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Les féminismes en question
Librairie Violette & Co. Paris. Discussion avec Christelle Taraud autour de son livre "Les féminismes en question".
Ne connaissant pas l'auteure, j'me décide à aller à la discussion rien qu'avec l'intitulé : il y a donc bien des gens pour penser des féminismes et même les interroger! Sur place, je découvre que le livre est une série d'interviews des plus éclectiques : Christine Bard (féministe réformiste), Marie-Hélène Bourcier (activiste queer), Christine Delphy (féministe radicale), Eric Fassin (?), Françoise Gaspard, Nacira Guénif-Souilamas (auteure d'un livre sur les "Beurettes" et d'un autre pas mal avec Eric Massé "Les féministes et le garçon arabe") et... Marcela Iacub (besoin de la présenter? Auteure de "Le Crime était presque sexuel"). Toutes ont été choisies par l'auteure pour un livre bilan des féminismes depuis 1989. Nacira Guénif-Souilamas est également présente.

Je sors de la librairie à la fois contente et un peu déçu. Ce qui n'est déjà pas si mal, car souvent, c'est la déception qui prime après avoir soupé de la domination masculine et de l'oppression patriarcale pendant 2h.

Satisfaite de voir des féministes qui reconnaissent l'espace du féminisme comme mouvant, avec des diversités, des points de fractures. D'entendre dire que Iacub (dont le nom provoque émois dans la salle...) n'est peut-être pas la nouvelle manifestation de l'anti-féminisme utilisée par les médias1. Que si l'anti-féminisme existe, il y a aussi des discours féministes qui deviennent hégémoniques (ou qui se veulent tels). Quelques unes pour rappeler qu'il n'y a jamais eu d'unanimisme dans le mouvement contrairement à ce qu'on veut faire croire aujourd'hui. Et du livre de Christelle Taraud ressortirait une "éthique féministe minimale" :
- de la difficulté de "parler à la place de..."
- sortir de la victimisation
- prise de pouvoir (???)

Déçue car encore une fois ces féminismes restent cantonnés dans un univers intellectualiste et légaliste (ce qui explique sans doute ce truc de "prise de pouvoir"?). Même si C. Taraud rappelle que pour elle le féminisme c'est un outillage théorique et une perspective de lutte. Mais une lutte "pour les droits". Ca me semble toujours extrêmement restrictif.
Malgré la dénonciation des médias (empreint d'anti-féminisme, exemple donné des reportages récents sur la "fécondité" des femmes...pas bon d'avoir des enfants après 35 ans), on continue pourtant à parler de "débat public" (!!!). On continue à se préoccuper du peu qui passe dans les médias alors qu'il y a pourtant beaucoup d'écrits universitaires féministes (et aussi syndicalistes). Très bien et à part ça?
J'avoue préférer la définition de N. Guénif-Souilamas selon laquelle le féminisme s'inscrit dans un conflit de définition des normes. Conflictualité, rapport de force, briser le consensus entre féministes mais pas seulement... Et pas qu'en parole. Jusqu'à présent je ne vois nulle part de féminismes en acte (et trop jeune pour avoir vu avant...). Des réflexions multiples oui, mais "l'action" reste cantonnée au discours.
Je n'ai pas La solution, j'en cherche. Je sais qu'il y a des idées féministes (mais pas seulement) qui me parlent mais je ne me retrouve pas dans les "luttes féministes".
Acquérir des droits...mais dans la pratique? (prenons l'égalité professionnelle : très bien mais je n'ai pas envie de travailler même avec un salaire d'homme...)
Faire voter des lois "protectrices"...c'est-à-dire ajouter au contrôle et à la répression?
Constituer des groupes non mixtes...mais après on fait quoi?


1. Voir les éléments apportés par Iacub par son analyse de la procréation dans le droit. Elle montre bien comment les femmes sont sans cesse rattachée à un rôle procréatif, à leur ventre. Et ce qui a pu sembler une victoire par certains "droits" face aux hommes n'est sans doute qu'un nouveau cantonnement. Elle lance quelques idées originales comme l'externalisation de la procréation. Pour juger voir son bouquin précédemment cité...
Ecrit par shalazz, à 17:15 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Anonyme
29-05-05
à 09:15

Empowerment

Bonjour,

Une petite précision : Christelle Taraud ne parle pas de "prise de pouvoir" mais d'empowerment (terme anglais sans équivalent en français), autrement dit de maximisation de la puissance d'agir, des possibilités concrètes de chacun.e et de tou.tes : la perspective de Christelle Taraud n'est donc pas restrictivement "légaliste" mais s'inscrit au contraire dans une perspective d'autonomie ; elle s'inscrit par ailleurs dans une démarche de critique des processus de normalisation...

Au passage, je me permets de vous signaler les bouquins de Judith Butler publiés aux Editions Amsterdam : Le pouvoir des mots, Politique du performatif (pour résumer grossièrement : contre la censure d'Etat, la pénalisation des discours de haine, pour une politique de subversion linguistique), Humain, inhumain (un recueil d'entretiens, une porte d'entrée idéale dans l'oeuvre de Judith Butler qui ouvre sur un panorama sur l'ensemble de son travail); Vie précaire (sur l'après-11 septembre et les transformations du pouvoir et de la souveraineté)... Vous pouvez lire les présentations de ces livres sur le site des Editions Amsterdam: www.editionsamterdam.fr

Bien à vous,
Jérôme Vidal (l'éditeur du livre)

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