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Lu sur Indymédia Belgique : "Bonjour à toutes et tous ! Le texte ci-dessous a été largement diffusé par le CAGE ce lundi 6 au Palais de Justice de Namur, lors de la 2me audience du procès de Monsanto. Il permet de rappeler que si le géant d'origine américaine menace aujourd'hui 13 citoyen-ne-s par la voie judiciaire, un autre mammouth de l'agrochimie, européen celui-là - Bayer - menace encore plus directement la survie et la souveraineté alimentaire de la population belge tout entière. Le CAGE vous invite à contrer cette menace :
- dès ce mercredi 8 octobre à 9h, lors de la réunion du Conseil de Biosécurité
- et au quotidien, en vous "engageant" comme "traqueur/euse de transgènes" (lire point 3 ci-dessous).
Une nouvelle campagne s'engage !...
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APPEL A CANDIDAT-E-S !
FAISONS BARRAGE AU COLZA TERMINATOR DE LA FIRME BAYER !
Inscrivez-vous comme bio-sécurisateur/sécurisatrice local-e !
Ce mercredi 8 octobre, le Conseil de Biosécurité – l’un des comités d’avis chargés en Belgique de rendre « socialement acceptable » l’introduction des OGM – se réunit à Bruxelles pour examiner un dossier de la multinationale Bayer CropScience portant sur l’exploitation commerciale d’un colza « Terminator » (le « type » MS8-RF3). Il est probable que son verdict sur ce dossier sera globalement positif, et ce, malgré les conclusions contraires de scientifiques britanniques, qui ont observé pendant 3 ans l’impact néfaste de ce colza sur les cultures environnantes et les populations d’insectes. Malgré, aussi, le désastre qu’entraîne aujourd’hui la culture d’un colza similaire (tolérant à un herbicide total) au Canada : censé permettre aux agriculteurs d’éliminer plus aisément les mauvaises herbes, ce colza transgénique en est lui-même devenu une... sur laquelle les principaux herbicides n’ont plus d’effet !
Une firme comme Monsanto en est réduite à proposer aux agriculteurs canadiens la pulvérisation d’herbotoxiques plus actifs que les précédents... ou l’arrachage manuel de ses végétaux miracle.
Quelle que soit la décision rendue prochainement par le Conseil de Biosécurité, puis par les ministres fédéraux de la Santé et de l’Environnement, la démarche de Bayer tâte le terrain. La multinationale espère ne pas éveiller trop de réactions... et se garde bien d’assurer une information correcte sur les caractéristiques de « son » colza
transgénique.
Le Collectif d’Action GénEthique (CAGE) n’entend pas en rester là.
Chacun-e de nous peut contribuer à repousser la chimère génétique de Bayer. Comment ? Notamment :
1. En sensibilisant autour de nous sur la portée réelle d’une telle commercialisation, entre autres sur l’objectif de confiscation très concrète du vivant que poursuit Bayer à travers la propagation de ce colza, qu’on peut sans hésitation qualifier de colza « Terminator ». Sa fonction est en effet d’assurer une multiplication maximale de semences « hybrides », des semences qui ont pour spécificité, une fois semées dans les champs, de donner des plantes à la descendance dégénérée ou stérile, ce qui contraint les paysans à racheter des semences chez Bayer (voir au verso) ;
2. En prenant part à la réunion du Conseil de Biosécurité, ce 8 octobre à 09h, au n°4 rue Juliette Wytsman, 1050 Bruxelles (Ixelles), non loin de la place Flagey. Seule une trentaine d’experts et de représentants politiques triés sur le volet y sont en principe conviés. Apportons-leur notre expertise citoyenne...
3. En vous inscrivant comme « bio-sécurisateur » ou « bio-sécurisatrice », c’est-à-dire en acceptant de « pister » dans votre environnement proche les traces d’une mise en culture de ce colza Terminator. Que vous habitiez en milieu rural ou en ville, vous serez alors tenu-e-s au courant des
évolutions du dossier « colza MS8-RF3 » ainsi que des démarches proposées pour écarter la menace. Les prochains mois seront cruciaux !
Pour rejoindre notre « ligne d’alarme colza Terminator », adressez-nous vos coordonnées à : byebyebayer@collectifs.net
UN COLZA AU-DESSUS DE TOUT SOUPçON
Cinq gènes sont insérés par Bayer dans chaque plante de colza MS8-RF3, afin de leur conférer deux caractéristiques nouvelles, dont : la stérilité mâle productrice d'hybrides, ou le « Terminator discret »
Bayer lui-même le reconnaît – mieux : il s’en vante -, « son » colza a été modifié génétiquement pour faciliter la production « d’hybrides ». La firme agro-chimique sait en effet qu'elle ne court pas grand risque à mettre en avant cet objectif. Depuis son invention en 1908-1909, la technique appelée (à tort) des hybrides, d'abord appliquée au maïs, s'est progressivement étendue à plusieurs dizaines d'espèces végétales et animales, jusqu'à devenir le mode de production de la grande majorité des semences aujourd'hui accessibles dans le commerce, pour le jardinier amateur comme pour l'agriculteur professionnel.
Or, la réussite commerciale des « hybrides » repose sur une supercherie d'envergure, que Jean-Pierre Berlan qualifie de « plus admirable mystification scientifique » du XXme siècle : avant d'être une technique d’amélioration des plantes, l'hybridation artificielle est une technique d'expropriation du vivant, qui contraint les agriculteurs soumis au marketing des semenciers à racheter chaque année auprès d'eux des grains dont le sélectionneur professionnel détient le monopole. En effet, réputées très productives, les plantes hybrides présentent une curieuse tendance à donner un grain quasiment inutilisable comme semence pour l'année suivante car à l'origine de populations dégénérées (moins
résistantes aux maladies, plus chétives etc.) ou presque sans pouvoir germinatif.
L'obtention des « variétés hybrides » résulte d'un procédé qui détruit à la fois l'hybridité et la variété (la diversité biologique) des plants.
a) des plantes appauvries. En effet, le colza (comme le maïs ou l'être humain) est naturellement hybride, les éléments de ses paires de gênes lui étant transmis par deux parents différents (il y a croisement – on dit aussi que la plante est « hétérozygote »). Bayer voulant s'assurer de pouvoir reproduire à l'infini un modèle standard et toujours identique de colza (dont l'allure et le rendement seront stabilisés), il soumet d'abord les plantes à des autofécondations successives, afin de forcer l'obtention de lignées « pures », dont les deux gènes de chaque paire sont identiques. Ce faisant, il viole l'hybridité naturelle du colza pendant plusieurs générations. Il en uniformise la richesse génétique pour mettre au point des lignées « matrices » de plantes reproductibles.
b) des plantes reproduites à l'identique. Une fois des lignées pures obtenues, les sélectionneurs de Bayer les croisent deux à deux et produisent de la sorte à nouveau des plantes « normales », hétérozygotes. Ces plantes sont normales une fois cultivées en champ, à ceci près que, la complexité des combinaisons entre leurs gènes ayant été évacuée au fil des autofécondations forcées, Bayer est maintenant capable de les reproduire à l'identique, en quelque sorte de les cloner, en réalisant autant de croisements que désiré entre les lignées pures dont elles proviennent.
Le processus industriel s'achève avec la vente aux paysans de milliards de semences-copies d'une seule et même plante. Beaucoup d'agriculteurs l'ignorent encore : les immenses surfaces qu'ils sèment en colza le sont donc de végétaux qui s'autofécondent à tous les coups, puisque quand le vent ou les insectes transportent leur pollen vers un autre colza du champ, ils pollinisent un autre individu mais qui est génétiquement identique au premier.
Voilà le phénomène « mystérieux » qui cause la perte de vigueur généralisée des semences issues de « variétés hybrides » et l'obligation pour les agriculteurs de payer le prix fort s'ils veulent maintenir le rendement qu'on leur a tant vanté. Le colza hybride, se reproduisant avec lui-même, est taré à la deuxième génération (on parle de « dépression consanguine »). Exactement de la même façon que des mammifères nés de parents à l'hérédité commune souffriront d'une dégénérescence.