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Le poids des images
--> La crise de l'information
Nous sommes, ces dernières semaines, victimes d'un faramineux matraquage médiatique sur le drame de l'Asie du Sud Est. Bien que ne remettant pas en cause le désatre que ce tsunami a constitué (et même au contraire), je me dois que souligner certains points :

- l'information, avec la démocratisation de la télévision, a connu un grand choc : l'apparition de l'image. Quelle avancée ! Enfin un visage sur ces lignes de texte, enfin la vérité sur les faits, car l'image, me direz-vous, ne trompe pas. Eh bien, c'est pour moi le contraire. La télévision, au lieu de compléter l'information, de la rendre plus pertinente, de l'illustrer à bon escient, l'appauvrit en fait grandement. Non, le téléspectateur moyen ne veut plus s'informer, non. Il veut être impressionné, il veut que l'image s'attaque à ses sentiments, le fasse pleurer ou rire. L'image ne constitue plus un outil pour informer, mais elle absorbe littéralement tout le reste, et vide tout sujet de son contenu informatif. Ceci est la cause de l'ampleur phénoménale du raz-de-marée : nous avons des images, que nous pouvons montrer en boucle sur toutes les chaines de télévision et les journaux. On impressionne le spectateur, on le prend par les sentiments. Alors que je m'aventurais sur le JT de France 2 l'autre jour (chose qui m'est rare), je fus convaincu par cet aspect : on montrait on petite île sans aucun relief, comportant tout au plus cinq cents habitants. Le journaliste soulignait l'aspect "impressionnant" et "spectaculaire" des images. Voilà, tout est dit. Le JT est un "spectacle". Pourquoi parle-t-on peu de l'Afrique de l'Est, elle aussi touchée ? Pourquoi la crise du Darfour n'a-t-elle occupé qu'une si faible place à la télévision ? Pourquoi les millions de morts dûs au SIDA sont-ils passés sous silence ? Parce que l'on n'a pas d'images. Le prétexte pour impressionner est là, mais pas le spectacle.

- La grande majorité des reportages et articles sur le sujet porte sur les occidentaux qui séjournaient là-bas à l'époque de la catastrophe. Voilà ce qu'il faut pour attirer le spectateur moyen. Des gens de NOTRE pays, la France, avec un grand F. Que disent-ils ? Que la vague était spectaculaire, qu'ils ont perdu leur magnétoscope. Les dizaines de milliers de morts asiatiques ? Trop loin de nous. Ou alors on nous montre leurs cadavres. On plonge ensuite dans le voyeurisme : le bon français, bien installé dans son fauteuil, observe les cadavres, boulversé. Il sait qu'une telle catastrophe ne lui arrivera jamais, mais il sent qu'il doit agir. Que fait-il ? Il décroche son téléphone pour faire un don. Le voilà la conscience tranquille, il a ''donné'' à ces ''pauvres asiatiques''. Cela permet de se soulager, parce qu'au fond, les Asiatiques sont loins. Et en plus ils sont pauvres.

- ceci me permet de passer à ma dernière idée. Pourquoi est-ce que quand un cataclysme survient dans un pays riches, le bilan compte-t-il seulement quelques morts, au contraire des PED ? A cause de la situation économique désastreuse que ces derniers connaissent. Pas de quoi prévenir et éduquer les populations. A cause de qui ? Des pays riches. Ces mêmes pays qui, la main sur le coeur, disent être généreux en envoyant des fonds. C'est tout ce qu'ils savent faire, débourser de l'argent. Mais la dette du Tiers-Monde subsiste et pèse, et le Nord, hypocrite, compte bien dessus pour tenir le Sud en laisse.


À quand une vraie solidarité mondiale ? Quand est-ce qu'on oubliera le spectacle pour agir véritablement ?

Pour la disparition des nations, et un internationalisme solidaire,


Alex, el Virolo.
Ecrit par , à 21:54 dans la rubrique "International".



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