L'En Dehors

Il y a longtemps que j'ai pris conscience que la lutte dans les cités et notre cause sont de la même essence.
Je me pose la question à savoir comment les jeunes des banlieues et les libertaires (de tout poils) pourraient s'unir ? Car bien que bon nombres d'entre nous soutiennent implicitement la résistance des banlieusards à l'état oppressif , à ma connaissance il n'y a pas de connections , ni même de contact entre nos différents milieux. Or si il y a un endroit ou l'injustice et l'inéquité sont flagrante ce sont bien dans les cités. Je suis en train de lire la trilogie de Vallès et je constate que déjà à l'époque (1852) "Vingtras" se demandait comment associer le mouvement révolutionnaire étudiant aux pauvres et opprimés .
Mon espoir est qu'un jour le drapeau noir flotte sur des barricades dans les HLM.
On est en droit de se poser des questions sur ces clivages.
Voici a mon avis la cause de ces divergeances.

- La classe sociale : la pluspart des anar que je connais ont pour milieu d'origine des familles aux revenus moyens , voire même des familles bourgeoises. Ils ont en général un niveau d'étude assez élevé et n'habitent pas dans les banlieues pauvres. Il n'ont pas ou très peu de contact avec la jeunesse des cités , mis à part peut être pour se fournir en teuch... Les jeunes des banlieues font partie d'un néo-lumpen-prolétariat , quasi pas de possibilité de faire des études sérieuses et à la sortie du bahut aucun espoir de trouver du taf.

- L'aspect culturel , les références culturelles de la cité n'ont aucun rapport avec les notres. En gros , c'est la musique industrielle type hip hop et l'influence de type gang américain (avec tout ce qui va avec) qui domine , avec de temps en temps l'islam pour seule référence idéologique.  L'anarchisme , son histoire , ses théories sont inconnues voire mis dans le même sac que tout ce qui est étranger à la banlieue.

La question est maintenant de savoir comment faire pour exploser ces clivages et faire cause commune , comment pourrait on dévelloppé une fraternisation effective entre les karshérisables et les anar ???
Loin de moi l'idée de stéréotyper qui que ce soit , je voudrait juste trouver un moyen de surpasser les différences.

rock in squat, le chanteur du groupe de rap "assassin", avait réussi à faire passer des idées libertaires dans les cités par l'intermédiaire de la musique, mais il y a aussi keny arkana dont le message rassemble un grand nombre de jeunes des cités du sud de la france.. peut être quelque chose à faire de ce côté la, des contacts à prendre..etc..

Il y a aussi le groupe Rapaces
Je crois que la référence musicale pourrait être un bon lien, ça s'est déjà vu à d'autres époques.
A ce sujet je lance un appel aux lecteurs de l'En Dehors, si quelqu'un suit suffisamment la musique rap et pourrait  nous en ressortir le meilleur, qu'il me contacte car je ne peux pas du tout assurer le suivi  n'étant pas assez branché sur la question.

Où en sont les "poursuites" contres les flics qui se sont fait percuter par une "moto volée" alors que leur voiture de police était "presque à l'arrêt".

Si je ne suis pas assez clair: qu'en est il des assassins des deux gamins ?

Si la Justice ressemblait, un tant soit peu, à la justice... et les Informations aux informations...

Les gens d'Action Autonome en suisse on fait un article sur Rap et Anarchisme/autonome. Je crois qu'ils ont pas mal de lien avec le milieux HipHop. Notamment avec le label de rap suisse romand 1/G du collectif anarchiste entremonde.

-> article Action autonome
-> label entremonde

Stikers Action Autonome : RAP !

-> article Action Autonome
-> label entremonde

Stikers Action Autonome : RAP !

Il me semble aussi que cette question est une des plus importante aujourd'hui pour ceux qui veulent transformer la société. Il faudrait peut-être organiser des eévénements genre "sound systems" ou festifavls de musiques rebelles pour que ces différentes populations se rencontrent. L'organisation du soutien aux victimes des abus policiers (comme ici à villier le B) pourraient aussi être l'occasion de rapprochements...

Parmi les groupes intéressants, i y a le groupe de rap "la rumeur" (peut-être pas exactement anarchiste, mais très conscient politiquement) :

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Rumeur

http://www.la-rumeur.com/

D'ailleurs, ce groupe est en procès avec le ministère de l'intérieur le 6 juin.

Peut-être une bonne occasion pour organiser quelque chose.

attention quand même, car comme le cite l'article beaucoup des jeunes arrêtés n'ont pu l'être que grâce à l'aide de balances et autres indics, dont certains sont peut être des jeunes ayant eux mêmes subis une arrestation et certaines formes de pressions psychologiques les forçants ou les poussants à dénoncer leurs copains ou à infiltrer certains groupes, je dirais qu'il en va de même pour tout militant politique qui serait arrêté et identifié comme tel, puis relaché.

avec l'état, on n'est jamais assez vigilant, sous estimer l'état et certains de ses "agents spécialisés", c'est d'avance signé son propre arrêt de mort.

il ne s'agit donc pas de rester inactif, mais d'agir ou s'associer tout en ayant conscience des risques potentiels, il ne faut pas oublier que nous vivons tous dans un des états les plus fliqués en superficie et par nombre d'habitants, et qui inspira de nombreuses dictatures dans son système de fonctionnement.

cela s'explique aussi par le fait historique que l'état franc, s'imposa à de fortes identités culturelles trés contrastés et trés différentes les unes des autres, non par la ruse et la persuasion comme le firent d'autres états, mais bien plus souvent par la seule force brutale.  il ne faut pas oublier non plus, qu'au moyen âge l'état franc, fut un des seuls d'europe à organiser une croisade  sur son propre territoire, ainsi que le génocide de toute une partie de la population vivant dans le sud de la france, qui fut stratégiquement remplacé par d'autres individus venant du nord.

c'est pourquoi aujourd'hui comme hier, la france est un vaste terrain d'expérimentations sécuritaires et militaires, source d'inspiration pour de nombreux états à travers le monde.

plus haut, je ne parle pas seulement de la grossière flicaille que tout le monde peut voir, mais surtout de celle invisible, donc la plus dangereuse, présente notamment dans beaucoup d'associations ou organisations ayant pignon sur rue. sans oublier bien sur la vieille tradition de dénonciation, qui subsite encore de nos jours chez certains individus.