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La calotte sur le divan.
--> par Paul Castella

Lu sur Oulala.net : "Dans Le Monde du 2 octobre 2004, un certain Tony Anatrella, qui se présente comme « prêtre et psychanalyste », fait un plaidoyer contre une décision de justice qu’il estime « très contestable, puisque contraire à la raison et aux conventions internationales des droits de l’enfant, (...) d’accorder l’autorité parentale conjointe à deux femmes homosexuelles ». Cet ecclésiastique, abonné des débats télévisés et autres tribunes du spectacle, reprend une fois de plus l’antienne bien connue des églises chrétiennes d’une prétendue morale naturelle obligeant les humains à la monogamie hétérosexuelle, sur le principe d’un « sens universel du couple et de la famille ». En fait, derrière tout ce discours vaguement freudien se cache la pire espèce de prêtre jamais produite par la religion : l’Inquisiteur.

L’Eglise Catholique, qui a, durant plusieurs siècles, fait torturer de la plus affreuse façon et envoyé au bûcher des millions de gens pour inconduite sexuelle, irrespect de l’autorité, profession d’incroyance et autres déviations hors des normes imposées par les princes en soutane, a été l’une des plus redoutables associations de malfaiteurs de l’Histoire. Que son pontife ait un jour demandé publiquement pardon pour ces crimes ne dédouane pas plus l’organisation dont il perpétue l’existence que la repentance d’un parrain ne blanchirait la mafia de ses exactions. L’Eglise a brûlé des « hérétiques », des « sodomites », des « relapses », avec la complicité du pouvoir royal, et ce sang devrait pour le moins entraîner ses prélats à une certaine pudeur dans leurs attaques contre les minorités sexuelles. Mais leur Dieu, sans doute, a la mémoire courte.

La religion, ce n’est un mystère pour personne, est un opium bon marché à destination du peuple qui souffre sous la férule des riches et des puissants. Plus les pays sont pauvres, plus sont remplis les temples, les églises, les synagogues et les mosquées. Cette dépendance est terriblement efficace, plus que celle des herbes contre lesquelles le même Anatrella a écrit des diatribes enflammées. Les prêtres, à cet égard, sont des pourvoyeurs de drogues, liés aux pouvoirs qui ont intérêt à abrutir leurs populations.

La « morale naturelle », vaguement inspirée d’une observation des copulations animales, sert d’argument aux codes de conduite promulgués par de nombreuses autorités religieuses. Chez les héritiers de la psychanalyse vendus au pouvoir, elle devient « principe de réalité ». Dans ce cadre, la vie en famille n’est une question ni d’amour, ni de bonheur, encore moins de choix, mais un mécanisme de structuration mentale. C’est la juste voie d’une bonne méthode de dressage à l’échelle d’une société.

Le sexe, pour l’Eglise, est un « péché », sauf « quand il le faut », puisque la biologie l’impose. Dit autrement, la nécessité de la reproduction (« croissez et multipliez ») soumet le plaisir au « principe de réalité ». C’est aussi la loi de l’économie politique. Rien d’étonnant, car le but de cette opération est d’élever des humains domestiqués utilisables comme main d’oeuvre (« tu gagneras ton pain à la sueur de ton front »). Aux princes hypocrites (qui font repentance une fois l’an avec la bénédiction de l’Eglise), le luxe et la luxure. Aux fils et aux filles du peuple, le dur apprentissage de la soumission aux exigences de la réalité.

Ce qu’on appelle homosexualité fait scandale parce que, de toute évidence, il s’agit de conduites sexuelles qui ne peuvent prétendre se soumettre aux nécessités de la reproduction (la filiation biologique). Les mecs ou les nanas qui baisent entre eux ne font pas de gosses. Donc Dieu ne le veut pas (sauf comme épine dans le pied des princes, notamment d’Eglise). Car la quête du plaisir est interdite aux gens du peuple.

Qu’une femme se fasse féconder par un inconnu de passage ou par insémination artificielle, et elle donne naissance à un « enfant du péché » (voire du Diable), qu’on appelait « illégitime ». En général, les tribunaux religieux enlevaient l’enfant à sa mère, qui était emprisonnée, flétrie, bannie ou brûlée, selon le cas. Mais qu’une femme « indigne » veuille, en plus, partager son amour maternel avec une compagne, c’en est trop pour les apôtres du principe de réalité. Le doigt de l’Inquisiteur se fait alors dénonciateur et il va chercher dans l’armoire aux concepts de la psychanalyse de nouveaux oripeaux pour habiller les anciens ostracismes. Des moralistes simplets diraient qu’un tel environnement constitue une incitation au péché, mais le moderne ecclésiaste parle « d’adultes incapables de s’inscrire dans une logique transgénérationnelle ». Autrefois, les brandisseurs de goupillons faisaient appel aux porteurs de glaives pour trancher les têtes récalcitrantes. Aujourd’hui la calotte s’en remet au divan pour inciter le pouvoir à remettre de l’ordre dans « la porosité actuelle de l’enveloppe sociale, qui permet de moins en moins aux psychologies individuelles d’apprendre à se contenir ». C’est ainsi qu’en URSS la psychiatrie sociale (dont le Père Anatrella [*] aime à se dire expert) avait pris le relais de la police politique pour envoyer les dissidents derrière les barreaux.

Si l’on consulte la liste des ouvrages de cet idéologue de série B au service de la papauté, on s’aperçoit qu’il pourfend avec vigueur aussi bien Marx et Marcuse que le féminisme, l’avortement, la pilule, mai 68, les top-models et la liberté sexuelle. Mais sa constance dans l’imprécation morale n’est pas sans fondement : ce qu’il défend, c’est l’Autorité, symbolisée par le pouvoir du Père. Il est en cela d’accord avec le cardinal Alfonso Lopez Trujillo qui, dans son discours inaugural au Conseil Pontifical pour la Famille, dont Anatrella est consulteur, célébrait « la paternité de Dieu, modèle de paternité pour la famille ». Comme Maurice Hurni en Suisse, ces psychologues ensoutanés sont en fait les apôtres de la famille patriarcale, noyau de la société autoritaire, dont la capitalisme est la forme la plus récente. Ils déplorent l’éveil des consciences, l’affirmation de l’individu, « la dérive démocratique du sujet-roi », en somme tout ce qui fonde la recherche du bonheur et de la liberté. Ils s’accrochent à la religion du Père devenu Dieu, archétype d’un pouvoir devant quoi on plie le genou, contre « les religions de la mère qui réapparaissent aujourd’hui » (Tony Anatrella, Psychologie des religions de la mère, Christus, n°154, avril 1992). Ils n’aiment ni le bonheur, ni la tendresse, et rien ne les effraie plus qu’une société plurielle, multiverselle et matristique. En fait, ils n’aiment pas les femmes, ni les pédés, et, finalement, ils n’aiment pas les hommes non plus. Ils seraient sans importance, comme rebuts d’une Histoire révolue, s’ils n’inspiraient par leurs poisons idéologiques les propagateurs de la peste émotionnelle à remettre l’Inquisition au goût du jour. On sent l’odeur de leur venin dans les discours d’une certaine gauche pudibonde comme dans les imprécations des fondamentalistes religieux, chrétiens ou autres. Plus ils se sentent largués par le réel, et plus ils travestissent leur haine du plaisir sous les atours de la raison. Il s’agit bien de les débusquer, comme on le fait des nuisibles dans la maison. Aucun Savonarole ne doit plus pouvoir parler sans se faire huer.

Paul Castella (Reproduction possible)


[*] Le fondateur de la psychanalyse envisageait les analystes comme des thérapeutes « qui n’auraient pas besoin d’être médecins et pas le droit d’être prêtres » (Sigmund Freud, Correspondance avec le pasteur Pfister, lettre du 25 novembre 1928). C’est dire que la double casquette portée par Tony Anatrella pose une grave question déontologique. Est-il possible d’être à la fois prêtre et psychanalyste ? Ses patients sont-ils au courant de son sacerdoce ? Quand il parle de « père », s’agit-il de fonction parentale ou sacerdotale ? Son célibat professionnel l’autorise-t-il à prodiguer des avis sur la sexualité ? On voit combien les confusions sont innombrables et devraient inciter les lecteurs et les auditeurs de ce personnage à la plus grande méfiance.

Ecrit par libertad, à 12:52 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  ANANAN
14-10-04
à 14:10

Ni Dieu...

Je suppose que tous ceux qui liront cet article trouveront ca revoltant, une fois de plus l'eglise nous montre le chemin de la tolerance et du respect eternel. Louons la pour les bienfaits qu'elle nous apporte!!!!!!!!!
Merci beaucoup pere Tony Anatrella de tous vos bienfaits pour tous ces homosexuel(le)s qui devient et surtout Va au Diable toi et tous tes idees inegalitaire et anti libertaire.

C'est revoltant.
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  Yvan Grozny
14-10-04
à 17:37

enfilanthropes mystico-freudiens

Le Monde/Le Figaro: même combat.
Quand on pense à tous les gens sensés à qui les journaux ne donnent jamais la parole, quel gâchis qu'on imprime du papier avec les "thèses" de tels idiots poussiéreux...
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
16-10-04
à 13:41

Il n'est point besoin d'avoir une étiquette ou une religion particulière pour se tromper lourdement.Mais au fait qui détient la vérité?et comment l'auteur de cet article traiterait-il ceux qui refusent sa doctrine ,s'il avait pouvoir sur eux?Peut- être aurait-il fait un Inquisiteur remarquable..la haine est mauvaise conseillère.
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