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L'En Dehors


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Quel est l'état de vos désirs ?
VERS LES RIVAGES D'UNE AUTRE GALAXIE DE L'AMOUR. SUR LA FIN DU COUPLE et POUR L'AMOUR MULTIPLE : à lire dans un lit parfumé...Une aurore amoureuse se lève. Voulez-vous changer de latitude pour que dure le soleil des passions ? Chers camarades de l'inconnu. Monotonie des jours sans passions ! Temps mécanisé, temps marchandise, regards de vague qui se perdent ou se fuient. Nous sommes tous des cimetières de désirs. Etes-vous resté au lit un lundi matin, en vous écriant : « Dominique je t'aime A BAS LE TRAVAIL ! »



II ne s'agit pas de faire un plaidoyer pour la libération sexuelle, mais plutôt de critiquer ce qui la conditionne psychologiquement afin de trouver une plénitude complète dans la réalisation de nos moments passionnels. Notre démarche est donc une clarification en acte, de ce qui fait obstacle à la réalisation de nous-mêmes, de vous mêmes. La conscience de l'aliénation généralisée se révèle insuffisante dans sa négation critique. La séparation travail-loisir planifiée, le couple-institution ne peuvent qu'être des formes de vie anti-passionnelles : qui ne l'a pas senti quand après une nuit si charnelle et si belle, on éprouve se désabusement lorsque la société-réveil nous demande de quitter ces mains, ces caresses, ces enlacements pour partir au chagrin et revenir le soir vidés, dépossédés de nos forces vitales.
Au boulot nous regardons écoeurés le photos de nus qui tapissent si souvent les murs de la taule et dans les bureaux l'histoire de nos désirs s'achève dans une parlotte illusoire. Tout cela nous n'en voulons plus, car nous voudrions vivre au même moment, un ensemble de correspondances sensibles qui placent les sens dans des joies inconnues, débouchent sur un érotisme global, vaguelettes de caresses, décomposition de couleurs en reflets sur les corps, rouler avec un corps, s'y couler, sentir ce flux du don sentimental qui est le non-dit de la conjugaison du verbe aimer.
A nous de destructurer notre cuirasse caractérielle pour être plus créatifs, pour mieux s'assumer.

A LA RECHERCHE DE L'AMOUR HARMONIQUE

Rechercher une issue dans l'amour multiple c'est voir que dès le premier instant de l'amour de deux êtres le virus d'une irrémédiable dissolution s'y est introduit.
C'est savoir que ce virus négatif est la condition faite au désir, par le vieux monde, à nous d'essayer ,je le détruire, de le détourner multipassionnellement pour faire de la future séparation une affirmation encore plus autonome de deux êtres, une différence d'autant plus flamboyante que le jeu érotique sensualisé peut trouver une extension multiforme avec d'autres êtres conjointement.
L'amour pluriel n'est pas ce que la canaille bourgeoise et stalinienne nomment « partie » ou « partouze », c'est une recherche passionnelle et harmonique avec plusieurs individualités autonomes. C'est n'être plus propriété ou propriétaire affectif, c'est prendre la libre disposition de son corps et de son esprit. Nous parlons de cet au-delà de la misère sexuelle, la misère passionnelle. II va de soi que la rupture avec les freins moraux dominants peut étancher la première et la satisfaction multiforme de celle-ci devra faire naître l'exigence de la seconde.
II est à noter que dans les pointes modernistes du système socio-économique dans lequel nous vivons, les marchands-sexologues développent ce nouveau marché ( cf. Meignant à la fac de Vincennes, les éros-centers aux USA etc.. ).
Nous les dépossédés du quotidien, nous désirons des réseaux d'individus(es) autonomes qui avec leurs nuances vont s'enrichir, nous désirons vivre qualitativement l'abondance relationnelle et rencontrer des êtres dont le projet-pratique de vie est fabuleux : partager tout, sauf les microbes, abolir la propriété privée car elle déteint dans les têtes, ne pas avoir de vie privée car c'est être privé de vie, communiquer intensément sur tout, s'entraider pour qu'économiquement chacun soit autonome, s'aimer collectivement, pour ne pas recréer les replis affectifs, l'abandon de l'autonomie psychologique, le couple sous toutes ses formes ( codifiées ou pas, pivotal, libéral, à distance etc... ).
Ne rejetons plus des êtres dans ce qu'il y a eu de plus unique et de plus beau avec eux alors qu'on est avec un autre ou des autres individus(es) amoureusement, enrichissons nous aussi de tous les souvenirs passés pour en rechercher la rareté de l'instant présent. Puis voguons vers la constitution de projets interpersonnels, mettant l'unicité d'un talent afin de combler ensemble nos insuffisances, donnons sans compter avec chaque être en présence, refusons le commerce amoureux du donnant-donnant où les limites s'inscrivent comme des Waterloo de l'amour.

INDIVIDUS(ES) AUTONOMES ET COMMUNES EROTICO-AMOUREUSES

II va de soi que ces réseaux d'individus(es) autonomes peuvent prendre plusieurs formes dans l'espace, tel le jeu des invitations sur des espaces individuels, ou la formation de communes érotiques et amoureuses ( genre de philanstères et non de phalanstères ) qui seront ouverts et disponibles pour les nouveaux affinitaires surgis des rencontres issues du mouvement social. La neutralité affective et amoureuse d'une relation interpersonnelle entraîne son auto-dissolution, car elle est le reflet d'une démarche et de motivations différenciées. Mieux vaut le choix de la solitude temporaire que l'acceptation d'un manque à vivre misérable.
Les communes amoureuses s'inscrivent dans leur lutte globale contre la survie, pour tout ou rien, c'est ce qui fait leur grandeur éphémère, mais aussi leur dynamisme. Ne recréons pas la vie de groupe ou la communauté qui restructurerait encore une fois une nouvelle famille,( pour la sdrvie économique ).
La commune érotico-amoureuse a son origine historique dans certaines tribus indiennes où les rapports amoureux ne s'inscrivaient pas dans les structures familiales. La commune érotico-amoureuse serait la forme moderne de la tribu, s'inscrivant dans une problématique de société sans Etat, ( et même contre lui ) et pour la souveraineté complète des individus(es) sur leur propre vie.
La commune érotique est une fédération de désirs affinitaires sur une base de projets individuels et collectifs pour l'épanouissement des potentialités amoureuses de chacun.
Lieux de partage égalitaires, les communes amoureuses, sont offensives et non dans la tourbe psychodramatique lorsque les désirs fédérés se réalisent alors un débat issu du vécu sur les différentes conceptions amoureuses devra s'engager :

1. La conception des égoistes-exclusifs et leur notion du non-couple, leur position dans l'espace relationnel
2. La conception des sadiens et leur forme de plaisir ou de déplaisir
3. La conceptions des harmoniens essayant de partager tout et renforçant mutuellement leur jouissance du corps et de l'esprit. Vivre sans temps morts et jouir sans entraves.
4. Plus toutes les autres conceptions à découvrir, à créer

Les difficultés de vivre dans une même commune ces diverses conceptions, sont dûes aux déséquilibres qu'elles engendrent. De part l'expérience que nous avons ces temps-ci, lorsque la première conception s'affronte avec la troisième cela aboutit à vivre sur la modulation de la seconde, est ce viable ? Faut-il ne vivre qu'avec des êtres totalement affinitaires et correspondant à une même conception ? Lorsque ces pratiques ( 1 ère et Sème ) se fixent on aboutit à des forces centrifuges qui font envisager la scission au sein d'une commune.
Nous en recherchons le dépassement égalitaire. De multiples autres minorités érotiques peuvent surgir mais elles devront critiquer et s'auto-critiquer, car la révolution est permanente, et la réalisation d'autres économies libidinales ne sauraient faire oublier l'économie politique qui conditionne en partie la première, mais l'abolition de toute économie s'inscrit unitairement dans le dépassement de ce monde marchand et spectaculaire, pour une abondance qualitative sur tous les plans.
On est tous amené à pratiquer l'amour égoïste-exclusif, comme nos parents ces névropathes, ces résignés, l'ont pratiqué aussi. Dans l'usure du quotidien après quelques années de vie commune après les mioches qui viendront souder malgré eux cette union, ou ces unions libres qui ne le sont plus, le couple n'en demeure pas moins source de frustration, appropriation privative du corps et des sentiments de l'autre.
La prédétermination de ces conduites ne peut qu'induire des névroses, des jalousies, des concurrences entre celui ou celle qui veut s'approprier à son tour de l'être avec qui il ou elle se trouve. Le couple par son caractère de repli tourne à la schizophrénie, ce qui fait que lorsqu'il se lézarde les comportements irrationnels sont de mise.
Tous les couples ont leurs problèmes, certains trouveront dans le cocufiage un lamentable palliatif, car il n'est que le produit de l'hypocrisie bourgeoise, d'autres qui auront échappé au piège de l'institution s'adonneront dans plus de transparence à des relations extra-couple, ce sera le couple pivotal. Mais tout cela ne sera que soupape de sécurité à la relation privilégiée.
Alors une relation de type sadien s'installera au cours des années: un désir d'agresser l'autre ( et vice-versa ) de lui faire mal apparaîtra, car l'institué de la relation frustre d'autres désirs. Viendra alors le temps des petits chantages affectifs, qui conduira à une sorte de prostitution légalisée d'un des époux. Le mariage n'est bien souvent que ça à la longue, car qui peut dire que l'un ou l'autre aura toujours le désir de se faire de plus en plus jouir. La qualité de l'orgasme baisse dans le temps et dans l'espace. Au cours des années que reste-t-il des amoureux quand il n'y a pas eu un dépassement historique complet dans une relation d'autonomie égalitaire. L'amante est devenue la mère même sans enfant, une sorte de refuge affectif; la compagne ou le compagnon ont divergé aussi et l'historicité de la relation n'y est plus. Les désirs deviennent donc régressifs. Nous cherchons à retrouver « la madre » résultat paradoxal, en identifiant la fille avec qui on est à sa propre mère, et inversement la fille recherche !a sécurité, la stabilité et l'autorité de ces pères de famille. Cela donne comme résultat ces couples solides que nous connaissons bien, ou l'imprévu n'existe quasiment pas où chacun des partenaires a besoin profondément de l'autre mais ne l'aime pas passionnellement et parfois a plutôt tendance à le détester.
Dans le même ordre d'idée, l'identification déclenche la jalousie, la dépendance; et lorsque le couple éclate les tendances caractérielles s'extrémisent dans la décomposition quotidienne de l'être ou dans une raideur systématique, cela mêlé de troubles physiques ( amaigrissement, difficultés orgastiques, allant jusqu'à la frigidité temporaire et l'impuissance indéterminée, brûlures d'estomac nées de l'angoisse, insomnies etc... ).
La séparation entre l'amour comme domaine clos où l'on peut jouer à l'enfant et le reste de la vie, où il faut être dur, et lutter pour sa survie immédiate font que l'on peut se résigner et ne plus lutter pour balayer l'oppression présente. Toutes ces admirables vertus familiales, religieuses, bourgeoises ont gangréné le mouvement ouvrier et soudé ses chaînes idéologiques. Seules d'autres passions et une communication intense entre les êtres peut dépasser cette misère amoureuse née des frustrations du couple. Nos problèmes individuels ne peuvent qu'être résolus collectivement car chaque individu a les mêmes problèmes et la victoire du système est de donner à penser à chacun qu'il peut s'en sortir dans son isolement.
Mais si une autre conception de l'amour était prise au début de la rencontre, peut-être que seraient brûlées les étapes riches en frustration et en souffrance. Critiquons ces minables cours d'éducation sexuelle qui tournent à de l'anatomisme primaire et écartent les possibilités d'une pratique autonome des jeunes, alors que tous les moyens anticonceptionnels existent. Recherchons la mixité partout, plus de dortoirs mais des espaces individuels où l'on invite qui on veut.
Se réfugier dans la vie de couple codifiée ou pas est un produit social, c'est la norme sexuelle à but procréatif, c'est l'image colportée partout. C'est aussi un produit économique qui est inscrit dans la loi de la propriété et de l'héritage mais le système qui nous régit étant devenu plus anonyme la possibilité du divorce est élargie mais comme ça coûte cher c'est la classe dominante qui peut en profiter le plus.
Cependant la forme famille n'en demeure pas moins et son cortège d'obligations, de répressions joint à l'école du système, et souvent à la morale de résignation diffusée par les religions font que tout cela névrose les jeunes générations et cantonne les vieilles dans ce a si on avait su ». Mais ces dernières de par leurs échecs, continuent à réprimer le besoin de satisfaction libidinal des jeunes, on le voit surtout pour l'éducation des petites filles où la répression est plus intense que pour les petits garçons.
Puis l'armée parachève le dressage par la répression complète juste au moment où l'intensité désirante est la plus forte. Les individus sortent de ces institutions avec une sorte de timidité née de la frustration, où friment au travers de médiocres gauloiseries.
Refuser tout cela ce n'est pas concevoir une forme de liaison plus libérale, ce n'est pas non plus choisir d'être des individus isolés de par leurs exigences. La solitude ne peut qu'être désirée alors que l'isolement n'est qu'un produit social contraignant. C'est en ce sens que l'individu autonome associé à de multi-réseaux affectifs, de tendresse et d'amour nous semble être une possibilité. L'individu isolé, miné par la souffrance psychologique, anxieux des prochaines rencontres, ne peut aimer totalement car les meurtrissures des désirs avortés ont raviné sa sensibilité, et fuit le manque d'aimer et d'être aimé pour courir vers des dérivatifs. L'individu autonome, au contraire, se sent d'autant plus libre qu'il contactera le plus possible de liaisons passionnées différenciées, ce qui évitera les dégringolades affectives. C'est pour cela qu'il ne se contente plus des inacceptables institutions mais s'en servira comme force d'expérience pour rendre encore plus de qualités au présent.
Il s'agit peut-être de faire la critique de la solitude organisée, née des frustrations-désirs de l'enfance et des rapports de concurrence entretenus par les êtres; la société autorise a rompre cette solitude que dans quelques lieux déterminés et clos, mais nous nous sommes aperçus que la rompre seulement à ces endroits là, ce n'est pas la rompre du tout.
Vu les contraintes de la société actuelle, nous ne pouvons pas être en permanence avec les personnes désirées, c'est pour cela que l'idée des harmoniens qui veulent pratiquer la camaraderie amoureuse prend tout son sens. Pratiquer la camaraderie amoureuse comme complicité entre les êtres qui vivent ou qui bossent ensemble permettra de réaliser nos passions en réduisant les temps morts et en comblant le vide laissé par nos passions à distance. Parler de camaraderie amoureuse comme construction désirante du quotidien c'est refuser la relation judéo-chrétienne qui veut qu'on fasse des efforts quand une personne a le mal d'amour; la camaraderie amoureuse n'est pas une relation au dolorisme entaché de compassion mais une relation à l'amour tendresse toile de fond de l'affectif. Mais la rencontre qui procède une relation affinitaire à un degré particulier, ne peut pas se limiter uniquement dans la relation amoureuse et ouvre le champs de nouvelles visions.

QUEL EST L'ETAT DE VOS DESIRS ?

Nous savons aussi que l'énergie sexuelle est détournée dans le travail salarié pour faire du profit. C'est l'audace amoureuse multipassionnelle qui nous manque le plus pour nous réconcilier avec l'incommunicable.
Mais cependant, essayer de discuter directement des problèmes essentiels comme nous les décrivons ici, déclenche soit une peur panique, induite par l'auto-répression, soit le rire béat des morts vivants.
Nous voudrions vous adresser une missive qui, partant de l'inconnu de vos yeux, de votre jardin intérieur des désirs, s'inscrive comme un rêve aventureux que l'on voudrait vivre, afin de faire de sa vie, une chose unique comme une oeuvre d'art, changeante à souhait, exaltante...
Vivre des aventures qui s'inscriraient au-delà des conformités amoureuses telles que le couple, la famille, l'individu isolé, ou la communauté...
Le couple codifié ou pas par un contrat de mariage et qu'on essaie de sauver par des relations extra-couple, adultérines ou pas, n'est qu'une forme libérale avancée mais ne constitue pas encore le dépassement. Nous voulons rechercher ce qui, dans l'enfance de nos désirs, a conditionné les filles dans une féminité dominante, ce qui les oblige à répondre passivement aux exigences de la masculinité, ce qui fait qu'aujourd'hui, à vouloir transgresser le rapport codifié de l'approche amoureuse, on se heurte à ce qui a été réprimé chez les enfants. Nous sommes tout à la fois femme, homme, et enfant. Pourquoi la subjectivité, la tendresse ne seraient-elles que l'apanage des femmes, la lucidité celui des enfants, la témérité celui des hommes.
Refuser une vie où hier sera demain, refuser cette misère moderne qui enferme les êtres dans la vie de famille, de couple, dans la solitude non désirée et être obligé de perdre sa vie à la gagner.
Réseaux d'individus autonomes, telle serait l'alternative pour nous, contre les limites des institutions affectives et contre l'anxieuse solitude. Ne plus porter sur la v1e un geste désabusé, considérer que se sont les conditions de cette vie qui la rendent difficile, c'est ça qu'il faut changer en étendant cette dimension de l'essentiel.
Nous nous adressons aussi à ceux qui sont près du gouffre, tellement laminés par l'existant, à ceux qui se dressent en révolte d'exigences, qui sont prêts à basculer à jamais, à ceux qui choisissent le câble tendu sur le fleuve, à ceux qui crient entre quatre murs leur désespoir dans les matins froids, à ceux qui ont eu de nombreuses unions sexuelles sans trop d'exigence et qui aspirent à l'abondance relationnelle qualitative, et non à la petite <c baise > . ( Sans pour autant nier la recherche de la qualité de l'orgasme, nous voulons l'au-delà et non considérer l'orgasme comme but uniquement, réducteur de la pratique amoureuse, mécaniste ).
Nous désirons être ce petit lamparos au travers du béton, au travers des campagnes cc aménagées » que l'on a avec soi pour éclairer des sourires, nous voulons transmuter la pénurie relationnelle en abondance passionnelle.
Nous combattons aussi la conception de l'amour marchandise, tels ces lamentables films pornos, cet envers de l'envers de la morale puritaine, ou cet érotisme spectaculaire ; nous avons six sens, et ne désirons pas d'amour par procuration.
Oui peut-être comme vous, comme toi, nous sommes insatisfaits de la vie, de la société. II se peut que nous ayons des démarches, des exigences similaires, mais nous cheminons à côté sans nous voir, sans communiquer. Demain, il sera trop tard, on risque de passer de l'état de léthargie à la mort définitive, de n'avoir plus de projet, ou si fade. Contre l'usure du quotidien, un sourire poussé jusqu'à ces ultimes conséquences peut changer le cours d'une vie.
Nous nous adressons à ceux qui ont traversé le désert de l'amour, même s'ils avancent à la recherche de ce petit rayon de soleil que la nuit du couple, ou que quelques autres institutions, avaient enfouis, de ces regards à peine entrevus si chargés d'éclair et que quelques indications dans les steppes de la société nous permettent de retrouver les pistes. Bien souvent ce seront des mirages, ou de petits puits de baisers, car les êtres seront dans d'autres ports de tendresse, d'autres étoiles de volupté. Alors nous croiserons nos pas, seuls l'amitié et le réseau affectif pourront faire surgir les amours passions qui sont des perles dans l'océan de la multitude, et la tendresse, réseau intemporel et résiduel de ces passions, sera comme ces charbons ardents pour les premiers hommes.
Des retournements de situations ne sont pas à exclure, mais il se peut que leurs traces dans l'azur s'identifient et abolissent le temps séparé, passionnellement. Mais le temps ne doit pas être concrétisé par l'attente.
II n'y a rien à attendre : il y a tout à créer à partir de notre imaginaire désirant quotidien. Aujourd'hui ne laisse aucun répit; désirons vivre toujours plus même si dans cet effort, la solitude est au bout, temporairement, ne jamais s'en remettre à un ou une autre, même si tout est parfait. La tempête de l'exigence et les difficultés de vivre bouleversent les digues du code social-amoureux, par-delà la perversion.
Les désirs en lames de fond naissent comme des orchidées sous-marines, jamais identiques à eux-mêmes. Seule l'audace offensive du désir peut poser sur la berge des sourires, les visages des profondeurs. II s'agit de briser les rapports privilégiés pour privilégier tous les rapports, abattre le monde hiérarchique, même dans nos sentiments, aimer dans les différences. Dans le temps aboli, partir, se quitter ne prennent plus de sens, car nos liaisons camarades n'auront pas été abdication de nous mêmes toujours plus libre.
Savoir que le temps et la distance ne sont plus séparation, savoir que nous formons qu'un seul corps du mouvement social abolissant l'état des choses existantes. Pour éviter les ambiguïtés, nous allons vous livrer ce que nous refusons avant de tracer l'esquisse de nos projets désirants. Nous sommes aussi sans ménagement sur l'existant, mais après la cascade nous voguerons dans une vasque de reflets, de correspondances sensibles...

PAR DELA LE COUPLE ET L'INDIVIDU ISOLE
MEME FACE D'UNE MEME MISERE

Qui n'a pas rêvé de la fin du droit de propriété, non inscrit qu'exercent les parents sur les enfants, les hommes sur les femmes, et vice-versa, de la fin de ces machines à broyer les futurs désirs que sont les tabous et les contrats de mariage après l'adolescence, de toutes ces mutilations au désir de vivre sans réserve. Après le C.E.T., le lycée et la caserne, la société propose le mariage. Quelle est donc cette institution qui demande la garantie d'aimer devant maire, curé, famille ?
Issu de l'adolescence, sevré d'amour concret, de la dépendance économique, c le jouvenceau ou la jouvencelle », pas encore pétri mais bientôt empêtré de la vie de couple, voient leur désir converger vers la conception de l'amour exclusif même si idéologiquement elle ou il a des idées plus larges et pour le libre amour.
Nous voulons la fin de tous les massacres et en particulier de celui des désirs.
Les communes érotiques ne sont pas prédéterminées par un lieu privilégié, elles peuvent procéder d'un détournement des lieux, elles sont intensité entre plusieurs êtres qui s'aiment et qui jouissent d'être ensemble, elles ne sont pas soumises à la notion de durée, seule l'intensité est recherchée, seuls les plaisirs et les joies inconnues comptent ( cela peut-être une nuit qui durera dix siècles, dix ans de préparation pour une seule seconde ).
Quant à nous qui avons un penchant pour la conception harmonique de l'amour, dès aujourd'hui nous pouvons être plus riches, de cette richesse qui n'a pas sa place dans les coffres de la Société Générale.
L'adoration voluptueuse d'un grand nombre de corps, d'esprits, d'état d'âmes harmoniseront les désirs particuliers, créeront de délicieuses ambiances, que nos vouloirs magnifiques s'unissent.

Des libertaires libertins(ines)

IRL journal d'expression libertaire  #33  avril 1980

Ecrit par libertad, à 00:15 dans la rubrique "Le privé est politique".

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