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L'En Dehors


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Hommes/Femmes : arrêtons les clichés !
Lu sur Groupe Marée noire : "Dès la petite enfance, on donne au petit garçon des armes en jouets, des petites voitures. La petite fille, elle, se retrouve avec une poupée et un berceau pour jouer à la maman. La séparation des sexes se grave à tout jamais en eux, dans leur inconscient. Une fois adultes, leur vision des autres et d'eux-mêmes restera conditionné par cette dichotomie.

Notre individualité à des profondes racines qui nous échappent et nous dépassent car elles nous sont étrangères : d'autres les ont cultivées pour nous, à notre insu. Depuis la plus tendre enfance, des valeurs nous sont inculquées, et leur spécificité sexuelle est extrêmement marquée.

 

La famille, premier carcan


Le modèle même de la famille tient une place primordiale au sein de l'identification infantile : cette première image des rôles masculins et féminins est déterminantes pour l'enfant, et il tendra bien évidemment à les reproduire. L'intégration du modèle du couple comme norme sociale des relations hommes/femmes est dominante : la famille est porteuse de schémas incroyablement forts de représentations des rôles masculins et féminins. On sait aujourd'hui l'importance que joue l'imitation des parents dans le développement psychologique d'un enfant.

 

Dînette contre petits soldats


La période de Noël est révélatrice de la spécialisation des jouets. Depuis les pages bleues et roses des catalogues, jusqu'aux rayonnages des magasins, on se rend vite compte de la répartition des jeux en deux catégories exclusives.

On invite les filles à faire comme maman : dînettes, poupées les prédestinant à leur futur rôle de mère, appareils ménagers en réduction, panoplies d'infirmière ­ pas de médecin ­, d' hôtesse de l'air ­ pas de pilote -, coffrets de maquillage...

Pour les garçons, il ne s'agit pas d'être comme papa mais plus viril que papa. Les jeux de garçon sont liés à la guerre, à la découverte, l'aventure, la compétition, l'action, l'agressivité, la domination par la force ou la technique... Toutes ces valeurs sont non seulement celles véhiculées par la classe masculine, mais aussi par la société occidentale en général. Les filles reconnaissent donc ces valeurs comme étant à la fois masculines mais aussi dominantes socialement.

 

L'école : loin d'être neutre


Des études montrent que dès l'école primaire, les maîtres passent plus de temps en maths avec les garçons et en lecture avec les filles. De plus, il y a moins d'interactions et d'encouragements adressés aux filles pour les matières scientifiques. La "neutralité" consiste donc bien à favoriser les garçons !

 

Le matraquage quotidien


Le vocabulaire que l'on emploie est le miroir des mentalités : n'apprend-on pas depuis le plus jeune âge que le masculin prime sur le féminin en grammaire, qu'un secrétaire est un homme de confiance et une secrétaire une dactylo, qu'un cuisinier est un cordon bleu et une cuisinière une cantinière...

Les médias sont à l'origine de beaucoup de lieux communs à partir desquels se construisent les individus. Entre la télévision , la radio, ou même les publicitésplacardées dans les rues, c'est toute une image des stéréotypes masculins et féminins qui s'ancre chaque fois un peu plus. Les femmes y sont encensées en tant qu'objets de désir sans défense.

Le mythe de la beauté est le pilier qui soutient l'idée moderne de la féminité. Cette notion de beauté est d'ailleurs on ne peut plus culturelle et fluctuante. Les femmes se doivent de tendre vers cet idéal artificiel et bien peu émancipateur : paraître et non pas être. C'est ainsi que leur statut est subordonné à celui des hommes, car exister au travers du paraître revient à s'en remettre au regard masculin pour trouver une caution d'existence.

 

Une sexualité normée


Aucune information n'est jamais dispensée sur la sexualité et le plaisir en tant que tels. Plus généralement, on peut même dire que la société moderne tend à camoufler le plaisir sexuel des femmes.

Cantonner les hommes à un rôle agissant, dans le mythe du « j'assure » et les femmes à une place d'objet désirable et passif est l'un des fondements de la répression sexuelle que subissent les individus aujourd'hui. Si elle ne s'exprime presque plus sous la forme de lois, elle se perpétue sous une forme bien plus totalitaire : les normes sociales.

Nous devrions toutes et tous nous interroger sur les carcans construits socialement qui nous inhibent et freinent le plaisir que l'on pourrait avoir avec toute personne consentante, quels que soient son sexe, sa couleur...

Dès lors, si l'on admet que les deux moitiés de la population mondiale subissent un apprentissage différent, comment imaginer une entente rationnelle et égalitaire entre elles sans passer par une déconstruction de ces carcans sociaux ?

Nous n'acceptons pas cette dictature des genres, ni ne voulons un genre unique, mais que chaque personne se construise comme elle le souhaite.

 

Déconstruisons les stéréotypes sexués et les catégories de genre !


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Ecrit par libertad, à 00:02 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  Anonyme
24-05-04
à 12:35

Yvan Grozny

"le masculin prime sur le féminin en grammaire": c'est une manière biaisée d'expliquer la règle de grammaire. On pourrait tout aussi considérer que le féminin sans masculin a une existence grammaticale propre (dans la langue française) que le masculin sans féminin n'a pas. On y voit ce qu'on veut y voir, avant tout. Ah, si l'antisexisme savait toujours prendre du recul face au sexisme ambiant qui fait rage dans les cours de grammaire des écoles primaires, et ne pas seulement formuler des critiques reprenant à son compte le discours sexiste des instituteurs (ce qui inclut grammaticalement les institutriSTes aussi)...
Dans le même style, presque tout antisexiste admet qu'"enculé" est une insulte homophobe. Sauf qu'il n'y a pas que les homos qui se fassent "enculer" (mon anus hétérosexuel peut en témoigner). Par contre, combien d'antisexistes se refusent à utiliser les mots "con" ou "connerie"? On sait tous, pourtant, que "con" désigne originellement le sexe féminin. Les "purges" verbales, orthographiques ou grammaticales me semblent dès lors plutôt vaines.

"Les femmes se doivent de tendre vers cet idéal artificiel et bien peu émancipateur : paraître et non pas être. C'est ainsi que leur statut est subordonné à celui des hommes, car exister au travers du paraître revient à s'en remettre au regard masculin pour trouver une caution d'existence."
Cela sous-entend que l'homme n'existe pas au travers du paraître, ce qui est malheureusement faux.

Pour le reste, les rôles sexués auxquels nos gosses sont prédestinés socialement sont effectivement aberrants, car normatifs et réducteurs.
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  Anonyme
24-05-04
à 20:32

! Changement de mentalités requis !

L'écart est bien réels, une orientation prônée par la société en fonction du sexe est tout à fait tangible. Alors prédestination naturelle, gênes doués à la couture plutôt qu'aux fusils ? Non, prenons pour exemple l'armée israélienne (je sais, ce n'est pas magnifique comme exemple pendant qu'ils doivent être en train de broyer des types qui n'ont rien fait pour un bout de désert), cette armée compte chez ses officiers une majorité de femmes, en effet, (bien que vu la situation actuelle en Irak) , une femme capturée à ses raisons d'avoir peur (pas seulement pour sa vie) et se défend alors très bien sur le champ de bataille pour éviter ce genre de problèmes.
Mais pourquoi le système chercherait-il à nous orienter de cette façon ? Pour nous séparer, en effet la division fait la force ! Oui, mais celle du pouvoir. On constate facilement que plus la société est démunie, plus les riches y gagnent. Plus le climat de division est fort, plus "la masse" est faible et plus on peut en tirer de fric (voyez par exemple la Cote d'Ivoire : les pauvres ethnies se massacrent pour rien et les US et les Hollandais essorent le pays pour y puiser les derniers dollars). Donc le sexisme est un allié fondamental du système dans la mesure où il est ancré dans les coutumes de toutes les nations. On voit toujours plus de dérives du Coran qui prônent le sexisme pour donner au hommes une sensation de pouvoir et installer une inégalité qui permet d'offrir beaucoup de pouvoir au autorités, religieuses et politiques.
Certes, le sexe "faible" est souvent rabaissé, mais je ne pense pas qu'on puisse s'avancer jusqu'à la grammaire, car les contre-exemples ne manquent pas. En bref, je suis aussi indigné de constater le manque de conscience collective (personne n'a une blague marrante dur les femmes au volant ? parce que ça peut paraître futile, mais c'est déjà une bonne façon de ne pas changer les mentalités) vis-à-vis de cette façon de penser complètement archaïque.
Alors pensez y, et a +.
Répondre à ce commentaire

  johan
25-05-04
à 10:09

femmes au volant

bon d'accord je m'y met pour la blague :


pourquoi les femmes ont toujours du mal à réussir leur créneaux ?



réponse : parcqu'on leur a toujours dit que Ca (( )) , ça faisait trente centimètres. ;)
Évidement comme ça sans les doigts pour la démonstration, c'est moins parlant.
Répondre à ce commentaire

  libertad
25-05-04
à 11:07

Re: femmes au volant

Eh les gars, stop sur les blagues sur les femmes, j'ai pas envie de devoir supprimer des messages pour propos sexistes. Pourquoi ne pas faire des blagues sur les hommes qui conduisent mal ?  l'auto-dérision c'est un peu mieux que l'humour qui peut tourner facilemenent au sexisme.
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  johan
25-05-04
à 11:23

Re: Re: femmes au volant

tu peux l'enlever si tu veux j'en ferai pas une crise de marthyr de la blague pourrie, mais pour l'explication de texte elle était plutôt censée égratigner l'égo de mecs (qui sont méchants par nature, génétique pour les un.e.s et culturelle pour les autres), mais c'est vrai que pour le coup elle dit que les femmes ont une piètre notion du système métrique à cause de leurs relations avec des partenaires masculins à l'égo perturbé par le culte du phallus surdimensionné, c'est vrai qu'elle est en plus hétérocentrique, j'ai honte : ce soir je vais me flageller la gueule.
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  Anonyme
25-05-04
à 12:32

Yvan Grozny

Bah oui, elle tourne plus les hommes que les femmes en dérision, cette blague.
Et puis, l'humour n'est pas là pour être politiquement correct, mais plutôt pour choquer par le rire, et inciter ainsi à la réflexion, non?
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  libertad
25-05-04
à 13:11

Re: Yvan Grozny

Faudra mettre deux pages d'explications alors pour une blague de 3 lignes car là je ne voyais pas franchement les mecs tournés en dérision. Certe l'humour n'a pas à être politiquement correct mais les blagues qui vont un peu trop dans le même sens au nom d'un Xème degré, ça me laisse sceptique car ça peut être aussi un moyen détourné de réintroduire du racisme ou du sexisme sans en avoir l'air. Je ne tiens pas à ouvir des rubriques : la blague sur les blondes, la blague belge, la blague juive, la blague sur les femmes, la blague sur les arabes ou les juifs.
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  Anonyme
25-05-04
à 14:54

Yvan Grozny

Pourquoi les blagues vont-elles souvent dans le même sens? Parce qu'il est très rare qu'une vanne qui ne tire pas sur l'ambulance fasse rire. Logique.
Et ce n'est pas en craignant l'incompréhension des autres qu'on s'en protège.

Pour la blague de Johan, je l'ai sortie plus d'une fois quand j'enseignais la conduite. Elle était bien comprise dans le sens expliqué par Johan. Pourtant, mes élèves n'étaient pas tous des lumières!
Ne prenons pas les gens pour plus cons qu'ils ne sont, sinon ils ne risquent pas de moins l'être.
De plus, cette blague, elle s'annonce avec de gros sabots: personne n'est pris en traître, il faudrait s'en tenir une couche pour ne pas comprendre.

Quant au risque de réintroduire du racisme/sexisme sans en avoir l'air, c'est aussi le cas de textes très sérieux et "bien intentionnés". Personne n'est parfait, ça se comprend. Est-ce moins dangereux dans ce cas?
L'humour, comparativement, a au moins le mérite de mettre une distance qui porte à la dérision.
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  libertad
25-05-04
à 15:56

Re: Yvan Grozny

Je dois faire partie de la catégorie des gens un peu bête qui ne comprennent pas les subtilités de tous ces degrés et mise à distance, je suis au fond un être assez simple et simpliste qui prend tout au premier degré. C'est de l'humour... au Xème degré bien sûr mais l'autodérision ne m'a jamais gêné par contre la dérision envers des catégories dominées ça me pose problème, allez de bonnes petites blagues sur les mecs machos ce sera plus drôle, non ?
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  Anonyme
25-05-04
à 16:40

Yvan Grozny

Pas sûr: on ne tirerait pas sur une ambulance... La dérision (qu'elle soit "auto-" ou pas) a son sens dans le malheur des gens. Le prototype de la blague basique, c'est quelqu'un qui tombe (d'où la "chute"). J'en connais qui sont morts en tombant: dois-je refuser d'en rire? Non, au contraire, si tomber ne faisait mal à personne, ça n'amuserait plus personne. C'est la mécanique du rire. Les rares blagues contre les dominants qui font rire amusent parce qu'on y fait consciemment ou non un lien avec leurs dominés et leur malheur.
Plutôt que d'y voir la perversité déguisée, je préfère le comprendre comme un exutoire qui incite au recul. Car, comme on sait, ce sont les juifs qui racontent les pires histoires juives! (quoique peut-être moins, ces temps-ci...) Et ces mêmes histoires n'amusent plus dans la bouche d'un antisémite, car elle ne sont plus vraiment de la dérision.

Je me rappelle quand même celle-là: la différence entre un homme et une prison? Dans la prison, il y a des cellules grises!
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  johan
25-05-04
à 17:00

blagues sur les machos

Je dois être un peu tarte à la crème dans mon genre parce que la blague était plutôt une blague sur les machos qui se vantent toujours d'avoir un truc énôôôrme et il me paraissait évident que personne n'était dupe qu'il s'agisse même là d'un détournement des images d'épinal ou les femmes sont dangereuses au volant car elle n'ont pas la notion de la dimension phallique de l'univers vu par les hommes obsédés par leur mini-moi. M'enfin moi(le conscient, pas le mini) ce que j'en dit c'est juste pour pas passer pour un vilain phallocrate voulant maintenir les tenants de l'oppression patriarcale.
Libertad je tiens à t'assurer qu'il n'y avait aucune intention machiavélique de ma part visant à prendre le pouvoir avec mes congénères sur la plus grande moitiée de l'humanité en raison de quelque attribut biologique et peu importe sa taille du moins c'est toujours ce qu'on me dit (oups !)
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  Anonyme
25-05-04
à 18:33

Re: blagues sur les machos

La circonférence est plus importante que la longueur. Mais, de toute façon, le vagin a cette faculté basique de s'adapter toujours plus ou moins à la forme du pénis introduit.
Bref, mon cher Johan, si tu voulais prendre le pouvoir en raison d'attributs biologiques, tu pourrais y arriver (malgré ta petite bite)! Vilain phallocrate!(attention: le second paragraphe n'est pas à prendre au sérieux)
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  Cercamon
26-05-04
à 13:39

Re: Re: Yvan Grozny

Certes cette blague vise la bêtise des machos, mais elle repose quand même sur l'image de la femme qui ne comprends de la vie que ce que les hommes lui expliquent.

Ca me donne envie de citer Palante quant à ce que l'ironie est différente [et supérieure] des autres "formes d'humour" (si l'article vous intéresse je le publierai en entier) :

C'est ici qu'apparaît la différence qu'il faut marquer entre l'ironie et le cynisme.

Le cynisme est un égotisme transcendant. L ' égoïsme, l'égoïsme porté à l'absolu est, comme l'a très bien montré M. le Dr Tardieu (10), le principe métaphysique du cynisme. Le cynique ne prend rien au sérieux, si ce n'est toutefois son propre moi, son propre égoïsme. Ce dernier n'est pas pour lui une illusion, mais une réalité, la réalité par excellence, la seule réalité. Devant la ruine de tout le reste, le cynique a sur les lèvres le salut triomphant de Stirner : Bonjour, Moi! L'ironiste, lui, ne prend pas son moi plus au sérieux que tout le reste. Il y a une ironie en-vers soi-même aussi sincère et aussi profonde, sinon davantage, que celle qui s'adresse à autrui et au monde. L'ironie recouvre un fond d'agnosticisme, une hésitation douloureuse et résignée, un inquiet pour-quoi sur le fond des choses; le doute même qu'il existe un fond des choses; la question d 'Hamlet : Etre ou ne pas être ? Le cynisme est un état d'âme tranchant et simpliste. Il est une forme grossière du sentiment de l'absolu. L'ironisme est un état d'âme nuancé. Par le dédoublement, la Doppelgängerei qu'il implique, il est une forme du sentiment du relatif.

Le cynisme est la pente des natures vulgaires. Suivant la remarque du Dr Tardieu, il est le fait des sensuels, des égoïstes, des méchants, des ambitieux effrénés ou déçus, des lâches, des âmes de valets. Julien Sorel est un cynique plutôt qu'un ironiste. Le cynisme est une quintessence d'égoïsme qui suppose un manque de noblesse d'âme. L'ironie suppose une intelligence fine et nuancée, une grande délicatesse sentimentale, un raffinement de la sensibilité qui ne se rencontrent pas chez les êtres vulgairement et platement égoïstes.

Par là aussi l'ironie se distingue du rire. Le rire est vulgaire, plébéien. D'après Nietzsche, aucun geste de l'animal n'égale la vulgarité du rire humain. Cette observation est très juste. Il faut avoir vu le rire de certains hommes. - Le rire est grégaire, bestial. Il est le ricanement heureux des imbéciles triomphant de l'intelligence par un accident et un hasard. Le rire est l'arme des lâches coalitions grégaires. Le ridicule est une brimade sociale contre celui qui se trouve en contravention avec un préjugé et qui est jeté, par là même, en marge du troupeau. Ce qui fait l'infériorité intellectuelle du rire, c'est qu'il est toujours une manifestation sociale. L'ironie est au contraire un état d'âme individuel. Elle est la fleur de désillusion, la fleur funéraire qui fleurit dans le recueillement solitaire du moi.
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  Anonyme
26-05-04
à 15:16

Yvan Grozny

Ce texte est intéressant(http://perso.wanadoo.fr/selene.star/IRONIE.htm), mais le rire y est vu dans une optique très judéo-chrétienne (rictus diabolicus). Y a-t-il un lien à y voir avec le fait que Palante ait obtenu le premier prix en instruction religieuse au lycée?lol
"Palante se suicide d'une balle dans la tempe dans sa maison d'Hillion.": overdose d'ironie?

"Certes cette blague vise la bêtise des machos, mais elle repose quand même sur l'image de la femme qui ne comprends de la vie que ce que les hommes lui expliquent." C'est de l'humour, donc une "connerie" avant tout, et cette remarque la traite avec le même oeil que s'il s'agissait d'une démonstration politique. Je sais bien qu'il faut être entier, mais de là à toujours extrapoler...
Et comment classerais-tu la blague de Johan: ironie? Cynisme?
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  Cercamon
26-05-04
à 19:23

Re: Yvan Grozny

Toute critique du rire n'est pas forcément d'inspiration judéo-chrétienne. Je pense que les arguments de Palante concernant l'individualisme sont assez précis pour que tu puisses répondre toi même à ta remarque (surtout si tu as déjà lu le texte).
En ce qui concerne le suicide, tu ne dois pas ignorer non plus que Palante se dégradait physiquement un peu plus chaque année à cause d'une grave maladie. Lui reprocherais-tu d'être fidèle à ses idées ?
Enfin, ce n'est pas moi qui aie commencé à faire de "l'explication de texte". Il me semblait que certains voulaient démontrer que cette blague tournaient les mecs en dérision. J'ai simplement souligné le fait qu'il ne faut pas s'attarder sur ce qui est explicité dans le texte, mais s'interroger sur le référent implicite (qui n'est pas soi-disant "détourné", vu que précisément il est implicite), à savoir que l'expérience des femmes dépend de ce que les hommes leur font découvrir (trouve moi une blague qui repose sur le même principe mais où les rôles sont inversés pour me donner tort, parce que moi j'en ai pas trouvé).
Enfin, Johan est-il cynique ou ironique ? Je n'ai pas senti d'ironie, mais je ne sais pas si c'était du cynisme (faut lui demander, et puis il n'y a pas que deux sortes d'humour...) Si j'ai mis ce texte ce n'est pas que je suis contre tout ce qui n'est pas ironie, mais parce que je trouve cette réflexion trés juste et que ça fait un moment que ça parle d'humour sur l'En dehors et que j'avais envie de placer cet extrait. J'ai trouvé (et je trouve encore) qu'il est ici trés opportun.
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  Anonyme
26-05-04
à 20:24

Yvan Grozny

Il est opportun, c'est sûr. Intéressant aussi. Et toute critique du rire n'est pas judéo-chrétienne, celle-là en a un arrière-goût, d'où mon interrogation, c'est tout. Et pour le coup du suicide, c'était pour déconner (oui, le malheur me fait marrer autant qu'il me blesse: instinct de survie? Faut qu'j'en parle à mon psy. lol).
Par rapport à la fameuse blague de Johan, je crois que le fait que "l'expérience des femmes dépend de ce que les hommes leur font découvrir" est peut-être aussi le fond dérisoire de cette histoire "à" dérision. Ca donne une deuxième couche d'humour, peut-être.

Mais je pense plutôt que le fond de la question est plutôt de savoir si l'on prend le parti de s'amuser des aberrations de la réalité (à un instant donné, pas forcément en continu), ou si l'on préfère ne s'amuser que de ce qui brosse nos aspirations politiques dans le sens du poil. Pour les motifs invoqués plus haut, je m'amuse plus dans le premier cas, où j'y vois plus une volonté de choquer,par le rire, et par là même d'ouvrir la porte à la critique (des références de la blague et non pas du blagueur). D'autres y voient une manière de reproduire toujours les mêmes schémas. Je ne pense pas que ce soit le cas. Je me demande quand même si l'on n'y voit pas tout simplement ce que l'on cherche à y voir.
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  Anonyme
27-05-04
à 18:33

Il y a environ deux ans, j'ai eu la conversation suivante avec un jeune homme (22 ans, diplômé, poli, gentil, issu d'une famille stable, bref, un jeune homme tout ce qu'il y a de plus normal).
Lui (continuant une conversation précédente): "... oui, mais les blondes sont moins intelligentes".
Moi (étonnée): "tu rigoles, j'espère"
Lui (très sérieux): "non, non, j'ai souvent constaté que les blondes étaient moins intelligentes que les autres femmes".
Moi (plus qu'étonnée): "comment? tu es persuadé qu'il y a un rapport entre la couleur des cheveux et l'intelligence?"
Lui (tout aussi sérieux): "oui, il y a d'ailleurs de plus en plus de gens qui le remarquent et qui le disent".
Moi : "Je suis blonde, tu me prends pour une idiote si je comprends bien..."
Lui: "toi non. Toi, ce n'est pas pareil, je te connais bien, je sais que tu n'es pas idiote. Mais je parle des blondes en général. Encore l'autre jour, j'étais dans un magasin avec un ami et il y avait une blonde qui demandait un renseignement au vendeur. Le vendeur essayait de lui expliquer très simplement et très patiemment quelque chose. Mais elle ne comprenait vraiment rien. Et ça durait... Mon ami et moi, nous nous disions "pfff, encore une blonde!". Des exemples comme ça, j'en ai plusieurs".
Moi (sidérée): "Je n'en reviens pas ! Comment peux-tu croire qu'il y a un rapport entre l'intelligence et la couleur des cheveux. Il n'y a aucun rapport ! Il y a juste une grande quantité de blagues sur les blondes idiotes qui circulent sur internet. Et ces blagues sont récentes, elles viennent d'Amérique du nord et sont recyclées chez nous. Il y a dix ans, il n'y avait aucune blague sur les blondes !".
Lui: "oui, je sais qu'il y a plein de blagues sur les blondes. Eh bien justement, s'il y a tant de blagues qui circulent sur ce sujet, c'est qu'il y a bien un fond de vérité !"

J'avoue que depuis lors, les blagues sur les blondes ne me font plus autant rire...
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  Anonyme
27-05-04
à 21:22

Yvan Grozny

Les blagues sur les blondes sont bien plus vieilles que ça. Mais tout le monde n'est pas aussi stupide que ce pauvre idiot que tu nous décris là. Si l'on ne rit plus de quelque chose parce que quelqu'un sur la planète le prend au premier degré, on ne rira plus de rien...
Et se fixer comme référent la valeur la plus basse de nos congénères ne nous mène qu'à une chose: l'abêtissement général. Le risque est de finir comme l'instituteur qui, à force de s'adresser tous les jours pendant des heures à des gamins, finit par puériliser tout son monde. Je suis sûr que vous en avez déjà croisé, des comme ça!

A propos, Dieudonné a été relaxé pour l'affaire concernant son sketch télévisé sur France 3. Je ne suis pas très amateur de Dieudonné, mais c'est une bonne nouvelle. Il y a quinze ans, ils (avec Elie Semoun qui a décidé de redevenir politiquement "ultra-correct" depuis) faisaient bien pire au rayon "provo", et tout le monde y voyait, à juste titre, une dénonciation par la caricature du racisme.

Tout ce petit détour pour dire qu'à chercher, en humour, de mauvaises intentions là où il n'y en a pas, sous prétexte qu'un fond politique est en toute chose, on ne risque pas d'arranger quoi que ce soit; on ne risque que de faire taire ou condamner (dans nos propos ou les tribunaux de la démocratie violente et bien pensante)les rares amuseurs qui choquent un peu les bonnes et mauvaises consciences, avec l'espoir de, peut-être, les réveiller.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
27-05-04
à 23:29

Re: Yvan Grozny

""""Mais tout le monde n'est pas aussi stupide que ce pauvre idiot que tu nous décris là. Si l'on ne rit plus de quelque chose parce que quelqu'un sur la planète le prend au premier degré, on ne rira plus de rien... """"

Je crois sincérement que c'est une erreur de penser qu'il soit seul au monde à prendre ces blagues au premier degré.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
28-05-04
à 01:41

Yvan Grozny

Je n'ai pas dit ça. Mais, sans naïveté, il n'est pas non plus interdit de soupçonner autrui d'intelligence.
Faut pas confondre humour et éducation des facho-non-comprenant...
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  johan
28-05-04
à 09:25

Cynisme ou ironie

Pour répondre à Cercamon j'ai balancé cette blague sans cynisme juste pour répondre stupidement au post qui la précédait, j'aurai mieux fait de me taire que de me voir accuser de tous ces mots, je n'ai pas vocation à justifier de blagues aussi stupides soient-elles, je n'ai d'ailleurs pas fait de hautes études sur l'humour ou autre, je me suis complété mon éducation tout seul comme un grand au hasard des livres qui me plaisaient ou pas et de ce que j'y cherchais, après d'être soupçonné de misogynie, c'est plus de l'ironie, c'est de l'acharnement inconséquent.

Je pense à priori qu'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, alors effectivement plutôt que de tergiverser sur le sens caché de blague innocente pour en faire des attaques coupables je me garderai de répondre sans réfléchir à des provocation pro-blagues afin de ne pas déchaîner de levées de boucliers des , parce que là c'est la situation qui s'avère être franchement plus lourde que la blague elle même et là vraiment quelle ironie.

Tient je vais aller me relire La plaisanterie de Milan ou l'histoire d'un pas malin comme moi qui se fait pourrir la vie parcequ'il s'est cru malin.

Voilà Libertad si tu me lis tu peux enlever tous mes messages de cette file de discussion afin que mon péché soit lavée et que mon âme puisse expier et que je puisse enfin communier en paix avec le reste des saints qui peuplent avec délice les firmaments et m'extraire des basses oeuvre du malin qui m' de la voie sacrée de la pensée pure et glorieuse. Amen l'oseille mon/ma fils/fille, ainsi soit-i.e.l.le. :(
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  libertad
28-05-04
à 11:24

Re: Cynisme ou ironie

Johan ne t'en fais quand même pas trop avec tout ça, nul n'est parfait et il n'y a quand même pas mort d'homme à sortir une "vanne" sans réfléchir. Je ne souhaitais pas que les blagues dégénèrent vers le sexisme. Ta blague a permis une discussion intéressante et si je l'enlève le fil de la discussion n'a plus de sens.

Cela n'enlève rien à l'intérêt de tes autres posts. Reçois donc l'absolution mon fils au nom de la sainte Anarchie !

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  Anonyme
28-05-04
à 12:11

Re: Re: Cynisme ou ironie

"La famille, premier carcan"

peut y avoir des familles bien sympa et bonnes pour l'enfant, c pas par ce qu'il y a quelques frustré.e.s qu'il faut généraliser...
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  Cercamon
29-05-04
à 00:21

Re: Cynisme ou ironie

Désolé Johan si mon intervention t'a blessé ce n'était absolument pas le but ! En fait je réagissais plutôt par rapport aux commentaires qui ont suivi, et comme je l'ai préciser, c'était une occasion pour moi d'introduire un extrait qui m'avait bien plus, pas d'accuser qui que ce soit. On réfléchie ensemble, on cherche pas à se déscendre les uns les autres. Excuse moi encore si je n'ai pas pris assez de précaution, mon commentaire n'était absolument pas dirigé contre toi !

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  Anonyme
31-05-04
à 02:04

Re: Yvan Grozny

Oui.
Bienvenue dans la France Courtoise :-] (sourire cynique.)
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