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Genèse du Péronisme
--> Pour comprendre l’Argentine d’aujourd’hui

Lu sur : Risal « Parallèlement à la chute du National-Fascisme en Europe, l’Argentine a vu surgir le populisme péroniste. Pour en tracer un portrait, il est nécessaire de remonter aux origines de la classe ouvrière.

Né dans cette même conjoncture mondiale, et victorieux aux élections présidentielles de 1946, il fut aussi le produit des contradictions des forces armées. Celles-ci, enracinées dès le début du siècle dans un contexte social complexe du fait des continuités et ruptures du processus des luttes populaires, se trouvaient déterminées à contrer les mécanismes de domination instaurés par les nouvelles classes possédantes. Le premier coup d’Etat de l’armée en 1930 inaugura l’histoire de leur ingérence dans les affaires civiles.

Au début des années quarante, Péron représentait le premier et le plus sûr rempart contre le communisme. Les militaires étaient hantés par la crainte qu’un tournant radical dans les contestations populaires marquant la période, dont les grèves générales étaient l’un des moyens de lutte, ouvre la voie à une révolution socialiste. En effet, si les anarchistes avaient perdu leur hégémonie sur le mouvement syndical, les masses conservaient les principes et méthodes basés sur l’action directe.

Le populisme péroniste allait cependant submerger les syndicats avec des forces qui n’étaient pas les héritières de la gauche. Et, tout en s’inspirant du programme de cette dernière, il désarma l’opposition et nourrit la ferveur populiste. Ce qui allait entraîner une modification profonde de la vie politique et avoir des conséquences jusqu’à nos jours.

Pour tracer un portrait du péronisme, il est nécessaire de remonter aux origines de la classe ouvrière et de mettre en lumière les manipulations qui entrèrent en jeu. Les premières organisations ouvrières naquirent autour de 1880 dans des milieux d’ouvriers immigrés, essentiellement les typographes et les cheminots. La plupart des mouvements actifs furent fondés par les travailleurs immigrés. D’abord les exilés de La Commune de Paris, qui fondèrent "Les Travailleurs", ceux de la Section française de l’Internationale, "Le Révolutionnaire" , et "L’Avenir social" . Puis les exilés allemands, le "Club Vorwater», les Italiens, "Le Fascio dei Laboratori», les Espagnols, "L’Association socialiste», les immigrés français, "L’Association des Egaux», "L’Internationale des Charpentiers" et "La Fraternité des Cheminots"...

La condition du travail en Argentine au début du siècle était particulièrement marquée par l’insouciance montrée à l’égard du sort de l’ouvrier, du fait de l’afflux constant de l’immigration et du caractère bon marché de la main d’œuvre.

Dans sa structure, la classe ouvrière argentine était essentiellement marquée par le retard énorme de l’industrie et par les contradictions globales qu’entraînait la formation du pays. Les conditions de cette formation étant celles du développement industriel. En 1914, la population ouvrière et semi-prolétaire représentait approximativement 60% de la population active.

Le coup d’Etat de 1930 porta un coup décisif à la montée des luttes qui avait marqué la période précédente : Les organisations anarchistes, qui menaient les luttes, furent interdites, la C.G.T., créée en 1930 sous la direction des socialistes sociaux démocrates, ne réussira à tenir son premier congrès qu’en 1936, se transformant alors en "Union Syndicale Argentine", dont la politique syndicale allait se limiter à des revendications économiques.

Les communistes étaient à la fin des années trente particulièrement implantés dans les secteurs industriels, mais, éblouis par les lueurs de la Révolution russe et disposés à accepter sans discussion tout ce qui venait de Moscou, y compris les 21 décisions, ils abandonnèrent la classe ouvrière au moment du décollage de l’industrie et de l’accumulation sans redistribution. Leur adhésion au "Front Démocratique Antifasciste" les conduisit à liquider les luttes et à se couper du mouvement ouvrier, préparant ainsi la voie au péronisme. Certains de ses militants jouèrent cependant un rôle actif au sein des syndicats. Mais, face au discours populiste péroniste, ils ne seront pas en mesure d’opposer une réponse de principe.

Le début des années quarante a été marqué par une relance des luttes. Les conditions de vie des travailleurs ne cessant de se dégrader, une multitude de conflits laissait présager l’imminence d’une grève générale. Le gouvernement militaire (issu du coup d’Etat de 1943) nomma Péron au Ministère du Travail, un Ministère insignifiant qu’il allait savoir valoriser.

Les premières mesures prises furent d’ordre social. En fait, elles masquaient une série d’autres mesures allant à l’encontre du modèle démocratique promis. Le renouvellement de l’état de siège interdit les grèves et les manifestations, la réglementation de la liberté de presse autorisa la saisie de toute publication venue de l’opposition, l’instauration de l’enseignement religieux dans les écoles publiques permit au clergé de contrôler toute une idéologie laïque, l’emprisonnement des militants communistes et anarchistes avait pour objectif de maintenir à distance la classe ouvrière.

A cela il faut ajouter la résurgence de l’antisémitisme sous le masque de la "nécessité" de préserver la religiosité chrétienne. L’antisémitisme en Argentine remonte au début du siècle, lorsque des mouvements nationalistes secondaient la police pour réprimer le mouvement ouvrier. Des publications ouvrières furent brûlées, ainsi que des publications et locaux d’organisations juives aux cris "Dehors les juifs !". P. Wald, jeune dirigeant du Bund, accusait dans son journal Der Avantgard les secteurs catholiques d’incitation à l’antisémitisme, il relevait dans les livres scolaires une propagande antisémite expliquant que les "juifs étaient expulsés de partout parce qu’ils accaparaient le travail des autres".

Entre 1939 et 1941, le séjour de Péron en Italie et en Allemagne lui permit de se laisser séduire par leur modèle totalitaire. A son retour, il adhéra au groupe des "Officiers unis" qui, eux aussi, perçoivaient l’Allemagne comme la nation "guide" de l’Europe. Leur admiration pour le nazisme explique le nombre de SS qui, à la fin de la guerre, seront, avec la complicité du Vatican, accueillis en Argentine. »

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Ecrit par Mirobir, à 03:24 dans la rubrique "Pour comprendre".



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