--> [récit subjectif partiel faute de temps et d'infos] Les télés, les journaux évoquent à peine ce qui vient de se passer...200 personnes ont été arrêtés. Eléments d'une journée pour une solidarité à construire et expérimenter.
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Indymédia Paris : "Nulle part on parle des 200 arrêtéEs : tous les occupantEs du lieu. Les télés sont parties après le bus de 18H45...L'édition de 20h attendait...Et rien n'est passé à l'édition de 20h 40 personnes ont été arrêtées vers 16h, c'est de celles-là dont parlent les médias. Pas de toutes les autres.
"Au cours de cette intervention [celle de 13h], 40 lycéens ont été arrêtés et emmenés dans différents commissariats pour vérification d'identité, a-t-on précisé de source policière. Certains de ces lycéens interpellés pourraient être placés en garde à vue pour dégradation ou rébellion." Voilà ce que publie à 20h54 Pierre Magnan à propos de celleux qui se sont faits choper après le barricadage de l'entrée.
Les barricades y faut bien y mettre des choses dessus…et quand au moins 500 gardes mobiles s'approchent…on prend tout ce qu'on peut. Et le bâtiment est en partie laissé à l'abandon.
En l'occurrence, la partie occupée du ministère était désaffectée, elle devait sûrement contenir des vieux meubles carrés, des chaises carrées des bureaux carrés (des « bancs publics » précise l'AFP) et pas d'âme qui vive. Cette annexe du ministère est l'un de ces manoirs hantés que multiplient les spéculateurs privés et publics.
Dans le public en soutien
Une femme crie contre la « casse », raconte que ces deux fils ont perdu leur père à neuf ans qu'ils ont dû travailler pour en arriver là, que les jeunes là-haut, ils travaillent pas, que c'est pas comme ça qu'ils y arriveront, que ses enfants à elle ils travaillent…Elle continue en parlant des risques que les enfants courent au bord du toit « et s'il y en a un qui tombe ! » puis son regard redescend. C'est comme si elle ne voyait pas les CRS par centaines. C'étaient eux qui avaient provoqué cette prise des risques - les occupantEs ayant trouvé refuge sur le toit après qu'une quarantaine d'entre elleux se soient fait attraper au rez-de-chaussée - et elle désignait les occupants comme responsable. Jamais elle n'a tenté de comprendre pourquoi ces « jeunes » étaient là haut. Elle avait peur pour eux mais ne supportait pas l'idée qu'ils puissent continuer à lutter. Elle pensait sûrement qu'ils méritaient une leçon mais refusait d'avance sa propre responsabilité quand à cette leçon elle-même. Elle a laissé faire comme ces « bons français » qui ont laissé la commune se faire écraser dans le sang et Pétain agir en l'an 40…[je sais la comparaison hasardeuse, mais n'est-ce pas ça la France du maintien de l'Ordre ?] Inversement deux autres cinquantenaires habitantes du quartier m'ont fait toute deux part de cette envie, qu'elles n'avaient plus ressentie depuis leur jeunesse, d'insulter et de casser la gueule de ces gardiens de la peur en costume de Robocop « les pires, c'est les femmes qui font ça ». Plus ces dames sont restées à observer passivement l'embarquement, et plus ce sentiment montait. Au début elles ne comprenaient pas, à la fin elles criaient contre les représentants de l'armée qui nous faisaient face. L'une n'a pas la télé, l'autre affirme, citant son neveu-qui-est-journaliste : « trois infos sur quatre elles sont fausses », prévoyant qu'il n'y aurait rien ce soir sur ce qui se passait en face d'elles…Résignation et colère. Plusieurs passants commentaient la scène et faisaient référence à 1968.
Peu avant que les occupantEs se fassent virer du toit, des gendarmes en tenue ont fait valser les matraques à l'encontre de ceux qui tentaient d'en bas de faire passer de l'eau. Plus tard, juste avant que les copains-copines du toit se fassent embarquéEs,quelqu'un s'approche trop d'un car bleu de la gendarmerie (certains disent pour crever un pneu…) et se prend un coup de matraque. ça s'agite, puis ça se calme. Ensuite un policier en civil sort du lot, retire son brassard et le met dans sa poche, pour choper « discrètement »le « délinquant » ; grâce à cette « discrétion », il se fait griller (« civil,civil » le mot passe de bouche en bouche) et ne peut emporter le « colis » sans en être empêché par des soutiens qui s'interposent.
« Celui-là ils ne l'ont pas eu ».
Mais les 200 autres, oui - garde-à-vue pour tout le monde - pour avoir dégradé un bâtiment dégradé et pour avoir refusé d'être délogés sans avoir été entenduEs. Les policiers ont promis des interpellés pour « dégradations » et « rébellions ». Un vieux délégué de parents d'élève qui a pu passer les cordons de gardes mobiles et obtenir des infos, réfute l'idée d'un tri entre les bons-occupants-qui-n'ont-rien-fait et les « délinquants » puis précise que les flics avaient une liste et à côté de certains noms, une croix. Cette croix devait signifier « élément subversif ». Je suis sûr que la totalité des occupantEs a approuvé le barricadage. Beaucoup y ont participé. TouTEs pourraient être accuséEs de dégradations. Quant au motif de « rébellion » il suffit d'un rien pour qu'il soit déclaré.
L'arbitraire règne,
Celleux qui ont été repéréEs auparavant lors d'autres actions ou dans la journée, auront des chances d'être particuliérement viséEs. Le gouvernement veut tuer le mouvement dans ce qu'il a subversif, d'insurrectionnel. Il veut calmer et pourquoi pas casser celleux qui s'organisent et qui le gêne dans sa marche en avant, celleux qui refusent d'être géréEs par les orgas syndicales et les experts en ennui éducatif, celleux qui s'en prennent aux proviseurs qui appliquent une politique faite de répression et de dénigrement. Coupables d'avoir trop pensé, coupables d'avoir agi, coupables de vouloir autre chose que le monde qu'on leur propose… Coupables de s'être rencontréEs, d'avoir fait confiance les uns dans les autres, coupables de vouloir prendre sans attendre.
Les occupantEs auront besoin de nous, un nous qui n'a pas de limite
La joie est communicatrice, la rage aussi
Sur le site du CAL, pas d'info ; pas un récit précis de l'intérieur car pas un n'a pu échapper au piège policier.
« les lycéens ont décidé de descendre vers 18H20 après avoir obtenu, selon un des occupants, de ne pas "passer la nuit au poste". » Ils sont encore en gardav à l'heure qu'il est (5h du mat).
« Au cours de cette intervention, 40 lycéens ont été arrêtés et emmenés dans différents commissariats pour vérification d'identité, a-t-on précisé de source policière. Certains de ces lycéens interpellés pourraient être placés en garde à vue pour dégradation ou rébellion. »France2 qui reprend l' AFP mot pour mot.
L'AFP à 19H58 écrit en deuxième phrase que les occupants ont « quitté » le ministère au lieu de dire qu'ils ont touTEs été interpelléEs, merci l'honnêté.
Un coup de morale dans le monde d'aujourd'hui jeudi 21 tiré de l'article « A Paris des dizaines de jeunes vandalisent un lycée »…
« Elle a aussi effectué le signalement d'une douzaine de jeunes auprès du procureur de la République. "Il s'agit d'enfants en danger. Ils dorment à la belle étoile, transgressent les lois, ils sont ou risquent d'être en rupture, explique-[la proviseur du lycée Balzac]. Pour eux, ce mouvement est une manière d'exister." »Le monde édition du jeudi 21
Nous sommes tous des enfants en dangers !
Au royaumes des proviseurs celui qui sait le mieux dénigrer des élèves est roi… « Nous sommes pris en étau entre des lycéens instrumentalisés par des adultes de la Fédération des conseils de parents d'élèves -FCPE- de Paris et du SNES et un ministre qui a été silencieux trop longtemps." (une proviseur dans le monde du 21 avril)
quelle sale rafle, quel sale boulot... quand les garde-à-vues, c'est "pour tout le monde", Quand celleux qui osent se confronter, se voient touTEs enferméEs. Quand aucun n'aurait dû l'être, mlagré la casse occasionnée pour se protéger et se défendre. Quand plus de 500 gardes mobiles se sont déployés. matraques de tout calibre, gazs de toute catégorie. Même le préfet de police s'est déplacé. Face à eux il y avait un peuple en lutte. Celui-là même qui n'existait plus. TouTEs prisEs, ça été décidé et ordonné de très haut. "une promesse de ne passer pas "la nuit au poste"( AP 18h50) et c'est la garde-à-vue toute la nuit pour tout le monde. La joie est communicatrice, la rage aussi Que les ilôts de subversion se coalisent. Qu'on arrête ça, qu'on arrête tout.
placo