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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Un argumentaire pour les squats

juste un début d’argumentaire, une proposition, de quoi lancer les débats. Le but de ce document est d’abord de recenser les arguments qu’on entend souvent contre les squats : il ne demande qu’à être complété. Ces arguments peuvent ensuite servir de base de réflexion pour chaque personne et chaque squat qui voudrait trouver ses propres réponses/contre-arguments. Les contre-arguments retranscrits ici sont ceux de quelques individus seulement, et sont liés à la situation particulière de leur squat, par exemple, le fait qu’il soit un squat " public ", animé de gens jeunes et issus de classe moyenne, avec des soucis d’expérimentation sociale, etc.etc. Ils n’attendent qu’à être débattus, contredits, enrichis par les contre-arguments d’autres gens et d’autres situations. Enfin, soyons clairs, cet argumentaire ne pourra jamais être autre chose qu’une synthèse d’idées, et les questions auxquelles il touche (propriété privée, légalité, action directe, alternatives, militantisme...) ont déjà inspiré maintes pages de maints et maints volumes, qu’il faudrait lire pour être vraiment incollables... puis résumer pour les squatteureuses qui aiment moins la lecture...

 

" Vive la loi ! Nous sommes dans un état de droit, il faut être citoyens, et respecter la loi... La loi est neutre, et garante du bien de tous. "

- La loi n’est pas neutre. Elle a été votée par des personnes précises (politicien-ne-s de tel ou tel bord), dans un contexte et une époque précis.

- " Etre citoyen " ça peut aussi être entendu comme être responsable, être capable de réfléchir, de remettre en cause ce qu’on donne comme établi, de pointer des problèmes et de s’avancer pour les résoudre. Par exemple : les espaces vides...

- Le non-respect de la loi n’est pas toujours purement intéressé ou injustifié : principe de la désobéissance civile.

- Au principe de la légalité, nous opposons celui de la légitimité.

-L’histoire des acquis sociaux est pleine de désobéissances civiles et de remises en question des lois du moment.

" Il est plus facile et plus efficace de changer le système à travers la légalité "

-Nous préférons la désobéissance civile au réformisme.

" Tout ce qui vous intéresse c’est l’illégalité. "

- Non. Ce qui nous intéresse c’est la liberté, une liberté qui ne coûte rien à personne, sauf à ceux et celles qui veulent nous l’ôter. Nous choisissons l’illégalité au moment et à l’endroit où la loi bride cette liberté " raisonnée " et " inoffensive ".

- Mais nous voulons aussi construire des choses : l’illégalité totale nous en empêche : en poussant à la clandestinité, à la parano, à la lutte perpétuelle, à l’épuisement, elle est à son tour aussi pesante et contraignante que la loi à laquelle nous voulons échapper. Notre but ultime ne peut donc pas être l’illégalité...

- L’illégalité est un moyen et pas une fin.

 

" La propriété privée est inscrite dans les droits de l’homme "

- Ca montre que la déclaration des droits de l’Homme n’est pas impartiale, ni un argument ultime.

- Les droits sociaux des gens face aux propriétaires sont aussi inscrits dans la déclaration des droits de l’Homme.

- Il y a un certain écart entre l’exercice d’un droit et son abus. Barricader des espaces inutilisés alors que des gens en ont besoin est pour nous un abus de propriété.

" Je n’aimerais pas qu’on squatte ma maison de vacances "

- Alors vends-la vite.

-Nous ne squattons pas des maisons meublées, des espaces dont l’utilisation est apparente... Nous squattons des lieux qui ne servent à personne, en cela nous ne sommes pas un poids.

-Il y a certaines maisons (magnifiques maisons), dans les Pyrénées, qui appartiennent à des bourgeois-e-s bordelais-e-s ou toulousain-e-s. Elles sont en général utilisées 2 semaines par an. De ce fait il est légitime de se poser la question : ouvrons-nous ces maisons ou non ? Je pense que c’est primordial. Tout en les respectant.

 

" Le caprice du propriétaire est de laisser des maisons vides. Le vôtre est de les lui occuper... La loi est là pour trancher. Si chacun assouvissait son caprice, où irait-on ? "

- Nous ne disons pas que chacun-e doit faire ce qu’il/elle veut, nous remettons en cause la manière et les valeurs à partir desquelles la loi tranche entre les " caprices ".

- C’est facile d’être relativiste, on évite toute réelle prise de position et de responsabilité... On oublie que ce sont de telles prises de position qui sont à l’origine de notre société et de nos lois.

 

 

" Vous mettez le propriétaire devant le fait accompli. Comment voulez-vous qu’il veuille discuter avec nous ? "

- Certain-e-s, plutôt que de mettre le/la proprio devant le fait accompli, lui demandent l’autorisation d’utiliser ses locaux vides. Le plus souvent ils/elles se cassent les dents, et les proprios se dépêchent de murer les locaux sachant qu’ils suscitent de l’intérêt. Les squatteureuses du Brise-Glace avaient fait 6 ou 7 demandes en bonne et due forme avant d’adopter le squat comme ultime solution.

- Mettre le/la proprio devant le fait accompli, et plus généralement l’action directe non-violente, est justement une manière d’engager le dialogue : elle oblige le fort à prendre en considération le faible et ce qu’il à lui dire. Sans ce coup de force le faible ne serait jamais entendu.

" Vous fermez votre squat. Vous vous comportez en propriétaires. "

- Nous revendiquons le principe de propriété d’usage. Qui utilise un objet ou un espace devrait avoir un minimum de liberté et de stabilité par rapport à cet objet et cet espace. Il y passe du temps, appuie sa vie dessus... Ainsi nous ne squattons pas de lieux effectivement utilisés. Et nous nous permettons d’être chez nous là où nous habitons.

- Nous ne fermons pas complètement nos portes : ceux et celles qui partagent un minimum d’affinités avec le groupe occupant et qui participe à la vie du lieu n’ont aucune raison de ne pas y être intégré-e-s.

-D’autres squatteureuses (comme ceux et celles de la Vache dans l’Arbre) nous ont mis en garde contre des portes trop grandes ouvertes : ils/elles se sont retrouvé-e-s " envahi-e-s " par des gens qui ne partageaient rien avec eux et elles (quant aux projets, idées...) et tout ce qu’ils /elles avaient construit (fonctionnement interne...) s’est écroulé. Ils/elles sont parti-e-s...

-Nous préférons aider les gens un peu lointains à ouvrir leur propre squat plutôt que les accueillir sous notre aile. Nous sommes dans une démarche d’émancipation. Nous n’avons pas la capacité, les compétences, la force, d’entrer dans une démarche d’aide sociale, et ne pensons pas que ce soit à nous de l’assumer.

 

 

 

 

" Votre squat n’est pas assez ouvert et actif "

-Alors ouvrez le vôtre, et faites mieux.

-Votre appartement n’est pas assez ouvert et actif.

 

 

 

" Espèces de petits-bourgeois ! Vous squattez par choix, pas par nécessité. Pour vous, squatter est un divertissement. "

-Heureusement que squatter n’est pas une corvée. Et ce n’est pas parce que nous prenons du plaisir à faire quelque chose que cela n’a aucun sens et aucun intérêt. Pour le droit au plaisir. Merde à la souffrance comme barème de la validité d’une activité.

-De là à parler de divertissement... Squatter n’est pas un truc à la légère. On s’expose à la justice, au froid, à l’absence d’électricité, aux expulsions, on n’arrête pas de courir et construire... Il s’agit d’un engagement qui implique notre quotidien en entier, et des efforts à long-terme...

-Petits-bourgeois ? Mais enfin ! On aurait pu le rester. continuer not’p’tit’vie toute tracée, devenir cadres et pères/mères de famille tranquille...

-On nous rattache à notre origine sociale. On n’a pas choisi de naître dans un milieu de classe moyenne. Qu’on nous laisse la liberté de rompre avec lui et ses modèles. Qu’on nous juge sur nos actions et notre comportement plutôt que sur nos parents.

-Il est important que les classes populaires se réapproprient le pouvoir et les outils dont on se sert pour les ligoter. Mais, dans les sociétés " bourgeoises ", il est aussi important que des bourgeois-e-s décident de déserter les rôles de consommateureuses et oppresseureuses (conscient-e-s ou pas) qu’on leur aménage.

 

" Vous devriez vous battre pour que les espaces vides soient occupés, mais pas par vous : par des gens beaucoup plus nécessiteux "

-Ce discours tiendrait si les espaces vides étaient rares et les aspirant-e-s squatteureuses nombreux-ses. Il y a de la place pour plein de gens, nous y compris...

-Comment se battre pour que les plus démuni-e-s occupent des espaces vides ? Nous n’avons pas envie d’aller leur faire de la propagande. Nous n’avons pas non plus envie d’aller faire du lobbying dans les nimbes du pouvoir. Le travail classique du/de la militant-e nous paraît ennuyeux, trop théorique, dépersonnalisé, prétentieux. Si nous militons, c’est par notre action, en montrant qu’on peut prendre sa vie en main, que la construction d’un squat est possible et bénéfique, qu’elle mérite d’être envisagée.

" Vous squattez en voulant permettre à des artistes, associations,... d’utiliser l’espace où vous vivez. Vous vous exposez à la justice, vous vivez dans l’inconfort, pour des gens qui sont bien contents d’en profiter et qui ne sont pas les premiers à être dans la nécessité. "

-Nous nous " sacrifions " ainsi parce que cela nous intéresse, nous ne nous sacrifions pas vraiment car l’activité culturelle du lieu nous plaît et que nous en profitons à notre tour.

" Le squat est pour vous une forme d’engagement. Mais s’il faut se battre quelque part, ce n’est pas dans nos pays. C’est au Tiers-Monde qu’il y a urgence. "

-Nous ne voulons pas faire de l’humanitaire, jouer les sauveurs-ses dans des civilisations qui en savent autrement que nous, parfois plus que nous.

-Le système qui réduit le Tiers-Monde en bouillie est le même qui transforme les Européen-ne-s en légumes. Les combats à mener dans les différentes parties du monde sont différents mais aussi importants les uns que les autres. Penser global, agir local...

-Ce sont les modes de vie du Nord, entre autres, qui cautionnent et alimentent l’exploitation du Sud. Notre manière d’être solidaires avec le Sud est de proposer des quotidiens conscients et anti-consommateurs, qui retirent des individus-rouages d’un système meurtrier.

 

" Vous cherchez de l’espace ? Il y a des foyers et des aides de l’Etat. "

-Nous ne cherchons pas juste de l’espace. Nous cherchons des espaces de liberté, où nous puissions vivre ce que nous voulons, créer comme nous le voulons, expérimenter ce qui nous semble important, avoir nos propres objectifs, fonctionner sans expert-e-s, en apprenant à chaque étape... Etre libres, dans la limite du respect de l’autre.

-La logique de l’Etat, sa façon de parquer les gens en foyers, ses contrôles et jugements, ne comprend pas ni ne satisfait ce besoin d’indépendance et de responsabilité.

-Notre projet ne se limite pas à la recherche d’espaces, il se fonde aussi sur une manière de les occuper, indépendante, autogérée.

 

" Le squat présente des problèmes de sécurité "

-Je veux bien qu’on m’informe sur ma sécurité, mais pas qu’on m’impose des normes... Je veux être assez adulte et conscient-e pour choisir le degré de sécurité dans lequel je veux vivre.

-Quant au public qui pénètre dans le squat, pourquoi ne peut-on pas lui expliquer l’insécurité à laquelle il s’expose et le laisser libre de choisir s’il veut courir le risque ou non ? On peut imaginer des formes de " contrat social ", à ce sujet, à une échelle bien plus réduite (et consciente, comprise) que celle d’une même norme imposée à 60 millions, et bientôt 250 millions de personnes (vive l’harmonisation européenne).

-En réalité, les administrations n’ont pas peur pour notre sécurité, elles ont peur pour leur responsabilité légale. Et il existe des formes de contrat (les conventions d’occupation précaire) qui libèrent le/la propriétaire de sa responsabilité, et la reportent sur l’occupant-e. C’est ce genre de principes qui devrait être développé et élargi.

 

 

 

"  Les friches, la vacuité dans la ville... Vous vous attaquez à un problème très complexe sur lequel planchent des experts. Il faudrait vous spécialiser pour apporter votre pierre. "

-Rien à battre.

-Nous apportons un regard de non-spécialistes sur ce problème, différent de celui qu’on a du haut d’une tour d’ivoire, et aussi (voire plus) enrichissant.

-Nous ne voulons pas aborder le problème des friches en nous enfermant dans la lecture et la théorisation. Il n’y a pas que cette voie-là : nous avons choisi celle de l’action. Les expert-e-s n’ont pas le temps d’agir.

-Nous trouvons malsain de laisser à des expert-e-s le monopole et le pouvoir absolu sur des questions de société.

 

" Vous êtes des parasites " " des fainéants "

-Et fier-e-s de l’être. La croissance, à la production, est une course folle qui cause des dégâts aussi bien chez les personnes dont elle monopolise le temps que chez celles qu’elle exploite et l’environnement... Nous ne voulons pas prendre part à cette course, d’autant plus que nos sociétés sont en surproduction, qu’elles gaspillent à tour de bras, qu’elle n’a pas besoin de produire encore plus.

-En même temps les parasites volent une partie de ce qui est nécessaire à ceux et celles qui fournissent l’effort. Nous, nous ne faisons que prendre ce qui n’est plus nécessaire à personne : ce qui a déjà été jeté, abandonné. En ce sens notre " parasitage " n’est un poids pour personne.

-Notre société n’accorde de valeur qu’aux productions marchandes ou matérielles. Nous produisons d’autres choses : de la réflexion, de la beauté, du " lien social ", de la connaissance... Sur ce terrain nous sommes très actifs-ves et productifs-ves, nous apportons des choses aux gens autour.

 

 

" Le squat est un microcosme dont vous ne sortez pas assez. Un ghetto. "

-C’est vrai d’une certaine manière. Mais le problème ne vient pas du squat en lui-même, ou pas assez pour qu’il soit insurmontable. Il ne tient qu’à nous de changer cet état de fait si nous le voulons.

-L’employé-e ou le/la cadre qui passe 8 heures par jour dans son petit bureau et 8 heures dans sa famille, sa voiture ou son studio, n’est certainement pas moins enfermé-e dans un microcosme que nous. Sa vie est même souvent beaucoup plus solitaire que celle que procure l’habitation collective d’un squat.

-Il nous a fallu squatter pour développer tant de contacts avec nos voisin-e-s, et en même temps avec des squatteureuses, des avocat-e-s, des étudiant-e-s, des profs, des militant-e-s, des journalistes, des " artistes ", des élu-e-s, des huissier-e-s, etc.

 

 

" Squatter, ça va un temps. On a tous fait ce genre de choses à 20 ans. Vous verrez, après on se range. "

-Vieux cons. Et vieilles connes.

-Heureusement qu’on squatte, alors. Sinon on se serait rangé-e-s tout de suite et on aurait raté ce que vous prétendez caractériser notre âge.

-Notre âge est-il un prétexte pour ne pas écouter ce que nous avons à dire et à proposer ?

-Il existe des squatteureuses de 40 ans et plus... Et puis, beaucoup de " jeunes idéalistes " ne se sont pas rangé-e-s mais sont parti-e-s continuer à développer des alternatives à la campagne, par exemple... Heureusement que le tracé de nos vies n’est pas condamné à être le même pour tous et toutes !

 

 

" Squatter c’est bien beau. Mais entre temps vous ne préparez pas votre avenir. Comment ferez-vous quand vous aurez une famille à nourrir ? "

-Depuis l’enfance on nous serine avec notre avenir : réfrénez vos ardeurs, ne sortez pas des voies programmées, ou vous le paierez. On nous demande d’avoir peur par avance, d’anticiper un besoin de sécurité " qu’on a à 30 ans "... quitte à oublier les besoins de liberté, d’intensité, que nous avons ici et maintenant. C’est la peur qui pousse les gens à rentrer dans le rang. Alors quand on trouve des gens qui ont confiance en leurs envies et leurs idées, on leur crée une peur des peurs qu’ils auront prétendument dans 10 ans... et peut-être jamais. Absurde !

-" Avoir des enfants " ne veut pas forcément dire " avoir une villa en banlieue, un job et un chien ". Beaucoup de personnes élèvent leurs enfants tout en restant dans des lieux ou des structures alternatifs.

-En squattant nous apprenons des tonnes de choses, et devenons parfois plus débrouillard-e-s que les pères/mères de familles moyen-ne-s... Nous emmagasinons des choses pour notre avenir, sans nous crisper sur cette idée, sans le prévoir, en faisant ce qui nous paraît important maintenant.

" Tout ce que vous construisez dans un squat s’écroule au moment de l’expulsion. Vous gaspillez vos forces. "

-Le handicap du squat est sa fragilité, son côté éphémère. Voilà le prix à payer pour les autres libertés et les autres facilités que le squat garantit, à côté, bien plus qu’une autre démarche.

-L’éphémère peut être vu comme un handicap mais aussi comme un atout. Quelque chose de dynamisant. Une démarche nomade qui ne se crispe pas sur la stabilité et la sécurité. On assume l’insécurité qui guette tout projet (légal ou non), au moins on ne se la cache pas, dans l’idéal on en résout la peur et on va plus loin.

-Il y a certaines choses que le squat permet de bâtir dans la durée. Des réseaux de connaissances, d’abord, qui survivent et s’amplifient au fil des lieux. Une expérience, un enrichissement, rien qu’individuels, ensuite, qui augmentent squat après squat et qui ne peuvent pas se perdre. Certes à chaque expulsion nous perdons ce que nous avons construit matériellement dans les lieux ; ce n’est sans doute pas le plus important.

-Le squat et les expulsions nous ont peut-être plus boosté-e-s qu’écrasé-e-s...

-A chaque squat nous apprenons assez de choses pour raccourcir le temps d’aménagement du squat suivant : bien sûr les choses sont à recommencer, mais ça va plus vite et c’est moins lourd.

 

" Vous êtes des idéalistes un peu immatures. "

-Vive l’idéalisme, vive l’immaturité. Notre monde compte déjà trop de gens sérieux et pragmatiques.

-Ce que vous appelez idéalisme est pour nous une manière de donner du sens à nos actions et notre quotidien. Nous préférons cet idéalisme aux plans de carrière ou à la longue préparation d’une retraite tranquille. Question de choix.

-L’idéaliste s’en tient aux vagues idées, aux discours atmosphériques. Mais nos idées, nous les mettons en pratique. Nous agissons, nous sommes dans le concret, nous transformons nos vies.

-L’immaturité, c’est le manque de contact avec la réalité, le manque d’expérience. Or notre combat est on ne peut plus concret, et nos expériences nous apprennent autant que nos lectures et nos utopies. L’expérimentation est quand même un point central du squat.

" Vous créez des espaces idéaux mais vous ne changez pas le monde. "

-Notre manière de changer le monde c’est de montrer qu’un autre monde est possible. Si nous arrivons à créer des " espaces idéaux ", ils peuvent donner envie à d’autres d’en créer d’autres encore. A terme, un réseau de lieux alternatifs pourrait se construire, et une véritable société parallèle avec lui...

-Notre manière de militer est de créer, bâtir, expérimenter... Pour nous c’est plus intéressant et aussi efficace que de discourir, haranguer, parlementer.

-Nous prenons nos vies en main, nous prenons nos responsabilités, nous prenons le courage qu’il faut pour changer nos existences, c’est peut-être la première étape pour " changer le monde ", et si tout le monde la franchissait les choses seraient déjà bien différentes.

 

 

 

 

 

 

" C’est beau ce que vous dites, mais est-ce que ça correspond vraiment à ce que vous faites ?"

-Ce que nous disons, c’est ce vers quoi nous tendons, c’est nos objectifs. Nous ne les avons pas forcément atteints, mais nous avançons. Nous essayons, c’est déjà bien.

-De toute façon l’expérimentation c’est une recherche perpétuelle, elle n’aboutit jamais à quelque chose de figé, ni à un calque exact et pur de nos théories.

 

" Vous critiquez le système capitaliste et productiviste, mais c’est quand même grâce à lui qu’il y a tant d’objets, d’espaces, de surplus inutilisés, tant de récup possible, bref, c’est grâce à lui que vous pouvez squatter. "

-La surproduction est effectivement une tare du système. Nous nous en servons pour mieux le déserter et l’affaiblir.

-La récup et le squat ne sont pas une fin. Dans une société meilleure ils ne seraient pas nécessaires : nous aurions ce dont nous avons besoin, nous choisirions les formes de collectivité auxquelles nous voudrions participer, nous aurions la liberté que nous recherchons....

Pour alimenter l’argumentaire,

écrire à l’infokiosque, CPA, 28 rue George Sand, 38100 Grenoble,

ou mailer à psicatriq@aol.fr

Ecrit par libertad, à 23:43 dans la rubrique "Pour comprendre".



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