des choses tres interessantes. Non ?

Oui, mais Bourdieu n'apporte rien de plus. C'est tout. Si tout ce que dit bourdieu n'avait pas été dit avant il pourrait y avoir un intérêt à le lire. Mais ce n'est pas le cas. Voilà tout.

Mais j'ai moi j'ai pas d'ailleul heroique dont je peux exhiber le nom pour assoir mon autorite.

Quand on est à cours d'argument, on dit n'importe quoi !

""Et, je ne méprise pas les gens qui ne lisent pas mes auteurs préférés !"

 Mais, au fait pour le critiquer aussi vertement je pensais que tu l'avais lu...

Toi, tu devrais peut-être lire d'autres auteurs, ça t'ouvrirai les yeux parce que visiblement ton esprit critique, pour encenser comme tu le fait le vieux chef, est plus que ramolli.

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  Anonyme
23-09-05
à 19:39

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

"C'est facile pour lui de dire ça mais ça prouve qu'il n'a pas compris grand chose à ces jeunes !"

Ah ? Qu'est ce qu'il n'a pas compris ?

"ton discours est très autoritaire"

Où ça , je vois pas ?

"J'ai connu les deux et c'est la même chose."

Ah bon.

"Oui, mais Bourdieu n'apporte rien de plus. C'est tout."

Ah bon.

"Toi, tu devrais peut-être lire d'autres auteurs, ça t'ouvrirai les yeux parce que visiblement ton esprit critique, pour encenser comme tu le fait le vieux chef, est plus que ramolli."

T'inquiète, je lis plein d'autres trucs.
T'as vu où que j'encense Bourdieu ?
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  Anonyme
23-09-05
à 21:41

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Donc, récapitulons:

1)Bourdieu n'est pas "du peuple"

2)Valérie M'Enerve, elle, est du peuple pour de vrai et tout et tout (comme si L'En-Dehors était un repaire de la haute noblesse...).

3)Val Fourré M'Enerve connaissait Bourdieu (donc pour le connaître, elle n'a pas dû le croiser que 5 ou 6 fois, j'imagine).

4)Mais Bourdieu & "le peuple", ça fait deux.

Si je croise un Docteur ès Maths, je lui présente l'équation!

Par ailleurs, la notion de "peuple", Marx disait lui-même qu'il ne s'agissait là que d'une abstraction, une construction intellectuelle.

Bon, désolé, mais ton trip je rentre dans le lard de tout ce qui bouge et je m'engueule avec tout le monde, tu trouves peut-être que ça fait très "peuple", mais ça sent plutôt la petite névrose "bourgeoise" et la condescendance vis-à-vis de ce "peuple".

PS: et je te signale que t'es en train de t'en gueuler avec plusieurs anonymes, là. Parce que j'ai pas écrit tout ça (salut à l'autre/aux autres au passage). Te voilà, je pense, encore plus toute contente de savoir que tu te fâches avec plus de monde que prévu. Alors, ça va mieux? T'as pété un coup? T'es plus en colère pour des broutilles d'intello devant ton pc? Si, toujours? Tant pis.

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  Anonyme
23-09-05
à 23:42

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Désolé Valérie. Je ne devrais pas être moqueur ainsi. Toi, tu es en souffrance morale, tu es aigrie. Vraisemblablement, tu n'es plus que ce petit animal blessé qui ne peut plus que crier sa haine. Bourdieu, l'Abbé Pierre ou Casimir, ce serait du pareil au même, ils s'en prendraient plein la gueule s'ils te croisaient. Tu as dû en chier pour être dans cet état d'esprit aujourd'hui. Pas forcément en chier matériellement, mais tu dois être sacrément paumée pour être aussi agressive, prendre aussi peu de recul sur ce qui n'est qu'une simple conversation virtuelle entre anars. C'est ça qui me faisait dire que je doutais de tes origines populaires. On est souvent blindé et plus distancié dans le conflit quand on vient d'un milieu où le quotidien est conflictuel. On relativise beaucoup, même si l'on reste un peu à fleur de peau. Je t'imagine arriver au Val Fourré et te prendre en pleine gueule une réalité que tu avais jusque là fantasmée. Si tu y étais née, ç'en serait fini depuis longtemps de tes idéalisations sur le "peuple".

Bref, je ne suis pas fier de moi. Toi, tu es mal. Et moi, je me moque. C'est pas très intelligent de ma part. C'est même moche.

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  Marin valérie Minerve
24-09-05
à 08:14

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Désolée, mais je ne pense pas qu'on soit entre anars. Ce n'est pas parce que ce site s'appelle l'en dehors que seuls des anars s'y expriment.

Rassures-toi je vais très bien, je crois que je suis juste lucide face à des esclaves inconscients du système capitaliste. Quant à mon appartenance au peuple, je n'ai de toute façon, contrairement à vous rien à prouver. Enfin, je vous plein autant que vous me plaigniez.

Ah ! oui ! pour les insultes et votre discours méprisant depuis le début ça prouve votre état de dégénéréscence !

Et, de me mettre des gens à dos parce que je critique les bourdieusiens, ne me pose aucun problème. Ces gens là, ne sont pas mes amis et ne le seront jamais.

Sur ce, j'ai mieux à faire que de polémiquer avec des individus qui n'appartiennent pas au même monde que moi !

Bon vent !

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  Marin valérie Minerve
24-09-05
à 08:43

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

J'ai trouvé ce texte dans lequel sont encore critiquées les vignoles et leurs sympathisants pseudo-libertaires. ça devrait vous faire réfléchir le(s) anonymes. Je me sents bien plus proche d'eux que de vous. Et, rassurez-vous, on est des centaines à penser comme cela et un jour on sera des milliers.

Bonne lecture ! si vous savez lire et comprendre, ce dont je doute !

Communistes - Communistes libertaires : même combat ?

Communistes - Communistes Libertaires : Même Combat !

L’exemple de la CNT à Lille.

Ce texte est à lire en parallèle avec le communiqué « Communisme ou communisme libertaire ? Avant-Garde ou syndicat ? » et avec l’historique de la guerre d’Espagne et du Parti Communiste d’Espagne. Si vous êtes à la CNT ou proche des milieux libertaires et que LillePop vous intrigue, notez bien que nous livrons ici une critique solidaire, pour élever le niveau idéologique des révolutionnaires sincères à Lille (contrairement à la critique précédente des trotskystes, qui est du pur flinguage). D’ailleurs, LillePop est trop souvent aux côtés de la CNT pour pouvoir cracher sur des camarades. Cet article se fonde évidemment sur la pratique des militantEs de LillePop, qui ne prétend pas être exhaustive. On utilisera ici l’exemple particulier de la CNT pour (tenter de) comprendre les libertaires en général, et dans le Nord en particulier.


Ça se frite à Lille entre syndicats ! Très régulièrement, la Confédération Nationale du Travail est la cible d’attaques de la CGT et la CFDT, aussi bien dans le coin qu’au niveau national. Sous prétexte que la CNT ne serait pas « représentative ». Ces attaques peuvent aussi bien être physiques comme à Paris à un 1er Mai pas trop lointain, ou à Lille même où le SO de FO se montre très agressif quand quelqu’unE arbore un drapeau non réglementaire (LillePop va chercher l’info au cœur de l’action !) ou bien se solder par des boycotts, notamment des refus d’appeler à manifester conjointement avec la CNT. Quand des genTEs se foutent sur la gueule avec les bonzes syndicaux de la CGT, ça ne peut qu’attirer de la sympathie, quand on est un minimum révoltéE. Mais c’est quoi la CNT, au juste ?


Historiquement, les deux références idéologiques de la CNT sont l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme révolutionnaire. Ainsi, en 1895 est fondée la CGT dotée de la Charte d’Amiens de 1906. Par la suite, avec le gain d’influence des communistes de France (représentéEs par le PC-SFIC), la CGT devient CGT-U. Les syndicalistes révolutionnaire en sortent en 1926 avec la Charte de Lyon pour fonder la CGT-SR. Celle-ci deviendra la CNT en 1946 (en repiquant au passage le nom plus glorieux de la CNT-FAI d’Espagne). Après un très long passage à vide et une scission en 1993 avec la CNT-AIT (à l’époque, les deux cumulées comptaient 250 militantEs en France), la CNT, dûment remotivée par la FAU de Nanterre dès 1992 qui est finalement la base de la CNT actuelle (et qui vient de se faire déménager son local par la fac), a pris le train du mouvement social de l’hiver 95, et a connu dès lors des succès (aujourd’hui, il y a environ 7000 militantEs et... beaucoup de sympathisantEs). La place de la CNT dans les mouvements sociaux est celle des radicaux / radicales qui refusent les bureaucraties syndicales et partisanes et qui croient encore au Grand Soir et à la Grève Générale .


Il est important de noter que la CNT à Lille a une approche légèrement différente de celle de Paris. Ainsi, la CNT Paris marche main dans la main idéologiquement et culturellement avec les trotskystes (comme pendant la guerre d’Espagne...), leur seul contenu théorique est l’anticommunisme à la sauce libertaire. Concrètement, cela se traduit par un non-conflit (d’ailleurs, on peut trouver des trotskystes à la CNT Paris...). À Lille, il n’y a aucun lien avec les trotskystes, et la CNT arrive à subsister dans une « bulle » communiste libertaire. En pratique, cela se traduit par le fait que la CNT de Paris était globalement pour le NON au référendum (avec des pseudo-critiques pour maintenir une certaine distance et ne pas se fondre dans une extrême-gauche trotsko-libertaire totalement magmatique), tandis que la CNT du Nord avait expliqué les tenants et les aboutissants du Traité Constitutionnel Européen, sans appeler à voter ni à s’abstenir (car dans la grille d’analyse syndicaliste révolutionnaire, un syndicat ne doit pas faire de politique). De fait, beaucoup se sont abstenuEs, ce qui est assez positif, et la CNT a publié une analyse après-coup avec une critique du bloc électoral Besancenot-Fabius-Buffet et appelant à continuer la lutte au lieu de s’arrêter à voter. C’est une position finalement assez proche de LO, le NON en moins.


Les activités de la CNT à Lille tournent autour de deux axes : l’économique (c’est l’activité syndicale classique avec une tradition anarcho-syndicaliste et syndicaliste révolutionnaire) et le soutien aux luttes considérées comme progressistes (dans une perspective libertaire, assez idéaliste, posant la « liberté » comme horizon, exactement comme les bourgeoiSEs de 1789...). Inutile de parler de la CNT au niveau économique. Nous pouvons juste regretter qu’elle se pose comme la gauche des syndicats dans un contexte de désyndicalisation générale en France (et elle en a profité, notamment grâce au rejet des syndicats bureaucratiques). Et on a vu historiquement que l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme révolutionnaire n’avaient aucun résultat positif, car ces courants sont finalement (au début du XXe siècle) les produits d’alliances contre-nature entre une idéologie anarchiste coupée des masses et assez intellectualiste et un syndicalisme brut de décoffrage et qui « ne fait pas de politique ». En bref, et pour parodier les sionistes : « Une idéologie sans peuple pour un peuple sans idéologie  ». Et force est de constater que ce sont l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme révolutionnaire qui ont donné leur teinte particulière au mouvement ouvrier en France (et c’est encore pire en Angleterre). C’est aussi pourquoi les organisations « marxistes-léninistes » qui ont décadé (inévitablement, car allant à contre-courant de l’Histoire qui a imposé le marxisme-léninisme-maoïsme) sont devenues carrément ouvriéristes (avec les fantasmes sur la CGT, etc.). Néanmoins, la CNT n’est pas encore « un syndicat comme les autres », c’est-à-dire où l’on milite sans « arrière-pensée » libertaire. Ainsi, elle s’insère dans la « constellation libertaire » sur Lille, occupant le terrain de la lutte économique. Dès lors, les militantEs CNT sont (comme par hasard) souvent confonduEs avec les militantEs SCALP (Sections Carrément Anti-Le Pen), CCL (Centre Culturel Libertaire, au 4 rue de Colmar, près de Porte des Postes), etc. On voit les drapeaux de la CNT flotter notamment dans les rassemblements antifascistes (contre le Front National et les Jeunesses Identitaires avec le SCALP), anti-patriarcat (avec les Flamands Roses contre Vanneste et les anti-IVG), anti-racistes (avec les sans-papierEs), etc. La CNT-FAU de Lille III (la section étudiante) était un appui fidèle aux lycéenNEs, qui ne le rendaient peutêtre pas assez bien. Au niveau régional, l’UL de Béthune est très impliquée dans la défense des prisonnierEs politiques d’Action Directe (puisque la centrale de Bapaume est dans le coin).


Au cours de notre pratique à Lille, nous avons pu en arriver à distinguer trois types de militantEs dans le milieu libertaire. Les critères de « sélection » sont : • peut-on travailler avec ceTTE militantE ? • ceTTE militantE adhère-t-ille au dogme libertaire ? Dès lors, ces trois catégories sont : • les militantEs adhérant au dogme libertaire et avec lesquelLEs on ne peut pas bosser ; • les militantEs adhérant au dogme libertaire avec lesquelLEs on peut mener des actions en commun ; • les militantEs sans dogme, qui se retrouvent liéEs au milieu libertaire suite au hasard des rencontres et des luttes, avec lesquelLEs on peut travailler sans problèmes.


Le spécimen du / de la militantE libertaire avec lequel / laquelle on ne peut travailler est l’anarchiste (à ne pas confondre avec communiste libertaire). Il existe au sein de la CNT des anarchistes, qui se battent avant tout pour une idée : la liberté. Dès lors, le diable, c’est « Adolf Staline ». StalinienNEs de tous les pays, tenez-vous bien, car le Congrès de la Fédération Anarchiste Internationale de 1968 a décrété que la lutte contre vous était prioritaire ! Pas question pour l’anarchiste de se compromettre avec des « étatistes centristes contre-révolutionnaires » comme les stalEs. À chaque occasion, l’anarchiste vous ressortira Cronstadt, Makhno et l’Espagne, pour éviter toute lutte en commun avec des stalEs. Il est donc impossible de travailler avec ces genTEs-là. Parmi ces genTEs, on peut classer Alternative Libertaire. AL est un groupe libertaire qui a mené une campagne électoraliste pour le NON au référendum du 29 mai dernier, et qui est donc « détesté » par tout ce que Lille comporte de libertaires sincères. Ce qui nous fait bien rire, chez LillePop, c’est qu’Alternative Libertaire a fait stand commun au « rassemblement festif pour le NON » à République avec... la Coordination Communiste 59/62 (groupe «  marxiste-léniniste » issu du PCF révisionniste) ! Opportunistes de tous les pays, unissez-vous ! De même, le GDALE (Groupe D’Anarchistes de Lille et ses Environs), qui a splitté de la FA (Fédération Anarchiste) à cause (ou grâce) à l’anarcha-féminisme, n’a pas renié le dogme anticommuniste de la maison-mère. (Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a très peu de liens organisationnels entre la CNT et la FA...) Nous stalinienNEs pouvons bosser avec (presque) n’importe qui. Mais les anarEs ne veulent pas bosser avec nous. Inutile donc d’aller courir après eux / elles. Il importe lors des luttes, dans de pareilles situations, de mettre en avant l’unité, sans brader les principes ; si scission il y a, elle ne peut être imputable qu’à celles et ceux qui mettent en avant le dogmatisme idéaliste, et non la lutte des classes.


La seconde catégorie est la plus importante en visibilité. Elle rassemble les libertaires avec lesquelLEs on peut bosser... voire avec lesquelLEs c’est un plaisir de bosser, car LillePop rejette tout sectarisme. Évidemment, ces genTEs n’ont aucune estime pour Staline ou Mao, mais ce rejet n’entraîne pas une paralysie, et le travail commun est possible. Par ailleurs, ces genTEs ont une qualité immense (que l’on retrouve chez les anarchistes d’autres pays) : illes rejettent tout opportunisme. Dès lors, malgré nos divergences idéologiques, nous nous retrouvons « du même côté de la barricade », notamment dans les luttes contre les socialos et apparentéEs au sein des mouvements sociaux. Et il est extrêmement important que libertaires et stalinienNEs s’épaulent dans ce genre de situation (sans tomber dans le gauchisme !), même si les libertaires présentent cela comme une lutte contre les « petits chefs » (c’est là aussi un paradoxe de la CNT à Lille : c’est un syndicat anti-syndicaliste !), tandis que pour les stalinienNEs, la dimension idéologique (la lutte contre la social-démocratie) s’ajoute à cela. Comme le dit très bien Mao : « Ce qui compte réellement dans le monde, c’est d’être consciencieux ; et c’est ce à quoi le Parti communiste est le plus attaché ». Dans la pratique, il est essentiel de travailler la main dans la main avec ces genTEs-là, sans dissimuler son idéologie, tout en essayant d’élever le niveau de ces éléments et des masses. Toute critique aux libertaires sincères doit être solidaire. Ni dogmatisme, ni populisme.


La troisième catégorie est la plus intéressante au niveau militant. Disons-le tout de suite : c’est un véritable réservoir à petitEs maos ! Quand on fait des « rencontres du troisième type », ce qui est flagrant, c’est le bas niveau idéologique, en relation avec une révolte très sincère. Ces genTEs se retrouvent embarquéEs dans les milieux libertaires souvent dans les sinuosités de la lutte. Comme les communistes libertaires et la CNT constituent aujourd’hui en France le seul rempart organisé contre les soc’dems pendant les luttes, il est normal pour une personne désirant lutter sans compromission contre le système de se rapprocher des libertaires. Comme le dit Lénine : « L’anarchisme a été souvent une sorte de châtiment pour les déviations opportunistes du mouvement ouvrier. » Historiquement, c’est le résultat des luttes de 1995, qui ont créé un large essor des mouvements libertaires et trotskystes (et c’est aussi notre faute à nous, puisque nous n’arrivons pas à ouvrir une brèche révolutionnaire avec une idéologie correcte). Culturellement, c’est le résultat de l’hégémonie libertaire sur les milieux neuskEs et keuponNEs (comme on peut s’en convaincre en traînant les soirs de concert près du CCL...). Proches de la CNT, mais sans idéologie bien définie, ces genTEs ne rechignent pas à aller à l’émeute et à casser du CRS dès que c’est possible. Il y a un fort désir d’autonomie de classe, et une sympathie avec touTEs les grandEs révolutionnaires et les contre-pouvoirs. Parallèlement, à LillePop, nous avons eu des échos de personnes pour lesquelles Gandhi a peut-être fait plus de morts que Staline ! Illes savent ce qu’illes veulent : la révolution. Finalement, on pourrait qualifier cette catégorie de « gauche des larges masses », mais de «  centre des éléments avancéEs ». L’attitude à l’égard de ces personnes est d’avoir toujours à l’esprit la lutte idéologique qui se mène entre maoïsme et communisme libertaire, et d’élever le niveau idéologique en montrant dans la pratique la justesse de l’analyse maoïste. Les enseignements de la Gauche Prolétarienne peuvent alors aider. De même, il est important d’apporter un intérêt et une participation aux contre-cultures et d’avoir une connaissance des mouvements de résistance de la jeunesse, car cette catégorie de libertaires est très orientée Tribus (sans le formuler ni le théoriser).


Il est important de comprendre tout de suite quelles seront les attitudes des libertaires en période révolutionnaire, tant illes occupent (aujourd’hui) une place essentielle dans l’extrêmegauche de France. Les anarEs purEs et durEs seront contre-révolutionnaires (comme Kropotkine qui a viré à l’anarcho-patriotisme). Illes représentent la petite-bourgeoisie radicale idéaliste, mais qui tombera tôt ou tard dans le camp de la réaction. Les libertaires affirméEs se scinderont en deux : d’un côté les anarEs contre-révolutionnaires, de l’autre celles et ceux qui comprendront la portée du maoïsme et sa place dans la révolution. Évidemment, il est impossible de « convertir » ces genTEs par de « simples » considérations idéologiques et théoriques ; illes viendront d’eux/elles-mêmes quand le maoïsme sera à la tête d’un mouvement révolutionnaire de masse (donc malheureusement pas tout de suite...). Les autres constituent, comme nous l’avons dit, l’expression d’une résistance populaire violente aux opportunismes. Illes seront aux premiers rangs de la révolution, à condition que les maos mènent une politique correcte d’appui à la résistance (pour le communisme). Ainsi, la stratégie correcte est : appuyer les « autonomes » pour gagner les libertaires sincères et isoler les anarEs chieurEUSEs.


Comme le dit Gramsci : « L’anarchisme est la conception subversive élémentaire de toute classe opprimée ». C’est de ce côté que nous devons chercher la réponse globale à apporter aux problèmes soulevés par l’importance du mouvement libertaire en France. Nous pouvons dire, en gros, que les deux derniers types de libertaires (et principalement les autonomes, avec une idéologie très floue mais menant une résistance populaire) constituent une véritable armée de la révolution. Mais une armée sans armes ! Mao ZeDong a dit : « Nous sommes reconnaissants à Marx et Engels, à Lénine et Staline qui nous ont donné des armes. Ces armes ne sont pas des mitrailleuses, mais le marxisme-léninisme. » (Aujourd’hui, on parlerait de Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao, Gonzalo, et du marxismeléninisme- maoïsme.) Car c’est là l’arsenal qui manque aux libertaires : l’idéologie marxiste-léniniste-maoïste, qui est le produit historique du prolétariat international, de la Commune au Népal. « On a raison de se révolter contre les réactionnaires », mais il faut se donner les moyens de balayer les réactionnaires de la scène de l’Histoire. La révolte ne peut se transformer en révolution sans l’idéologie (le marxisme-léninisme-maoïsme a mis 130 ans à être découvert, ce qui dégage d’office tout spontanéisme), et c’est le meilleur cadeau à faire aux libertaires que de les ouvrir à cette idéologie (qui est anti-autoritaire, comme en témoigne l’expérience de la Révolution Culturelle et de la Gauche Prolétarienne).


Nous, les maos, nous sommes plus proches des anarchistes partisanEs du Black Block, des spontanéistes heureuxSES de casser les symboles du capitalisme, des squatteurEUSEs et des punkETTEs, des partisanEs clairEs des teufs sans présence étatique, que des cercles « marxistesléninistes  » et autres bavards ennuyeux (qui nous traitent d’anarchistes !). Et cela parce que LillePop se place du côté des Tribus révolutionnaires et tente de constituer une ligne rouge conséquente, qui transforme révolte en révolution. Finalement, nous sommes dans une optique de stratégie « classe contre classe », où l’on remplacerait les socialos des années 1930 par les anarchistes d’aujourd’hui, tout en construisant l’unité à la base avec les libertaires.


• Stay rude, stay rebel ! Stay rebel, stay mao ! • On a raison de se révolter contre les réactionnaires ! • De la révolte à la révolution ! • Travaillons main dans la main avec touTEs les révolutionnaires sincères ! • Appuyons la résistance populaire - pour le communisme ! • Élevons le niveau idéologique de cette foutue extrême-gauche par des critiques solidaires ! • Opposons un mouvement de masse guidé par le maoïsme à l’hégémonie du spontanéisme anarcho-populiste !


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  tartdanstagueul
24-09-05
à 10:14

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

 ---Je me sents bien plus proche d'eux que de vous.---

C'est qui vous ? C'est qui eux ?
Putain ! je suis trop con, mais c'est quoi la signification de ce texte ? Mao spontex is good ?
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  croquemitaine
24-09-05
à 10:44

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Je trouve pas ce texte négatif pour les vignoles, au contraire. 
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  croquemitaine
24-09-05
à 10:44

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Le mépris, le rejet, l'intégrisme: les armes de nos bourreaux

Je trouve pas ce texte négatif pour les vignoles, au contraire. 
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  Anonyme
24-09-05
à 11:02

Black nazillons

"c'est quoi la signification de ce texte ? "--> zieg heil anarchie!

Ouais, t'as raison, c'est du Mao avec l'étoile noire! Pas du même monde qu'elle? Putain, heureusement!

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  Anonyme
24-09-05
à 11:42

Rien à foutre de la lutte de crasse, tous les systèmes sont dégueulasses

Et, une fois de plus, je me demande: qu'est-ce que foutent tous ces communistes (libertaires...) sur un site anarchiste-individualiste??? Est-ce que je vais emmerder les fora PCF ou UMP, moi?

Putain, ils sont pas croyables ces petits adjudants organisationnels! Ils viennent même racoler chez les individualistes! Peine perdue... Allez, les moutons du peuple, allez endoctriner plus loin!

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  Anonyme
24-09-05
à 12:18

Re: Rien à foutre de la lutte de crasse, tous les systèmes sont dégueulasses

Comme le dit Mao, comme le dit Lénine, comme le dit ..., un texte étonnant que nous propose l'émissaire de la CNT-AIT.   Fièvre ? Canicule ?  
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  Anonyme
24-09-05
à 12:44

Re: Re: Rien à foutre de la lutte de crasse, tous les systèmes sont dégueulasses

Il me semble que le texte "nous les mao-mao a dit" (de Lille) que nous a fait parvenir la camarade valérie (anarchiste de son état) va faire date dans l'histoire de l'endehors. Y a pas moyen de l'encadrer ? De lui dedier une page spéciale ?

La grippe aviaire s'est propagée plus vite que prévu. On nous cache tout.

Camarades, la question qui se pose à nous aujourd'hui est la suivante : il y a des gens avec lequels l'on ne pourra pas travailler, que va t-on en faire ? Avez vous des propositions à faire avant de passer au vote ?


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  tartdanstagueul
24-09-05
à 13:06

Re: Rien à foutre de la lutte de crasse, pourquoi tu luttes pour l'individualisme alors ? tous les sytémes, dont celui individualiste ?

---Et, une fois de plus, je me demande: qu'est-ce que foutent tous ces communistes (libertaires...) sur un site anarchiste-individualiste???---

Hmm ?? Ce site n'est pas anarchiste individualiste, il est anarchiste tout court (voir l'encadré en rouge au centre). D'autre part, tu rejétes le communisme libertaire considérant qu'un individualiste anarchiste ne peut pas l'être. C'est une erreur, l'histoire de l'anarchisme en est remplie de ces individualistes anarchistes communistes (libertad, sisly, butaud ?, alexandra david néel,...?).

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  Anonyme
24-09-05
à 13:19

Re: Re: Rien à foutre de la lutte de crasse, pourquoi tu luttes pour l'individualisme alors ? tous les sytémes, dont celui individualiste ?

Inutile de dire que le commentaire de Valérie "je me sens plus proche d'eux que de vous", n'engage qu'elle et en aucune façon la CNT-AIT. Je considère également ce texte comme une vraie merde.

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  Anonyme
24-09-05
à 14:01

Re: Re: Re: Rien à foutre de la lutte de crasse, pourquoi tu luttes pour l'individualisme alors ? tous les sytémes, dont celui individualiste ?

Effectivement très instructif ce texte publié par Valérie.
C'est du maoisme revendiqué !
(et ça n'a rien à voir avec un quelconque communisme libertaire)

Le populisme, l'anti-intellectualisme, la violence doctrinaire, et la complaisance vis-à-vis du stalinisme... Tout y est.

Il me semble pourtant que pas mal de monde à l'AIT n'est pas en phase avec ce texte. Je me demande même si la CNT Lille peut vraiment adhérer à l'AIT avecun tel truc.

CNT-mao à Lille ou CNT-bolcho à Vignoles ? On ne sait que choisir !

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