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L'En Dehors


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Sarko à plein pot ou l’ambulance blindée
Lorsqu’on se situe à gauche sur la carte politique du pays, tirer sur Sarkosy est une sorte d’exercice convenu qui met d’accord toutes les tendances, à l’exception peut-être de l’aile droite, royalo-hollandiste, du PS, qui veille à ménager celui avec qui, on peut toujours croire à sa bonne étoile, elle devra peut-être cohabiter un jour ou l’autre.



Chacune des sorties sarkosiennes en des basses-cours aménagées pour qu’il y fasse son coq, formules et promesses définitives destinées à amarrer solidement le bonhomme au quai de la droite dure comme dans ce marais populaire dont l’amplitude de l’exaspération fait et défait les majorités, fournit une occasion de ricaner ou de tonner à tous les observateurs socialistes plus ou moins extrêmes tant le possiblement futur président de la République récupère et utilise à son profit tous les poncifs qui assirent la notoriété de ses pères en marketing politicien, Chirac et Le Pen.



Sarkosy est une bénédiction pour la gauche, surtout en ces temps où sa geste se confond avec celles des Atrides : quand Nicolas dégaine son nettoyeur haute-pression, ouistes et nonistes, atroces néologismes réducteurs qui vous conduisent aux guerres civiles, tournent vers lui les glaives avec lesquels ils étaient occupés à s’étriper, car le bougre, qui est populiste comme Fabius et qui a voté oui comme Chirac, rassemble sur sa personne toutes les haines dispersées sur les sus-cités.



Sarko en fait trop. Sarko a une opinion sur tout. Sarko agace, même ses alliés en gouvernance. Chirac le toise, Villepin le tance. Sarko n’en a cure, qui a finit par croire comme vérité révélée celle que lui assurent des sondages d’une crédibilité aussi brève que versatiles sont les sondés. Sarko se considère comme un messie, celui que les masses au cœur simple déjà reconnaissent comme élu tandis que le calendrier électoral, en complet déphasage d’avec les aspirations de la nation, lui commande d’attendre son heure.

Le message de Sarko est aussi limpide que lapidaire : hey ! vous occupez pas des autres ! sont pas au courant que le casting est terminé et qu’ils n’ont aucun rôle dans le film à tourner ! la vedette, c’est moi !



Tout le monde appelle Sarkosy, Sarko, diminutif aussi commode que familier qui transforme ce vrai rejeton d’aristos (magyars, certes, mais quand même), a contrario d’un roturier parvenu comme ce Galouzeau dit de Villepin, en ami ou, aussi, en ennemi, mais intime, en quelqu’un de quotidien, lui le prince de Neuilly-sur-Seine lié au si peu maniéré Balladur, de proche, lui l’égocentrique mégalomaniaque, de complice, lui en qui personne de la « classe » politique n’a confiance.





Sarkosy est un vrai commercial, de ces types qui donnent l’impression qu’ils croient fermement dans les qualités du produit qu’ils vendent, alors même qu’ils en ont découvert l’existence la veille et qu’ils vous en fourgueront un autre demain avec autant de sincère passion, à ceci près que le produit dont il assure la promotion, c’est soi-même et qu’il n’est pas près de mettre son talent de charlatan au service d’une autre marque que la sienne.



Il aurait tout bon, comme Jacques, n’était ce démon arrogant et, écrivons-le, un tantinet infantile nommé toute-puissance qui lui fait menacer selon l’heure et l’humeur, en plus des voyous consensuels, l’opposition, les juges, les préfets, les cadres de la police, les journalistes trop curieux, les apparatchiks de Bercy et même sa collègue MAM qui n’a pas encore pigé qui était le vrai chef de l’armée. Pour un type humblement à l’écoute, on lui trouve tout de même une singulière propension à se faire des ennemis partout où il passe comme sur tous les sujets où il s’invite lui-même à s’exprimer si des malotrus n’ont pas songer à le solliciter au préalable.

Avec un peu de chance, d’ici à deux ans, Nicolas aura eu l’occasion de dire aux agriculteurs, aux commerçants et aux retraités tout le mal qu’il pense d’eux tout en leur conseillant de faire gaffe à leurs abattis, ainsi aura-t-il fini de se brouiller avec son réservoir électoral potentiel.

Restera les troupes du Medef commandées directement ou en sous-main par son frangin : l’appui des ploutocrates, c’est bien, mais ils ne sont pas assez nombreux pour vous faire gagner une élection, d’autant que leur pouvoir d’influence n’est sans doute pas aussi important que leurs ego boursouflés se plaisent à l’imaginer (n’est-ce pas Messieurs les éditorialistes de la presse sérieuse ?).



Pour les Grecs anciens, l’hubris était la mère des péchés, excès et démesure que les dieux défiés punissaient de la pire façon, le ridicule ou le mépris. Sarkosy s’enfonce donc en croyant s’élever, et nous gaspillons nos cartouches de juste fiel en tirant sur une ambulance qu’on ferait mieux d’ignorer.

Sauf qu’elle est blindée et surmontée d’une mitrailleuse.

Mathias Delfe
Ecrit par , à 21:57 dans la rubrique "Actualité".



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