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L'En Dehors


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OU EST PASSEE LA « CLASSE OUVRIERE » ?
--> MATIERE A REFLEXION
Question saugrenue diront certains. Pourtant, cette classe sociale, véritable mythe à la fin du 19e siècle et surtout durant le 20e, n’a pas répondu à la mission qui lui avait été dévolue par les « théoriciens de la révolution » : le renversement du capitalisme. Est-elle aujourd’hui capable d’y répondre,… et d’abord où est-elle ?

 

Devant la désindustrialisation des pays développés – qui la fait disparaître, en tant que pivot déterminant de la lutte sociale - et l’atonie actuelle des luttes, on est en droit de se demander ce qui reste réellement de cette classe sociale et de sa « mission historique »… il y va de la justesse de notre stratégie en matière de changement social.

 

 

CLASSE OUVRIERE ET SALARIAT

 

 

On confond facilement « classe ouvrière » et salariés. C’est à mon avis une grave erreur qui est à l’origine de malentendus et source de confusion sur la dynamique du changement social.

 

Que la classe ouvrière, au début du capitalisme, ait été le symbole même de la classe des salariés, c’est incontestable.

 

S’il est exact que c’est la tendance à la généralisation du salariat dès le 19e siècle, qui a fait la « classe ouvrière », il est par contre faux de croire que l’extension de celui-ci aujourd’hui gonfle les effectifs de celle-ci. En effet, quand on parle de « classe ouvrière », on parle certes de la situation de salarié, du rapport salarialmais il n’y a pas que cela. Il y a, en effet, aussi, le fait que les conditions économiques et physiques d’exploitation créaient des conditions objectives (concentration dans les ateliers d’usine) et subjectives (la conscience de classe) qui prédisposaient cette classe à une mission historique.

 

Or, et l’expérience l’a suffisamment montré à la fin du 19e siècle et durant tout le 20e… ce qui était prévu, et je dirais même « scientifiquement » prévu… revoyez ce que l’on appelait le « socialisme scientifique »,… ne s’est pas produit.

 

On peut donc dire, que, sur le plan sociologique, de même que sur le plan politique, la « classe ouvrière », définie comme le « fer de lance » dans l’offensive contre le Capital, a disparu. Croire le contraire c’est s’en tenir à une vision obsolète de ce qu’est la réalité sociale et ne pas tirer les leçons de l’Histoire et des « prédictions » qui ont fondé tout le mouvement révolutionnaire du 20e siècle.

 

Cela dit, le rapport salarial n’en demeure pas moins le rapport dominant dans notre société, et constitue une de ses principales contradictions, et non plus la seule, comme on le croyait jusqu’à présent.

 

 

« TRAVAILLEUSES, TRAVAILLEURS » !....

 

 

Les discours commençant par cette exclamation, sont devenus de véritables pièces de musées un peu vieillottes qui font sourire, même celles et ceux qui légitimement peuvent se dire « travailleuses et travailleurs » et qui, politiquement ne se reconnaissent même pas dans celle qui les tenait… il suffit de voir, comment ceux-ci s’expriment dans les institutions politiques mises en place par le système.

 

Pourtant cette expression est devenue un véritable leitmotiv qui est censé illustrer une réalité qui ne correspond plus à la réalité politique à laquelle jadis elle renvoyait.

 

« Classe ouvrière » est en fait devenu une sorte de concept magique, complètement détaché aujourd’hui de la réalité sociologique de l’exploitation salariale. Et même s’il existe d’authentiques ouvriers, ils ne constituent plus cette classe quasiment messianique qui, dans les vieux grimoires de la « pensée révolutionnaire », devait débarrasser le genre humain de toute exploitation.

 

Il y a un formidable aveuglement à vouloir absolument écrire un scénario – encore que très imprécis - qui ne s’est jamais joué alors qu’il était présenté comme inéluctable,… et dont rien nous dit qu’il est finalement le meilleur.

 

A la fin du 19e siècle et durant tout le 20e, la « classe ouvrière » des pays développés - ceux-là même qui devaient, à courte échéance voir le triomphe du Socialisme, - a préféré améliorer – c’est un choix qui ne mérite aucun jugement - ses conditions de vie et de travail en revendiquant auprès du Capital ce qui constitue aujourd’hui les « acquis sociaux », que de renverser le capitalisme. Ce n’est pas ce qui, manifestement, si j’ose dire, était prévu.

 

La mondialisation de la fin du 20e siècle a relativisé l’importance de cette classe ouvrière qui a fondu avec la robotisation des tâches et les délocalisations. Où sont par exemple les « masses ouvrières » en Europe que l’on pouvait voir encore il y a quarante ans ?

 

Les « théoriciens de la révolution » ont bien évidemment arrangé les évènements à leur manière…triturant et interprétant la réalité pour la faire coller à leurs « textes sacrés ». Ainsi, en désespoir de cause, de voir la « classe ouvrière » des pays développés, faire son œuvre historique, ils se sont tournés vers les pays en voie de décolonisation/développement pour essayer de faire en sorte que la « prédiction » se réalise…. On peut aujourd’hui constater le fiasco d’une telle théorie…. Même si l’on a mythifié, et outrageusement commercialisé, l’homme symbole de cette stratégie.

 

Bref !....vouloir faire tourner en arrière la roue de l’Histoire est particulièrement puéril et irresponsable. Or, c’est pourtant en caressant ce secret espoir que s’élaborent toutes les stratégies de changement social… agrémentées, il est vrai, d’un électoralisme outrancier et mortifère… il suffit de voir où nous en sommes et les perspectives que nous offrent les » théoriciens du changement social ».

 

 

ET SI….

 

 

Et si conformément au schéma couramment admis ce n’était pas la classe ouvrière qui renversait le capitalisme suivant le scénario prévu : exploitation, concentration, paupérisation, conscientisation, organisation, insurrection, révolution ?

 

Qui a dit que c’était comme cela que ça devait se passer – sachant que ça ne s’est pas passé comme prévu ? Des textes sacrés ? Et s’ils n’étaient pas si sacrés que ça ? Et que leur-s auteur-s se soi-ent trompé-s ?

 

Blasphème diront certains ! Oui,… les « religieux » des dogmes révolutionnaires qui croient en une vérité révélée, éternelle et incontestable ( ?).

 

Pourtant à regarder l’Histoire, ce ne sont pas les esclaves qui ont abattus l’Empire Romain,… pas plus que les paysans le système féodal ! Ce n’est donc pas la classe la plus exploitée qui – automatiquement et logiquement - renverse le système qui la soumet.

 

Alors, aujourd’hui, qui ? Quelle classe ? Suivant quel processus ?

 

Bonnes questions ! On a la réponse pour le passé, pas pour le présent.

 

Mais pourquoi s’interdire de se les poser ces questions et fonctionner sur une hypothèse pour le moins douteuse et source de dérives catastrophiques : réformistes, électoralistes, organisations bureaucratiques,….

 

Là sont les vrais questions,… et pas de savoir « qui va combiner avec qui pour des élections ».

 

Quelle organisation politique pose ces questions ? Aucune ! Toutes sont empêtrées dans leurs misérables combines pour défendre leurs intérêts bureaucratiques et placer leurs « chefs » dans des postes de pouvoir.

 

 

 

Je ne me fais aucune illusion, les « docteurs de la foi révolutionnaire » réagiront d’un haussement d’épaule, ou par l’insulte, à une telle analyse,… brandissant leurs icônes et leurs bréviaires comme autant de gadgets symboles de leur impuissance.

 

Le constat est amer, c’est vrai, et il est toujours difficile de reconnaître que ce en quoi on a cru durant, parfois toute une vie, est une erreur…. Et pourtant !

 

Le recul de l’Histoire et la nécessaire révision des certitudes du passé alliés aux catastrophes politiques de plus d’un siècle nous oblige à cet effort. Il y va de notre avenir.

 

 

Juin 2009  Patrick MIGNARD

 

 

A l’attention de celle et ceux qui me diront : « Bon OK, et alors ? » je renvoie aux textes :


« QU’EST-CE QUE CONSTRUIRE UNE ALTERNATIVE (1) (2) (3) (4) »

 

MANIFESTE POUR UNE ALTERNATIVE

Ecrit par PatrickMignard, à 21:17 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Rakshasa
28-06-09
à 22:11

!!!

Bon OK, et alors ? :)
Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
29-06-09
à 01:28

Re: !!!

et alors ..

Que les temples de la consommation et du divertissement ne soient plus approvisionnés en marchandises et viennent à disparaitrent en mettant fin au spectacle permanent... et la classe ouvrière réapparaîtra massivement dans toute sa splendeur et comme par enchantement !...

mais ce n'est pas demain la veille car les micro-crédits et la propagande publicitaire sont la pour veiller au grain et à l'enterrement de la contestation sociale, bien plus efficacement d'ailleurs qu'une quelconque augmentation du pouvoir d'achat ..

il s'agit donc aujourd'hui d'explorer de nouvelles formes de résistances situés radicalement en dehors des seuls moyens de luttes ayant pourtant fait leurs preuves par le passé, tout en prenant acte que ces techniques de luttes et d'émancipations ouvrières furent réalisables dans un tout autre contexte et une tout autre époque ou l'évacuation spectaculaire de la colère sociale dans la consommation de biens et de divertissements obtenus par le rallongement de la chaîne de l'exploitation et l'accélération technologique de la production n'existait pas encore sous sa forme actuelle..
Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
29-06-09
à 02:56

Re: !!!



 Je pense personnellement que les anarchistes sont les seuls à avoir encore la capacité de ne pas se laissés enfermés dans une seule et unique forme de lutte recouvrant aujourd'hui un caractère presque sacré et traditionnelle, voir indépassable dans certains milieux militants. Mais que bien au contraire il serait judicieux de continuer à explorer  tout les domaines pouvants intéresser de prés ou de loin toutes sortes d'individus exploités dont le mode de vie ou de pensée se situe en dehors de la seule religion du capital dans laquelle une majorité de la classe ouvrière est hélas prise au piège et inconsciemment emprisonnée en ne sachant plus que réclamer du travail et la hausse de son pouvoir d'achat sans se soucier des conséquences de sa soumission envers un système violent dont les armes sont utilisés sur des populations non encore soumises ou convertis à la normalisation économique capitaliste.

Exploration de nouveaux moyens de résistances et remise en question des formes de luttes passés, tout comme cela fut d'ailleurs le cas au début de l'ère industrielle lorsque les luttes paysannes essentiellements liés à un système d'exploitation rurale et artisanale compensés par la promesse d'un paradis après la mort, laissèrent la place à des luttes ouvrières propre à un nouveau système d'exploitation essentiellement industrielle et urbain dont la promesse d'un paradis après la mort ne suffisait plus à compenser les nouvelles conditions de vies inhumaines des ouvriers exploités.

Ouvriers exploités qui depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et la mise en place du système consumériste, ont à leurs tours trouvés une compensation religieuse à leurs conditions de vies inhumaines dans la promesse d'un paradis immédiat marchand.

Paradis immédiat obtenue en échange de leurs soumissions volontaire au dieu capital les ayants enchaînés au salariat en leurs permettants d'accéder à son trésor de guerre fruit d'un pillage incéssant des ressources naturelles et des populations du monde entier. Pillage qui s'il n'est pas stoppé à temps pourrait bien nous amener un jour ou l'autre vers une nouvelle forme de capatalisme d'etat mondialisé dont l'union sovietique n'aura finalement été qu'un essai raté.
Répondre à ce commentaire

  clown
29-06-09
à 12:44

..

Ce texte soulève de bonnes questions, pas seulement en interrogeant sur la réalité de ce qu'on appelle couramment une "classe" ( comment la définir ? Partage d'une même condition sociale, communauté dans la misère qu'on subit, "intérêt commun" ?, perspectives communes, conscience collective ?..), mais aussi dans la façon dont on aborde, à partir du socle anarchiste (la mise à bas de l'Etat et du capital, la destruction de toute domination) la lutte contre l'oppression. Lutte des classes, lutte DE classe (on s'associe spécifiquement avec ceux et celles qu'on qualifie de prolétaires, d'exploités, ou pour ceux qui y tiennent, de travailleurs. Souvent on se retrouve à chercher un sujet révolutionnaire, bien que celui-ci n'existe pas, et dès que des séquestration de patrons, des émeutes de banlieues ont lieu, on saute sur la "classe ouvrière", sur le sujet "jeune de banlieue révolté", "sans-papier en lutte" (ou pas), en oubliant de partir de soi-même, de ses désirs, de ses colères, de ses aspirations. Bref c'est l'individu qui passe à la trappe, et on sait ou mène ce genre de processus.

C'est de tout un héritage, qui pèse non seulement sur les marxiens, mais sur une large frange des libertaires (entendu largement), qu'il s'agit de se débarrasser, sans quoi on se condamne à se désoler qu'il n'y ait pas de volontés révolutionnaires chez la "classe ouvrière", même si celle-ci, dans un mouvement d'auto-défense, recours à des moyens radicaux (séquestrations, divers "coups de poings"). Et donc on reste dans l'observation, dans l'attente.

Il y a un antagonisme social dans lequel il est possible de s'inscrire, à partir de son éthique et de ses perspectives propres, autonomes, et de là, trouver des compagnons de révolte avec qui faire un bout de chemin. Cette vision peut effrayer les théoriciens des luttes "de masse", qui veulent absolument regrouper tout ce qui bouge, créer un "mouvement social" dans lequel leur influence serait prédominante, unifié et uniforme, et donc dirigible.
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  grouchodurruti
29-06-09
à 13:55

Re: !!!

Cette contribution de Patrick Mignard est vraiment consternant. Avant de se lancer dans ce genre d'"analyse" il serait peut-être bon de s'en remettre à des faits plutôt qu'à des impressions...

Pour ce qui est des "ouvriers" en France :
Les ouvriers sont moins nombreux qu’auparavant mais, ils continuent à composer une part importante de la population active : 28% en 2000 soit environ 6 millions de personnes.

Mais si on regarde un peu plus loin...

Pays dont le nombre de salariés de l’industrie a augmenté entre 1975 et 1995 (en millions) :
- Chine 101,89
- Afrique du Sud 0,70
- Egypte 5,77
- Pakistan 13,61
- Corée du Sud 4,28
- Indonésie 10,88
- Inde 35,85
- Etats-Unis 3,08
- Japon 2,35
- Canada 0,51

Total + 179,32

Pays dont le nombre de salariés de l’industrie a diminué entre 1975 et 1995 (en millions)

- Royaume-uni 2,57
- France 2,02
- Allemagne 1,75
- Italie 0,56
- Belgique 0,71
- Espagne 0,37

Total -7,98

Par ailleurs, si on prend le cas de la Chine, on estime à 120.000 le nombre de grèves, manifestations ou émeutes qui ont eu lieu l'an dernier, soit plusieurs centaines par jour...

Enfin, outre la notion d'ouvrier, c'est celle de prolétaire (individus qui ne possèdent pas les moyens de production et qui sont obligés de vendre leur force de travail) qui est centrale chez Marx. Et là, on pourrait citer Raoul Vaneigem :

"Le prolétariat a perdu son nom depuis que la plupart des citoyens en font partie."

Alors, oui, se pose la question de l'apparente absence de conscience de classe, ou plutôt de sa délégitimation en Europe (à ce sujet, le lire "retour sur la condition ouvrière" de Beaud et Pialoux est très intéressant...). A ce sujet, le "spectacle", mais aussi l'école, l'urbanisme, et les appareils "de gauche" institutionnels (partis et syndicats) jouent sûrement un rôle majeur dans le processus domestication et de division des ouvriers et prolétaires occidentaux.

Mais on voit bien ici que l'isolement, le retrait élitiste, la séparation, dont font preuve bon nombre de "militants", et autres "résistants" au système actuel (et qui sont la cause de l'ingnorance pathétique de Mignard et de bien d'autres "lettrés" sur ce sujet) contribuent aussi à la dissolution de la conscience de classe.

Sortir un peu de l'entre-soi microcosmique, ("descendre de leur cheval" comme disaient les maoïstes) permettrai peut-être à ceux qui exhibent leurs véléités révolutionnaires d'avoir une connaissance un peu plus réaliste de la misère du monde, et donc d'imaginer de façon plus fructueuse son dépassement.

Répondre à ce commentaire

  satya
29-06-09
à 14:01

Re: !!!

entièrement d'accord, la dite classe ouvrière est déplacée sur la planète mais existe toujours bel et bien, il faut en effet constemment considérer la mondialisation active et  imposée à tous les peuples.

bon et alors patrick??? :D :D :D
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  TOLKIEN
29-06-09
à 16:21

Re: !!!

 je suis d'accord sur le fait que la classe ouvrière est bel et bien présente mais la question fondamentale qui se pose à nous et que soulève aussi patrick est de savoir si celle ci aspire toujours à l'émancipation et donc à l'autonomie individuelle par la remise en question du système de production spécialisé, ou si au contraire celle ci n'aspire finalement qu'au seul rallongement de la chaîne de son exploitation et la hausse de son pouvoir d'achat ? sachant que le système capitaliste fonctionne toujours comme une balance inégalitaire qui sait toujours stratégiquement donner aux uns pour mieux reprendre aux autres..

selon moi il n'y a pas matière à épiloguer sur la classe ouvrière du moins dans les pays constituants l'arrière base de l'expansion mondiale du capitalisme, ni à chercher les raisons complexes de la perte de conscience de classe chez les exploités, car ceux ci sont tout simplement dans un sommeil profond dont ils ne pourront hélas se réveiller que le jour ou les vannes du paradis consumériste seront également stoppés.

 Ce que nous appelons avec dédain et négligence "la consommation", aldous huxley dans son livre "le meilleur des mondes" la nommait : le Soma.  Comment ne pas y voir une correspondance flagrante avec ce que nous nommons la société de consommation et l'impact énorme que celle ci exerce aujourd'hui sur les exploités qui indirectement et selon certains mécanismes psychiques s'injectent finalement leurs propres drogues au travers de différents objets de consommations convoités et désirés. Désir du bien de consommation convoité engendrant la production d'endorphines par le cerveau humain.. voila tout..

Quand à ceux qui aujourd'hui prétendent pouvoir réveiller la classe ouvrière sans préalablement mettre fin au paradis immédiat consumériste, pour moi ce ne sont que des mystificateurs et des charlatans  vendeurs de faux espoirs ..
Répondre à ce commentaire

  satya
29-06-09
à 21:12

Re: !!!

je ne pense pas que les questions se posent en terme de classe ouvrières aujourd'hui, l'approche maintenant et à un niveau mondial n'est plus productiviste mais d'abord consumériste.

nous pouvons constater qu'il ne s'agit même plus d'arrêter les productions, de toutes façons les machines ont remplacé et concurrencé les hommes et les femmes et cela va aller en s'amplifiant (ils pourront même nous cloner s'ils veulent plus d'esclaves quand les plus imbéciles finiront par en avoir marre de bosser pour rien!), donc il va falloir faire une grève générale et mondiale de consommation ce qui signifiera se réapproprier les productions de notre consommation incontournable et vitale: c'est une lutte sans merci contre l'industrialisation et contre la surconsommation qu'il va falloir mener, la classe ouvrière est devenue secondaire dans la situation actuelle globale.

donc grêve générale de consommation :D
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  clown
30-06-09
à 19:11

Re: !!!

je pense que la question centrale est plus celle du travail que de la consommation
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  satya
30-06-09
à 22:53

Re: !!!

et bien je suis tout simplement pas d'accord avec toi, je pense qu'il s'agit d'ailleurs plus du travail salarié que du travail activité en soi. ils sont d'ailleurs en ce moment en train de casser le travail salarié car ils n'ont pas besoin de toute cette population qui de toutes façons leur est servile.

nous savons également car ils l'ont dit en public que pour eux, les hommes ne sont pas des marchandises comme les autres donc dans les faits, nous sommes bien en effet également considérés uniquement comme des marchandises négociables et jetables selon leur bon vouloirs d'une part et d'autre part uniquement des consommateurs qui doivent écouler les produits qu'ils inventent pour se faire uniquement du fric et non pas selon des besoins réels des populations. il est grand temps de devenir réalistes et lucides amha.
Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
30-06-09
à 23:48

Re: !!!


si la consommation n'existait pas les gens ne pourraient pas accepter psychologiquement ni leurs conditions de travail, ni les impots, ni les ordres de la hierarchie, ni l'environnement urbain et dénaturé dans lequel ils vivent, et n'auraient d'autres solutions que de se révolter.

La consommation à permis aux etats d'abolir l'esclavage forcé puis d'instaurer la démocratie.

la consommation est un pillier du capitalisme moderne
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  satya
01-07-09
à 00:01

Re: !!!

exactement, et si nous avions un tant soi peu le courage de considérer concrètement nos réels besoins pour avoir une vie harmonieuse et dynamique, nous verrions que nous sommes soumis inutilement, soumis et aveuglés!

nous n'avons absolument pas besoin de toutes ces consommations, de tous ces produits.
Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
01-07-09
à 00:06

Re: !!!


la consommation permet aussi d'isoler les individus les uns des autres en leurs permettant de compenser leurs besoins de liens sociaux dans des produits de consommation dérivés dont la télévision, internet et les technologies numériques font parties..

la consommation n'est pas un des nombreux pilliers du capitalisme moderne, elle est Le Pillier fondamentale  de l'amnésie collective, de la perte de conscience de classe, et de la désolidarisation stérilisant ainsi toute révolte massive des populations exploités envers l'autorité.

(à ce sujet lire "écrits corsaires" de Pasolini)


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  TOLKIEN
01-07-09
à 11:25

Re: !!!


"des consommateurs qui doivent écouler les produits qu'ils inventent pour se faire uniquement du fric et non pas selon des besoins réels des populations"


Malgré les apparences trompeuses, je ne crois pas que la logique lucrative et la production de marchandises soit une fin en soit pour les structures de pouvoir politiques ayant engendrés le système capitaliste, mais que cet production effrené de marchandises n'est qu'un moyen provisoire permettant de rendre ludique la perte d'autonomie engendré par les nouvelles technologies de contrôle du vivant et de surveillance des populations, dont la fonction principale répond avant tout à la logique même de tout pouvoir et de toute autorité politique ayant pour finalité l'intemporalité de son régne.

Intemporalité dont la réalisation passe avant tout par le contrôle totale du vivant et la perte d'autonomie des populations non seulement privé des moyens de production mais bientôt aussi privés des derniers liens les unissants à une nature libre, généreuse, gratuite et vivante, à laquelle les structures de pouvoir souhaitent se substituer en devenant les intérmédiaires indispensables dans le cycle de reproduction des espèces lui même.

la loi du marché économique capitaliste, parce qu'elle finit toujours par soumettre et posséder tout homme qu'il soit roi, président élu, ou dictateur, répond en fait à la logique même du pouvoir politique qui l'a engendré, ce qui nous permet d'affirmer aujourd'hui encore que ce n'est jamais l'homme qui prend le pouvoir mais que c'est toujours le pouvoir qui finit par posseder l'homme.
Répondre à ce commentaire

  satya
01-07-09
à 11:25

Re: !!!

j'irais même plus loin, je dirais que la consommation est aussi la créatrice de dépressions et de sentiments - constats d'impuissances comme l'exprime si souvent ici pm.
faut bien faire fonctionner aussi l'industrie pharmaceutique, car n'oublions pas que trois grandes industries se partagent le monde et ont assujetti totalement nos vies avec l'appui de leurs sous fifres prétentieux de politiciens: les industries militaires, agro-industrielles et pharmaceutiques.
il suffit de regarder les directives de l'omc puis pour nous de l'union européenne pour voir rapidement les intérêts primordiaux de ces industries qui ont pris un pouvoir absolu sur nos vies et sur notre planète.

Répondre à ce commentaire

  panik
03-07-09
à 14:45

Re: !!!

la classe ouvrière doit se reposer, et regarder arriver le travail, plutôt que d'aller en chercher, vive le travail au black payé d'avance!!
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
03-07-09
à 17:17

Re: !!!

Heing ? "Vive le travail" ?
A bas le travail, au black ou légal, pilier du Capital !
C'est pas possible, toute cette société adopte les valeurs réactionnaires le nez dans le guidon ! Néo-sinistrisme !

Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
04-07-09
à 17:22

Re: !!!

Grouchoduruti

 

Je pense m'être fait mal comprendre par certains.

 

Je ne nie pas l’extension du salariat, à ne pas confondre avec les « ouvriers » ce que je pense tu fais.

 

Je ne nie pas l’ « explosion ouvrière » dans les pays dit émergents.

 

Si tu lis attentivement mon texte, ce que je mets en doute – mais peut-être ai-je tort, encore que jusqu’à présent c’est plutôt l’inverse - c’est le caractère « révolutionnaire de la classe ouvrière des pays industriels développés » qui devait, il suffit de relire toute la littérature révolutionnaire des 19e et 20e siècle faire la révolution « incessamment sous peu ». La dynamique qui s’est enclenché est plutôt l’intégration et la collaboration que l’insurrection et la révolution. Constat que l’on peu difficilement nier.

 

A partir de là, et des dérives qui ont suivi – comme par exemple l’assimilation des paysans du « Tiers Monde » dans les années 60,… au prolétariat industriel. C’est toute la problématique du changement social à partir du « rôle révolutionnaire de la classe ouvrière » qui est remis en question. Par exemple toute la logique du « matérialisme scientifique » appliquée à l’Histoire… sans parler du « Socialisme scientifique ».

 

C’est effectivement, et je n’ai aucun tabou sur ce sujet, l’idée centrale de Marx qui est remise en question – et que l’on ne veut pas généralement envisager parce qu’on ne touche pas à une idôle.

 

Quant aux luttes auxquelles tu fais allusions… en particulier en Chine,… j’ai envie de dire « Et alors »… Est-ce un indicateur du « rôle révolutionnaire » de la classe ouvrière chinoise. Personnellement j’en doute. J’ai cité dans mon article le cas des paysans qui se sont révoltés durant tout le Moyen Age mais n’ont absolument pas joué le fer de lance dans le renversement de l’Ancien Régime. Je ne dis pas que ce schéma se reproduira, mais le doute est à envisager.

 

Seuls les « croyants » peuvent se satisfaire d’un Dieu qui a raison et d’une lecture fidèle de textes sacrés. Et ces gens là peuplent les organisations révolutionnaires.

Répondre à ce commentaire

  libertad
04-07-09
à 18:43

Re: !!!

En fait Patrick, il n'y a pas que Marx qui ai mythifié le rôle central de la classe ouvrière mais aussi une partie du courant anarchiste. Remettre en cause le marxisme ne pose guère de problème pour de nombreux anarchistes qui ont toujours combattu le marxisme et Marx ( voir la lutte de Bakounine contre Marx au sein de la première internationale ) mais par contre le rôle central de la classe ouvrière dans un processus révolutionnaire est un mythe qui imprègne encore largement les anarchistes. C'est un mythe qui est largement partagé par l'anarchisme organisé ( le courant de l'anarchisme social de la FA, Alternative libertaire, l'OCL aussi ).
Pour tous ces courants une révolution ne peut venir que d'une grève générale où la classe ouvrière jouera un rôle moteur.
Ce que ces courants ne comprennent pas c'est que la classe ouvrière peut employer des moyens très radicaux pour des objectifs les plus réformistes ( obtenir un peu plus de fric ). L'illusion de ces moyens radicaux ( séquestration, sabotage, violence sociales diverses ) n'est qu'un moyen d'avoir un rapport de force pour obtenir quelque chose qui n'a rien de révolutionnaire et une fois cela obtenu ils redeviennent des "citoyens comme les autres".
Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
05-07-09
à 10:36

Re: !!!

Tout à fait d'accord avec toi Libertad !
Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
05-07-09
à 22:07

Re: !!!

salut,

En effet il semble aujourd'hui extrêmement urgent d'explorer de nouvelles formes de luttes quitte à délaisser les secteurs hyper spécialisés de l'industrie capitaliste, c'est à dire en rejoignant ceux qui par leurs mode de production et leurs pouvoir décisionnel totale sur cette même production, ne collaborent pas au système de destruction industrielle capitaliste moderne mais sont aujourd'hui en première ligne dans la lutte pour l'autonomie et la liberté des populations à l'echelle internationnale.

Secteurs de production qui malgré leurs opposition au contrôle du vivant par les structures de pouvoir hiérarchiques sont cependant incapables de remettre en question le système économique capitaliste lui même, que certains pensent même pouvoir naïvement aménager en préservant sa forme post-industriel.

C'est pourquoi je pense que les anarchistes ont un rôle majeur à jouer à ce niveau en allant à la rencontre de ces producteurs autonomes et en leurs expliquant pourquoi il est absolument contradictoire de vouloir préserver le vivant et l'autonomie alimentaire des populations sans une remise en question globale de l'ordre hierarchique économique et politique établi dont la logique de conquéte marchande sans limites répond historiquement à la logique d'hégémonisme territoriale du pouvoir politique etatique lui même.

 la première étape pourrait donc consister à ce que les anarchistes tentent de faire comprendre à ces producteurs autonomes que toute tentative d'adaptation de leurs mode de production au système capitaliste ne sert finalement que de vitrine publicitaire et commerciale à ce même système, en lui permettant parallélement d'augmenter sa capacité de contrôle technologique sur le vivant et donc sur les populations exploités elles mêmes.


Répondre à ce commentaire

  grouchodurruti
08-07-09
à 03:03

Misère de la Mignardise

Ce que je trouve assez insupportable dans la façon d'écrire de M. Mignard c'est qu'il ne prend jamais la peine de démontrer ce qu'il dit. Il ne fait qu'assèner du haut de sa chaire des "évidences" comme les prophètes (ou comme les profs en civil ?). Quelques chiffres, quelques définitions précises, quelques références à des études sociologiques, ou à des "vieux grimoires" particulier (qu'il aime dénoncer) ne feraient pas de mal... Ca permettrait de faire avancer une vraie discussion.

Autre travers que j'ai du mal à avaler dans tcette prose foisonnante, c'est sa façon de mettre tout le mouvement révolutionnaire du passé dans un même sac : celle de la vulgate "marxiste" (ou plutôt de ceux qui se concevaient comme tels) la plus grossière.

Par ailleurs, à mon sens, M. Mignard traite à la façon de carricatures ce qu'il nomme les "vieux grimoires" des luttes sociales du passé. Cette attitude me semble procéder exactement de la même logique religieuse que l'attitude opposée qu'il dénonce et qui consiste à vénérer ces écrits : tout y est perçu en bloc. Or, on peut faire un bilan critique, et relever les échecs, tout en prenant la peine de voir ce qu'il y avait de pertinent dans ces analyses.

Le mouvement ouvrier et/ou révolutionnaire a été bien plus divers que M. Mignard ne le dit, et ce, y compris dans le camp "marxiste". Que fait-il des situationnistes, des conseillistes, des anarchistes de la première internationale et de bien d'autres ? Ce qu'il dénonce s'applique probablement à l'orthodoxie stalinienne, à la SFIO, et à pas mal de mouvements léninisants. Mais Bien d'autres avant M. Mignard ont fait ces critiques contre la vulgate "ouvriériste", et ce au sein même des mouvements révolutionnaires ...

Marx et Engels eux-mêmes disaient des choses bien plus subtiles que M. Mignard ne le prétend, même s'ils se sont trompés sur bien des sujets. Ils ont par exemple bien plus utilisé la notion de "prolétaire" que celle d'ouvrier. Ils ont aussi dit que les luttes de classe peuvent, si elles n'aboutissent pas à des révolution, aboutir à la ruine commune des exploiteurs et des exploités. Ils n'ont jamais dit que les révolutions provenaient des personnes les plus exploitées (Cf. le cas, cité souvent par Marx, des ouvriers agricoles qui étaient à leur époque moins révolutionnaires que les ouvriers). Enfin, ils ont alerté contre le risque de la cogestion et d'involution vers des luttes parcellaires organisées par les syndicats. Ce genre de caricatures auxquelles M. Mignard se livre sont tellement permanentes qu'il faudrait relever quasiment tous les paragraphes de ses prêches enflamés...

Enfin, et ça me semble plus grave, M. Mignard méprise souverainement les prolétaires dans leurs actes de lutte et dans leurs paroles : il n'y fait simplement jamais référence. En conséquence, il met dans le même sac (sac qui commence à être démesurément grand) les appareils d'encadrement politique et les bases ouvrières qu'elle encadrent. Les appareils ayant été progressivement cogestionistes (terme plus juste que "réformiste" qui veut dire autre chose), il en déduit que les ouvriers n'ont souhaité que s'intégrer au capitalisme. Cas emblématique, l'exemple de la commune prouve le contraire. Certes, c'était il y a longtemps, mais, plus récemment, on peut lire "L'insubordination ouvrière dans le sannées 68" de Xavier Vignat pour comprendre que les ouvriers de cette époque avaient des revendications authentiquement révolutionnaires (contrairement au PCF et à la CGT, bien-sûr).

A mon sens les situationnistes (dans la société du spectacle, par exemple) ont exercé ce droit d'inventaire d'une façon bien plus pertinente. Leurs critiques n'étaient pas tendres envers les communistes et autres anarchistes historiques. Mais il prenaient la peine de les lire sans caricaturer leurs paroles ni leurs actes, et en tentant aussi d'en extraire ce qu'ils y trouvaient de pertinent. C'est que, les situationnistes participant eux-même aux luttes et aux misères de leur époque, savaient que la lutte se pratique "dans la mélée" (désolé de citer Marx), c'est à dire au milieu d'une certaine confusion inhérente à ce que toute offensive menée par des dominés a de hasardeux et de pathétique. Ils n'avaient donc pas cette vision un peu scolaire de la lutte qui consiste à dire *les "vieux grimoires révolutionnaires" ne sont qu'un tissu de conneries car "ça s'est passé autrement que prévu"*.

Or, je crois que cette attitude scolaire est ce qui caractérise l'essence de la Mignardise. Elle se manifeste aussi dans cette mauvaise habitude qu'on apprend en préparant les concours de l'Education Nationale, et qui consiste à faire des dissertations-tartines avec autorité sur un auteur en n'en connaissant que ce qu'en disent les manuels scolaires, les quatrième de couverture des éditeurs, et quelques passages du livre le plus court ("le manifeste du parti communiste" par exemple)... Certes, on n'est pas obligé d'avoir lu le Capital en entier pour ouvrir sa gueule, mais on n'est pas non plus obligé de (se) faire croire qu'on a tout compris à la "faillite" du mouvement révolutionnaire alors qu'on n'a fait que lire Tintin au pays des soviets.

Mais surtout, et c'est là le fond du problème, la Mignardise se caractérise par une analyse politique qui ignore la lutte des classes. Problématique qu'on préfère camoufler de diverses manières sans l'aborder de front, par exemple en parlant de "salariés", en éludant les concepts de "prolétaire" ou "prolétarisation", en critiquant les caricatures de la vulgate ouvriéristes, ou bien en flétrissant à longueur de pages les incapables beaufs-ouvriers bons-à-rien, même pas à faire la révolution.

En fin de compte, ce flou artistique et cette pose du révolutionnaire d'élite sont la caractéristique obligée des professions de "salariés" particulièrement ambigües que sont les cadres, professeurs, ou autres fonctionnaires de rang A. Leur statut social déclinant les pousse à la révolte, mais leur  fonction sociale, bien que "salariés", consiste essentiellement encadrer des prolétaires.

Cette rhétorique mignarde, qui souhaite rallier "sans dogmatisme" les "révolutionnaires" sous sa banière (celle du "salariat"), correspond en fait aux intérêts du cadre (salarié). Avec ce type de conceptions mignardes, caractérisées par le flou et le mépris, le cadre peut ainsi "remettre en cause la société" à bon compte : sans remettre en cause son propre rôle dans la reproduction du système capitaliste, voire en confortant ses préjugés hautains à l'égard des ouvriers, vis-à-vis desquels il est (un peu) favorisé.

Or, c'est dommage, car oui, savoir pourquoi la classe des prolétaires ne porte plus actuellement de mouvement révolutionnaire, cette question pourrait être passionnante...

Mais pour y répondre, plutôt que de me lancer dans la rédaction de dyathribes doctement inconsistantes tous les 15 jours, je préfère lire "retour sur la condition ouvrière" de Beaud et Pialoux, m'intéresser à ce qui se passe dans les émeutes chinoises, participer directement aux luttes qui ont quelques potentialités subversives, ou simplement discuter avec prolétaires et ouvriers de mon entourage...

*****

"pour comprendre les pro-situs, il faut comprendre leur base sociale et leurs intentions sociales."

"Les pro-situs ne sont pas tous des étudiants (...) et a fortiori ils ne sont pas tous des fils de bourgeois. Mais, tous sont liés à une couche sociale déterminée (...). Cette couche est celle des cadres. Quoi qu'elle soit certainement la plus apparente dans le spectacle social, elle semble rester inconnue pour les penseurs de la routine gauchiste, qui ont un intérêt direct à s'en tenir au résumé appauvri de la définition des classes du XIXe siècle : ou bien ils veulent dissimuler l'existence de la classe bureaucratique au pouvoir ou visant le pouvoir totalitaire, ou bien et souvent simultanément, ils veulent dissimuler leurs propres conditions d'existence et leurs propres aspirations en tant que cadres petitement privilégiés dans les rapports de production dominés par la bourgeoisie actuelle."

"Le pro-situ croit en outre se faire reconnaître comme révolutionnaire parce qu'il  a déclaré qu'il l'était à l'état pur. "

Guy Debord, Thèses sur l'IS et son temps.
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  TOLKIEN
08-07-09
à 12:08

Re: Misère de la Mignardise


"savoir pourquoi la classe des prolétaires ne porte plus actuellement de mouvement révolutionnaire, cette question pourrait être passionnante..."


salut grouchodurruti,

même si ont peut éventuellement reprocher la forme du texte de Patrick, ont ne peut absolument pas lui reprocher le fond, car il met en évidence l'impasse dans laquelle se trouve les formes de luttes passés dont l'efficacité est aujourd'hui remise en question par l'existence du système consumériste qui lors de la commune de 1871 et avant mai 68 n'existait pas encore dans sa forme actuelle.

Ainsi ce qui m'intrigue et m'étonne beaucoup plus que le profond sommeil des prolétaires se situant dans l'arrière base de l'expansion mondiale du capitalisme, c'est comment et pourquoi certains anarchistes s'obstinnent à ne pas voir la réalité, et se refusent encore à admettre le rôle majeur et fondamentale qu'exerce le système consumériste dans la stérilisation de toute forme de luttes ne servant pas uniquement à renforcer les bases du capitalisme et l'amnesie collective des populations exploités ?

Cette remise en question à laquelle nous pousse patrick Mignard nous invite donc à prendre conscience des limites et de l'impasse dans laquelle les luttes réformistes tels qu'elles furent menés en 36 et en 68 peuvent nous mener dans un système de production industrielle automatisé ayant permis l'abolition de l'esclavage forcé et la mise en place des etats dits "démocratiques".
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  grouchodurruti
08-07-09
à 17:43

Re: Misère de la Mignardise

Bonjour Tolkien, voici quelques réponses :

"même si ont peut éventuellement reprocher la forme du texte de Patrick, ont ne peut absolument pas lui reprocher le fond, "

Pas d'accord, car sur le fond M. Mignard discrédite l'analyse du monde social selon la problématique de la lutte des classes. Les analyses qu'il propose en remplacement de ces notions prétendues ringardes s'approchent en fait des formes de pensées politiques tout aussi archaïques et grossières que celles qu'il prétend démonter. En faisant abstraction de la classe des cadres et de la domination qu'ils exercent, il fait le même genre d'erreur que les intellectuels staliniens qui ignoraient le pouvoir de la bureaucratie.

Quand à la forme, tu sais bien qu'on ne peut la séparer du fond, car la méthode et le but sont toujours liés. Or, la façon que Mignard a de rejeter en bloc toutes les luttes du passé et tous leurs protagonistes est à la fois caricaturale, stupide et dangereuse.

Sa méthode est insultante pour tous les ouvriers authentiquement révolutionnaires qui se sont battus parfois au prix de leur vie. Or, nous bénéficions d'un certains nombre de résultats tangibles issus de ces luttes, même si elles n'ont pas abouti à la révolution. Entre la vie d'un prolétaire du 19e siècle (plus de 12h de travail par jour, travail des enfants, revenus à peine suffisants pour s'acheter du pain frelaté avec du plâtre, espérance de vie de 30 ans, absence du droit de réunion et de grêve...) et la nôtre, il y a un certain nombre d'acquis. On ne peut le nier, même si la révolution n'a pas eu lieu et que certains aspects de la vie moderne actuelle sont plus pénibles qu'avant.

Par ailleurs, si on veut dépasser les impasses idéologiques actuelles on n'y arrivera certainement pas en mettant au feu tous les écrits révolutionnaires, ni en crachant sur toutes les multiples tentatives qui ont eu lieu. Au contraire, dépasser les luttes du passé implique d'examiner minutieusement cet héritage pour  en prendre ce qui nous semble pertinent, en rejeter ce qui nous semble erronné, et en modifier d'autres aspects dont on peut s'inspirer.

"car il met en évidence l'impasse dans laquelle se trouve les formes de luttes passés dont l'efficacité est aujourd'hui remise en question par l'existence du système consumériste qui lors de la commune de 1871 et avant mai 68 n'existait pas encore dans sa forme actuelle."

Mignard ne dit pas précisément ça, car il semble prétendre que les ouvriers n'ont jamais voulu autre chose que l'intégration au capitalisme. Par ailleurs, dans nos pays, le système consumériste existait déjà en 68 (A ce propos les situationnistes ont nbeaucoup étudié comment le système capitaliste a réussi à détourner le temps libre en consommation spectaculaire et passive, voir La critique situationniste ou la praxis du dépassement de l’art : http://library.nothingness.org/articles/SI/fr/display/226 ).

Mais je suis d'accord avec toi pour dire que le consumérisme est un des pièges tendus aux prolétaires par le capitalisme. Ceci dit, il ne faut pas en exagérer l'impact. Il existe aussi parmi les milieux qui subissent le consumérisme des dynamiques de résistance contre ce type d'aliénation. L'exemple de ce qui s'est passé dans les Antilles il y a quelques mois avec le LKP en est la preuve :  blocages de centres commerciaux, et organisation d'une économie parallèle locale pour subvenir aux besoins vitaux de la population. Dans les discours des manifestant la critique anti-consumériste était très claire.

"Ainsi ce qui m'intrigue et m'étonne beaucoup plus que le profond sommeil des prolétaires se situant dans l'arrière base de l'expansion mondiale du capitalisme, c'est comment et pourquoi certains anarchistes s'obstinnent à ne pas voir la réalité, et se refusent encore à admettre le rôle majeur et fondamentale qu'exerce le système consumériste dans la stérilisation de toute forme de luttes ne servant pas uniquement à renforcer les bases du capitalisme et l'amnesie collective des populations exploités ? "

De mon côté, je ne connais pas beaucoup de militants, même parmi les organisations les plus marxistes qui ne reconnaisent pas ce problème du consumérisme et de l'apathie des prolétaires aujourd'hui... A part quelques allumés Parti des Travailleurs ou de Solidarité et Progrès.

Ceci dit, je pense que le consumérisme n'est pas la seule raison à l'impasse actuelle, et qu'il faut aussi explorer d'autres hypothèses (rôle de l'école, des médias, des syndicats, absence de discours révolutionnaire convaincant, puissance des délocalisations...). A ce sujet, sur la démoralisation et la démobilisation, je recommande vivement le livre "retour sur la condition ouvrière" de Beaud et Pialoux.

"Cette remise en question à laquelle nous pousse patrick Mignard nous invite donc à prendre conscience des limites et de l'impasse dans laquelle les luttes réformistes tels qu'elles furent menés en 36 et en 68 peuvent nous mener dans un système de production industrielle automatisé ayant permis l'abolition de l'esclavage forcé et la mise en place des etats dits "démocratiques"."

Je crois qu'on n'a pas besoin de Mignard pour se dire que la révolution n'a pas eu lieu, et que beaucoup de tentatives du passé ont échoué de ce point de vue.

En revanche, à mon avis on a besoin de réflexions un peu moins paresseuses et moins ambigues que sa creuse logorrhée. Ce qui peut nous guider c'est l'étude de se passe aujourd'hui dans les révoltes politiques ou proto-politiques (Cf le LKP cité ci-dessus, ou bien mille et unes révoltes ici, en Chine ou en Egypte). Mais c'est aussi le patrimoine extrêmement riche multiple, issu des réflexions et des actions des révoltés et révolutionnaires du passé.

S'approprier cet héritage veut dire rejeter ce qui y est dépassé, mais aussi s'emparer de ce qui peut nous servir. Il n'y a pas de mode d'emploi pour la révolution, et il n'y en aura jamais.

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  TOLKIEN
08-07-09
à 19:08


 Dans les pays dits "démocratique" ou l'automatisation industrielle de la production permis aux classes possédantes d'instaurer l'etat "de droit", la consommation de biens et de diverstissements se trouve au coeur des mécanismes psychologiques permettant d'obtenir la soumission volontaire massive des populations exploités constituants les principaux rouages de l'expansion mondiale du capitalisme et de ses armées conquérantes. La consommation rejoint le principe de la récompense et de la gratification d'ou découle la stabilité économique et politique de tout système impérialiste.

 Il est donc grand temps de prendre acte de ces mécanismes ayants finalement permis aux etats de rendre l'exploitation et la  servitude bien plus attrayantes que les désirs de liberté, d'émancipation et d'autonomie individuelle et collective, auxquels aspirait encore le prolétariat du 19éme siècle dans un tout autre contexte ou l'industrie naissante n'avait pas encore finalisé sa mutation consumériste ni l'intégration totale de l'être humain dans ce même système, c'est à dire sa transformation en marchandise consommante et consommé.

 La consommation engendré par l'automatisation industrielle de la production permis aux etats de maquiller en abondance illusoire ce qui fut pendant des siècles considéré comme un immense pillage auprès d'un prolétariat qui aujourd'hui identifie l'accés à ce pillage légalisé comme une réelle "liberté" facteur d'émancipation individuelle et d'autonomie.


 Ainsi nous, anarchistes dénué de tout et n'ayant aucun paradis à offrir sauf notre refus absolu des contraintes et l'amour d'un monde vivant et libre, je ne vois pas trop comment nous pourrions encore lutter efficacement et à armes égales auprès d'un prolétariat qui par l'accés à ce pillage consumériste maquillé en abondance, identifie le travail à un objet de culte, la guerre du tous contre tous à la paix, le pillage à la richesse, l'esclavage à la liberté et la perte d'autonomie à l'émancipation ? à moins que nous soyons nous mêmes éblouis et fascinés par cette fausse abondance consumériste ?..

Le prolétariat se situant dans la même zone geographique que celui du 19éme siècle, vise aujourd'hui et avant tout à  préserver voir à augmenter son droit de puiser dans ce même pillage consumériste mondialisé dont l'abondance illusoire est bien plus facile d'accés que toute prise de risque ayant pour objectif l'émancipation individuelle et collective de toute forme de pillage et d'exploitation légale ou pas.



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  TOLKIEN
08-07-09
à 19:13

Re:


excuse moi grouchodurruti j'ai publié mon second texte lorsque tu devais publier ta réponse à mon commentaire que je viens juste de lire...


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  TOLKIEN
08-07-09
à 19:46

Re:


bonjour Grouchodurruti,

après avoir lu ton texte, la ou je ne suis pas d'accord avec toi c'est sur la notion "d'acquis", qui pour moi sont avant tout des "cadeaux sociaux provisoires" accordés par les possédants aux exploités, et qui finalement correspondent aux besoins de la servitude volontaire et de l'illusion démocratique de tout etat dont le perfectionnement industriel et technologique necessite de tels dispositifs sociaux dans les pays constituants l'arrière base de son expansion mondiale, et ayant pour résultat la stabilisation et le développement d'une économie de guerre visant au contrôle et à l'exploitation technologique totale du vivant.

 Jusqu'au jour bien sur ou ces dispositifs ou cadeaux sociaux provisoires deviendront potentiellements obsolétes de par la dépendance totale des populations envers ces mêmes technologies sur une planéte préalablement dévasté et épuisé par plusieurs décennies de guerres "silencieuses", tout comme deviendront certainement obsoléte les etats nations tels que nous les connaissons aujourd'hui.


si l'etat n'avait pas ressenti le besoin technique et économique  d'effectuer sa mue démocratique jamais nous n'aurions eu de tels cadeaux même au prix de nombreux sacrifices, et jamais le système techno-industriel n'aurait pu se développer aussi facilement qu'aujourd'hui, c'est à dire avec la collaboration volontaire et passionnée de l'ensemble des populations exploités mises en concurrence les unes contre les autres et affectés dans des secteurs de production hautement spécialisés favorisant la présence d'une hierarchie.

 
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  TOLKIEN
08-07-09
à 20:05

Re:


ceci dit je suis totalement d'accord avec toi sur le fait de ne pas rejeter en bloc les moyens de luttes passés, mais qu'il s'agit au contraire de les poursuivres et de les dépassés en explorant de nouvelles formes de résistance tout comme l'auraitent fait d'ailleurs les anarchistes du 19éme et du début du 20éme siècle dans le contexte consumériste actuelle.
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