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Avec le Strass, le travail du sexe a désormais son syndicat

Lu sur Rue 89 : "Les assises de la prostitution se sont tenues vendredi au théâtre de l'Odéon, à Paris. Elles ont réuni, de l'estimation de participants, autour de 300 personnes dont plusieurs riverains et riveraines. Elles ont conduit à la création du Syndicat du travail sexuel, autrement nommé le Strass.

L'ambiance fut bonne, mais studieuse. « Il y avait des femmes de lettres connues » me dit Maîtresse Gilda, amusée : « Catherine Millet, Wendy Delorme, Catherine Robbe-Grillet... »

L'objectif ? Réclamer un statut en obtenant notamment de se faire enfin entendre aux ministères de la Santé et du Travail (chacun se renvoyant ce qui ressemble à une patate chaude pour le moment) et obtenir de meilleures conditions de travail, une protection sociale, etc. Les principales revendications sont détaillées là.
Lire la suite ici
Ecrit par libertad, à 18:10 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  Rakshasa
29-03-09
à 19:51

Super ce syndicat avec une porte-parole comme Maîtresse Gilda qui dit ICI, je cite:
"- je n'ai pas 38 ans, mais presque 10 ans de moins.
- je suis Démocrate, au sens « US » du terme, Pro-Obama depuis la campagne de Kerry en 2004, et donc sympathisantE MoDem mais je n'ai jamais « milité » pour un parti ou un candidat. Je milite pour les Putes !"
On comprend mieux pourquoi "les Putes" n'ont jamais répondu aux questions des anars sur l'abolition du salariat, de l'exploitation et sur la critique du travail ...
Répondre à ce commentaire

  satya
29-03-09
à 21:09

Re:

c'est certainement un des problèmes, quand au voit aussi le nom: strass: plus bling bling ça n'existe pas!!

en fait, c'est une partie ultralibérale qui amha ne fait certainement pas "honneur" à la profession.

Répondre à ce commentaire

  ThierrySchaffauser
30-03-09
à 06:20

Re:

Oh vraiment desole que toutes les putes ne soient pas anarchistes.

S'il fallait critiquer tous les mouvements sociaux juste pour ca.. Mais c'est peut etre ce que vous faites en effet.

STRASS ca fait bling bling ? Bon ba ca vous fera une critique de plus sur la forme, plus rarement sur le fonds c'est dommage.

Et puis en matiere d'ultra liberalisme y a quand meme pires que les putes je trouve. Mais c'est tellement plus facile de paraitre progressiste en s'attaquant a la prostitution.

Répondre à ce commentaire

  ThierrySchaffauser
30-03-09
à 06:34

Re:

Au passage, c'est sur que si la CNT acceptait les travailleurs du sexe en son sein ca ferait tout de suite moins "ultra liberal", mais encore faudrait il qu'ils daignent repondre au courrier qu'on leur envoit.

Je me demande quand meme quels autres travailleurs on stigmatise comme ultra liberaux quand ils creent un syndicat...

Répondre à ce commentaire

  satya
30-03-09
à 09:03

Re:

il ne s'agit pas de cela, mais lis les propos qu'à relevé raskhasa, quand on lit que c'est encore une fois le "rêve" (cauchemar) américain qui est visé avec son ultralibéralisme alors oui on peut se poser ce genre de question et demander si cela ne serait tout simplement pas uniquement et simplement une autre forme de corporatisme.
en ce qui me concerne, je ne suis pas "syndicat" tout simplement parce que je ne suis pas "travail" dans le sens habituel et je pense justement que je ne stygmatise absolument pas les prostituéEs avec mes propos bien au contraire; je les mets dans le même panier que les autres "travailleurs" qui pleurnichent pour plus d'esclavagisme rien que pour du fric!!
Répondre à ce commentaire

  libertad
30-03-09
à 09:32

Re:

Je suis d'accord avec Thierry si la CNT avait eu une position ouverte et avait milité pour la création d'un syndicat CNT des travailleurs du sexe, la situation aurait été différente. Sans parler de l'attitude puritaine de la plupart des anarchistes sur cette question masquée derrière une pseudo lutte contre la marchandisation du corps. A part l'En Dehors qui soutien depuis sa création la syndicalisation des travailleurs du sexe, le mouvement anarchiste s'est quant à lui toujours aligné sur la ligne abolitionniste du féminisme radical.
Les salariés vendent aussi leur force de travail et leurs capacités intellectuelles intellectuelles pour de l'argent, il n'y a pas de différence avec la prostitution.
Répondre à ce commentaire

  satya
30-03-09
à 12:04

Re:

ce que tu dis n'est pas en opposition avec ce que j'ai exprimé.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
30-03-09
à 13:06

Re:

Ni non plus avec ce que j'ai dit. Et je suis bien d'accord sur la CNT. Mais elle a bon dos quand même la CNT (Vignoles ou AIT d'ailleurs ?). Pourquoi dans ce cas ne pas créer soi-même un syndicat des travailleur-euse-s du sexe sur des positions anarchistes ? La CNT n'a pas le monopole de ce type de syndicalisme à ce que je sache.
Répondre à ce commentaire

  libertad
30-03-09
à 13:23

Re:

Satya et Rakshasa, je ne disais pas celà en opposition à vos propos mais pour compléter.
Je crois aussi que les positions prises par les anarchistes et les CNT sur la prostitution ont empêché une démarche en ce sens de prise de conscience plus large.
Thomas Slut nous a toujours tenu au courant de leurs initiatives et à participé largement aux discussions ici. Tous les activistes ne sont donc pas sur une position Modem.
Mais sans une évolution de la position majoritaire du courant à l'égard de la prostitution, il ne faut pas compter voir la création  d'un syndicat proche de nous. Le masochisme a des limites ! :-)
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  Rakshasa
30-03-09
à 14:04

Re:

Mais elle est où la position majoritaire dont tu parles Libertad ? A la FA ? A la CNT ? Qui fait des déclaration en ce sens ?
Parce que, pour ma part, la majorité des anars que je connais, pour ne pas dire l'unanimité, ne sont pas abolitionnistes en ce qui concerne la prostitution et le travail du sexe en général. Les abolitionnistes dans ces domaines d'activité, je les ai croisé surtout chez les féministes bourgeoises et les féministes radicales sauce années 70, ces dernières disons-le se faisant de plus en plus rares heureusement.
Le débat surtout n'a pas eu lieu. Comme le débat sur la question du travail tout court.
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  libertad
30-03-09
à 15:21

Re:

Oui je veux parler des organisations FA, Alternative libertaire, l'OCL a une position un peu plus ouverte mais guère quant aux CNT elles me semblent surtout éviter le sujet.
Il suffit d'écouter l'émission "femmes libres" sur Radio libertaire ou de lire les prises de position d'Alternative libertaire
Alternative libertaire est abolitionniste
"Je partage l'indignation de Claudine Legardinier ainsi que celle de toutes les personnes qui se battent sans relâche pour que cesse cet esclavage digne d'un autre âge.
Qu'a à faire l'idéal libertaire dans ce qui n'est qu'un mépris absolu des femmes données en pâture à des fins purement capitalistes, à des "clients" sans conscience, à des proxo bourreaux.
Elles " consentent", "elles aiment ça" est insupportable à entendre quand on connaît les ravages qui découlent de "cette activité".
Je suggère la lecture du livre de Geneviève Fraisse:
"Du consentement" édité au Seuil, collection Non Conforme, dans lequel le sujet est abordé.
Nelly Trumel, émission "Femmes Libres" Radio Libertaire
"
Réaction à propos du documentaire (excellent ) les travailleu(r)ses du sexe de Jean-Michel Carré

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  Rakshasa
30-03-09
à 18:45

Re:

Oui, et bien c'est très certainement par rapport à ce genre de positions que je me tiens loin de ces militants d'orgas obsolètes.
Par contre, me parait tout aussi obsolète et réac une organisation qui ne fait pas la critique du travail, ni ne fait d'autres propositions que le statut de profession libérale.
D'ailleurs pour en rester au réformes, les travailleur-euse-s du sexe pourraient demander l'extension du nouveau statut d'auto-entrepreneur à leur profession, cela semble plutôt adapté.
Répondre à ce commentaire

  libertad
30-03-09
à 19:11

Re:

Je crois que  la position majoraitaire des orgas libertaires sur la question de la prostitution, ça ne facilite certainement pas un regard critique sur le travail. Mais ma position sur le sujet est qu'on ne peut en demander plus aux travailleur(r)ses du sexe qu'aux salariés et les positions critiques sur le travail sont ultra-minoritaires dans les syndicats. Ils et elles sont comme les autres, il n'y a pas de raison de leur en demander plus, d'autant qu'en tant que courant organisé nous n'avons pas de légitimité pour le faire.
quant à la question de l'argent, elle ne me semble pas plus à souligner que dans le cas des salariés qui se vendent aussi. Je met tout ça sur le même plan. En fait on se situe plus dans une perspective d'égalité des droits que dans une dynamique de remise en cause des rapports marchands. Mais quel syndicat lutte encore réellement pour l'abolition du salariat ?
Répondre à ce commentaire

  satya
30-03-09
à 19:30

Re:

le statut d'auto entrepreneur est une véritable cou*llonade!! je ne le recommande vraiment à personne.
autrement ce n'est pas parce que les syndicats ne font pas l'analyse sur le travail que nous ne le faisons pas en tant qu'individuEs.
et en ce qui me concerne, ce syndicat en vaut un autre et je les mets effectivement au même niveau.

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
30-03-09
à 21:00

Re:

Oui, moi aussi Satya en ce qui concerne les syndicats, je suis d'accord avec toi.
Je parlais du statut d'auto-entrepreneur juste pour montrer que sous l'angle libéral, on obtient ce genre de revendications.
En réalité le problème des prostitué-e-s, c'est la criminalisation de leur activité que certains cherchent à transformer en activité réglementée, donc régie par la loi. Pour les travailleurs du porno, il y a déjà une législation, puisque c'est un métier reconnu, après les conditions sont fonction des boites de production.
Plus de réglementation pour "dé-criminiliser" ? L'option anarchiste serait plutôt de s'organiser indépendamment d'un appel à la loi, mais pour faire quoi ? De la prostitution DIY ? C'est déjà ce qu'elle est. De la lutte anti-répression ? Avec quels moyens, de quelle manière ? A voir...
En fait, je trouve que l'anarchisme cotoie très mal les luttes corporatistes pro-travail. Difficile d'envisager sereinement de s'activer pour des statuts de profs ou de putes ou de maçons.
Contre la répression et la criminalisation ok, mais pour un statut, c'est là où je bloque avec le syndicalisme.
Répondre à ce commentaire

  libertad
30-03-09
à 21:30

Re:


Si on arrive déjà à quelque chose à propos de la répression et de la stigmatisation, ce sera un progrès énorme.
Répondre à ce commentaire

  ThierrySchaffauser
30-03-09
à 22:20

Re:

Dans ce cas je comprends mieux ce que tu veux dire Satya. On peut regretter l'adhesion de Gilda au Modem mais nous ne demandons pas aux personnes qui veulent adherer au syndicat ou se joindre au mouvement des travailleurs du sexe en general de presenter leurs opinions politiques.

Je pense que le mouvement va plutot vers la Gauche quand la communaute des travailleurs du sexe peut etre tres conservatrice surtout chez certaines femmes agees qui se diront "traditionnelles".

Répondre à ce commentaire

  ThierrySchaffauser
30-03-09
à 22:23

Re:

La question du statut est importante en effet je ne crois pas qu'il y ait une position tranchee jusqu'ici. Les debats autour du statut de travailleur independant ont sont arrives la surtout par refus du salariat, ce qui est assez original quand on compare avec les mouvements de travailleurs du sexe dans le monde.

Si la decriminalisation est une revendication partagee de toutes, la question de la reglementation n'est pas une approche aussi repandue, surtout que cela sans doute de quelle reglementation on parle.

Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
01-04-09
à 03:22

Re:


me concernant je n'ai jamais mis les travailleurs(ses) du sexe à part des autres travailleurs prostituant leurs muscles et leurs cerveaux en échange d'argent leurs permettant eux aussi d'accéder à l'immense trésor de guerre et de pillage capitaliste tout en y compensant leurs abscence de pouvoir décisionnel sur leurs production et sa répartition. la seule différence entre les travailleurs(es) du sexe et ceux qui vendent leurs bras auprès d'un mac que l'ont nomme "patron", est simplement une histoire de légalité défini par l'etat.. légalité elle même défini par les tabous dont sont imprégnés nos consciences depuis l'obscurantisme religieux médiévale et auquel beaucoup semblent encore aujourd'hui aliénés de par le pied d'estale sur lequel ils semblent vouloir mettre les travailleurs du sexe et ce malgré leurs revendications légitimant l'autoritarisme et ne refusant pas l'exploitation..

n'oublions pas que malgré les apparences trompeuses, nos sociétés scientistes comportant ses églises et ses curés, mais également consuméristes avec ses temples et ses fidéles accédants au paradis immédiat en échange de leurs soumissions préalables envers leurs seigneurs modernes, sont autant religieuses qu'au moyen âge, si ce n'est plus encore..

..  il suffirait que du jour au lendemain le système technicien  s'effondre et par la même le culte du progrés scientiste, pour se rendre véritablement compte que depuis le moyen âge les mentalités n'ont pas véritablement changés et ce malgré les discours de bonnes intentions soit disant "carthésiens" et "atheistes"..

Toutes nos illusions sur cette société "néo-médiévale" ne tiennent  qu'à un fil .. et ce fil c'est le système technicien développé par l'accroissement du trésor de guerre capitaliste, qui lui même fut engendré et défendue historiquement par l'etat.



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  Meloodie
11-04-09
à 06:05

Re:

Ce que j'ai constaté personnellement, c'est à dire selon mon expérience avec les groupes de travailleuses sur sexe, c'est il n'y a pas nécessairement de consensus au niveau idéologique ou politique.  Enfin, mon expérience est nord-américaine puisque j'y suis mais je connais aussi plusieurs groupes à travers le monde, surtout en Asie.  La diversité était aussi une caractéristiques que j'ai pu observer lorsque j'y ai séjourné. 

Au sein des regroupements de travailleuses du sexe que j'ai connus, il y avait des personnes capitalistes, des anarchistes, des libérales, parfois de réelles conservatrices (c'est la droite chez moi) et aussi d'autres comme moi qui n'ont pas trouvé chaussure à leur pieds !  J'ai vu, assises à une même table, des danseuses nus, des junkies de la rue, des prostituées de luxe et des femmes qui font dans le webcam et la porno.  Il y avait des pauvres et des plus riches,  les unes étaient préoccupées par leur belle voiture et leur bel appartement, d'autres leur prochain hit d'héroine, d'autres par le souper à préparer à leurs enfants...  Les mouvements de travailleuses et travailleurs du sexe sont diversifiés et rassemblent des personnes parfois complètement différentes.  La diversité se situe à tout les niveaux à mon avis, orientation sexuelle, identité sexuelles, classe sociale, origine ethnique, idéologie politique, croyances religieuses, et +++. 

La salsa vous connaîssez ?  Un "mélange épicé". 

La venue du STRASS ne fera que contribuer à améliorer les conditions d'existence des travailleuses et travailleurs du sexe.  Conditions qui les amènent à s'unir autour d'une même table, et ce, malgré les toutes les différences.


Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
11-04-09
à 20:19

"Au sein des regroupements de travailleuses du sexe que j'ai connus, il y avait des personnes capitalistes, des anarchistes, des libérales, parfois de réelles conservatrices"
Une anarchiste pour trois anti-anarchistes, c'est pas gagné ce genre d'organisation !

Répondre à ce commentaire

  Meloodie
12-04-09
à 02:13

Re:

Il me semble que les être humains sont complexes et il bien précipité de conclure à "une anarchiste et trois anti-anarchistes".  Mais je comprend votre malaise. 

Lorsque j'ai écris "parfois de réelles conservatrices" je pensais précisement à une femme que j'ai connu dans un groupe.  Cette femme était en situation d'itinérance depuis plusieurs années.  Elle s'est jointe au groupe car elle vivait beaucoup d'harcèlement de la part des policiers.  Il n'en reste pas moins qu'elle tenait régulièrement des propos dignent de Bush fils.  Il était évidemment hors de question de l'exclure.  De l'exclusion, elle en vivait déjà bien assez. 

Ce que je tentais de dire plus précédemment est que les mouvements pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe ne sont pas nécessairement une affaire d'allégeance idéologique ou politique.  Il en est de même pour d'autres mouvements comme celui des gay et lesbiennes.  Je ne crois pas qu'il soit approprié de discréditer ou remettre en question la lutte pour les droits des homosexuels au nom du fait il existe des militants issus de ce mouvements à tendance néo-libéral qui rêvent de se payer un condo.  Au delà des allégeaces idéologiques, personne ne mérite pas de retourner dans le garde-robe et d'être à nouveau criminalisés en raison de son orientation sexuelle.

Enfin, les luttes parfois convergent.  Il serait certainement fort pertinent d'assiter à mise du pied d'organisations de travailleuses du sexe anarchistes.   Je serais la première à m'en réjouir.
Répondre à ce commentaire

  LordPepper
12-04-09
à 07:04

Re:

"Il n'en reste pas moins qu'elle tenait régulièrement des propos dignent de Bush fils.  Il était évidemment hors de question de l'exclure.  De l'exclusion, elle en vivait déjà bien assez."

Que ça fait plaisir de lire ce genre de phrase ! Merci.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
12-04-09
à 08:24

L'exclusion, une invention des années 80

"L'exclusion" c'est un terme que j'ai longtemps combattu au sein de collectifs et syndicats de chomdu.
L'exclusion est un concept amené par les gestionnaires pour fonctionner sur un mode exclusion/insertion. La notion d'exclusion a été inventé pour stigmatiser des populations dont les politiques ne pouvaient assumer la situation de misère créée par le système capitaliste. Comme il est inavouable de dire que ces situations de misère font partie du système, sont inhérentes à celui-ci, on préfère parler d'exclusion histoire d'infantiliser les individus sous la dénomination "d'exclus", les rendant responsables de ne pas avoir su s'intégrer. De la responsabilité à la culpabilité, il n'y a qu'un pas que n'hésite pas à franchir les politiques et les travailleurs sociaux. Ceci permettant de gérer les dits "exclus" et d'en disposer pour alimenter le business de la réinsertion et les vitrines politiques misérabilistes.
Des chômeurs  il y en avait aussi de droite et on ne s'apitoyait pas sur leur sort "d'exclus" car ils venaient saboter les luttes. Des alcooliques, des shootés, des analphabètes, des pauvres, jamais nous ne nous sommes considérés comme des exclus, nous n'attendions la pitié de personne, pas plus (surtout pas) des camarades de lutte que des individus lambda.
La notion d'exclusion a permis de créer une caste épouvantail "des exclus" qui permet depuis les années 80 de mettre la pression sur le monde du travail et ainsi de diviser ce qui était uni avant, à savoir travailleurs et chômeurs.
Voilà, c'était juste un mot sur mon expérience et sur le fait que l'argument d'exclusion ne tient pas réellement, de mon point de vue.
Répondre à ce commentaire

  Meloodie
12-04-09
à 19:29

Re: L'exclusion, une invention des années 80

Mmmm, très intéressant ce que vous dites sur l'exclusion.  Je vais y réfléchir et peut être essayer de ne pas utiliser ce concept à l'avenir.   Merci.

Donc je reprend ce que je disais avec des mots plus justes : Malgré ses propos heavy, on ne lui a pas dit de crisser son camp et retourner sur son coin à se faire coller et manger la laine sur de dos par les cochons (à noter que cochons signifie polices).  On s'est concentré sur les consensus.

Je ne suis pas très habile en masturbation intellectuelle même si j'ai beaucoup d'expérience en la matière à d'autres niveaux.  Je ne tiens pas non plus m'ostiner sur des mots et leurs significations.  Le sens des mots change d'une personne à l'autre et d'un patelin à l'autre, je risque d'en perdre des bouts.  L'idée générale que je voulais émettre est que les discours issus des groupes de travailleuses du sexe sont diversifés.  On peut être à l'aise ou mal à l'aise avec cela.  Personnellement ça ne me dérange pas. 

Bon je m'arrête ici. 

Bonne journée

Mélo
Répondre à ce commentaire

  ThierrySchaffauser
25-05-09
à 06:22

Re:

Je trouve que le fait de disqualifier un mouvement social d'emblee parce que ses membres ne sont pas touTES a 100% anarchistes releve du pretexte.
Parce que si tel etait le cas, il ne faudrait surtout soutenir aucune minorite. Or, il y a manifestement des combats qui semblent plus legitimes que d'autres.
C'est vraiment dommage d'autant que le mouvement des travailleurs du sexe a en ce moment parmi ses membres les plus actiVEs des personnes qui sont si ce n'est anarchistes, tres tres a gauche quand meme...

Pour donner un exemple, parce qu'il s'agit du travail sexuel, le refus de tout salariat est interprete de suite comme une logique de petits entrepreneurs ultra liberaux.
En fait il n'y a meme pas besoin d'expliquer, puisque les formules toutes faites qui ne veulent rien dire et arguments d'autorite sont tous prets : "ultra liberal", "marchandisation du corps" etc...
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
26-05-09
à 00:17

Où en sont les travailleur-euse-s du sexe de la critique du travail ?

C'est quoi pour toi Thierry, "très très à gauche" ? Quelles propositions cela implique d'être "très très à gauche" dans les luttes des travailleur-euse-s du sexe ?
Je trouve que la critique du "très très à gauche" a sa place sur un site anar individualiste tel que l'En dehors.

Dans la même veine, d'un point de vue anarchiste il est tout-à-fait cohérent de critiquer les luttes de défense des paysans et autres petits propriétaires terrien, ou pour faire le bourrin, le néo-poujadisme rural. Alors que certains "très très à gauche" défendent cette condition là comme une alternative à l'agriculture industrielle. Ca me semble bien peu suffisant, et je préfèrerais pouvoir m'associer à un mouvement de collectivisation et d'autogestion des terres, qu'à des mouvements pour le développement et le maintien du petits propriétaires terriens et de leur armée d'ouvrier-ère-s agricoles (voir d'esclaves, je parle en connaissance de cause).

Rien d'incohérent à ce que le statut libéral et celui de "travailleur-euse"ne soit pas la grande tasse de thé des anars qui pour bon nombre, je m'avance sans trop me tromper je pense, veulent justement en finir avec la société d'exploitation qu'est ce système économique basé sur l'échange et sa valeur.

Une autre manière de t'expliquer mon point de vue. Je me prostitue de diverses manières. Je lutte pour conserver ou gagner des droits. Je sais que je suis en contradiction avec mes aspirations anarchistes qui sont juste l'abolition de ce système marchand et l'émergence d'autres rapports sociaux et économiques, sans exploitation (ni auto-exploitation), sans travail, ni troc, ni échange, ni contrainte .
Pour résoudre ces contradictions, je cherche d'autres manières de lutter ou le développement de rapports sans exploitation, non-marchands, ceux d'une économie du don par exemple.

Les anarchistes recherchent l'émergence de rapports humains et plus largement de rapport au monde, où les hiérarchies ne seraient plus, où le caractère hiérarchique d'une situation serait d'un archaïsme évident. Difficile pour ma part de m'enthousiasmer pour une lutte de syndicat "réformiste radical". Désolé.

Ceci dit, j'en conviens, sans changement de société, le statut libéral serait une épine en moins dans le pied des travailleur-euses du sexe. Resteraient alors les énormes épines du travail, de l'économie d'échange et de la hiérarchie.
Où en sont de ces questions les travailleur-euse-s du sexe ?
Répondre à ce commentaire

  ThierrySchaffauser
26-05-09
à 08:26

Re: Où en sont les travailleur-euse-s du sexe de la critique du travail ?

Si tu veux, je comprends tres bien une position anti travail. Mais je trouve que cette position est souvent avancee comme argument pour refuser des droits aux travailleurs du sexe, dont peuvent cependant jouir d'autres travailleurs.
"on n'est jamais autant anti-liberal que contre la prostitution" pour citer Iacub.

Parce que les rapports marchands existent partout, on peut le deplorer, mais je constate que le focus est largement plus sur le travail du sexe que le reste.
Moi il y a des choses marchandisees qui me choquent beaucoup plus que des services sexuels qui ne relevent pas d'un besoin immediat mais plutot d'un divertissement ou du loisir.

Mes clients ne vont pas mourrir demain s'ils n'ont pas assez d'argent pour acheter mes services.
En revanche, la nourriture, l'eau, un toit pour dormir sont des besoins vitaux mais je n'observe pas de grande campagne d'indignation contre ce liberalisme la.

Et puis je trouve ca facile de dire je suis contre le travail. OK et donc ? Comment on survit dans ce systeme qui est pret a faire mourrir de faim les recalcitrants au travail ?
Et bien la plupart des anarchistes anti travail travaillent tout comme les putes parce qu'il faut bien survivre.
Et ceux qui ne travaillent pas parce qu'ils ont les moyens de se le permettre sont encore plus hypocrites a donner des lecons.

Est ce qu'etre anarchiste anti-travail ca veut dire aller a la sortie des usines en greve traiter les gens de vendus qui collaborent avec les patrons pour leur propre exploitation ?
Un moment donne il faut voir aussi que si on souhaite la fin du capitalisme, une autre organisation de la societe ca ne se fait malheureusement pas comme ca du jour au lendemain et que ca passe souvent par une prise de conscience et oui des luttes dites secondaires ou reformistes.

Ca me fait penser aux memes qui disaient aux transpedegouines et aux feministes qu'elles detournaient les masses des vraies enjeux de la lutte, ou pire qu'ils pervertissaient l'idee de revolution avec des revendications petites bourgeoises.



Dans les luttes des travailleurs du sexe, sache que l'on vient de loin. Il y a eu des associations comme France prostitution par exemple qui avaient des positions clairement anti immigration. Il faut voir que pendant longtemps dans les annees 70 les travestis et les trans etaient rejetees par les femmes "bios" du mouvement. Il faut voir qu'il y a toujours aujourd'hui des personnes assez conservatrices avec des positions que certains qualifieraient de fachistes.

Je pense que le mouvement francais est assez original par rapport a d'autres pays en particulier en Europe (moins en Amerique Latine) ou il y a un refus tres clair du salariat et d'une reouverture des maisons closes. Il y a au contraire une reflexion sur des cooperatives autogerees entre travailleurs qui n'existent qu'a l'etat d'experimentation dans certaines communautes de sex workers au Canada il me semble.


Je ne sais pas si ca repond a toutes questions, mais j'espere en tout cas.

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
26-05-09
à 11:18

Re: Où en sont les travailleur-euse-s du sexe de la critique du travail ?

Oui, comme je l'exprimais plus haut, je suis d'accord que les luttes réformistes sont parfois nécessaires pour changer une situation qui n'a que trop duré, même si l'ensemble de la société ne s'en trouve pas bouleversé.
Mais, le point de vue anarchiste tente d'aller plus loin, en l'occurrence en relevant les contradictions qu'il y a dans le gain "d'acquis sociaux" par les luttes sans changer fondamentalement le système.
Et toute la question c'est de savoir jusqu'ou un mouvement peut aller dans ses revendications et s'il peut échapper au caractère de gestion de la contestation inhérent à l'action syndicale. L'exemple du mouvement des chômeurs est édifiant à ce sujet. Des mesures, pourtant d'un immense secours pour nombre d'individus, rmi et prime de Noel par exemple, une fois obtenues se sont avéré être les limites de la revendication, renvoyant tout le monde chez soi sous contrôle des service d'insertion, et au final endormant  le mouvement à coup de miettes.
Il ne s'agit donc pas pour ma part de condamner à la hache l'action syndicale, mais juste de ne pas m'en satisfaire quand elle ne vise pas un changement profond de la société.

"Il y a au contraire une reflexion sur des cooperatives autogerees entre travailleurs qui n'existent qu'a l'etat d'experimentation dans certaines communautes de sex workers au Canada il me semble."
Il me semble que ce genre de démarche fait bien plus le lien entre la question du travail du sexe et les luttes antihiérarchistes.

"Est ce qu'etre anarchiste anti-travail ca veut dire aller a la sortie des usines en greve traiter les gens de vendus qui collaborent avec les patrons pour leur propre exploitation ?"
Oui ça peut arriver ! :-) Les travailleurs ne sont pas juste les pauvres victimes de leur condition aliénée, ils en sont aussi les acteurs, moi compris.
Sinon c'est surtout inviter les travailleur-euse-s et souvent collègues, à se réapproprier l'outil de travail ou à envisager d'autres moyens de subsistances qu'un revenu pour payer une voiture pour aller travailler pour payer une voiture pour aller travailler pour payer une voiture pour aller travailler...

"En revanche, la nourriture, l'eau, un toit pour dormir sont des besoins vitaux mais je n'observe pas de grande campagne d'indignation contre ce liberalisme la."
Alors je t'invite à te rapprocher de collectifs de sans-abri, sans paps, sans-terre, précaires et chômeurs.
Il y a énormément de gens qui n'ont pas de clients pour quelque service ou bien que ce soit.

Enfin, la lutte anti-travail est justement un mouvement en devenir aussi pour en finir avec "ce systeme qui est pret a faire mourrir de faim les recalcitrants au travail".

"Et bien la plupart des anarchistes anti travail travaillent tout comme les putes parce qu'il faut bien survivre."
Oui, d'ailleurs il y a des putes anarchistes. Pute c'est un métier, anarchiste c'est une démarche politique. Et la plupart des anars, putes anarchistes comprises, luttent pour une société où l'on n'aurait plus besoin de métiers ou de spécialisation nécessaires à la survie, mais qui permettrait des activités libres expressions de la vie. En bref, la fin des rapports marchands tant dans le domaine du sexe que de la menuiserie ou de tous les autres domaines.

Au passage, nombre d'anarchistes sont moteurs de productions et diffusions gratuites, notamment dans les productions artistiques. Ou encore, chez les anars il y a des mouvements d'autonomisation et de rupture avec la société marchande à rapprocher particulièrement des milieux libres dont on parle souvent sur l'En-dehors. On peut même trouver des primitivistes qui vont encore plus loin en étant anti-civilisation. Tu imagines bien que la lutte pour la réglementation de la prostitution et les question de travail du sexe, ils s'en carrent au regard de leurs buts.

"Moi il y a des choses marchandisees qui me choquent beaucoup plus que des services sexuels qui ne relevent pas d'un besoin immediat mais plutot d'un divertissement ou du loisir. "
Pour moi, les services sexuels sont d'une très grande valeur (d'usage), parce qu'ils correspondent justement, contrairement à ce que tu dis à un besoin primaire, au même titre que la nourriture, le logement, l'habillement. Le sexe n'est pas juste un loisir ou un mode de reproduction, c'est un besoin plus ou moins important selon les individus, mais un besoin assurément. Ce que savent d'ailleurs très bien les marchands de soupe et autres plublicitaires et propagandistes politiques.

"Mes clients ne vont pas mourrir demain s'ils n'ont pas assez d'argent pour acheter mes services. "
Oui parce qu'ils sont tes clients et qu'ils font une démarche  pour assouvir leurs besoin. Mais la misère sexuelle, souvent expression de misère affective tue des gens encore aujourd'hui , par exemple en les poussant dans des pratiques destructrices de compensation (prises de drogues non-récréatives, automutilation... et l'inévitable dépression qui tue à coup de cachetons) .
A priori, pour celles et ceux que je connais et cotoie, les luttes anarchistes sont celles aussi de libération des moeurs et des corps afin de contrer la gestion de la misère sexuelle par les dominants à coup d'interdits moraux et de récupération marchande de la libido.

Et si Iacub dit vrai par : "on n'est jamais autant anti-liberal que contre la prostitution"
je peux sans crainte affirmer qu'on n'est jamais autant pro-travail que contre l'anarchisme. Etonnant, non ?

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  ThierrySchaffauser
26-05-09
à 16:27

Re: Où en sont les travailleur-euse-s du sexe de la critique du travail ?

Je suis d'accord avec a peu pres tout ce que tu ecris. Je me pose davantage de questions sur la notion de besoin  sexuel. Je pense que de maniere generale nous avons besoin de sexe c'est vrai, mais je pense que c'est un besoin bien plus construit socialement que d'un besoin qui serait naturel et immediat.

Je me rends bien compte par mon travail et dans ma vie ne general de l'importance de la pratique sexuelle pour beaucoup de gens en particulier dans sa dimenssion affective. Mais je trouve que parler de besoin est dangereux et qu'on peut facilement tomber dans des derives qui justifieraient les pires crimes.

Je concois plutot la prostitution comme un art et qui pourrait tres bien s'exercer de maniere gratuite dans un monde non marchand. Ca m'est arrive tellement de fois de rendre service a quelqu'un sans rien demander. Et c'est vrai que malheureusement je constate aussi que la gratuite dans notre systeme actuel tend a devaloriser des biens ou des services qui sont parfois les memes. Je fais ce constat pour tout travail benevole en general.

Et j'ai constate bien plus de domination dans des rapports dits gratuits ou l'un pensait avoir une sorte de droit sur l'autre en particulier en situation de couple, tandis que l'argent peut permettre de poser les termes d'un contrat sexuel et de faire respecter ses conditions. En fait je ne pense pas que l'argent cree un rapport de pouvoir mais le visibilise seulement en mettant une valeur.


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  Rakshasa
26-05-09
à 19:29

Sexe, pratique et art

J'aurais tendance à penser que c'est la frustration et son contrôle qui sont des constructions sociales bâties sur le besoin sexuel plutôt qu'une éducation à sa satisfaction et à sa pratique portée en art. Il faut voir comment déjà la masturbation est encore présentée largement comme chose honteuse par exemple.

Que l'argent visibilise un rapport de domination, celui économique, n'en fait pas une alternative à ce rapport de domination, qui lui est pour ma part une construction sociale. Le rapport de domination, a priori, peut trouver ses sources différemment: parfois il est issu de la domination économique, parfois de la domination physique ou encore intellectuelle, mentale ou charismatique. Je ne pense pas qu'il n'y ai qu'un type de domination.
Une des attention que je porte en tant qu'anarchiste c'est d'éviter de me vautrer dans l'une de ces domination, exercice pas toujours évident. Pour celle par l'économique, l'avantage c'est que j'ai peu d'effort à faire pour ne pas dominer :-) !
Le contrat sexuel gratuit repose sur la dimension ludique et artistique consentie par les partenaires. Comme pour n'importe quel autre jeu, les règles sont acceptés par les joueurs à l'unanimité. La domination est effective là où une règle est subie. A contrario, la pseudo-domination peut être une règle adoptée par les partenaires, comme peuvent l'être la compétition ou la coopération.
Comme le dit la chanson:
"les plaisirs gratuits,
y'en a plein dans la vie,
je me demande souvent pourquoi,
les gens n'y pensent pas! "

La question du couple et de la domination a plus à voir avec la construction du couple dans cette société, et la domination au sein du couple avec l'idée de devoir qu'auraient les partenaires entre-eux parce que liés par un pacte. C'est la notion de devoir et d'engagement, plus que le nombre qui importe. Ce sont donc les termes du contrat, plus que l'idée du couple qui forge les rapports de domination. On retrouve les mêmes formes de dominations dans des groupes plus larges que le couple, même jusque dans les milieux libertaires où la domination physique, charismatique, mentale ou intellectuelle peut faire des dégâts, pour ne pas parler de la domination matérielle (clin d'oeil aux camarades bourgeois).

Les rapports de domination sont ceux que nous ont appris cette société basée sur le darwinisme social, mais la réalité humaine  et de la vie, toutes formes confondues, est tout autre. La vie est aussi faite de nombreux rapports de coopération. Le rapport marchand, parce que basé sur l'inéquité de l'échange qu'est le profit, n'entre pas dans cette dernière catégorie de rapports (on rira au passage de l'oxymore "commerce équitable").

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