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L'En Dehors


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Lettre à Louise et au facteur
--> La lecture, dans Libération, le 10 janvier 2005, d'une lettre « commémorative » adressée par Olivier Besancenot, ci-devant porte parole de la L.C.R., à Louise Michel, nous a collectivement étonnés, surpris, au point qu'à notre tour, nous adressons à Louise une lettre qui témoigne à la fois de son caractère anarchiste de son engagement, et de son actualité. CGA -Coordination des Groupes Anarchistes
Lu sur Indymédia Paris : "Chère Louise, chère sœur en anarchie...
Quand Olivier t'a porté le courrier qu'il a pris soin d'écrire au nom de son organisation, il a cru bon de préciser que cette lettre « t'aurait probablement agacée, toi, la révolutionnaire qui ne supportait pas le culte de la personnalité »…
Si cela est frappé au coin du bon sens, je crois pouvoir écrire qu'un personnage historique n'est malheureusement jamais à l'abri de servir les pires « cultes », bien souvent même les plus extravagants. La preuve vient de nous en être fournie.


En effet, dans son contenu, la lettre d'Olivier, qui, culte de la personnalité oblige, s'adresse à toi en tant que porte-parole de la LCR, contient bien d'autres raisons de t'agacer, j'en suis persuadé.
Vois-tu Louise, quand Olivier s'étonne presque de constater qu'un siècle après ta mort, « le pouvoir ne célèbre que l'anniversaire des vainqueurs », ne nous fournit-il pas de quoi nous étonner nous-mêmes ? A quel type de pouvoir fait-il allusion et à quel type de pouvoir peut-il croire encore ? Est-ce par naïveté et avec la foi des chiffonniers, qu'il espère, pour les révolutionnaires, autre chose du pouvoir que de l'injustice, des coups tordus ou de la mitraille ?
Le pouvoir tu le sais bien toi, n'a jamais épargné les véritables révolutionnaires. Celles et ceux qui ne pactisent jamais, avec l'ennemi de classe pas plus qu'avec l'Etat ! Le pouvoir ne pardonne jamais à celles et ceux qui ne jouent pas le jeu de la « démocratie représentative ». Et toi, Louise, tu ne voulais pas jouer ce jeu-là !
Ainsi, après les barricades communardes, le Pouvoir te relégua en Nouvelle Calédonie. Cet enfermement s'accompagna de périodes de méditations, périodes au cours desquelles tu trouveras une voie que tu ne quitteras plus désormais :
« A force, (écrivais-tu) de comparer les choses, les événements, les hommes, ayant vu à l'œuvre nos amis de la Commune si honnêtes… (tu) en vins rapidement à être convaincue que les honnêtes gens au pouvoir y seront aussi incapables que les malhonnêtes seront nuisibles, et qu'il est impossible que jamais la liberté s'allie avec un pouvoir quelconque… L'humanité veut vivre et s'attachera à l'anarchie dans la lutte du désespoir qu'elle engagera pour sortir de l'abîme. Toute autre idée ressemble aux pierres croulantes et aux touffes d'herbe qu'on arrache en retombant plus profondément… Je suis donc anarchiste parce que l'anarchie seule fera le bonheur de l'humanité et parce que l'idée la plus haute qui puisse être saisie par l'intelligence humaine est l'anarchie, en attendant qu'un summun soit à l'horizon. »
Des coups, toi Louise l'anarchiste, tu en as reçu bien d'autres encore ! Les injustices majuscules de l'Etat et du pouvoir tu les a toujours combattues. Au point que tu écrivis :
« Si un pouvoir quelconque pouvait faire quelque chose, c'eût été la Commune, composée d'hommes d'intelligence, de courage et d'une incroyable honnêteté (…). Le pouvoir incontestablement, les annihila ne leur laissant d'implacable volonté que pour le sacrifice ; ils surent mourir héroïquement. C'est que le pouvoir est maudit et c'est pour cela que je suis anarchiste… » Quand tu revins du bagne, le 9 novembre 1880, une foule de plus de 15 000 personnes envahit la gare Saint Lazare. Cette foule se déplaça pour toi, pour fêter la vierge rouge, tout de noir vêtue, comme la couleur de ton drapeau.
Le pouvoir avait pu espérer un temps que le bagne réussirait à calmer tes ardeurs. Ce fut un mauvais calcul ! Car tu repris de plus belle la lutte anarchiste contre les inégalités, contre la misère !… L'hiver 1882/1883 fut rude. Aussi, le 9 mars de 1883, des cortèges partis de différents points de la capitale parcoururent les boulevards parisiens. Toi Louise, accompagnée de Pouget tu en conduisais un boulevard Saint-Germain, tenant dans les mains un drapeau noir. Des boulangeries furent pillées par les foules affamées. Une fois de plus le pouvoir s'acharna sur vous et vous incarcéra au fond de ses geôles. Cet acharnement du pouvoir à ton encontre (ainsi qu'à l'encontre de tes compagnons anarchistes) n'entama nullement ton ardeur révolutionnaire, pas plus qu'il ne parvint à te rendre insensible à la douleur des autres. Aussi, lorsque le 22 janvier 1888, un certain Lucas attenta à ta vie, - au cours d'un meeting anarchiste que tu animais au Havre - tu fis tout pour que les poursuites engagées contre ton « assassin » en herbe ne le mènent en prison. A son procès tu vins témoigner en sa faveur et, au bout du compte, il fut relaxé…
Quelques années après, le 1er Mai 1890 à Vienne, dans l'Isère, tu te trouvais aux côtés des compagnons anarchistes Martin et Thévenin. Ces derniers conduisirent un cortège de chômeurs à l'attaque d'une usine de vêtements. Du haut des fenêtres de la fabrique vous harranguiez la foule :
« Travailleurs, prenez ces vêtements, ils sont l'œuvre de vos mains ! Vous êtes en guenilles et les patrons s'enrichissent. »
Pour échapper au harcèlement de l'Etat et des flics, en 1893, tu rejoignis les compagnons anarchistes exilés à Londres : Malatesta, Zo d'Axa, Malato, G. Darien, Kropotkine… C'est Sébastien Faure qui, en 1895, te fis revenir à Paris afin que tu puisses participer à l'œuvre de propagande journalistique. Il t'écrivit « venez, j'ai besoin de vous. Je fonde un journal : le Libertaire » Encore plus que la « Commune » elle-même, c'est l'ensemble de ton engagement révolutionnaire et libertaire qui rencontre de nos jours un écho non démenti. C'est autour des grand principes anarchistes qui guidèrent l'engagement authentiquement révolutionnaire des Proudhon, Bakounine, Guillaume, Reclus, Kropotkine, Pouget, Malatesta, Pelloutier… et de ton propre engagement, chère Louise, que nous, militant-e-s anarchistes d'aujourd'hui, puisons notre énergie militante et la force pour continuer l'œuvre que vous avez engagée. Comme toi hier, nous voulons débarrasser le vieux monde de tout ce qu'il porte en lui de parasites, de profiteurs, de corrompus : Capitalistes, gouvernants, politiciens véreux, Juges, militaires, curés etc… Tu t'étais exclamée, lors d'un meeting parisien (salle Favié, le 18 mars 1882) :
« Plus de drapeau rouge mouillé du sang de nos soldats. J'arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions ». Et, dans le N°1 du « Drapeau noir » du 12 août 1883, tu écrivais :
« Les événements, les faits de tous les jours, nous ont montré clairement que le drapeau rouge, si glorieux vaincu, pourrait bien, vainqueur, couvrir, de ses plis flamboyants, les rêves ambitieux de quelques intrigants de bas étage. Puisqu'il a déjà abrité un gouvernement et servi d'étendard à une autorité constituée. C'est alors que nous avons compris qu'il ne pouvait plus être pour nous, les indisciplinés de tous les jours et les révoltés de toutes les heures, qu'un embarras ou qu'un leurre. »
Aussi Louise, si Olivier avait le droit de t'adresser cette amicale missive, nous considèrons qu'il était de son devoir de ne pas t'affubler d'un drapeau qui n'était pas le tien ! Sa grand mère « …méconnaissait (écrit-il) les couleurs de ton drapeau. » Et bien, il faut considérer que lui aussi ! Mais peut-être n'est-ce pas une erreur. Le drapeau noir des anarchistes, le tien Louise, ne plaît pas beaucoup, pour ne pas dire pas du tout, aux militant-e-s que côtoie Olivier au sein de son organisation ! Et nos idées n'en parlons pas.
Tu sais Louise, mais non, tu ne peux pas savoir. Aussi, je vais te le dire… Lors du centenaire de la Commune, en 1971, cimetière du père Lachaise, tout près du mur des fédérés, le service d'ordre de la Ligue communiste fut très agressif envers des militant-es anarchistes présent-e-s et piétina les drapeaux noirs de ces derniers… Ils mimaient, à cinquante années d'intervalle, les « actes de bravoures » de Léon Trotski qui, drapeau rouge à la tête de son armée, saccageait l'espoir libertaire de la population révoltée de Kronstadt … Makhno et ses partisans anarchistes liquidés par l'armée rouge… Kropotkine embastillé par les bolcheviks et dont l'enterrement fut l'occasion d'une grande manifestation de dizaines de milliers d'anrchistes, drapeau noir en berne…
Plus près de nous, en 2002 Louise, Olivier et ses camarades appelèrent, lors d'un second tour mémorable, à barrer la route au facho de service… Pour ce faire encore fallait-il qu'ils votent pour Chirac ! Chirac, ma Louise, c'est une sorte de Thiers… Alors tu vois le tableau…
Voilà ! Nous pensons t'avoir dit l'essentiel. Mais au cas où Olivier venait à lire cette lettre à toi adressée, nous allons te laisser, une fois encore, la parole :
« (…) Nous sommes des combattants et non des candidats. Des combattants audacieux et implacables : voilà tout ! Les candidatures de femmes ont été proposées, cela suffit pour le principe ; et comme elles n'aboutiraient pas, et dussent-elles même aboutir, elles ne changeraient rien à la situation. Je dois donc, pour ma part, prier nos amis de retirer mon nom… »
Edward Pour les Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes
Ecrit par libertad, à 23:36 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  marchal
19-01-05
à 21:40

Ma chère Louise

Je t'écris pour te faire-part de la triste réalité d'ici, maintenant ou un facteur lorsqu'il ne fait pas grève, détourne le courrier. C'est un sacré bordel ! Pardonne-moi pour cette grossièreté, mais j'ai tendance à parler franc, sans ambages. Je suis de la France d'en bas. Curieuse façon de me désigner n'est-ce pas ? Mais vois-tu aujourd'hui, comme on n'a plus beaucoup d'idées. On ne se sert que des mots.
Pourtant des maux, il y en a. Chaque jour cela empire. Tu disais « du pain et du travail » Le pain manque aujourd'hui et, comme il y a de moins en moins de travail, on ne parle que de son aliénation. Nous avons aussi de grandes préoccupations. Notre environnement. Parce que tu sais on l'a fait en un mot : - prise au tas de ce qu'on possède en abondance ! Maintenant nous n'allons pas tarder à entrer dans la seconde vision futuriste de Kropotkine : - rationnement de ce qui doit être mesuré, partagé ! Certes, nous ne pourrons pas nous en réjouir, puisqu'en fait nous n'en avons pas profité. Cela ne t'étonne pas bien sûr, puisque rien n'a changé.
Nous sommes terribles tu sais, au lieu de lutter pour nous et nos enfants, nous nous contentons de survivre. À croire que nous n'avons pas d'ambition. Mais la survie de nos enfants semble bien compromise. En plus de cette prise au tas, nous avons dilapidé leur héritage. La terre ne nous appartient pas. Si tu voyais dans quel état on l'a mise.
Je ne voudrai pas que tu t'inquiète trop. Tu sais, il y en a qui rêve encore, ils ne sont pas nombreux, mais cela ne t'étonnera pas non plus, puisque rien n'a changé.
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  ibubolo
19-01-05
à 23:03

Re: Ma chère Louise

c'est pourquoi, chère louise, je t'invitons à la petite sauterie qu'on organise le 30 avril prochain
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  L'Indescriptible
20-01-05
à 08:59

Va sauter tout seul, je te l'ai déjà dit !

« C'est à l'écart du marché et de la gloire que se passe tout ce qui est grand : c'est à l'écart du marché et de la gloire qu'ont, de tout temps, habités les inventeurs de valeurs nouvelles »

Si tu veux que plus tard tes petits enfants puissent dire : Voilà comment ils ont fait la révolution. Sans la faire !
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  marchal
20-01-05
à 10:15

Ma chère Louise

Je t'écris encore, bien que je sache qu'il n'y a pas que le facteur qui puisse détourner le courrier. Mais cela n'a guère d'importance car il semble ignorer que ton esprit n'est pas mort. Tu te rappelles tes luttes d'alors, mais aujourd'hui c'est bien différent. À chaque époque son œuvre et tu es bien placée pour savoir qu'il y a peu d'artistes ayant ou peu du talent. Des drapeaux on en a fabriqué de toutes les couleurs et ils furent déchirés à chaque fois par des vents. Aussi ceux qui l'ont bien compris font comme toi bien avant, ils ne portent que des sous-vêtements noirs. C'est plus efficace pour lutter contre les vents.
Il faut que je te parle aussi du peuple. Celui que tu as connu, aujourd'hui n'est pas différent. Il faut toujours qu'il en arrive à l'acculement pour se mettre en colère, et la vindicte populaire n'est pas bonne conseillère. Ce peuple, il ne lui faut pas grand chose pour qu'il se rassasie et lorsqu'il lui semble l'être, il s'endort. De temps à autre, il a encore des soubresauts mais provoqués par des agitateurs. Il y en a encore d'aucuns attiré par le pouvoir. Mais tu sais comme je suis optimiste et patient, j'observe aussi qu'il y en a d'autres qui oeuvrent en silence. C'est sur ceux là qu'il faut compter, n'est-ce pas Louise, à chaque époque son œuvre et il y a encore quelques artistes qui ont du talent. Mais sans prétention.
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  L'Indescriptible
20-01-05
à 11:06

L'art de la guerre

:- C'est détruire une armée de l'intérieur…
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  Jean
20-01-05
à 17:34

Re: L'art de la guerre

vive les sous vetements noirs.
mais pas faits par des prolos exploités en chine SVP, l'anarcho consommation ca va un temps; pas deux!
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  marchal
20-01-05
à 18:14

Mais pas faits par des prolos exploités

En Chine ou ailleurs, - d'accord !
Il faut que le fruit mûrisse encore un peu, et nous ne tarderons pas à en parler…
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  ibubolo
21-01-05
à 13:57

Re: Mais pas faits par des prolos exploités

je propose une grande causerie populaire le 30 avril...
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  marchal
21-01-05
à 18:41

J'ai un problème

Tu n'as pas vu sur le blog de Rakshasa ? Il y a encore une autre race d'anarchiste : L'anarcho-capitaliste. Pffff ! Moi je comprends plus… Enfin, bon, je te remercie pour ton invitation à la grande causerie du 30 avril. Mais de "quoi qu'on" va causer ?
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  marchal
21-01-05
à 20:55

Ma chère Louise

Je t'écris de nouveau pour te donner de nos nouvelles. C'est enfin décidé. C'est pour le 30 avril. Cette fois c'est sûr, nous réussirons parce qu'enfin nous sommes tous d'accord. Il n'y a plus aucun clivage dans le mouvement pour l'anarchie. Il aura fallu un siècle pour arriver à cela. Tu te rends compte le nombre de pains que cela représentent, le nombre de bouches non rassasiées ? Mais cette fois le peuple sera avec nous. Tout le peuple, même les flics et l'armée. Ils se démobiliseront ce jour là.
Nous avons démontré au cours de ces dernières décennies notre capacité à la cohérence, en faisant de petits a, un A majuscule. Si tu voyais comme il s'élève fièrement sur ses jambes, comme un enfant qui se tient debout seul lors de ses premiers pas. Bien sûr il nous faudra encore veiller, l'accompagner dans sa marche un peu hésitante. Mais il trouvera vite son équilibre, il y a trop longtemps qu'il attend ce moment.
Nous avons bien réfléchi au sujet de ton jupon. Lorsque l'on voit dans quel état c'est mis le jeune facteur à la vue de la dentelle, nous avons demandé aux filles qu'elles restent en pantalon. Aujourd'hui elle porte souvent des strings et l'on se méfie de ce fétichiste.
Comme tu vois, nous n'avons rien négligé en tenant compte des leçons du passé.
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