L'En Dehors

Juin 2010. La France s’apprête à passer sous les fourches caudines du ballon sud-africain. René Furth, lui, fait le compte-rendu de lecture de la réédition des Bandits tragiques de Victor Méric et de la Terreur noire d’André Salmon et note à juste titre le regain d’intérêt pour l’histoire de la violence en politique d’une manière générale, pour celle de l’illégalisme anarchiste en particulier. Encore convient-il de noter, pour faire preuve d’objectivité si tant est que la science historique puisse admettre le principe d’une analyse neutre des faits, que ce mouvement dans le mouvement ne fut ni une dérive et encore moins une « forme marginale ».

Mais l’attrait que peut avoir l’histoire de la bande à Bonnot tient aussi et surtout à l’inépuisable voyeurisme passif que procure la lecture des faits divers dans les médias. Il n’en demeure pas moins que cet article, paru dans le Monde Libertaire il y a environ un an et demi, souligne l’importance du récit ou du témoignage - c’est selon - offert par Méric et Salmon sur ce qu’Alain Sergent, premier biographe de l’honnête cambrioleur, aurait pu qualifier d’ « épisode sanglant de l’anarchie ». René Furth peut de la sorte envisager l’apport d’une histoire qui n’appartient pas aux seuls anarchistes et qui, pour éclairer le mouvement libertaire, doit fatalement se débarrasser des a priori de toutes sortes. Aussi « malhonnêtes » puissent-ils être. C’est juste une question de regard avec des yeux ancrés sur le présent.

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