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Et les « faucheurs volontaires » entrent en action contre les OGM à Menville
--> Un récit de l’action du 24 juillet

Lu sur Samizdat.net : "Le gigantesque rassemblement « Larzac 2003 » d’août dernier était certes placé sous le signe de l’OMC (le sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce s’ouvrait un mois plus tard à Cancùn), mais aussi sous celui des OGM : José Bové venait de passer six semaines en prison pour « destruction en réunion » d’organismes génétiquement modifiés.

Devant l’extraordinaire mobilisation du Larzac, Jean-Baptiste Libouban, animateur de la Communauté de l’Arche (communauté non-violente fondée par Lanza del Vasto sur les contreforts du Larzac), eut l’idée de « transformer l’essai » en proposant aux gens de s’impliquer personnellement dans la lutte, afin que la désobéissance civile ne se limite pas aux seuls paysans et représente un engagement personnel, non dicté par un syndicat ou un parti politique. Il en parlait à José, et c’est ainsi que naissait l’idée des « faucheurs volontaires. »

Dans les mois qui ont suivi, « Construire un monde solidaire », le collectif organisateur de « Larzac 2003 », centralisait les inscriptions. En dix mois, deux mille cinq cents personnes, de toute la France, se portaient volontaires. Le premier rassemblement, et surtout la première action, des « faucheurs volontaires » s’est déroulée les 24 et 25 juillet dans la région de Toulouse, au moment où de nouvelles autorisations d’essais d’OGM en plein champ viennent d’être données par les pouvoirs publics, les plus nombreuses dans la région Midi-Pyrénées.

Samedi 24 juillet, Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne). Place à l’information... et à la formation. Dans un cadre bucolique (terrain ombragé sur les bords de la Garonne), deux mille militants anti-OGM se réunissent pour une journée de forums et de débats, selon trois axes : « OGM et agriculture » (avec les interventions de paysans), « OGM et thérapie » (avec les interventions de scientifiques et de médecins), « OGM et politique » (avec les interventions d’élus).

En fin d’après-midi, José expose à la tribune les consignes à respecter pour le lendemain, selon les préceptes de la désobéissance civile (principalement la non-violence et l’action à visage découvert, illégale mais légitime). Christian Etellin et François Roux (avocats, entre autres, de la Confédération Paysanne) lui succèdent pour donner des conseils sur l’attitude à observer en cas d’interpellation et de garde à vue, indiquer les peines encourues par les « faucheurs » (5 ans de prison et 75.000 euros d’amende)... et répondre aux questions « pratiques » des militants. Tout au long de la journée, le stand tenu par « Construire un monde solidaire » enregistre environ cinq cents nouvelles adhésions de « faucheurs volontaires » [1]. La journée s’achève, comme d’habitude, par la fête, avec pique-nique sous les grands arbres et concerts de groupes locaux. Puis, la nuit portant conseil, chacun de retrouver sa tente pour, en connaissance de cause, définir son attitude pour le lendemain.

Dimanche 25 juillet, Menville (Haute-Garonne). Place à l’action. Les informations données la veille par les avocats ne semblent pas avoir découragé beaucoup de monde. Après un nouveau point sur les consignes, ce sont environ quatre cents voitures particulières, chargées de mille cinq cents « faucheurs », qui quittent les bords de la Garonne pour, en un long cortège sinueux et drapeaux jaunes claquant au vent, sillonner la campagne, entre Toulouse et Montauban. Au bout d’une vingtaine de kilomètres, arrivé à Lévignac, le long cortège se partage en deux.

Le but de la manoeuvre est d’arriver sur le terrain en deux endroits différents afin d’obliger les gendarmes à partager leurs forces (mais aussi pour éviter de tomber tous ensemble dans une éventuelle nasse policière ?). Arrivé au terme de l’excursion, chaque groupe attend que les derniers soient arrivés et le face-à-face avec les forces de l’ordre commence. Malgré les vociférations rageuses du ministre de l’Injustice (« les auteurs de destruction de plants transgéniques seront poursuivis avec rigueur et fermeté »), elles ne sont pas très nombreuses. Le petit groupe emmené par José, d’environ deux cents personnes, se retrouve face à une dizaine de gendarmes, sensés leur barrer l’accès à la parcelle convoitée, distante de trois cents mètres. En fait, ils ne feront même pas semblant de s’opposer au passage des « faucheurs » lorsque le signal du départ est donné. Les deux groupes convergent à travers champ pour se rejoindre devant la parcelle : un hectare de maïs transgénique, entouré d’une large bande de tournesols. La trentaine de gendarmes ne réagit pas lorsque les « faucheurs », José et élus en tête (Noël Mamère, Gérard Onesta, vice-président Vert du Parlement Européen, Gilles Lemaire, secrétaire national des Verts, Dominique Plancke, conseiller régional Vert du Nord-Pas-de-Calais), franchissent le fossé pour accéder à la parcelle, en évitant soigneusement de piétiner les tournesols. Ils ne leur faudra pas plus d’un quart d’heure pour arracher à main nue (les consignes étaient de m’amener ni faux ni faucilles) la totalité des plants de maïs, sous le regard de gendarmes impassibles. Ces derniers auront « juste » relevé des numéros d’immatriculation et pris de nombreuses photos pour identifier les participants [2].

Retour à Verdun-sur-Garonne. Soulagement pour certains (qui appréhendaient affrontements et interpellations), frustration pour d’autres (deux autres parcelles ont été localisées dans les environs mais ne seront pas « fauchées »), mais satisfaction de l’action réussie pour tous. Un dernier meeting de conclusion d’un week-end bien rempli, avec promesse de se revoir très bientôt (de nombreuses actions de « fauchage » restent à mener). Un dernier verre pris entre nouveaux amis. Et chacun de reprendre la route.

Un week-end tranquille ? Certes. Mais n’oublions pas qu’en août 1999, ce n’est qu’au bout de cinq jours que la répression s’était abattue sur les démonteurs du Mac Do de Millau. Jusqu’ici, tout va bien. Demain ?

Gilles Gesson

[1] « Construire un monde solidaire » est à l’initiative de ce rassemblement, en a assuré le service d’ordre et une partie de l’organisation, conjointement avec le Collectif anti-OGM 82. Voir : monde-solidaire.org.

[2] Dimanche soir, seuls deux « faucheurs » avaient été identifiés : José Bové et Noël Mamère...

Ecrit par libertad, à 07:46 dans la rubrique "Ecologie".

Commentaires :

  PrimaT
25-08-04
à 19:55

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