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Que se passe-t-il à Moronvilliers ?
Lu sur Le chat noir : "Suite à l'information sur un incident à Moronvilliers paru dans Silence et dont nous nous étions fait l'écho dans Le Chat Noir NS n° 4 et dans Courant alternatif de mai 2005, nous avons interviewé Bruno Barillot, directeur du CDRPC (Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits) et spécialiste des questions du nucléaire militaire.
Le Chat Noir : Officiellement, depuis 1996, il n'y a plus d'essais nucléaires. Mais il y existe toute une chaîne dans le nucléaire militaire, dont les essais "froids" qui sont réalisés à Moronvilliers. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que sont ces essais à ces "essais à froid" ?


Bruno Barillot : Quand on parle d'essais nucléaires, on pense à quelque chose qui ressemble à Hiroshima ou Nagasaki : une bombe qui explose. Or un essai nucléaire, c'est toute une série d'expériences et les explosions qui ont eu lieu soit au Sahara, soit en Polynésie, n'étaient que la phase finale. Il y a toutes sortes d'expérimentations complémentaires qui étaient faites soit au Sahara ou en Polynésie, mais aussi sur le territoire métropolitain. Les essais dits "froids" ou "sous-critiques" sont effectués sur le polygone de Moronvilliers dans la Marne à une vingtaine de kilomètres de Reims. On y pratique des explosions : on utilise des répliques ou des morceaux de répliques d'un modèle de bombe nucléaire (ou "tête nucléaire" selon le langage officiel) où est remplacée la matière nucléaire comme le plutonium ou l'uranium très enrichi par de l'uranium appauvri et parfois quelques grammes de plutonium pour voir comment réagissent les explosifs chimiques qui sont dans la bombe, comment réagit la matière nucléaire en fonction de la configuration de la bombe. A Moronvilliers, la réaction en chaîne qui a lieu lors d'un essai grandeur nature ne se met pas en jeu, mais il a dispersion d'uranium appauvri, voire de plutonium et du béryllium et d'autres matières qui peuvent se trouver dans la réplique.
CN : Il n'y a aucune enquête officielle sur les retombées. Tout ce que l'on sait, c'est qu'elles existent et ce depuis les années 1980 où un paysan a retrouvé dans son champ un caillou extrêmement dense qui s'est avéré être de l'uranium appauvri. A l'époque, les autorités officielles avaient dit qu'il s'agissait effectivement d'uranium, mais qu'il provenait d'un avion qui s'était scratché dans le coin.
BB : Il existe maintenant d'autres données qui prouvent que l'on utilise celui-ci à Moronvilliers : dans les rapports annuels de l'ANDRA (Agence Nationale de gestion des Déchets RadioActifs), il est noté que la contamination principale est due à la présence d'uranium appauvri. Cela, on ne peut plus le nier. Si on veut en savoir plus, il suffit de se reporter aux chiffres fournis par les Etats-Unis (qui sont beaucoup plus transparents sur ce sujet) pour des expériences similaires.
CN : Peux-tu nous dire ce qui se passe réellement au niveau expérimentation depuis l'arrêt officiel des essais ?
BB : Il existe aujourd'hui un langage très fallacieux et mensonger. Quand en 1996, Chirac a arrêté les essais après las avoir repris, il a dit que maintenant, on allait faire de la simulation des essais nucléaires, donc des essais en laboratoire. En fait la simulation comprend 3 volets : des ordinateurs installés dans un centre du CEA à Bruyères-le-Châtel dans la région parisienne, des systèmes laser en cours de construction (Laser mégajoules) au BARP près de Bordeaux (on essaie de reproduire avec des lasers ce qui se passe lors d'une réaction thermonucléaire avec les isotopes de l'hydrogène) et enfin les simulations effectuées à Moronvilliers. La, on nous parle toujours de AIRIX, mais AIRIX est un système d'observation aux rayons X d'explosions. Donc, on fait toujours des explosions à Moronvilliers ! Ces explosions ont lieu, actuellement et officiellement, en cuves. C'est au cours d'une de ces expériences qu'a lieu l'incident de novembre 2005 (voir CA 149 de mai 2005 ou le Chat Noir NS n° 4). Le couvercle de la cuve a sauté et cela a créé une véritable panique. Il y a eu probablement éjection de quantités, pas très importantes par rapport à ce qui se faisait auparavant, de poussières d'uranium appauvri et peut-être d'autres matières tel le béryllium.
CN : Peux-tu nous en dire plus par rapport aux dangers des retombées de l'uranium appauvri et du béryllium ?
BB : Parlons d'abord pour le béryllium (employé dans les détonateurs des bombes nucléaires) qui n'est pas un produit radioactif. C'est un produit très nocif au niveau chimique. Bien que très léger (plus léger que l'aluminium), il se comporte comme un métal lourd. Lorsqu'on avale ou inhale des poussières de béryllium, il y a un risque au niveau des muqueuses. Cela peut provoquer des pathologies cancéreuses et éventuellement des leucémies lorsque cela rentre dans le système sanguin. C'est aussi le risque principal de l'uranium appauvri. Si celui-ci émet des rayons alpha, ceux-ci peuvent être arrêtés par une protection minimale : du papier ou des gants. Le plus gros risque est donc d'avaler ou d'inhaler les poussières, poussières qui peuvent être transportées par les vents sur une région entière.
CN : Sais-tu s'il y a des études faites sur la santé au niveau de Moronvilliers ?
BB : Je n'en sais rien, mais il y a très peu d'études autour des sites nucléaires. Lorsque des études sont faites, comme par exemple sur les leucémies il y a quelques années autour du centre de retraitement de La Hague, et que les résultats sont inquiétants, les autorités de sûreté nucléaire et le lobby nucléaire ont fait réaliser des études soi-disant contradictoires pour démontrer le contraire. Une telle étude pourrait avoir lieu s'il y avait une volonté des populations de la réclamer.
CN : Mis à part l'incident de novembre 2004, es-tu au courant d'autres problèmes rencontrés à Moronvilliers ?
BB : J'ai été récemment alerté par des membres de la famille ou des amis de salariés locaux travaillant sur le site de Moronvilliers. La plupart du temps, ils sont embauchés par des entreprises sous-traitantes du CEA (Commissariat à l'Energie Atomique), à qui on demande de ne rien dire de ce qu'ils font ou ce qu'ils voient (sous couvert du "Secret défense"). Comme dans le nucléaire civil avec les trimardeurs, ces salariés sont taillables et corvéables à merci et des pressions importantes sont exercés sur eux (chantage à l'emploi en particulier). Or depuis quelques mois, on assiste à des décès par cancer de salariés, dont un jeune père de famille de 35 ans, père de 2 enfants. Avant de mourir, les langues se sont déliées et ce malgré toutes les pressions exercées.
On a ainsi appris qu'il existait sur le site une aire bétonnée où ont été faites des expériences à l'air libre dans les années 1960 et 70. Cette aire bétonnée était quasiment abandonnée, protégée seulement par des barbelés électrifiés. Les autorités ont décidé de l'éliminer, et bien qu'elle soit contaminée, on y a envoyé des ouvriers avec des marteaux piqueurs sans aucune protection. Les gravats ont été jetés dans un trou, alors qu'ils auraient du être mis dans des fûts pour 300 ans et gérés par l'ANDRA.
D'autres expériences ont été faites en puits. Pour pouvoir examiner les résultats de l'explosion, on y envoyait des ouvriers des entreprises sous-traitantes ramasser des échantillons, bien sur sans grandes protections.
Ce n'est donc pas un hasard s'il a des répercussions sur la santé de ces personnels.
Il semble bien qu'il y ait une grande inquiétude de la part des salariés de ces entreprises, et que, malgré les interdictions, ils soient prêts à parler. Un certain nombre a rejoint l'association des vétérans des essais nucléaires (AVEN). Je pense qu'une suite judiciaire va être donnée pour que leur soit reconnu un certain nombre de maladies professionnelles. Une des veuves devrait aussi ester en justice et on mettra devant la justice les responsabilités du CEA dans les conditions qui sont faites à tous ces personnels.
Transcription : Camille, OCL Reims

Une version enregistrée, comportant aussi une partie sur les conséquences du premier essai en Polynésie en 1966, existe. Vous pouvez l'obtenir en nous envoyant une cassette, un MD ou un CD en écrivant à : Egrégore, BP 1213, 51058 Reims cedex.

Le CRDCP a un site http://www.obsarm.org et édite une lettre mensuelle, Damoclès (conditions sur le site).

Suite sur le nucléaire :
http://journal2-lechatnoir.site.voila
Ecrit par libertad, à 22:01 dans la rubrique "Ecologie".

Commentaires :

  Pluto
17-06-07
à 19:25

Vers la panne sèche

Une information sans lien direct mais toujours utile, à propos du combustible nucléaire.

Ce sera bientôt la panne sèche
http://travail-chomage.site.voila.fr/energie/fin_uranium.htm

Une bonne nouvelle à répandre autour de vous.

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