Communiqué du 30 Octobre 2012 : Accident à la centrale nucléaire de Flamanville : des témoignages qui font froid dans le dos.Arrêtons le nucléaire avant la catastrophe.
Le
25 Octobre 2012 l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) nous informe d’un
banal “incident” sans gravité dit de niveau 1 à la centrale nucléaire
de Flamanville. Cet accident nucléaire a provoqué une fuite radioactive
d’au moins 42 000 litres d’eau radioactive sur le circuit primaire,
partie hautement sensible du réacteur, qui peut s’emballer en cas de
fuite et donc de refroidissement insuffisant.
Et
c’est par le communiqué du CRILAN*, qui réagit aussitôt le 26 octobre
2012 à la communication “soft” de l’ASN, que nous prenons connaissance
du ressenti des travailleurs pendant ces longues heures de nuit en
milieu hostile.
Voici le témoignage de l’un d’entre eux :«
Je travaillais de nuit, une nuit comme on ne les aime pas quand on
bosse ! 3 collègues ont failli mourir par négligence ! On nous fait
faire de plus en plus n'importe quoi, pour une chose, le profit ! On
nous a demandé de remplir un tronçon du circuit primaire qui avait eu
une panne après un arrêt de tranche catastrophique ! Le problème c'est
qu’on nous l’a demandé à 155b et 300 degrés !
Résultat : 3 mecs au
médical et un repli de tranche en phase accidentelle ! Un vrai miracle,
les 3 collègues ont pu après une visite au médical, reprendre le boulot
et stopper la fuite. Résultat : un bâtiment réacteur légèrement
contaminé et encore une prolongation d'arrêt ! (...) »
Un
autre témoignage tout aussi effrayant nous a été donné par un ancien
intervenant à la centrale de St Laurent des Eaux où a eu lieu deux
débuts de fusion du coeur du réacteur en 1969 et 1980.
« J'ai connu cela un jour à St Laurent, les opérateurs et les cadres
présents en salle de commande étaient "blancs comme des cierges de
Paques", car sur les 4 boucles refroidissant le réacteur
(turbo-soufflante), 3 étaient tombées en rideau et on était tous
suspendus au fonctionnement de cette dernière turbo-soufflante. Sans
réel secours en cas de panne totale du soufflage.
Dernière
turbo-soufflante qui a donné des signes de faiblesse pendant 1 ou 2
minutes. J'était trop jeune pour prendre la mesure de ce qu'il se
passait mais je pense que rétrospectivement, certains ont dû prier en
salle de commande ce jour là. »
Aujourd’hui,
une demi-douzaine de réacteurs aux Etats-Unis sont à l’arrêt ou
fonctionnent à faible puissance pour faire face à la tempête tropicale
Sandy. A proximité de New-York, les pompes de refroidissement du
réacteur d’Oyster Creek au New-Jersey, bien qu’à l’arrêt depuis le 22
octobre pour rechargement de combustible, menaçaient d’être submergées à
11 h 45 heure locale par une montée des eaux supérieure à 2 mètres,
obligeant ainsi l’opérateur à faire appel aux pompes anti-incendie et à
prévoir une pompe « portable ».
Le réacteur d’Indian Point 3 quant à lui
a été mis en arrêt d’urgence du fait des fluctuations du réseau
électrique et de l’obstruction des pompes du circuit secondaire par des
débris…
** Une nouvelle fois, il apparaît que des réacteurs nucléaire
sont en situation critique face à un évènement climatique pourtant
prévisible.Le nucléaire est moralement et socialement inacceptable. Il faut en finir maintenant, avant la catastrophe.
* CRILAN : www. crilan.fr Comité Régional d’Information et de Lutte Antinucléaire basé tout près de Flamanville**
Sources :
http://www.beyondnuclear.org et
http://www.nrc.gov/reading-rm/doc-collections/news/2012 La
Fédération Anti-nucléaire Bretagne a été constituée le 27 octobre 2012 à
Pontivy. Elle a pour but de structurer et d’amplifier l’action
régionale du mouvement anti‑nucléaire breton, et d’agir pour l’arrêt
immédiat du nucléaire.
Plateforme disponible sur les sites www.stop-nucleaire56.org et www.sortirdunucleairecornouaille.org
Anti-nucléaire Bretagne
6 rue de la Tannerie – 56000 VANNESEmail : fan-bretagne@laposte.net - Tel : 06 65 72 31 66