L'En Dehors

POUR LA TROISIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE, la colo libertaire a hissé les voiles de l'aventure collective et de l'autogestion.

Cette année, ce sont 14 jeunes ados (7 garçons, 7 filles) accompagnés de 4, puis 3 adultes, qui se sont rendus dans les Cévennes pour un camping en pleine nature durant une dizaine de jours. L'effectif grandit donc peu à peu avec des gens venant de tous les coins de France (Besançon, Dijon, Lyon, Rouen, Nice, Paris...), ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes pour le transport et les réunions préparatoires.

Le lieu choisi disposait du confort minimum (un coin cuisine couvert, en cas de pluie, un marabout pour les réunions, une douche solaire et une chiotte sèche). Les jeunes allaient donc devoir aménager leur lieu de vie et aider à l'amélioration du lieu qui accueillerait des enfants â la suite de cette colo.

Objectif atteint avec la construction d'une deuxième chiotte sèche très fonctionnelle et agréable, la construction d'un banc et d'une table supplémentaires et d'un mini barrage afin de créer un bassin pour les petits. A cela, s'ajoutaient la cuisine et la vaisselle pour une vingtaine de personnes. Une colo très travailleuse donc mais quia su aussi vivre des temps calmes autour des feux de camps, organiser des jeux collectifs, faire du canoë, apprendre des techniques de massage.

Cet aspect « bri-colo » a permis à certains jeunes de valoriser leurs compétences et leur endurance au travail.

Malgré un manque de fonctionnalité du lieu, des AG quotidiennes (à la demande des jeunes) ont pu se tenir, posant ainsi les questions de la vie collective mais aussi des vécus individuels et des problèmes de société (la drogue, la mixité, la sexualité, le lever et le coucher. . . ) .

En bref, la colo vivait son propre rythme et chacune pouvait vaquer à ses occupations personnelles ou s'inscrire dans les multiples tâches collectives qui favorisent les discussions informelles et créent des liens de connivence.

Chaque année les lieux changent, les jeunes changent ou grandissent et le projet s'enrichit de toutes ces expériences passées.

Du haut de ses 3 ans, notre colo aimerait bien avoir un petit frère ou une petite sueur. La dispersion des gens soulève quelques problèmes de circulation de l'information et de prise de décision. De même, la colo ne pourra pas accueillir toutes les personnes désireuses de s'y investir. Pour le moment, les effectifs restent corrects mais nous ne pourrons pas grossir indéfiniment. D'autre part, depuis le début, nous souhaiterions ouvrir un volet pour de plus jeunes enfants.

Voilà donc un objectif supplémentaire pour la colo : formaliser son expérience et son fonctionnement autour d'une charte qui pourrait être reprise par d'autres colos, étendre son aura, développer d'autres projets pour d'autres tranches d'âge.

Une rencontre des pédagogies populaires et libertaires en 2005 ? À voir.

L'Autodidacte 5, rue Marulaz, 25000-Besançon

Le Monde libertaire #1366 du 9 au 15 septembre 2004