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Wolfowitz et les autres
Lu sur CADTM : "Le gentil Monsieur Deiss a rencontré hier le gentil Monsieur Wolfowitz. Le premier s’est dit enchanté de l’échange informel avec le second. Rassuré, le conseiller fédéral a fait part de son « très bon sentiment » sur les intentions de l’actuel secrétaire adjoint à la défense des Etats-Unis.



Comme d’autres chefs d’Etat, Joseph Deiss soutiendra sa nomination, aujourd’hui, à la présidence de la Banque mondiale. A la mi-mars, lorsque le président des Etats-Unis George W. Bush a présenté la candidature Wolfowitz, diverses ONG ont parlé de « catastrophe ». Voilà qui réduirait à néant, s’alarmaient-elles, les tentatives de réformes menées par l’actuel président de la Banque mondiale, James Wolfensohn. L’argument mérite d’être relayé. Vu les antécédents de Paul Wolfowitz, son néoconservatisme sans bornes, son unilatéralisme forcené, il y a peu de chances que les pays les plus pauvres trouvent en lui une main secourable leur permettant de sortir la tête d’un océan de dettes. Dans un commentaire paru dans Le Courrier international, la professeure d’économie à l’Université d’Utrecht Noreena Hertz relevait : « Encore récemment, Wolfowitz déclarait devant le Congrès des Etats-Unis que l’Irak, aussi ravagé fût-il, devait utiliser ses revenus pétroliers pour payer non seulement la reconstruction mais la guerre elle-même. » [1]

Néanmoins, cette nomination, si elle se confirme aujourd’hui, aura au moins le mérite de la clarté. Elle figera la Banque mondiale dans la droite ligne de ce qu’elle a été durant une bonne partie de ses soixante ans d’existence : un instrument vantant les pseudo-vertus du productivisme destiné à pérenniser le libéralisme. Il y a quelques mois, l’économiste Eric Toussaint, fervent partisan de l’abolition de la dette des pays du tiers monde, s’est livré à une analyse assez pointue du comportement de la Banque mondiale à l’égard des régimes autocratiques. Verdict : l’organisation internationale, sous la pression des grandes industries, n’a pas hésité à soutenir des dictatures et à retirer ses billes lorsque des gouvernements démocratiques, mais moins soumis aux règles économiques dominantes, leur succédaient. [2]

Interrogé par Le Monde au sujet de l’éventuelle poursuite d’une telle politique, Paul Wolfowitz a eu cette réponse sidérante : « Les pays qui ont des institutions politiques libres ont très fortement tendance à réussir mieux sur le plan économique. Ceux qui réussissent sur le plan économique ont très fortement tendance à développer une société civile puissante et des institutions libres. » [3] Le reste de l’interview est à l’avenant et appelle deux constats. Le premier, Paul Wolfowitz possède un art consommé pour ne pas répondre aux questions gênantes. Le second, malgré une volonté d’apparaître comme un bon bougre, le faucon de Washington cache mal son mépris, quand ce n’est pas sa méconnaissance, des organisations internationales. Sans cesse, son unique credo remonte à la surface : favoriser un développement économique débridé censé amener paix et prospérité sur l’ensemble de la terre.

Désormais, de plus en plus d’associations, d’économistes et de simples citoyens dénoncent cette croyance délirante qui constitue une menace pour la planète elle-même. En approuvant aujourd’hui la nomination de Paul Wolfowitz, la majorité, peut-être même la totalité des pays membres de la Banque mondiale montreront au contraire qu’ils s’y accrochent encore. A ce stade, la complicité devient l’équivalent du crime.
par Marco Gregori
31 mars 2005

NOTES:

[1] Noreena Hertz, « Main basse sur la Banque mondiale », Le Courrier international, 24 mars 2005.

[2] Eric Toussaint, « Le soutien de la Banque mondiale et du FMI aux dictatures », www.cadtm.org

[3] Le Monde, 24 mars 2005.
Source : Le Courrier (http://www.lecourrier.ch/), Genève, Suisse, mars 2005.
Ecrit par libertad, à 17:42 dans la rubrique "International".



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