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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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C’est pour ton bien !
Lu sur Non Fides: Gamin, c’est pour ton bien que tu dois te lever à 7h du mat’ et passer ta journée entre quatre murs à l’école à écouter tes professeurs, te taire et obéir, à apprendre par cœur tes leçons sans sourciller ; prendre tes récréations quand on te le dit, rentrer chez toi pour faire tes devoirs avec discipline ; c’est pour ton bien qu’il faut respecter tes parents quoi qu’ils fassent ou qu’ils disent, qu’il faut te lever quand le directeur entre dans la classe même si c’est une grosse crapule, qu’il faut savoir les paroles de la Marseillaise et les tables de 9. C’est pour ton bien qu’on te sert une bouffe de merde équilibrée à la cantine, pour que tu ne sois pas trop perturbé quand tu seras plus grand.

Prolétaire, c’est pour ton bien que le travail est rendu obligatoire, que les usines ont été inventées, que le patron te donne des ordres au boulot en te gueulant dessus, que les trains de banlieues avec leurs contrôleurs ont été mis en place ; c’est pour ton bien que les heures supplémentaires existent, et que les syndicats parlent en ton nom pour négocier dans ton dos le prix de l’universel bonheur dans l’esclavage salarié ; c’est pour ton bien que l’argent existe, car sans argent, penses-tu, avec quoi te payeraient les patrons ? C’est pour ton bien qu’il faut te sacrifier corps et âme à l’économie du pays, au Dieu Capital.

Citoyen, c’est pour ton bien qu’il faut voter et élire tes maîtres, qui organisent ce meilleur des mondes possibles ; c’est pour ton bien qu’on te sonde et te questionne, et c’est pour ta protection que les flics patrouillent jour et nuit, pour ta sécurité ; que tu peux te constituer en milice de citoyens volontaires pour chasser l’Ennemi Intérieur dans les rues, et ainsi compléter le bien que te font vidéosurveillance, puces RFID et fichiers.

Jeune, c’est pour ton bien qu’il ne faut pas traîner dans les rues la journée, qu’il ne faut pas traîner dans les rues le soir ni la nuit, qu’il ne faut pas que tu fumes, qu’il ne faut pas que tu boives, qu’il ne faut pas que tu baises ni que tu penses ; c’est pour ton bien qu’il faut renoncer enfin à tes utopies stupides et inutiles, et apprendre ce qu’est la Raison ; que l’on construit des terrains de foot au pieds de tes tours HLM, car le sport ça éduque. C’est pour ton bien que l’on place vigiles et anti-vols devant les magasins, car il vaut mieux que tu crèves la dalle avec ton SMIC plutôt que tu deviennes malhonnête. C’est pour ton bien qu’on te formate, te conseille, qu’on te réprime et qu’on t’oriente, qu’on t’insert et te réinsert à vil prix, qu’on t’apprivoise.

Vieillard, c’est pour ton bien qu’on recule l’âge de la retraite, sans quoi tu t’ennuierais à attendre la mort en prenant le temps de vivre ; c’est pour ton bien que les médicaments ne sont plus remboursés, car sinon tu prendrais l’habitude de tomber malade, et puis il faut bien dépenser les fruits de ton travail d’octogénaire. Et comme tu seras ensuite bien fatigué, c’est pour ton bien que les maisons de retraite t’accueilleront et te garderont à l’écart, bien à l’écart.

Migrant clandestin, c’est pour ton bien qu’on te rafle, qu’on te maintient en garde-à-vue, puis dans de jolis centres fermés ; comme le capitalisme ne peut pas accueillir toute la misère du monde qu’il a créée, c’est pour ton bien qu’il t’expulse comme il t’exploite et te « rapatrie », de crainte que, apatride, tu oublies les vertus de l’enracinement, de l’identité et du patriotisme ; c’est pour ton bien que les centres de rétention où l’en t’enferme sont entourés de fils de barbelés car l’évasion est dangereuse, tout comme la liberté en général. C’est pour ton bien que ces centres sont construits par tes compères sans-papiers, car qui mieux qu’un de tes camarades peut savoir comment les fabriquer pour ton confort ? C’est pour ton bien que l’on te tabasse et te tire dessus des deux côtés des frontières, pour te rappeler qu’il y a encore pire : les passeurs, et que tu aurais de toute façon mieux fait de rester « chez toi ». C’est pour rendre ta prison plus douce et plus agréable que la Cimade et la Croix Rouge la co-gèrent, c’est pour ton bien.

Populations bombardées, foutues dans des camps, otages des guerres étatiques, c’est pour votre bien qu’on rase vos maisons, que le Pouvoir vous prend comme chair à canon, que vous êtes les « pertes collatérales » ; comme c’est par la trique qu’on apprend le bien-être, c’est par les bombes, le napalm, les mines et la mort qu’on apprend ce que sont la Démocratie et le Progrès. Et puis c’est bien connu, le beau temps vient toujours après la tempête.

Prisonnier, c’est pour ton bien que les syndicats de mâtons demandent un renforcement des effectifs et des murs plus épais, la construction de nouvelles taules, car il n’y en a pas assez comme ça, c’est évident. C’est pour ton bien que les ERIS interviennent, car la prison c’est si violent, il faut bien faire cesser les bagarres entre détenus… C’est pour ton bien qu’on te colle la perpétuité car dehors tu serais dangereux pour toi-même, et qu’on te colle aux chevilles un bracelet électronique car, n’est-ce pas, pour mieux reprendre goût à la liberté, rien ne vaut une bonne vieille laisse.

Pauvres, c’est pour votre bien qu’on vous apporte la Kulture sur un plateau et l’Art près de chez vous, comme avant-garde de la pacification sociale, comme preuve d’une entente possible autour de la soi-disant création, pour vous prouver que l’ascension sociale est possible, avec un peu de bonne volonté et d’imagination. Et puisque avec un peu de peinture on s’en met plein les poches, si vous ne vous sortez pas de votre misère, c’est bien votre faute.

Il paraît que c’est pour notre bien que ce monde de merde doit continuer comme il est, que c’est pour notre bien qu’il faut laisser la liberté dans un tiroir comme on oublie une mauvaise plaisanterie.

Il paraît que c’est pour notre bien que tout doit rester en place : l’argent qu’on a ou qui nous manque, les patrons qui ont la bonté de nous « offrir du travail », les keufs, les chefs d’Etat et ceux qui rêvent de prendre leur place, les banques, les centrales nucléaires et leurs déchets dans chaque parcelle de terre, les lignes haute et très- haute tension, les autoroutes et la bagnole pour aller plus vite des vacances au taff, les caméras à chaque putain de coin de rue, les tranquillisants absorbés en masse pour tenir, les militaires et leurs armes si évoluées, l’industrie même si c’est une fabrique à esclaves, à cancers et à mutilations, la marchandise même si elle nous écrase et nous bouffe la vie ; la famille, et la religion qui nous dressent comme du bétail humain, la biométrie et le contrôle oppressant, la médecine et la dépendance qu’elle implique, la prison et sa soumission, les écoles et leur domestication, les élections et leurs illusions, les machines qui font des machines et qui nous façonnent à leur image, les usines qui sont une des prisons « du dehors », cette société et sa fausse joie, la politique et sa vraie misère, l’autorité comme référence rassurante quand tout tend vers un approfondissement du nihilisme ambiant.

Nous crachons sur ce paternalisme qui sera toujours aussi puant que bienveillant, qui nous offre autant de promesses de confort matériel que de coups de matraque dans les côtes. Il n’y a qu’un vaste mensonge déconcertant pour nous faire croire que la servitude c’est le bonheur, que l’autorité permet la liberté, que la peur est source de création, que la domestication et l’exploitation généralisées ouvrent la voie à l’émancipation.

Quand nous renvoyons à la gueule du Pouvoir une partie de la violence qu’il n’est pas parvenu à nous enlever, il se souvient que ce n’est pas pour son bien que nous nous révoltons, mais pour sa disparition totale et définitive.

Casse-Noisette

Extrait de Non Fides N°IV.

 
Ecrit par , à 09:53 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Cossery
03-08-09
à 10:49

Excusez-moi si je me répète sans cesse, mais que se passera-t-il quand vous aurez "craché sur ce paternalisme " et "renvoyé à la gueule du pouvoir la violence...."  ?? Eh bien rien de plus... Le pouvoir se fiche de vous, il ne craint pas les gens qui parlent et qui écrivent des théories. Le pouvoir et les élites craignent les gens qui agissent et ceux qui sortent de leurs sphères d'influence. Le pouvoir craint ceux sur qui il n'a aucune prise. Cessez de collaborer au système et vous serez plus crédibles. Parler ne sert souvent à rien.

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  dgino82
03-08-09
à 18:08

Re:

cossery tu dis pas que des conneries masi presque

je le trouve excellent ce texte, et puit-il participer à l'éveil de cette putain de société aux cerveaux embrumés, formatés, normalisés. on se la fait tous mettre mais apparemment yen a pas bcp qui la sentent, ou alors ils aiment ça ces salauds.

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  Cossery
03-08-09
à 18:48

Re:

dgino82, c'est pas joli de dire des gros mots, mais bon, je ne relèverai pas l'insulte. Je te pose une question : les gens sont-ils contents d'être des moutons ? S'ils aiment ça, alors soit. Ce que je veux dire, c'est que beaucoup de gens pleurent sur leur sort et attendent de l'Etat ou du bon dieu que les choses s'arrangent. Eh bien ils peuvent attendre longtemps. Moi j'ai choisi de ne pas attendre que tout tombe du ciel, j'ai choisi d'être acteur de ma propre vie. J'ai chosi de ne pas être un mouton...mais libre à toi d'en être un. Continue de te plaindre, de causer sur les malheurs du monde, etc etc, mais si tu ne fais rien pour changer ça, alors tu as une part de responsabilité.
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  clown
03-08-09
à 23:06

Re:

Mais qu'est-ce que tu racontes ? Qui parles de pleurer ? Qui revendique sur ce site d'être un mouton ? Arrête de dire n'importe quoi, tu veux ?
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  Cossery
04-08-09
à 00:19

Re:


La vache, quelle violence !! Je me range à l'avis de certains lecteurs de ce site, tout le monde est gentil et poli avec toi tant que tu adhères à la pensée de mise, si tu as le malheur de remettre certaines choses en cause, on t'assomme de théories lénifiantes ou on te pousse vers la sortie. Je me rends compte que certains anars ne font que reproduire les codes de la société qu'ils combattent. Quelle déception...
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  Satyre
04-08-09
à 14:10

Re:


La vie est avant tout un combat contre soit même, car ont ne changera pas les rapports de domination qui régissent la société sans que chaque individu fasse sa propre révolution intérieurement, c'est à dire en prenant conscience que cela est dans son propre interêt fusse t'il purement égoïste.. car sans un tel travail sur soit même, il ne faudrait que peu de temps pour qu'une société libertaire ayant pourtant aboli l'etat et le capital ne finisse par se transformer rapidement en une lutte acharné pour la domination entre différents clans à caractère mafieux et guerriers, ce qui au final nous raménerait à une nouvelle forme de féodalisme post industriel, puis à la création d'un etat tout puissant et bien plus violent et  liberticide que celui qui fut mis en place après la chute de l'empire romain dont l'environnement était encore d'une grande diversité et générosité, c'est à dire facteur d'une auto-suffisance indispensable à la réalisation de soit fusse t'elle accompagné de pillage.

personne ne naît anarchiste, ont le devient par la force des choses, mais c'est un effort permanent pour le rester dans une société fascisante ou la compétition et la division entre individus est la régle absolu orchestré par le pouvoir, et ou les spectateurs-consommateurs sans pouvoir décisionnel que nous sommes tous devenus ne sont plus réellement propriétaire de leurs vies, c'est à dire bien plus encore aujourd'hui que tout les cerfs du moyen âge qui malgré les spoliations et les violences des seigneurs avaient encore le sentiment de ne pas totalement dépendre de l'organisation féodale de la société pour subvenir à leurs besoins et assurer leurs existence.. les cerfs du moyen age contrairement à nous disposaient encore du sentiment de pouvoir pleinement se réaliser par le seul apprentissage de l'autosuffisance transmise de génération en génération, et d'ou découle le sentiment d'autonomie indispensable à la confiance en soit et à l'espoir de liberté.

les pulsions violentes de domination chez l'individu naissent aussi et en partie de la frustration de ne pas pouvoir se réaliser pleinement, et celles ci sont d'autant plus croissantes que la dépendance de l'individu envers la société augmente et que son autonomie décline.

Tout cela pour dire qu'il n'est absolument pas surprenant que nombres d'anarchistes sincères choisissent de rester fermement campés sur leurs positions et s'emportent assez rapidement (moi y compris), car dans cet société ayant atteint un degré d'esclavage volontaire sans précédent dans l'histoire, les convictions sont tout ce qu'il reste à l'individu ainsi dépouillé de toute dignité humaine par des structures de pouvoir ayant le monopole sur tout les aspects de notre vie et bientôt sur l'ensemble du vivant lui même..
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  satya
08-08-09
à 15:42

Re:

personne ne naît anarchiste,
tiens c'est marrant je pense exactement le contraire :D
 
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  Satyre
08-08-09
à 17:51

Re:


salut satya,

en effet certaines personnes ont dès leurs plus jeune âge l'esprit de révolte et le refus de l'autorité, mais l'anarchisme n'est il pas aussi une prise de conscience qui peut s'opérer et se renforcer au fil du temps  ?
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  satya
12-08-09
à 15:17

Re:

salut satyre :)
bof, l'anarchisme ne m'intéresse pas vraiment, l'anarchie par contre si :)
et je pense que tous les bébés sont des anarchistes, juste qu'ils sont plus ou moins rapidement pervertis ;)

ps: tu pourrais m'envoyer un mail stp à satyagrahas (at) gmail.com?
j'aurais une petite proposition - tout à fait "honorable" -  à te présenter :D
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