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Le nouveau féminisme, «cette escroquerie»
Lu sur le Nouvel observateur : "Dans «Fausse Route»*, la philosophe Elisabeth Badinter dénonce le dévoiement de la lutte des femmes et le retour à une police des mœurs. Elle a accepté de dialoguer avec Marcela Iacub, juriste aux thèses provocatrices


Le Nouvel Observateur. – Votre livre consacré

au féminisme actuel a pour titre «Fausse Route». Auriez-vous pu l’intituler

«Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle?», comme le dernier ouvrage de

Marcela Iacub?

Elisabeth Badinter. –

En partie. Le combat féministe que j’ai connu a été trahi au profit d’un nouveau discours, de nouvelles valeurs dans lesquels je ne me reconnais plus. On présente systématiquement la femme comme une victime. On manipule le concept de violence… J’ai pris un premier coup de sang en 1992 lors du débat à l’Assemblée sur le harcèlement sexuel. J’ai vu les féministes demander d’étendre la notion de harcèlement, ce qui a été fait dans la loi européenne de 2002. Depuis, tout peut être catalogué «harcèlement»: un regard, un geste, une parole… Ajoutez à cela le débat sur la prostitution dominé par le point de vue des abolitionnistes, et le nouveau discours moraliste sur la pornographie. Je me dis que tout est en place pour la police des mœurs…
Marcela Iacub. – Pour moi, ce nouveau féminisme victimaire n’est pas une simple déviation des grands combats des années 1970, mais le révélateur de leurs ambiguïtés. Car ce que les femmes ont gagné alors, c’est un pouvoir exorbitant sur la procréation. Il fallait évidemment leur donner le droit à la contraception, à l’avortement. Mais fallait-il aussi qu’elles puissent accoucher sous X, imposer un enfant à un homme…? On n’a pas su équilibrer les droits des différents acteurs de la naissance. On a renvoyé les femmes à leur destin de mères, en excluant les hommes. Je crois que cette victimisation des femmes est liée à la volonté de ne pas mettre en question les handicaps graves causés par cette mauvaise redistribution des rôles.
E. Badinter.

Moi, j’ai connu l’époque où il n’y avait ni contraception ni avortement. On tombait enceinte, le type pouvait se barrer… Il était indispensable de rendre aux femmes la maîtrise de leur corps. Mais, du coup, on leur a donné un pouvoir extraordinaire sur lequel on n’a jamais débattu. Vingt-cinq ans plus tard, je trouverais par exemple normal qu’on remette sur le tapis la question de la pilule masculine.

N. O. – Les féministes françaises auraient

selon vous importé des Etats-Unis cette logique «victimiste»...
E. Badinter. –
Les féministes radicales américaines comme Dworkin et MacKinnon, qui considèrent les femmes comme une classe opprimée, dominée par la sexualité masculine, ont publié leurs travaux dans les années 1970. On n’en a pas parlé en France, mais leurs idées ont essaimé par le biais des associations féministes européennes. Et ce sont elles qui portent la parole des femmes aujourd’hui…

N. O. – Mais ces associations sont largement

inconnues…
E. Badinter. –
En France, on

connaît les Chiennes de Garde et la Meute, qui s’en prend aux mannequins

[vivants] des vitrines des Galeries Lafayette. Deux groupes médiatiques mais peu nombreux. Et puis, récemment, a émergé un nouveau mouvement, Ni putes ni soumises, que je considère comme un féminisme d’urgence: retrouver le droit de circuler dans les banlieues, de vivre librement sa sexualité. Mais les lois actuelles, le discours sur les femmes sont déterminés par ces associations de l’ombre largement inspirées des féministes américaines.

N. O. – Cette logique de victimisation

n’est-elle pas adoptée par l’ensemble de la société?
M.

Iacub. –
Bien évidemment. C’est toute une façon de lire les rapports sociaux. Si vous êtes malheureux, ne pensez pas que c’est de votre faute: quelqu’un vous veut du mal. Il y a comme une déresponsabilisation générale.
E. Badinter. – Aujourd’hui, la victime est sacrée. Pour montrer que la femme est un petit être fragile et impuissant, on n’a pas hésité à publier des statistiques biaisées sur la violence conjugale. L’Enveff (enquête nationale sur les violences faites aux femmes) regroupe les violences physiques, morales, psychologiques. Du coup, les chiffres sont gonflés. Les médias ont écrit qu’il y avait 10% de femmes battues en France, puis 12, puis 14%. On donne l’impression que l’homme est un dangereux bourreau. De la même façon, on parle de la condition de «la» femme en général, comme si elle était identique en France et en Afghanistan. Femmes de tous pays, toutes victimes! C’est une escroquerie.
M. Iacub.

Oui, ces féministes semblent embarquées dans une demande de plus en plus insatiable de violence d’Etat contre les hommes.

N. O. – Vous n’allez pas un peu loin, là? Vous oubliez que ce sont aussi les hommes qui votent les lois, notamment les lois contre le harcèlement ou la prostitution...
E.

Badinter. –
Les hommes ont peur d’apparaître comme des salauds réactionnaires. N’oubliez pas que l’ensemble des médias sont rentrés dans ce discours de la bien-pensance féminine.

N.

O. – Vous semblez toutes deux critiquer la pénalisation des crimes sexuels.

Celle-ci paraît pourtant légitime…
M. Iacub. –
Je me suis simplement demandé pourquoi dans un monde qui se veut «libéré» le crime sexuel est devenu le crime des crimes, presque un crime contre l’humanité (quelques députés ont d’ailleurs proposé de le qualifier ainsi), plus puni que les homicides. J’en suis venue à penser qu’il y a là-dessous une morale sexuelle qui impose à tous une certaine manière de concevoir la sexualité comme lieu sacré de l’identité d’un individu.
E. Badinter.

Il était évidemment nécessaire que le viol soit considéré un crime. Mais je n’approuve pas la montée de la pénalisation parce que je pense que le violeur est un malade. Par ailleurs, je suis très hostile à l’utilisation abusive de la notion de viol… Aujourd’hui, certaines féministes n’hésitent pas à assimiler la porno-graphie ou la prostitution à un viol. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi, à une époque où les femmes vivent librement leur sexualité, certaines féministes considèrent le sexe comme l’horreur, le mal absolu.

N. O. – Vous exagérez…
E. Badinter. –
Lisez la sociologue Marie-Victoire Louis, par exemple, elle semble considérer la sexualité comme quelque chose de sale. Ce sont elle et d’autres qui disent que toutes les femmes seront humiliées tant qu’il y aura une seule prostituée dans la rue.

N. O. – Et en même temps Catherine Millet parle

sur toutes les ondes…
E. Badinter. –
C’est vrai. Il y a deux points de vue irréconciliables sur le sens à attribuer au sexe. Je regrette simplement que les féministes que nous entendons soient opposées à cette liberté sexuelle.

N. O. –

N’y a-t-il pas aujourd’hui un retour de bâton, comme si l’on avait été trop loin

dans la libération sexuelle?
E. Badinter. –
Qui peut juger qu’on a été trop loin? La limite est claire: pas de contrainte par un tiers.
M. Iacub. – Il y a en effet comme une demande de rétablissement d’un certain ordre moral. On la voit d’ailleurs clairement dans cette gauche devenue si puritaine. Pour les féministes d’aujourd’hui, la liberté sexuelle a été accaparée par les hommes. C’est d’abord une liberté de jouir des femmes et de les transformer en objet.
E. Badinter. – Et du coup elles se

permettent de désigner comme victimes des femmes qui ne se ressentent pas comme

telles. «Vous ne savez pas que vous souffrez; moi je le sais.»

N. O. – Mais ce discours a-t-il une influence réelle sur les rapports entre hommes et femmes?
E.

Badinter. –
Dès lors qu’on se met à légiférer en fonction des desiderata féministes, ce n’est pas anodin. Les notions de harcèlement moral et sexuel auront un impact sur la société. Je crois d’ailleurs qu’aujourd’hui les hommes vont mal. Tout doucement on est en train d’instaurer, sinon une guerre, du moins une séparation des sexes.

N. O. –

Vous écrivez même que les féministes tentent de domestiquer la sexualité des

hommes…
E. Badinter. –
Oui, je trouve qu’on «formate» la sexualité masculine à partir du moment où l’on parle de sexualité licite et illicite. Il faut évidemment réprimer certaines pulsions illicites, mais cette notion d’«illicite» s’étend considérablement. Prenons l’exemple de la pénalisation de clients de prostituées de 16 à 18ans qui a été votée en mars 2002. C’est une remise en question de la loi de 1982, qui établissait la majorité sexuelle à 15ans et 3mois. Tout individu jusqu’à 18ans est désormais considéré comme un enfant impuissant. Et personne n’a bronché…

N. O. – En quoi est-ce une tentative de

domestiquer la sexualité masculine?
E. Badinter.

Considérer comme viol toute sexualité masculine qui n’est pas dans la tendresse, dans la réciprocité des cœurs et des corps, c’est nier une bonne partie de la sexualité humaine.

N. O. –

N’est-il pas souhaitable que les relations entre hommes et femmes se fassent

ainsi dans le partage…?
E. Badinter. –
On peut trouver que c’est idéal, mais alors la prostitution n’a pas lieu d’être. On bride les hommes et aussi certaines femmes qui ne se ressentent pas dans cette forme de sexualité.
M. Iacub. – Les valeurs que chacun peut avoir dans ce domaine n’ont pas à être dictées par l’Etat. Il faudrait que chacun puisse donner à la sexualité le sens qu’il veut au lieu d’imposer qu’il n’y a de bonne sexualité que dans l’amour ou dans le cadre d’une relation continue…

N. O. –

C’est tout de même ce qui se passe…
M. Iacub. –

Non. Regardez les prostituées: ce sont des femmes majeures et consentantes… Pourquoi ne les laisse-t-on pas travailler librement?

N. O. – Vous vous inquiétez toutes les deux du

retour du thème de la maternité…
M. Iacub. –
Moi, je n’ai pas d’enfants. Et j’ai parfois l’impression qu’on me le reproche. C’est comme si je n’avais pas le droit de parler.
E. Badinter. – «Taisez-vous, vous n’avez

pas d’enfants», c’est ce qu’on reprochait à Beauvoir. Dans les années 1970-1980, aucune femme n’aurait pu avoir ce sentiment. C’est incroyable!

N. O. – Comment expliquez-vous cette évolution?
E. Badinter. –
La crise économique des années

1990 a été un facteur de régression considérable. On a dit aux femmes: Restez à

la maison. Elever des enfants, c’est un vrai travail. On a fait passer

l’allocation parentale des mères de trois enfants aux mères de deux enfants.

Puis, lors du débat sur la parité, on a vu émerger tout un discours tendant à

recentrer la vie des femmes autour de la maternité. Des féministes comme Julia

Kristeva ou Sylviane Agacinski ont écrit de grandes tribunes dans «le Monde»

pour dire «Il y a une différence essentielle entre les sexes: la maternité, et

c’est notre grandeur.»
M. Iacub. –
Et aujourd’hui Raffarin verse une prime de 800 euros aux femmes enceintes et crée un congé parental dès le premier enfant! Cela ne fera que marginaliser un peu plus les femmes les plus démunies. Aucune groupe féministe n’a protesté, parce que depuis des années ils ne font que chanter les louanges de la maternité.

N. O. – Finalement, y a-t-il aujourd’hui une

place pour un réel mouvement féministe? Quels combats devrait-il mener?
M. Iacub. –
Il faut aller dans le sens d’une égalisation de statuts des hommes et des femmes, seule condition pour une déconstruction des normes et des rôles sexués. Ne plus considérer les femmes comme des victimes, mais insister sur leur autonomie.
E. Badinter. – Le féminisme a de beaux jours devant lui, notamment quand je vois la condition des filles dans les banlieues. Aujourd’hui, il devrait mettre l’accent sur les mécanismes d’inégalité entre hommes et femmes. C’est difficile, parce qu’ils se forment dans l’intimité des couples et des familles. Mais ces mécanismes sont à l’origine de toutes les autres inégalités: de salaires, de présence dans les postes de direction, en politique… Tant qu’on continuera à identifier femme et mère, ce sera impossible. On ne peut plus dire que nous sommes les plus aptes à nous occuper des enfants et gémir sur l’inégalité des salaires. Il faut en finir avec cette schizophrénie.

(*) «Fausse Route», par Elisabeth Badinter, Odile Jacob, 218p., 17 euros.

Elisabeth Badinter, 59 ans, philosophe, a publié en 1980 «l’Amour en plus» (Flammarion), «Paroles d’hommes» (POL, 1989) et «XY, de l’identité masculine» (Odile Jacob, 1992).

Marcela Iacub, née en Argentine en

1964, est juriste et chercheuse au CNRS. Elle a écrit «Qu’avez-vous fait de la

libération sexuelle?» (Flammarion, 2002) et «Penser les droits de la naissance»

(PUF).

Ecrit par libertad, à 15:36 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  rfz
08-06-10
à 20:16

à propos de la bonne dame:
http://www.challenges.fr/classements/fortune.php?cible=26

publicitaire et semi-milliardaire, ça fait deux bonne raisons de l'apprécier.
Répondre à ce commentaire

  libertad
08-06-10
à 22:52

Re:

Bah, nous avons bien le prince Kropotkine :-)
Répondre à ce commentaire

  rfz
08-06-10
à 22:59

il travaillait dans la pub lui aussi ? ;-)
Répondre à ce commentaire

  libertad
08-06-10
à 23:05

Re:

Non il bossait dans la noblesse
Répondre à ce commentaire

  rfz
08-06-10
à 23:10

Re:

bien vu. :-)
Répondre à ce commentaire

  libertad
09-06-10
à 23:20

Commentaire sur

Mail reçu de Martine :

Je n'avais encore rien lu à propos de son livre, je sais qu'il y a eu des articles partout, et je suis stupéfaite.

E.B. procède par amalgame : « Prenons l’exemple de la pénalisation de clients de prostituées de 16 à 18ans qui a été votée en mars 2002. C’est une remise en question de la loi de 1982, qui établissait la majorité sexuelle à 15ans et 3mois. Tout individu jusqu’à 18ans est désormais considéré comme un enfant impuissant. Et personne n’a bronché… ».

- Peut-on dire à EB que lorsqu'on a entre 16 et 18 ans, il est différent d'avoir des relations sexuelles et de se prostituer. Si on parle de droits juridiques, un contrat avec un mineur a toujours été illégal et qu'est-ce que la prostitution si ce n'est une cession d'un peu de soi contre de l'argent ?

E.B. écrit « Moi, je n’ai pas d’enfants. Et j’ai parfois l’impression qu’on me le reproche. C’est comme si je n’avais pas le droit de parler. »

- Non, mais a-t-elle bien connu, adulte, des jeunes de 16 à 18 ans, a-t-elle vécu au milieu d'eux pour en parler... Ou bien se sert-elle d'eux, d'une soi-disant défense de leur liberté sexuelle, pour véhiculer son idéologie ?

 

Je ne peux m'empêcher de penser que le milieu de la publicité, qu'elle doit bien connaître, ce milieu artificiel, de l'argent, de la manipulation, grand prédateur de chair fraîche (jeunes mannequins de 12/14 ans) doit avoir déteint sur ces idées.

 

Lu sur le site de POLITIS, une femme répondant à E.B. : «(...)sans couches jetables, sans petit pots pour bébés, sans lait maternisé en poudre, sans superbes jeunes filles mannequins-objets des marques, sans tout ça, que serait le Groupe Publicis, quatrième groupe publicitaire mondial, dont Elisabeth Badinter , 61ème fortune de France, est actionnaire de référence (10,6%) et membre du conseil de surveillance ? Par le biais de Publicis Mme Badinter pourrait peut-être influer sur l’image du rôle de la femme et de l’homme sur les clichés éculés et traditionnelles que véhiculent la pub. Son discours me fait penser à cette pub "Moulinex libère les femmes"... »

 

Enfin, pour une critique des thèses de M. Iacub, lire l'article « A propos du féminisme pseudo-libertaire de M. Iacub » par Monique Boireau-Rouillé – Dans la revue de recherches et expressions anarchistes Réfractions n° 24 de mai 2010 « Des féminismes, en veux-tu, en voilà » - Ce numéro de Réfractions est particulièrement intéressant.

 

Martine

Répondre à ce commentaire

  Broutchoux
09-06-10
à 23:57

Re: Commentaire sur

D'après wikipedia M. Iacub serait plutôt libertarienne.
Répondre à ce commentaire

  libertad
10-06-10
à 00:03

Re: Commentaire sur

Martine sur la question de la prostitution des mineures, il est intéressant de relire un article de Robert Badinter : Prostitution et pénalisation.
L'affaire récente de Zaïa et des joueurs de foot ( pour lesquels d'ailleurs je n'ai aucune sympathie ) a montré que ce genre d'histoire n'est pas aussi simple qu'il peut y paraitre et que l'age de la prostituée peut facilement être caché que ce soit par elle-même ou par un proxénète.
R. Badinter proposait de renforcer la répression contre les proxénètes de mineures.
La prostitution a longtemps été un moyen d'initiation sexuelle pour les adolescents, qu'en serait-il d'un jeune homme de 16 ans qui aurait une relation sexuelle avec une prostituée de 16 ans ?
 
"qu'est-ce que la prostitution si ce n'est une cession d'un peu de soi contre de l'argent ?"
Je ne pense pas, la prostitution est un service sexuel, après l'acte sexuel la prostituée conserve son intégrité corporelle, elle ne cède rien d'elle contrairement à ce qui se passe dans le don d'organes souvent comparé à la prostitution.
Sur la question de la pression sociale qui s'exerce sur les femmes qui ne veulent pas d'enfants lire le blog de nonmère

Sur la question de la fortune d'E. Badinter et du fait qu'elle vivrait de la pub ( ce qui est certainement le cas ) c'est un argument qui me parait toujours étonnant à un double titre. En effet d'un côté il me semble difficile de dénoncer le plafond de verre qui empêche les femme d'accéder aux postes de décisions et au coeur du capitalisme et d'un autre côté considérer qu'un femme ayant brisé ce plafond de verre soit automatiquement discréditée dans son discours.
Comme je l'ai dit plus haut avec Kropotkine, la position sociale d'une personne ne la discrédite pas automatiquement.
"« A propos du féminisme pseudo-libertaire de M. Iacub » par Monique Boireau-Rouillé – Dans la revue de recherches et expressions anarchistes Réfractions n° 24 de mai 2010 « Des féminismes, en veux-tu, en voilà » - Ce numéro de Réfractions est particulièrement intéressant."
Tout à fait d'accord avec toi Martine, ce numéro est excellent bien que je trouve que les points de vue contradictoires et les débats y sont peu nombreux.
L'article sur Iacub me semble le plus intéressant sur l'honnêté avec lequel les thèses de Iacub sont présentées avec clarté mais les réponses me semblent assez faibles.
J'ai été fort étonné dans cet article de lire comme une critique : "Pour elle, l'Etat ne produirait unilatéralement que du droit répressif et moralisateur, et serait un obstacle à une libre morale du consentement" et l'auteure de l'article considérant elle-même que le droit élaboré par l'Etat servirait actuellement de lien social, une conception du droit bien peu anarchiste.
Quant à sa référence à Marcel Gauchet pour critiquer Iacub, je ne vois toujours pas l'anarchisme là-dedans.
Je crois aussi qu'elle méconnait l'anarchisme individualiste, car elle assimile tout le temps individualisme et libéral  ( en le réduisant au libéralisme économique )

Répondre à ce commentaire

  libertad
10-06-10
à 00:14

Re: Commentaire sur

Broutchoux, je n'ai pas lu sur sa bio de Wikipédia qu'elle serait libertarienne. Je n'ai d'ailleurs pas lu nulle part qu'elle se définissait politiquement.
D'ailleurs le courant libertarien n'a aucune existence en France contrairement aux USA.
Je la considère comme une individualiste ce qui pour une anarchiste individualiste n'est pas une critique mais je ne connais pas sa position sur l'Etat.
Répondre à ce commentaire

  Broutchoux
10-06-10
à 08:12

Re: Commentaire sur

Elle est mentionnée dans les libertariens célèbres sur la page libertarianisme.
Répondre à ce commentaire

  satya
14-06-10
à 21:34

Mais fallait-il aussi qu’elles puissent accoucher sous X,

je suppose qu'elle préfère l'infanticide??

je n’approuve pas la montée de la pénalisation parce que je pense que le violeur est un malade.

ben voyons, malade et pas responsable !! et puis quoi encore?

Considérer comme viol toute sexualité masculine qui n’est pas dans la tendresse, dans la réciprocité des cœurs et des corps, c’est nier une bonne partie de la sexualité humaine

c'est sûr que les femmes sont masos n'est ce pas? à 100% en train de chanter: fais moi mal, johnny ?
aucune nuances de faite quand à la simple réciprocité des corps qui est bien le minimum, partager un acte sexuel n'est pas automatiquement un acte amoureux, mais il reste essentiel que les personnes soient bien consentantEs.

  Et aujourd’hui Raffarin verse une prime de 800 euros aux femmes enceintes et crée un congé parental dès le premier enfant! Cela ne fera que marginaliser un peu plus les femmes les plus démunies

elles sont pas un peu en retard là?
et puis, une femme enceinte n'est-elle pas mieux avec ces maigres 800 euros à faire ce qui lui plait, plutôt qu'à bosser à temps partiel avec 450 ou 600 euros par mois?

ces bourges m'écoeurent de plus en plus et ceux qui les "suivent" encore plus !!
Répondre à ce commentaire

  Meloodie
19-06-10
à 18:21

Re:

Ce discours méprisant de Badinter à l'égard du "salaire" versé aux femmes enceintes ressemble étrangement au grand discours des années 70 où les féministes nord-américaines débattaient sur la reconnaissance du salaire aux femmes (ou hommes) qui restent à la maison pour s'occuper des enfants et des tâches ménagères.  Pratiquement toutes les féministes étaient contre et invoquaient les mêmes arguments : c'était pour marginaliser les femmes.  Elles ont plutôt plaidé en faveur du partage des tâches ménagères, comme si c'était une alternative !  On dirait du vieux féminisme réchauffé.

Les positions de Badinter sur la prostitution peuvent être vraiment intéressantes et tendent effectivement à rompre avec l'approche victimisante.  En contrepartie, son discours sur le foulard islamique, soit en faveur de la régulation de l'expression religieuse des femmes, ou plutôt des femmes musulmanes, en public est hyper victimisant - et colonialiste.  C'est très impressionnant de voir comment elle peut passer d'un discours pronant l'autonomie à celui d'une "'escroc féministe" qui sait ce qui est bon pour les autres. 
Répondre à ce commentaire

  satya
19-06-10
à 20:41

Re:

salut mélodie; en effet je suis bien d'accord mais ce que je me demande  aussi; c'est de bien définir si parce que cette femme dit quelques éléments qui pourraient se trouver intéressants dans un flot d'imbécilités, est-ce que ces imbécilités sont automatiquement mis à l'écart pour une position et cela uniquement  parce que c'est une bourge qui parait dans les médias principaux??

avons-vous à ce point perdu la parole?
Répondre à ce commentaire

  Meloodie
19-06-10
à 23:01

Re:

Bien d'accord sur le fait le le flot d'imbécilités ne doit pas être mis à l'écart ! 

Personnellement, mon intérêt vis-à-vis Badinter est disparu au moment où j'ai lu une de ses entrevues qui portait sur le foulard islamique.  De mémoire,  elle disait que ces femmes étaient aliénées, participaient à leur opression et revendiquait que le foulard soit interdit dans les écoles.  Ma très grande amie porte le hidjab et même le nicab à l'occasion.  Elle est intelligente et réfléchie.  Elle bien consciente que les institutions religieuses exercent un pouvoir important. Mais elle très croyante et pratiquante. Moi je l'aime et la trouve fantastique.  Pourquoi lui interdire d'aller à l'école tel qu'elle est ?  Au nom d'une soit disant menace à l'identité collective (la menace islamique).  Bah, je trouve cela grave et pour moi c'est Badinter qui est opressante.

Satya, dieu merci je n'ai pas perdu la parole !  Et la tienne m'est toujours très inspirante ;-)  Merci
Répondre à ce commentaire

  libertad
19-06-10
à 23:31

Re:

Méloodie il me semble que l'on ne peut pas tout à fait mettre en parallèle deux "libertés" ou deux droits : celui de porter le voile et celui de se prostituer.C'est vrai que d'un côté Badinter déclare que les femmes ont le droit de se prostituer librement et demande qu'on ne parle pas à leur place pour celles qui le font. D'un autre côté elle s'oppose au voile et ça parait contradictoire avec la liberté des femmes de porter le voile.
D'un point de vue anarchiste par contre ça ne me semble pas contradictoire. En effet à la condition de ne pas porter un jugement moral sur la sexualité, le point de vue anarchiste considère que la prostitution est une forme de salariat comme une autre ou simplement les travailleuses du sexe ont les mêmes droits que les autres salariés ( droit à la santé, droit de ne pas subir de violence ou de contrainte physique, droit à un salaire décent ).
Pour le port du voile la question me semble assez différente, tout d'abord comme anarchistes nous considérons les religions comme une aliénation de l'individu, comme des structures abusives et complètement nocives. J'observe ensuite que la religion musulmane ne prescrit pas le hidjab, ni le nicab, il s'agit de coutumes de certaines parties du monde qui peuvent d'ailleurs ne rien avoir à voir avec l'islam et même être antérieures. Dans le port de ces vêtements il y a souvent une forte dimension de provocation dont il faudrait analyser la dimension au cas par cas.
Pour ma part je ferais, comme anarchiste plus le rapprochement avec la nudité. Comme naturiste je revendique le droit à la nudité comme une liberté individuelle et pas seulement dans le domaine privé. J'interroge donc ceux qui sont partisans du nicab. Puisqu'elle demande cette liberté, est-elle d'accord que dans tous les endroits où elle revendique le port du nicab, les naturistes puissent revendiquer le droit à la nudité ? C'est à dire dans l'espace public. Je rappelle que tous les ans les militants naturistes qui défilent dans le cadre de la Cyclonudista à Paris en sont aussitôt empêchés par la police et ça ne suscite guère de protestation.
Pourquoi les unes auraient-elle un droit et pas les autres ?
Répondre à ce commentaire

  Meloodie
20-06-10
à 01:42

Re:

Libertad, ce ne sais pas trop évident car je suis sur un autre continent et mes opinions et ma compréhension du monde sont très influencés par l'environnement et le contexte social dans lequel je vis. Je viens sur ce site car j'y apprend toujours beaucoup de trucs liés à la justice sociale et j'apprécie beaucoup.  J'avoue qu'il arrive que je ne comprenne pas toujours tous les textes et que parfois certaines références m'échappent complètement.  Je vais donc m'efforcer de répondre sans faire trop de dégat ;-)

D'abord, je suis pleinement d'accord sur le fait que les unes ne devraient pas avoir plus de droits que les autres.  Je suis totalement en faveur du drois à la nudité.  Les naturistes devraient être libre de se promener nu comment ils le souhaitent.

Pourquoi maintenant je fais le lien avec le port du foulard islamique, le travail du sexe et la victimisation ?  D'abord car moi et ma copine qui porte le hidjab avons eu beaucoup de discussions sur les discours des féministes contre la prostitution et le port du hidjab.  Ce sont généralement mêmes arguments qui sont invoqués.  Au point où nous nous sommes amusées une fois à prendre un texte sur le site de Sisyphe (ce fameux regard féministe sur le monde) et nous avons remplacé les mots "porter du voile" par "se prostituer"et ainsi de suite : le texte était tout simplement et presque parfaitement devenu un texte classique anti-prostitution.  Au cours de nos discussions, nous avons également réalisé que des discours nous faisaient vivre les mêmes sentiments et la même frustration. 

Ensuite, il y a le fait que débat féministe sur le hidjab est plutôt discret au Canada mais relativement nouveau et houleux au Québec.  Je suis un peu pressée par le temps alors je te laisse trois liens qui, peut être, aidera à comprendre ma compréhension du droit des femmes en lien avec le port du foulard islamique et le féminisme victimisant. Pour les deux textes sur les accomodements raisonnables, si le port du hidjab n'est pas nommé explicitement, il faut juste savoir qu'il nettement dominant dans le débat sur les accom. raisonnables. 

http://nooneisillegal-montreal.blogspot.com/2007/11/accommodements-raisonnables.html

http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2007/02/dclaration_en_r.html

http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2010/04/declaration-de-linstitut-simone-de-beauvoir-projet-de-loi-94.html

Enfin je suis un peu confuse face au fait que l'anarchisme considère la religion comme une aliénation.  L'homme avec lequel j'habite et partage ma vie est anarchiste mais pratique aussi une religion.  Plusieurs collectifs que j'ai cotoyés à Montréal, Toronto et Vancouver qui étaient largement investis par des anarchistes faisaient une place relativement importante aux diverses pratiques religieuses.  Je n'ai pas tes connaissances sur les théories anarchistes et tu peux comprendre que je suis bien mal placée pour en débattre.  Tu jugeras tout cela comme tu l'entends, je ne me risque pas plus !

Bon, il faut que je file !  a +
Répondre à ce commentaire

  satya
20-06-10
à 11:08

Re:

bonjour mélodie et merci de ta gentillesse :)

je pense que tu as raison de garder en toi l'essentiel de ce qui fait ton échange avec ton amie: la voir telle qu'elle est c'est à dire son être humain que tu apprécies, être capable de justement ne pas te laisser te réduire à son uniforme religieux qui n'est qu'un uniforme comme bien d'autres; comme les personnes qui s'habillent à "la mode" et qui se retrouvent tous et toutes habillés pareils.
il en est  même de nudistes qui en fait portent l'uniforme de postures idéologiques; comme quoi!! (ps: ne le prends pas pour toi, libertad! )

les manipulations politiciennes nous font oublier notre humanité et nos échanges dans le respect les unEs des autres, leurs croisades sont odieuses et il est important de ne pas devenir leurs jouets sur de tels sujets.
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  libertad
20-06-10
à 11:45

Re:

Méloodie mon propos sur la religion tient sans doute au contexte anarchiste français qui est fortement anti-religieux. L'anarchisme dans son ensemble a eu une attitude plus diversifiée, voir l'article d'Anarchopédia bien que cet article soit assez contestable car il évoque des courants très minoritaires de l'anarchisme
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  libertad
20-06-10
à 12:03

Simone de Beauvoir et l'escroquerie féministe

Sur la question de l'escroquerie féministe je suis entrain de lire de nombreux documents sur le mythe Simone de Beauvoir. Avoir fait de cette femme une icône du féminisme, à partir de son livre "le deuxième sexe" sans faire référence à sa vie me semble une escroquerie assez incroyable.
En effet dans le couple qu'elle forma avec Sartre, elle n'hésita pas à lui servir de pourvoyeuse de "chair fraîche" puisqu'il aimait déflorer les jeunes vierges. Pour lui fournir ce qu'il cherchait, elle n'hésitait pas à séduire les élèves mineures de sa classe de philo, à avoir des relations sexuelles, à les mettre dans une situation de dépendance financière et ensuite à les fourrer dans les pattes de Sartre. On comprendra dès lors sa position pour le moins ambigüe sur la question du lesbianisme : il valait mieux ne pas s'expliquer sur certaines relations !
Un homme qui aurait fait ça serait qualifié de proxénète et de Beauvoir est une référence féministe : une belle escroquerie ! Et quand le courant féministe victimiste vient donner des leçons sur la question de la prostitution ou sur la morale sexuelle des hommes, il faudrait déjà balayer devant sa porte.
A lire à ce sujet :
- Tête à tête d'Hazel Rowley
- Les ménages à trois d'un duo inspiré
- Simone la scandaleuse
- Un curieux silence de Simone de Beauvoir
- Mémoires d'une jeune fille dérangée
- Rapports avec certaines de ses anciennes élèves
- Liaisons dangereuses. Sartre et Beauvoir
- Le couple modèle ?
- La lesbienne dans " le deuxième sexe" de Simone de Beauvoir
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