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Religion et répression aux Etats-Unis (II)1
--> par Dr Richard L. Greeman, PhD.

Les sectes intégristes

Dans la société civile américaine, les sectes de droite avec leurs millions de fidèles constituent des ‘lobbies’ riches et puissants qui arrivent de plus en plus à censurer les mœurs et à imposer leurs idéologies réactionnaires par des interventions agressives dans la vie politique, sexuelle et même scientifique. Mais la religiosité américaine est paradoxale.

 

En matière de sectes, il faut dire que nous avons de tout aux Etats-Unis : télévangélistes milliardaires, beaucoup d’églises évangéliques fondamentalistes, évêques catholiques réactionnaires, Juifs orthodoxes intégristes, Baptistes du Sud, Mormons, Témoins de Jéhovah, Chevaliers chrétiens du Klu Klux Klan, milices apocalyptiques chrétio-nazis. Ces fidèles forment les troupes de choc du régime de milliardaires installé à Washington. Ces sectes baignent dans une culture d’origine sudiste qui englobe beaucoup de petits-blancs dont le statu social dépend en partie de leur supériorité vis à vis des noirs. Historiquement, le régime abusif des planteurs entretenait cette classe de blancs ignorants, superstitieux et violents pour diriger et mater leurs esclaves. Aujourd’hui le régime abusif des milliardaires s’en sert pour intimider la société civile et faire taire ses adversaires.


Cette alliance traditionnelle permet au gouvernement des super-riches d’escamoter le ‘social’ en le remplaçant par le moral. D’ailleurs le terme ‘social issues’ ne désigne plus en Américain journalistique des questions sociales comme le chômage mais des questions morales telles que l’IVG et le mariage homosexuel. Ironiquement, ces petits-blancs de droite sont souvent aussi pauvres que leurs voisins noirs, leurs concourants sur le marché du travail bas de gamme. Mais ils subliment leur honte en s’identifiant avec les maîtres – planteurs esclavagistes ou milliardaires capitalistes – et en la projettent sur les noirs, qu’ils méprisent et terrorisent plus ou moins impunément. Les chômeurs lumpen du Parti nazi s’imaginaient surhommes übermenschen issues d’une race de maîtres herrenfolk, et Hitler leur donna la chance de venger leurs humiliations sur les Juifs et autres races ‘inférieurs’. Au Texas, où le Gouverneur Bush a établi de nouveaux records d’exécutions capitales (dont 88% de noirs), on lynche encore noirs et homosexuels. L’intégrisme chrétien me ciment idéologique qui soude cette alliance entre les masses de petits-blancs ignorants et les milliardaires de droite cyniques et superstitieux.


Un ‘parti de masse’ intimidant

 

Dans le paradigme de la famille disfonctionelle, ces masses intégristes correspondent aux enfants d’un père violent qui refoulent la peur et la rage qu’ils ressentent. Wilhelm Reich, dans sa phase marxiste, avait déjà analysé ce type de caractère dans ses observations sur la psychologie de masse et la montée du fascisme en Allemagne. De tels enfants tendent à épouser leur propre répression en intériorisant la ‘réalité’ du père, perçu comme représentant l’autorité. Par exemple, les filles battues qui finissent par se vivre comme ‘coupables’ et les garçons agressifs qui projettent sur autrui leur propre peur et leur violence refoulées. Ces enfants se voient en victimes qui ‘se défendent.’ Leur caractère devient rigide et leur comportement agressif. Ils font de bons policiers, de bons soldats, et de bons tortionnaires.


Ce sont les troupes de choque de la ‘révolution républicaine’. Elles apportent un élément clef au régime impérial des Bush. Rappelons que pour installer et maintenir leurs dictatures historiques, Mussolini, Hitler, Staline, Saddam Hussein, Khomeyni et Cie avaient eu besoin de cinq éléments indispensables : une idéologie irrationnelle, du pouvoir sur l’état, le contrôle des médias, une crise permanente d’hystérie xénophobe et un parti de masse intimidant. Aujourd’hui le régime états-unien de Bush dispose de tous ces éléments et c’est grave. Pour la première fois dans ma vie, le spectre d’un ‘fascisme à l’Américaine’, trop souvent agité par la gauche, me fait peur. En ce moment, je trouve particulièrement inquiétant l’invasion de la scène politique et du discours par l’irrationalisme religieux . Mais heureusement, il y a des forces sociales encore saines aux Etats-Unis, des croyants qui résistent à cette offensive idéologique de la droite chrétienne. Car les Etats-Unis sont profondément divisés et la religiosité de la société américaine est elle-même paradoxale.


Une constitution de déistes


Pour commencer, notons que les sacrés « pères fondateurs » des Etats-Unis (Washington, Jefferson, Adams, Franklin, Paine) étaient tous déistes sinon athées. Le mot ‘Dieu’ ne se trouve pas dans notre Constitution qui prévoit une séparation de l’église et de l’état plus rigide encore que le régime de Laïcité français. Grands lecteurs de Montesquieu, les « pères » y ont aussi inscrit le fédéralisme et la séparation rigide entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Ainsi, même aujourd’hui l’indépendance constitutionnelle d’un juge local face au Président et au Congrès reste plus sacrée que la Bible. En effet, notre Président impérial, son frère gouverneur et les Congressistes intégristes se sont humiliés en voulant braver la décision de la cour de Floride de mettre fin au le supplice d’une morte-vivante. Les mêmes limites constitutionnelles interdisent tout type de subvention publique aux écoles confessionnelles (‘privés’ en français moderne) américaines. Mieux encore, une décision récente de la Cour suprême a interdit comme signe religieux ostentatoire les Dix Commandements gravés par un juge chrétien intégriste devant son Tribunal de Georgie.


Vers 1830 Toqueville remarqua la grande religiosité de la société civile américaine, qui allait de pair avec son esprit philistin, hypocrite et commerçant. Dans les états du Sud Toqueville a entendu les ‘preuves bibliques’ de l’infériorité des Noirs de la bouche de ses pieux hôtes esclavagistes. Mais il n’a pas prévu qu’une génération plus tard, le radicalisme chrétien des anti-esclavagistes comme l’esclave Sojourner Truth et le militant blanc John Brown allait précipiter la Guerre Civile. De même aujourd’hui, il ne faut pas confondre le fanatisme superstitieux des sectes intégristes de droite qui servent de base électorale au parti Républicain de Bush avec la théologie libérale des églises protestantes traditionnelles.


Les églises ‘libérales’


Les fidèles Episcopaliens, Congrégationalistes, Méthodistes africains, Unitariens, Quakers, Juifs réformés, et ‘Catholiques de la libération’ sont généralement anti-racistes et acceptent de plus en plus des pasteurs femmes ou mêmes ouvertement homosexuels. A l’époque de Martin Luther King et de la guerre du Vietnam, pas mal de ces églises se sont engagées dans des croisades pour la paix, la justice sociale et raciale. Toujours très présentes dans les manifs et actions directes non-violentes, elles prêtent gratuitement leurs salles des fêtes qui servent de locaux à nos organisations anti-guerre et anti-racistes (groupuscules marxistes y compris). Ce sont des gens de conscience ans un pays qui sombre dans l’égoïsme consumériste et la religion sauve qui peut du salut individuel.


Or, tout comme les sectes réactionnaires, les églises libérales sont aussi des communautés humaines qui permettent aux familles américaines moyennes de se défendre contre l’anonymat d’une société atomisée. Ce sont des havres de solidarité et d’entraide face à la dureté de la vie sous le capitalisme néo-libéral américain et dans l’absence quasi-totale de ce que les Français appellent ‘le social’ et ‘la vie associative.’ On comprend que, contrairement aux Français, la grosse majorité des Américain/es sont plus ou moins pratiquant/es. Il ne faut pas les mépriser. C’est des rangs de ces croyants ‘de gauche’ qu’est sortie une grande partie des 500,000 américains qui ont manifesté contre Bush à NY et voté en nombre record (50 millions de voix) pour le Parti démocrate en 2004. Comme on a vu, 82% de ces Américain/es se sont prononcés hostiles à l’intervention gouvernementale pour ‘sauver’ une morte-vivante. Or, le Parti démocrate les trahit aujourd’hui en épousant l’évangélisme.


La trahison des Démocrates


On se rappelle que c’est en jouant la carte religieuse que les Républicains ont gagné leur mince majorité par une campagne qui agitait devant l’électorat des pauvres blancs fondamentalistes un axe du mal composé du mariage homosexuel, de l’IVG, et du ‘laxisme’ moral. Bons chasseurs de sorciers, ils ont pu représenter les Démocrates, traditionnellement libéraux, laïques, tolérants et humanistes comme impies, anti-religieux, et impuissants face aux hordes Musulmanes prêtes à envahir le Texas et le Montana.


Aujourd’hui les Démocrates, au lieu de regrouper leur base populaire en défendant les valeurs citoyennes, se mettent hypocritement à l’école des Républicains. Seule une poignée ont voté contre la loi exceptionnelle pour maintenir en vie végétative la pauvre Terri Schiavo. La même semaine, Hillary Clinton, candidate démocrate probable à la présidence en 2008, révèle qu’elle a ‘toujours’ pratiqué la prière quotidienne (International Herald Tribune du 18 mars) et déclara que les Démocrates devraient « parler davantage de leur foi » .1 Cela les évitera de parler des problèmes terrestres comme l’enlisement américain en Iraq, les scandales d’Enron et d’Halliburton, le scandale de la torture, l’absence d’un système de santé, la pollution industrielle, la chute du dollar, les délocalisations, le chômage, la précarité, les familles sans abris, l’exemption aux impôts pour les super-riches, la dette astronomique qui justifie l’escamotage de la retraite, de l’enseignement et des autres services publics ainsi que toutes les formes d’aide aux femmes et aux enfants pauvres.



Contact : rgreeman(a)laposte.net

Site : www.richardgreeman.org

1 Notons que cette soi-disant féministe est membre de la secte des Baptistes du Sud qui, dans sa concile de 2000 affirma que selon la loi du Christ ‘la femme devait obéir à son mari.’

Ecrit par libertad, à 23:01 dans la rubrique "International".

Commentaires :

  Anonyme
21-04-05
à 02:20

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