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"La vie? Des haricots"... s'écrie Ferdinand, excédé, dans "Le voyage au bout de la nuit". Et comme je le comprends! Car, figurez-vous que moi aussi, mes vies... ou plutôt, mes haricots, comme il dit, je les ai désertés bien souvent.Mais sans doute était-ce que je n'ai jamais aimé manger froid! Je vous raconte. Souvent (toujours, pour tout dire) les choses commencent « à la sortie », au moment du grand échouage, là où elles se terminent, là où le temps ne compte plus, s’incline et cède à l'infini. Avant il faisait trop étroit. Or, de ce point de vue, une mère est ce qui se fait de mieux, l'issue idéale. C'est par elle que tout finit, avant même toute ébauche de commencement. En nous déposant là, fruit de ses entrailles, tout sanguinolent encore, elle nous dit bien clair : fini de rêver! Faut vivre! Alors, plutôt que d'attendre le coup de grâce, le coup fatal dès le départ, à la sortie, mieux vaut la quitter, sa mère.
C'est ce que j'ai fait. L'instinct! Y a pas mieux pour vous guider! J'ai déserté sans un mot, discrètement. Et c'est sur la pointe des pieds que je l'ai quitté, ce ventre de ma mère, un 21 janvier 1944. Je ne me souviens pas en avoir conçu la moindre tristesse bien que je la vénère. Je m'en suis allé, sans un merci, sans me retourner, malgré son chagrin, que je comprenais. Ce fut ma première désertion; sans doute mon premier forfait.
Puis, de la même façon, j'ai déserté l'église... et le curé, et l'évêque...et leurs "petits enfants"... pour, in fine, aller affronter la vie bardé de mon seul latin de messe et de mon audace, et déserter très jeune la maison familiale (qui très vite mais longtemps ne fut plus qu'une sorte de camp de base).
J'ai déserté l'école, déserté le communisme, déserté quatre femmes que j'avais
eu l'imprudence de marier (sans vraiment les mériter), déserté la poésie (croit-on) et même fini, fatigué, par déserter le désert, le vrai, celui que j'ai tant aimé et couru (bien que je m'y trouve plus que jamais) et il ne restera bientôt plus à mon âme, puisqu'elle ressemble à ma vie (et non l'inverse, j'y tiens) qu'à déserter mon corps.
En deux mots : peut-être n'ai-je jamais été dans le coup. Je serais un extra-terrestre, en quelque sorte... Finalement je n'aurais fait que ça : déserter mes vies successives, à mesure qu'elles se présentaient, en me cherchant des alibis piteux. Comme tout le monde, en somme.
Le reste, tout le reste, la poésie, mes "grands voyages", le désert, mes alibis, ce que je vous dis et ce que je ne vous dirai pas. Et bien, parlons-en.
Christian-Erwin Andersen
Christian-Erwin Andersen se présente comme "poète & voyageur" - Son site "Le poète & ses déserts : http://tin01.site.voila.fr/.. . Son adresse :christian.andersen@skynet.be )
Commentaires :
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Lien croiséBouton 1 : "ssives, à mesure qu'elles se présentaient, en me cherchant des alibis piteux. Comme tout le monde, en somme. Le reste, tout le reste, la poésie, mes "grands voyages", le désert, mes alibis, ce que je vous dis et ce que je ne vous dirai pas. Et bien, parlons-en. Andersen, juin 2002. Cet article est aussi publié en ligne par le quotidien anarchiste "L'EN DEHORS" (France).http://endehors.org/news/2611.shtml***************************************************************à Frederico Garcia Lorca, ENTRE VIZNAR ET ALFACAR Imagine dos au rocher l'aube épaulant son fusil et sur le cran de mire juste ce qu'il faut de soleil blafard pour le coup précis et la mort exacte puis très vite comme débouchant d'une ravine <"
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christian-erwin 30-05-03
à 20:56 |
Re: Lien croiséVotre commentaire est inintelligible. Faites-moi un dessin svp ...
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à 02:45