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Une semaine de luttes à Montpellier

Lundi 18 octobre 2010 :
A 8h00, tous les lycées publics de la ville sont bloqués.
A 8h30, une barricade de poubelles bloquant une route prend feu devant le lycée Léonard de Vinci (la Paillade).

18102010055

Vers 8h30, les lycéens de Clemenceau caillassent la police et mettent le feu à plusieurs poubelles.

Vers 8h40, plusieurs barricades brulent sur la ligne 1 de tramway, qui sera bloquée quasiment toute la matinée, et grandement perturbée l'après midi.

18102010057

Vers 09h30, le blocus du lycée Léonard de Vinci à la Paillade tourne à l'émeute, suite à l'arrivée d'une voiture de police, qui se fait caillasser. Les policiers s'enfuient et le personnel du lycée se barricade à l'intérieur. Afin d'empêcher tout déblocage de l'établissement par la force, les élèves mettent le feu aux barricades bloquant l'accès au lycée, et des projectiles sont lancés en direction des vitres du lycée.

18102010058Vers 10h30, au lycée Léonard de Vinci à la Paillade, la loge du gardien, contenant le central de vidéo-surveillance de l'établissement prend feu. Plusieurs cocktails molotov sont lancés. Les pompiers arrivent rapidement et les élèves, afin de les empécher d'éteindre l'incendie, caillassent leur véhicule. Les pompiers prennent la fuite.

Vers 10h40, en centre-ville, la police charge une manifestation spontanée de lycéens.

A 10h50, La maire de Montpellier, Hélène Mandroux, quitte précipitamment une conférence de presse "Ma ville est en feu !" pour rejoindre la Paillade.

Vers 11h00, des camions de CRS arrivent devant le lycée Léonard de Vinci à la Paillade, et dispersent les élèves à coup de bombes lacrymogènes. Les jeunes prennent la fuite et les forces de l'ordre ne peuvent procéder à aucune arrestation.

Vers 11h40, en centre-ville, la police interpelle des mineurs lors d'une manifestation lycéenne spontanée.

Vers midi, à la fac Paul Valéry (lettres) une assemblée générale vote le blocage de la fac pour le lendemain.

Vers 12h30, le rectorat annonce la fermeture du lycée Léonard de Vinci à la Paillade pour deux jours, et chiffre les dégâts de l'incendie à 200 000 €.

Mardi 19 octobre 2010 :

A 8h00, tous les lycées publics de la ville sont bloqués, ainsi que la fac Paul Valéry (lettres).

Vers 9h, la ligne 2 du tramway est bloquée par des cheminots grévistes. Elle le restera toute la matinée.

A 10h30, une assemblée générale de 1200 étudiants commence à la fac Paul Valéry.

A 14h00, l'assemblée générale de la fac Paul Valéry (lettres) vote le blocage pour le lendemain, l'occupation nocturne de l'établissement et diverses actions.

A 14h30, une manifestation étudiante part de la fac Paul Valéry (lettres) en direction du départ de la manifestation interprofessionnelle. Plusieurs poubelles sont renversées sur les voies de tramways pendant la manifestation. Au cours de celle-ci, l'ambiance devient de plus en plus "chaude".

A 15h30, la manifestation interprofessionnelle démarre, avec plus de 70000 personnes. Durant la manifestation, une altercation a lieue entre le service d'ordre de la CGT et un groupe d'étudiants.

En fin de manifestation, un cortège de 250 étudiants, pour la plupart cagoulés, se dirige vers le Polygone (immense centre commercial). Les grilles du centre commercial sont immédiatement fermées. Le cortège se trouve rapidement pris en sandwich entre une quinzaine d'agents de la BAC et une quinzaine de CRS. Après un face à face tendu d'une dizaine de minutes, les CRS laissent les étudiants rejoindre le rassemblement interprofessionnel, ou un délégué de la CGT fustige "l'agitation" des "anars".

En soirée, une quarantaine d'étudiants débutent l'occupation de l'amphi A de la fac Paul Valéry (lettres).

Vers 22h00, des feux de poubelles et de voitures prennent à la Paillade. La police se fait caillasser.

Vers 23h30, la BAC, casquée et armée, pénètre de force dans l'amphi A de la fac Paul Valéry (lettres), matraquant les étudiants, qui s'enfuient par petits groupes.

Toute la nuit, des émeutes ont lieu à la Paillade.

Mercredi 20 octobre 2010 :

A 8h00, tous les lycées publics de la ville sont bloqués, et les grilles de la fac Paul Valéry (lettres) sont fermées. Au lycée Léonard de Vinci (la Paillade), la proviseure à embauché une dizaine de vigiles privés.

Vers 9h, la vice-présidente de la fac Paul Valéry (lettres), Cécile Poussard, prétend lors d'une conférence de presse que l'évacuation de l'établissement s'est déroulée "sans violence" et annonce la fermeture administrative de la fac jusqu'au 25 octobre.

Vers 9h30, une altercation entre les lycéens grévistes du lycée Clemenceau et la police éclate.

Dans la matinée, le comité de mobilisation de la fac Paul Valéry (lettres) se réunit afin de décider d'actions futures.

En fin de matinée, une assemblée générale de la fac de sciences vote le blocage.

Pour la deuxième nuit consécutive, après celle de mardi à mercredi, des violences urbaines ont éclaté. Ainsi, hier, vers 4 h, un feu criminel a détruit une première voiture, garée rue du Grau. Mais le sinistre s’est rapidement propagé aux véhicules stationnés à côté, dont cinq ont été touchés par les flammes.
Par ailleurs, toujours vers 4 h du matin, mais cette fois-ci dans le secteur de la cité Saint-Martin, deux autres automobiles sont parties en fumée.

Jeudi 20 octobre 2010 :

A 8h00, tous les lycées publics de la ville sont bloqués.

En matinée, des manifestants occupent une agence de Pôle Emploi puis repartent manifester. La police procède à de violentes arrestations. 5 personnes sont placées en garde à vue.

Vers 13h00, des cheminots grévistes bloquent la gare SNCF. Ils seront délogés par les CRS.

Vers 13h30, 2000 lycéens manifestent dans le calme en ville. En passant devant la gare, bouclée par les CRS, des slogans « CRS-SS » et « Police partout, justice nulle part » ont fusés.

Dans l'après midi, une c21102010062inquantaine d'étudiants entament une manifestation sauvage en soutien aux interpellés de la matinée. Arrivé devant le commissariat, le cortège fait un sit-in d'environ une heure, durant lequel il doublera de volume.

A 17h00, environ 500 personnes manifestent devant la préfecture.

A 18h20, les 5 gardés à vue sont libérés. L'un d'eux est poursuivi pour refus de prélèvement ADN.

A partir de 20h00, des émeutes éclatent à la Paillade, plusieurs cars de CRS sont dépêchés sur place, ou ils essuient des jets de pierres et de cocktails molotov.

Vendredi 21 octobre 2010 :

Dans la matinée, tentative de blocage de l'aéroport de Montpellier.

Épilogue :

Lundi 25 octobre, il est prévu un blocage et une occupation de la fac Paul Valéry (lettres).

F.Bon

Source : http://fabienbon.canalblog.com/archives/2010/10/22/19404577.html

Ecrit par Fabien Bon, à 15:53 dans la rubrique "Actualité".



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