Lu sur
EzoOccult - Webzine d'Hermès. : "Les niveaux d’une organisation Immédiatiste : 1 – Le Rassemblement.
Il pourrait prendre n’importe quelle forme de la soirée entre amis à l’émeute. Il peut être planifié ou non selon la spontanéité du « really happen » (terme qui veut dire « qui arrive réellement », ndt). Par exemples : un rassemblement anarchiste, une célébration néo-paganiste, une « rave », une brève émeute urbaine ou une démonstration spontanée. Bien sûr, les meilleurs rassemblements deviennent des TAZ (Temporary Autonomous Zone – « Zone Autonome Temporaire », ndt) comme les « Be-In » des années 60 , les rassemblements tribaux des premiers « Rainbow », ou l’Emeute de Stonewall. 2 – Le Potlach horizontal. Une réunion d’un jour d’un groupe d’amis en vue d’échanger des présents. Une orgie organisée pourrait tomber dans cette catégorie, le cadeau en étant le plaisir sexuel – ou un banquet, le présent étant alors la nourriture.
3 – La Réunion. Tout comme la réunion d’étude, la Réunion Immédiatiste consiste en un groupe d’amis qui se rencontrent régulièrement afin de collaborer à un projet spécifique. La Réunion pourrait servir en tant que comité organisateur pour un rassemblement ou un potlach, ou en tant que créatrion collaborative, un groupe « d’affinité » pour une action directe, etc. La Réunion est comme une Echelle de Passion dans le système de Fourrier, un groupe uni par une passion commune qui peut être uniquement réalisée par le groupe.
4 – Quand la Réunion acquiert une adhésion de ses membres plus ou moins permanente et un but plus large qu’un simple projet – un projet courant, disons – elle peut soit devenir un « club » ou une « Gessellschaft » (Société en allemand, ndt) organisé non-hiérarchiquement pour une activité ouverte, ou bien un « Tong » organisé non-hiérarchiquement mais clandestinement pour une activité secrète. Le Tong est d’un intérêt plus immédiat pour nous pour des raisons tactiques et aussi parce que le club opère dans le danger d'être « institutionnalisé » et donc (selon la phrase d’Ivan Illich) d’être « d’une contre-productivité paradoxale » (c’est à dire, que comme l’institution tend à la rigidité et au monopole elle commence à produire les effets opposés à ceux de son but originel. Les sociétés fondées pour la « liberté » devienne autoritaire, etc.). Le Tong Traditionnel est aussi sujet à cette trajectoire, mais un Tong Immédiatiste est construit, pour parler ainsi, afin de s’auto-détruire quand il n’est plus capable de servir son objectif.
5 – La TAZ peut émerger de n’importe laquelle des catégories ci-dessus, prise individuellement, en séquence ou ensemble. Ainsi, j’ai dit que la TAZ peut durer aussi brièvement qu’une nuit ou aussi longtemps que quelques années, ceci n’étant qu’une simple règle, et il est probable que beaucoup d’exemples tombent entre ces deux extrêmes. Une TAZ, cependant, est plus qu’aucune autre des 4 autres premières formes en ceci que sur sa durée elle capte l’attention de tous ses participants ; elle devient (brièvement) une société à part entière.
6 – Finalement, dans l’insurrection, la TAZ brise ses propres frontières et se répand (ou désire se répandre) au dehors dans le « monde entier », l’ensemble du temps/espace immédiatement disponible. Tant que l’insurrection dure, et ne s’est pas soldée par la défaite ou par une transformation en « Révolution » (qui aspire à devenir permanente), l’Insurrection garde la conscience de la plupart de ses adhérents dirigée vers cet insaisissable autre mode d’intensité, de clarté, d’attention, de réalisation individuelle ou collective, et (pour être abrupt) vers cette joie si caractéristique de ces grands soulèvements sociaux comme la Commune, ou 1968. D’un point de vue existentiel (et nous invoquons ici Stirner, Nietzsche et Camus), cette joie est le véritable but de l’insurrection.
Les buts d’une organisation Immédiatiste
1 – La Convivialité : rassemblement dans la promiscuité physique du groupe pour une amélioration synergique des plaisirs de ses membres.
2 – La Création : la création collaboratrice, directe et sans intermédiaire, d’une « nécessaire beauté », en dehors de toutes structures « d’hypermédiation », d’aliénation, de mercantilisation [Note : je n’utilise pas ici le terme d’hypermédia dans le sens qui lui est donné par nos camarades de Xexoxial Endarchy, qui appellent hypermédia la seule appropriation de tous les médiums créatifs en un simple effet… J’utilise « hypermédiation » pour signifier la représentation exacerbée à un niveau d’aliénation insupportable d’une image de la marchandise.] Depuis longtemps nous sommes las de jouer sur les mots et si vous ne savez pas ce que je veux dire par « nécessaire beauté » vous feriez mieux d’arrêter votre lecture ici. « L’Art » est seulement une sous-catégorie possible de ce mystère et pas nécessairement la plus vitale.
3 – La Destruction : nous allons plus loin que Bakounine et disons qu’il n’y a pas de création sans destruction. La notion même d’apporter quelque beauté nouvelle implique que l’ancienne laideur doit être rejetée ou détruite. La beauté se définit elle-même en partie (mais de manière précise toutefois) en détruisant la laideur qui n’est pas elle-même. Dans notre version du mythe sorélien de la violence sociale, nous suggérons qu’aucun acte Immédiatiste n’est complètement authentique et efficace sans à la fois la création et la destruction : la totalité de la dialectique Immédiatiste est impliquée dans toute « action directe » Immédiatiste, à la fois la création-dans-la-destruction et la drestruction-dans-la-création. De là le « terrorisme poétique », par exemple ; et de là le véritable but ou « télos » de toutes nos formes d’organisation est :
4 – la Construction de valeurs. « L’expérience maximale » de Maslow est formatrice de valeurs à un niveau individuel ; la réalité existentielle de la Réunion, du Tong, de la TAZ ou de l’Insurrection permet à une « réévaluation des valeurs » de s’écouler à partir de son intensité collective. Une autre manière de présenter les choses serait « la transformation de la vie de tous les jours ».
Le lien entre l’organisation et le but est la tactique. En termes simples, que fait une organisation Immédiatiste ? Notre « stratégie » est d’optimiser les conditions pour l’émergence de la TAZ (ou même de l’Insurrection) – mais quelles actions spécifiques peuvent-elles être entreprises afin de mettre sur pieds cette stratégie ? Sans tactique, l’organisation Immédiatiste ferait tout aussi bien de se disperser. « L’action directe » devrait dépasser la « cause » mais devrait également être en mesure à la fois de cibler son but et de s’identifier à son but. Nous ne pouvons pas utiliser des tactiques qui sont limitées à la médiation ; chaque action doit réaliser immédiatement le but, du moins d’une certaine manière, à moins de nous trouver nous-mêmes à travailler pour des abstractions et même des simulations de notre objectif. Et déjà les différentes tactiques et actions devraient aussi être plus que la simple somme de leurs parties et devraient donner naissance à la TAZ ou à l’Insurrection. Tout comme les organisations ordinaires ne peuvent fournir les structures dont nous avons besoin, les tactiques ordinaires ne peuvent satisfaire notre demande pour des « situations » immédiates et insurrectionnelles.
La Convivialité est à la fois une tactique et un objectif. Noble en elle-même, elle peut servir comme forme et contenu pour de tels modes d’organisations que le rassemblement, le potlach, le banquet. Mais la convivialité en elle-même manque de l’énergie transformante qui naît généralement d’un ensemble d’actions qui incluent ce que nous avons nommé la « destruction » et la « création ». L’organisation Immédiatiste idéale tend à un objectif plus global et s’empare de la convivialité comme nécessaire structure. En d’autres mots, se rassembler en groupe afin de planifier une TAZ potentielle pour un groupe plus large est déjà un acte Immédiatiste qui implique la convivialité – comme le royaume des cieux, qui est « ajouté à » toute lutte sincère en vue de percées plus exaltantes. Il semblerait que la tactique ou l’acte Immédiatiste quintescent cependant impliqueront simultanément la création et la destruction plutôt que la simple convivialité – de là les Réunions et les Tongs sont des formes d’organisation « plus élevées » que le rassemblement et le potlach.
Dans la Réunion, l’accent est mis sur la création, le projet artistique collaboratif, l’acte de générosité du groupe envers lui-même et envers la réalité plutôt que vers une « audience » de consommateurs. Bien sûr, la Réunion peut aussi envisager et entreprendre des actions destructrices ou « criminelles ». Mais en agissant ainsi, elle a peut être déjà fait le premier pas vers la constitution d’une société secrète ou d’un Tong Immédiatiste. C’est pourquoi je pense que le Tong est une forme plus complexe (ou « plus haute ») d’organisation Immédiatiste qui peut-être prédéterminée à un degré significatif. La TAZ et l’insurrection dépendent en fin de compte de divers facteurs pour que le processus « d’organisation » réussisse sans l’intervention de la « chance » (du hasard). Comme je l’ai dit, nous pouvons maximiser les possibilités d’une TAZ ou d’une insurrection mais nous ne pouvons pas vraiment les « organiser » ou faire en sorte qu’elles arrivent. Le Tong, cependant, peut être clairement défini et organisé et peut mener des actions complexes, matérielles et symboliques, créatrices et destructrices. Le Tong ne peut garantir une TAZ, l’Insurrection le peut plus ou moins, mais il peut sûrement satisfaire beaucoup ou la plupart des désirs immédiats de moindre complexité – et après tout, il pourrait réussir à précipiter le grand événement d’une TAZ, de la Commune, de la « restauration des Ming » en tant que Grand Festival de la Conscience, l’objectif corrélatif à tout désir.
En gardant cela à l’esprit, essayons d’imaginer – et alors de critiquer – les tactiques possibles d’un groupe Immédiatiste, et idéalement du Tong semi-permanent et bien organisé ou du groupe d’action virtuel clandestin ou « d’affinité » du web, capable de tenter un ensemble complet d’actions directes au sein d’une stratégie globale. Chacune de ces actions doit simultanément endommager ou détruire quelque espace/temps imaginal ou réel de « l’ennemi », même si cette action crée simultanément pour ses auteurs un forte chance de connaître des expériences extrêmes ou « aventureuses » : chaque tactique doit donc, en un sens, tendre à s’approprier et à « détourner » (en français dans le texte, ndt) l’espace de l’ennemi, et éventuellement l’occuper et le transformer. Chaque tactique ou action est déjà potentiellement la « Voie » intégrale de l’autonomie en elle-même, tout comme chaque évocation du Réel contient déjà l’entièreté du chemin spirituel (selon la « gnose » de l’Ismaélisme et du Soufisme hétérodoxe).
Mais attendez ! Tout d’abord : qui est « l’Ennemi » ? C’est très bien de marmonner à propos des conspirations contre « l’Establishment » ou des réseaux de contrôle psychique. Nous parlons d’actions directes en temps réel qui doivent être menées « contre » les noeuds de pouvoir agissant en temps réel qui sont identifiables. La discussion sur des ennemis abstraits comme « l’état » ne nous mènera nulle part. Je ne suis opprimé (ou aliéné) directement par aucune entité concrète appelée état, mais par des groupes spécifiques comme les enseignants, la police, les chefs de bureau, etc. Une « Révolution » peut avoir comme but de détruire un « état ». Mais l’Insurrection et tous ses groupes d’actions Immédiatistes devront découvrir une cible qui ne soit pas une idée, un morceau de papier, un « spectre » qui nous enchaîne avec nos mauvais rêves de pouvoir et d’impuissance. Nous jouerons à la guerre des images, oui. Mais les images naissent ou coulent au travers de connexions spécifiques. Le Spectacle a une structure et la structure à des joints, des croisements, des niveaux, des modèles. Le Spectacle a même une adresse – parfois – peut-être. Il n’est pas réel de la même manière que la TAZ est réelle. Mais il est suffisamment réel pour être pris d’assaut.
Du fait que les textes Immédiatistes ont été largement destinés à des « artistes » aussi bien qu’à des « non-autoritaires » et du fait que l’Immédiatisme n’est pas un mouvement politique mais un jeu, un jeu esthétique, il semble indubitable que nous devions rechercher l’ennemi dans les médias, et plus particulièrement ces médias que nous estimons directement oppresseurs. Par exemple, pour l’étudiant l’oppresseur est le médium aliénant de « l’éducation », et la connexion (le nexus, le point de pression sur lequel agir) doit donc être l’école. Pour un artiste la source directe d’aliénation semblerait être l’ensemble que nous appelons habituellement les Médias, qui ont usurpé le temps et l’espace de l’Art comme nous désirons le pratiquer – qui ont redéfini toutes communications créatrices comme échanges de marchandises ou d’images aliénantes – qui ont empoisonné le « discours ». Dans le passé le médium aliénant était l’église et l’insurrection s’exprimait dans le langage que tenait la spiritualité hérétique contre la religion organisée. Aujourd’hui, les Médias jouent le rôle de l’Eglise dans la circulation des images. Tout comme l’Eglise a, autrefois, fabriqué une fausse pénurie de sainteté ou de salvation, ainsi les Médias construisent une fausse pénurie de valeurs, ou de « sens ». Tout comme l’Eglise a autrefois essayé d’imposer son monopole sur l’esprit, les Médias veulent refaire du langage lui-même un pur esprit, divorcé d’avec le corps. Les Médias dénient la signification de la corporalité et de la vie de tous les jours, tout comme l’Eglise définissait autrefois le corps comme démoniaque et la vie de tous les jours comme un péché. Les Médias se définissent eux-mêmes, ou définissent leurs discours, comme un univers réel. Nous, simple consommateurs, vivons dans le monde-crâne de l’illusion, avec la T.V. comme orbites au travers desquelles nous regardons le monde de la vie, le « riche & célèbre », la réalité. Et ainsi la religion avait-elle défini le monde comme illusion et les cieux comme seule réalité – une réalité, mais très éloignée. Si l’insurrection dialogait un jour avec l’Eglise en tant qu’hérésie, ainsi doit-elle le faire avec les Médias. Autrefois, les paysans révoltés brûlaient les églises. Mais que sont en fin de compte les églises des Médias ?
Il est facile de ressentir de la nostalgie pour ces ennemis autrefois magnifiques telle l’Eglise Catholique Romaine. J’ai même essayé de me convaincre qu’à notre époque de charades édulcorées et anti-sexes, il peut toujours valoir la peine de conspirer contre elle. Infiltrez l’Eglise ; remplissez les étagères avec de magnifiques tracts pornos sur lesquels il est inscrit : « Ceci est la Face de Dieu » ; cachez des objets dadaïstes/vaudous sous les sièges et derrière l’autel ; envoyez des manifestes occultes aux évêques et au clergé ; laissez filtrer des menaces sataniques dans la presse à scandales ; laissez des preuves incriminants les Illuminati. Une cible encore plus satisfaisante pourrait être les Mormons qui sont entièrement bardés de technologies de communication hypermédiatiques et aussi très sensible à la « magie noire ». [Note : le Mormonisme a été fondé par des francs-maçons occultistes et les chefs mormons restent extrêmement susceptibles quant aux indices enfuis de leur passé qui reviendraient pour les hanter. L’Eglise Catholique Romaine pourrait traiter un « assaut magique » avec un haussement d’épaules d’une sophistication toute italienne – mais les mormons iraient chercher leurs fusils]. Le Télévangélisme offre un mélange assez tentant de média et de mauvaise religion. Mais quand il atteint à une véritable puissance, les églises se vident. Le dieu les a abandonnés. Le dieu a son propre talk-show, son propre sponsor, sont propre réseau. La véritable cible ce sont les Médias.
« L’assaut magique » cependant tient encore ses promesses comme tactique contre cette nouvelle église et cette « nouvelle inquisition » - précisément du fait que les médias, comme l’église, font leur travail au travers de la « magie » et de la manipulation des images. En fait, notre plus gros problème dans l’assaut contre les Médias sera d’inventer une tactique qui ne puisse être récupérée par Babylonne et retournée à son propre avantage. Un « live-news » haletant qui rapporterait que C.B.S. a été attaqué par des sorciers radicaux deviendrait simplement une partie du « spectacle de la dissidence », un drame sous-manichéen du discours de la simulation. La meilleure défense tactique contre cette cooptation sera la subtile complexité et la profondeur esthétique de notre symbolisme, qui doit contenir des dimensions fractales intraduisibles dans le langage bi-dimensionnel du tube cathodique. Même si « ils » essayent de s’approprier notre imagerie, elle portera un sous-texte « viral » inattendu qui infectera tout essai de récupération grâce à un malaise nauséeux d’incertitude – une « terreur poétique ».
Une idée simple serait de faire exploser une tour de retransmission de télévision et d’en revendiquer le crédit au nom de la Société de Poésie Américaine (qui est censée faire exploser les tours de télévision) ; mais ce simple acte purement destructeur manque des aspects créatifs d’une tactique véritablement Immédiatiste. Chaque acte de destruction devrait idéalement être aussi un acte de création. Supposez que nous puissions pirater une retransmission de T.V. dans un quartier et au même moment organiser un festival inespéré, libérant et transformant l’endroit en une TAZ durant une nuit – alors, notre action combinerait la destruction et la création en une « action directe » de beauté et de terreur véritablement Immédiatiste – bakouninesque, situationniste, véritablement dadaïste du moins. Les Médias pourraient essayer de détourner cela et de s’en approprier le pouvoir pour eux-mêmes, mais même alors ils ne pourraient pas effacer l’expérience du quartier et de ses occupants libérés – et il y a de grandes chances que les Médias resteraient silencieux car l’ensemble de l’événement semblerait trop complexe à digérer et à « chier » comme « news ».
Une telle action aussi compliquée serait au-dessus des capacités de tous sauf des plus riches et des plus développés des Tongs Immédiatistes. Mais le principe peut être appliqué à des niveaux moindres de complexité. Par exemple, imaginez qu’un groupe d’étudiants veuille protester contre l’effet « lénifiant » du domaine de l’éducation en perturbant ou en fermant l’école pour quelques temps. Facile à faire, comme beaucoup de saboteurs au sein des hautes écoles l’ont découvert. Entrepris en tant qu’action purement négative, cependant, ce geste ne peut être interprété par les autorités que comme un acte de « délinquance » et donc son énergie peut être récupérée au bénéfice du Contrôle. Les saboteurs devraient se faire un point d’honneur à donner simultanément une information valable, de la beauté et un sens à l’aventure. La plus petite des brochures anonymes sur l’anarchisme, l’école à la maison, la critique des médias ou toutes autres choses de ce style, peut être « laissée sur la scène » ou distribuée à d’autres étudiants, dans les facultés et même à la presse. Au mieux, une alternative à l’école elle-même devrait être suggérée au travers de la convivialité, du caractère festif, de la libération de l’apprentissage, de la création partagée.
(***) (note en bas de page pour une insertion possible)
Pour revenir au projet d’un « assaut magique » sur les Médias – il devrait également combiner en un seul mouvement (plus ou moins) à la fois les éléments créateurs et destructeurs du travail efficace de l’art Immédiatiste ou du travail du terrorisme poétique. De cette façon, il s’avérera (nous l’espérons) trop complexe pour le processus habituel de récupération. Par exemple, il serait futile de bombarder des cibles médiatiques avec des images d’horreur, de sang, de meurtres en série, de viols par des aliens, d’éclaboussures S&M etc., car les Médias eux-mêmes sont les pourvoyeurs en chef d’une telle imagerie. Le guignol à demi-sataniste convient parfaitement dans le spectre de l’horreur-comme-contrôle là où la plupart des émissions prennent place. On ne peut concurrencer les « news » quant aux images de dégoût, de répulsion, de peur atavique, ou d’horreur sanglante. Les Médias (si nous pouvons personnifier cela pour un instant) pourraient en premier lieu être surpris que personne ne se tracasse de refléter en retour cette merde aux Médias – mais cela n’aurait aucun effet occulte. [Note : le problème avec tous les arts « transgressifs » est qu’ils ne transgressent aucune des valeurs du Consensus – ils les exagèrent presque ou au mieux ils les exacerbent. L’obsession esthétique de la « Mort » donne une marchandise parfaite (image-sans-substance), du fait que la « livraison » de la signification de l’image serait en fait la fin du consommateur lui-même. Acheter la mort c’est acheter soit un échec soit le fascisme – un gouffre au bord duquel Bataille lui-même chancelait avec un manque mortel d’équilibre. Je dis ceci en dépit de mon admiration pour Bataille.]
Imaginons (une autre « expérimentation de la pensée ») qu’une cabale Immédiatiste d’une quelconque envergure et d’un certain sérieux ait d’une manière ou d’une autre obtenu les adresses (y compris les numéros de fax & téléphones, les e-mails et cie) de l’équipe des créatifs et des boss d’un show télé que nous pourrions ressentir comme le nadir de l’aliénation et du poison psychique (disons « NYPD Blue »). Dans notre « Envoûtement du Djinn Noir Malais » j’avais suggéré d’envoyer des paquets d’objets dadaïstes/vaudous à de telles personnes avec des avertissements selon lesquels leur lieu de travail était envoûté. A ce moment là, j’était peu disposé à recommander des envoûtements dirigés contre des individus. Aujourd’hui, cependant, je recommanderais pire encore. De plus, pour ces grands boss des médias il se pourrait que je sois en faveur d’une sorte d’imagerie faite de reptiles rampant pris dans la tradition islamique/hérétique, imagerie que j’avais soulignée dans l’opération « Black Djinn » - du fait surtout que les Médias montrent une telle peur de l’horreur « musulmane » et une telle bigoterie contre les musulmans – mais je donnerais maintenant le scénario complet et sa beaucoup plus complexe imagerie. Les boss et les créatifs de la télé doivent se voir envoyés des objets aussi exquis et dérangeants que les « boîtes » surréalistes contenant de magnifiques mais « illégales » images de plaisirs sexuels [Note : ce qui empêchera la diffusion de l’image à la télé ou comme photos dans les news. Et aussi, cela donnera, comme par coïncidence, une déclaration sur la relation entre la « beauté » et « l’obscénité » et entre « l’art » et la « censure », etc., etc.] et de symbolisme spirituel compliqué, d’images évocatrices d’autonomie et de plaisir dans l’auto-réalisation, tout cela très subtil, mystérieux, circonvolu ; ces objets doivent être faits avec une ferveur artistique réelle et avec la plus haute inspiration, mais chacun ne doit avoir de signification que pour une seule personne – la victime de « l’hex ».
Les destinataires peuvent tout aussi bien être perturbés par ces « présents » anonymes mais ils ne les détruiront probablement pas ou n’en discuteront pas. Quant bien même ils le feraient que cela ne nuirait pas à notre plan. Mais ces objets peuvent tout aussi bien avoir l’air trop beau, trop « cher » pour les détruire – ou encore trop « sale » que pour les montrer à quiconque. Le jour suivant, chacune des victimes recevra une lettre expliquant que la réception de ces objets rendait effective la livraison d’un sort. L’ « hex » leur causera la prise de conscience de leurs véritables désirs, symbolisés par les objets magiques. Ils commenceront aussi à réaliser qu’ils agissent en ennemis de la race humaine en manufacturant le désir et en agissant en tant qu’agents du contrôle de l’âme. Les objets d’art magiques couleront dans leurs rêves et leurs désirs, rendant leur job non seulement mortellement ennuyeux mais aussi moralement destructeur. Leurs désirs ainsi magiquement réveillés ruineront leur travail pour les Médias - à moins qu’ils ne se tournent vers la subversion et le sabotage. Au mieux, ils quitteront leur job. Ceci pourrait sauver leur équilibre mental par la perte de leur « carrières » insignifiantes. S’ils restent dans les Médias ils pourriront de leurs désirs insatisfaits, de leur honte et de leur culpabilité. Ou autrement, ils deviendront des rebelles et apprendront à se battre contre l’Oeil de Babylonne à partir de l’estomac même de l’idole. Pendant ce temps, leur « show » sera pris d’assaut par la magie noire d’un groupe de sorciers terroristes shi’ites, ou d’escadrons de choc vaudous libyens ou quelque chose de cette sorte. Bien sûr, il serait bien d’avoir un agent à l’intérieur afin de laisser des « indices » et d’espionner pour récolter des informations, mais quelques variations sur ce même schéma peuvent être entreprises sans une infiltration active de l’institution. L’assaut initial pourrait, peut-être, être suivi par un envoi de matériel de propagande anti-Médias et de tracts Immédiatistes. Si possible, bien sûr, quelques « malchances » pourraient être produites pour les victimes ou pour leurs institutions. Mais encore, cela n’est pas nécessaire et peut même entrer dans notre voie d’expérimentation pure de la destruction de l’esprit et de la manipulation de l’image. Laissons les salopards créer leur propre malchance à partir de leur tristesse intérieure d’être de tels trous-du-culdémoniaques, à partir de leur superstition atavique (sans laquelle ils ne seraient pas de tels magiciens médiatiques), à partir de leur peur de l’autre, à partir de leur sexualité réprimée. Vous pouvez être sûr qu’ils le feront - ou du moins qu’ils se rappelleront « l’envoûtement » à chaque fois que quelque chose de négatif leur arrivera.
Ce principe général peut être appliqué aux Médias autres que la télévision. Une société d’informatique par exemple pourrait être envoûtée au travers de ses ordinateurs par de talentueux pirates, et aussi on devrait éviter des scénarios de science-fiction comme celui du cyberespace hanté de William Gibson - trop baroque. Les sociétés de publicités fonctionnent à partir de la magie pure, les producteurs de films, les galeries d’art, les avocats et même les politiciens [Note : généralement, cela ne vaut pas la peine d’attaquer comme des « politiciens », car ils ne sont déjà que de simples « tigres de papier » - mais peut-être cela vaut-il la peine d’attaquer comme des tigres de papier], tous les oppresseurs qui travaillent au travers de l’image sont soumis au pouvoir de l’image.
Nous devons souligner que nous ne décrivons pas ici la Révolution, ou l’action politique révolutionnaire ou même l’Insurrection. Ceci est simplement une nouvelle manière d’agit-prop néo-hermétique, une proposition pour une nouvelle forme « d’art politique », un projet pour un Tong d’artistes rebelles, une expérience dans le jeu de l’Immédiatisme. D’autres se battront contre l’oppression sur leur propre terrain d’expérience, de travail, de discours, de vie. En tant qu’artistes, nous choisissons de nous battre au sein de « l’art », au sein du monde des Médias, contre l’aliénation qui nous oppresse le plus directement. Nous choisissons la bataille là où nous vivons, plutôt que de théoriser à propos de l’oppression qui est quelque part ailleurs. J’ai essayé de suggérer une stratégie et d’imaginer certaines tactiques qui dépasseraient ça. Aucune autre proclamation ne sera faite et aucun autre détail ne sera divulgué. Le reste est pour le Tong.
J’admets que mon propre goût tendrait vers une approche encore plus violente par rapport aux Médias que celle proposée ici dans ce texte. Les gens parlent de « prendre » les stations de TV, mais aucun n’y est parvenu. Il pourrait être plus sensé de tirer sur des postes de TV dans la vitrine d’un magasin d’électronique, aussi stupide que cela paraisse, que de rêver de s’emparer des studios. Mais je n’irai pas jusqu’à suggérer des attentats contre les néo-fascistes ou même de tuer le chien de Geraldo, et ce pour plusieurs raisons qui semblent toujours suffisantes à mes yeux. Primo, j’ai fait mienne la remarque de Nietzsche sur l’infériorité et la futilité de la vengeance en tant que doctrine politique. Une simple réaction n’est jamais une réponse suffisante - mais plus ou moins un chemin noble. De plus, cela ne fonctionnerait pas. Cela serait perçu comme une « attaque contre la liberté d’expression ». Le projet ici proposé comprend dans sa structure la possibilité de vraiment changer quelque chose - même si ce ne sont que quelques « esprits ». En d’autres mots, il a un aspect constructif entièrement lié à un aspect destructeur, et ainsi les deux ne peuvent être dissociés. Notre objet dadaïste/vaudou est à la fois une attaque et une séduction, et ces deux motifs seront expliqués plus avant dans les brochures ou les lettres qui l’accompagnent. Après tout, il y a une chance que nous puissions convertir quelqu’un. Bien sûr, nous pouvons tout aussi bien échouer. Tous nos efforts pourraient se terminer à la poubelle, oubliés par des esprits bien trop blindés pour ressentir ne fut-ce qu’un seul instant de malaise. Ceci est, après tout, simplement une expérience de la pensée, ou une expérience par la pensée. Si vous préférez vous pouvez appeler cela tout simplement une forme de critique esthétique dirigée contre les producteurs plutôt que contre les consommateurs d’un mauvais art. Le temps pour une violence réelle n’est pas encore arrivé, déjà du fait que la production de la violence reste le monopole des Institutions. Il est inutile de lever la tête et de sortir un fusil si l’on doit faire face à un rayon mortel tiré d’un satellite de la guerre des étoiles [Note : prions tous pour les activistes qui détruisirent en Californie un tel satellite avec des haches. Malheureusement ils furent attrapés et punis en ayant leurs salaires saisis pour payer le coût de la destruction. Pas bon du tout.]. Notre tâche est d’élargir les failles dans le pseudo-monolithe du discours social, en découvrant graduellement des morceaux du vide du spectacle, en étiquetant les formes subtiles du contrôle des esprits, en ouvrant des routes d’évasion, en s’éloignant de la suffocation de la cristallisation de l’image, en frappant sur des casseroles pour réveiller quelques citoyens de leurs transes médiatiques, en utilisant le média intime [Note : le média intime ou restreint ne touche pas, par définition, les masses inconscientes comme la TV, les films, les journaux. Il peut, lui, toujours « parler » aux individus. La radio, la vidéo par le câble, la petite presse, les CD et les K7, les softwares et autres technologies de communication peuvent être utilisées comme média intime. Ici l’idée de la Xexoxial Endarchy de « l’hypermédia » comme outil de l’insurrection trouve son véritable rôle. Il y a deux factions au sein de la théorie non-autoritaire actuellement : les primitivistes anti-technologies (Fifth Estate, « Anarchy : A Journal of Desire Armed », John Zerzan) et les futuristes pro-technologies (comprenant l’aile gauche anarcho-syndicaliste et l’aile droite anarcho-libertarienne). Je trouve tous les arguments très informatifs et inspirants. Dans la « TAZ » et ailleurs, j’ai essayé de réconcilier dans ma propre pensée chacune de ces positions. Je suggérerais aujourd’hui que les questions émises par ces arguments ne peuvent être répondues si ce n’est dans le processus en devenir d’une praxis active (ou politique) du désir. Imaginons que la « Révolution » a eu lieu. Nous sommes libres de décider de notre niveau de technologie, dans un spectre allant de l’Age pre-glaciaire primitif à la Science-Fiction post industrielle. Les forces néo-paléolithiques forceront-elles les futuristes à abandonner leur technologie ? Les cadets de l’espace forceront-ils les Zerzanites à acheter leurs pistolets laser ? Pieusement, nous ne l’espérons pas. La question sera plutôt : jusqu’à quel point désirons-nous la vie de la chasse-cueillette ? ou la vie CyberEvolutionniste ? Désirons-nous avoir suffisamment d’ordinateurs pour fabriquer des puces de silicone nous-mêmes ? Car après la Révolution, personne n’acceptera le travail aliénant. Sur ce fait, toutes les tendances non-autoritaires sont d’accord. Vous voulez une forêt de jeux ? Vous êtes alors responsable de sa fécondité et de sa sauvagerie. Vous voulez un vaisseau spatial ? Vous êtes responsable de sa fabrication, de l’extraction du minerai jusqu’à la peinture noire du nez de l’appareil. Par tous les moyens formez une commune ou un réseau. Par tous les moyens je demande que mon niveau de technologie n’interfère pas avec le vôtre. A part de ces quelques règles de base qui ont pour but d’éviter une guerre civile, la société non-autoritaire peut ne dépendre sur rien d’autre que le désir afin de modeler sa technologie. Comme Fourrier l’aurait dit, le niveau de complexité économique d’une société utopique sera en harmonie avec l’ensemble de toutes les Passions. Je ne peux prédire ce qui en sortira exactement. Tout ce que je peux imaginer c’est ce que je suis capable de désirer au point de le voir se réaliser. Personnellement j’envisage quelque chose comme le bolo’bolo : une infinie variété avec, à la base du contexte révolutionnaire, une liberté positive. Par définition, il ne pourrait pas y avoir de chose comme une NASA-bolo ou une Wall Street-bolo, car la NASA et Wall Street dépendent de l’aliénation pour exister. Je m’attendrais plutôt à ce que quelque chose comme un bas niveau de technologie ou une technologie « appropriée » (envisagée par les théoriciens des années 60 comme Illich) devienne la moyenne de l’Utopie, avec des extrêmes qui s’occuperont à restaurer la Sauvagerie d’un côté et la Lune de l’autre… Dans tous les cas, ce n’est que science-fiction. Dans mes écrits j’essaye d’envisager des tactiques qui peuvent être utilisées aujourd’hui par les tendances non-autoritaires. A la fois le « Tong » et l’assaut des Médias devraient attirer et les primitivistes et les technologistes. Et je parle donc à la fois de magie et d’ordinateurs car ils existent tous les deux dans le monde dans lequel j’habite, et ils seront utilisés tous les deux dans la lutte de la libération. Non seulement le futur mais aussi le présent offrent trop de possibilités, trop de ressources, un excès de surabondantes et redondantes potentialités, à limiter par l’idéologie. Une théorie de la technologie est trop contraignante. L’Immédiatisme offre par contre une esthétique de la technologie et préfère la praxis à la théorie.] d’orchestrer nos assauts sur les Grands Médias et ses Grands Mensonges, d’apprendre encore comment respirer ensemble, comment vivre dans nos corps, comment résister à l’image d’héroïne de « l’information ». En fait, ce que j’ai appelé « action directe » ici serait mieux appréhendé comme action indirecte, symbolique, virale, occulte et subtile plutôt que réelle, militante et ouverte. Si nous et nos alliés naturels jouissons même d’un petit succès, cependant, la superstructure peut éventuellement perdre autant de cohérence et d’assurance que sa puissance commence à chuter aussi. Le jour peut arriver (qui aurait pensé en 1989 que le Communisme se serait évaporé ?), le jour peut venir où, même trop tard, le capitalisme commencera à disparaître - après tout, il n’est qu’un rejeton du marxisme et du fascisme car il est encore plus stupide - un jour la construction du consensus pourrait commencer à s’écrouler, avec l’économie et l’environnement. Un jour le colosse pourrait trembler et chanceler, comme une vieille statue de Staline dans quelque square d’une ville de province. Et ce jour-là peut-être, une station de TV explosera et continuera à exploser encore et encore. Jusque là : un, dix, un millier d’assauts occultes sur les institutions.
(***) Une note sur l’Architecture de la TAZ. Assurément, la TAZ ne laisse aucune trace derrière elle. Un bâtiment n’est pas sa priorité majeure. Et en fait tout espace habité est une architecture - espace construit, espace fabriqué - et la TAZ par définition a une présence dans l’espace et le temps réel. Les campements de nomades devraient peut-être servir de premiers prototypes. Des tentes, caravanes, bateaux-maisons. Les vieilles tentes de voyage des cirques ou des carnavals pourraient offrir un modèle pour l’architecture de la TAZ. Dans un environnement urbain, le squat devient l’espace possible le plus commun pour nos besoins, mais en Amérique, à tous niveaux, la loi de la propriété fait que le squat reste toujours par définition un endroit pauvre. La TAZ veut des espaces riches, pas riches dans leurs agencements (comme les lieux de contrôle, les bâtiments officiels de la capitale, de la religion ou de l’état) mais riches d’expressions. Les espaces de jeux temporaires proposés par les situationnistes et urbanistes radicaux dans les années 60 avaient un certain potentiel mais se révélèrent en définive trop chers et trop organisés. L’architecture ur-TAZ est celle du Paris de la Commune. Les micro-quartiers sont fermés par des barricades. Les maisons des pauvres sont alors connectées par des passages au travers des murs mitoyens du rez-de-chaussée. Ces passages nous rappellent les arcades de Fourrier, par lesquelles les Phalanstériens pouvaient circuler dans leur espace commun, de l’espace public à l’espace privé et inversement. Ces blocs de la Commune devinrent une TAZ fortifiée avec des espaces militaires au rez-de-chaussée (et sur les toits) et des espaces privés aux étages supérieurs, avec les rues intérieures transformées en espaces de festivals.
Notes
Georges SOREL (1847 - 1922) : socialiste français et syndicaliste révolutionnaire qui développa une théorie originale sur le rôle positif & créatif du mythe de la violence dans le processus historique. Dans sa « Réflexions sur la Violence » (1908) Sorel proclamait que les mouvements de la classe ouvrière avaient besoin de mythes irrationnels afin de remplir leurs rôles dans l’histoire humaine. Cette idée influença nombre de socialistes italiens, dont Mussolini. Selon lui, la violence est sublime lorsqu’elle est utilisée par un mouvement qui a une mission historique.
TONG : société d’aide mutuelle pour des personnes ayant les mêmes intérêts illégaux ou dangereusement marginaux. Nombres de Tongs chinois évoluaient autour de la contrebande & de l’évasion fiscale, ou de la politique révolutionnaire et de buts religieux (se débarrasser des Mandchous et restaurer la dynastie Ming)
Abraham MASLOW (1908 - 1970) : psychologue américain et philosophe mieux connu pour son actualisation de la théorie de la psychologie. Maslow pensait que chaque personne possède une hiérarchie de besoins qui devaient être satisfaits, allant des besoins psychologiques de base comme se nourrir, l’amour, l’estime pour finir par la réalisation de soi même.
DYNASTIE MING : dynastie chinoise remplacée par la dynastie mandchoue.
SOUFISME : croyance mystique de l’Islam au sein de laquelle le musulman doit trouver la vérité de l’amour divin et la connaissance au travers d’expériences personnelles directes de dieu. Le soufisme consiste en une multitude de voies mystiques qui proclament la nature de l’homme et de dieu et cherchent à faciliter l’expérience de la présence de l’amour divin et de la sagesse au sein du monde.
ISMAELISME : doctrine de l’Islam formulée aux VIIIe et IXe siècle et qui met l’accent sur l’interprétation du Koran, interprétation exotérique mais aussi ésotérique. La sagesse secrète des ismaéliens n’était accessible qu’aux initiés au travers d’une succession de grades. L’enseignement était propagé par les da’is.
BOLO’BOLO : un « bolo » est un accord entre des individus, un espace de vie en commun.
MANICHEISME : religion dualiste fondée en Perse au IIIe siècle av JC par Mani qui était connu comme « l’Apôtre de la Lumière » et « Illuminateur » suprême.
Traduit de l'anglais par Spartakus FreeMann, décembre 2001 e.v.
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